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Renaud Bouchard Renaud Bouchard 12 avril 2012 22:07

Evolution de la situation au Soudan. 12 avril 2012


Business as usual...

Extrait d’une dépêche publiée ce jour par le quotidien Libération :

Les présidents des deux Soudans se sont accusés mutuellement jeudi d’avoir choisi la guerre , tandis que Juba dénonçait des bombardements de l’aviation de Khartoum pour la première fois sur une localité d’importance au Soudan du Sud.

« Nos frères au Soudan du Sud ont choisi la voie de la guerre, appliquant des plans étrangers dictés par des parties qui les soutenaient pendant la guerre civile », a déclaré le président soudanais Omar el-Béchir à la presse à Khartoum.

« Béchir a annoncé une guerre totale avec la République du Soudan du Sud. Tout ce que nous avions résolu dans l’Accord de paix global nous revient désormais comme un problème », a déclaré son homologue Sud-Soudanais, Salva Kiir, devant le Parlement à Juba.

Il faisait référence à l’accord qui avait mis fin en 2005 à 22 ans de guerre civile Nord/Sud et qui a abouti à terme à la partition du Soudan en juillet 2011. Mais des questions cruciales laissées en suspens, comme le tracé de la frontière ou le partage des revenus pétroliers, ont fait monter les tensions.

« J’ai toujours dit que je n’entraînerais pas le peuple du Soudan du Sud dans la guerre, mais si nous sommes agressés de cette façon, nous devons nous défendre », a-t-il lancé dans son discours applaudi par les élus, tandis que des habitants de la capitale manifestaient leur soutien dans les rues.

Jeudi, Juba a accusé Khartoum d’avoir bombardé pour la première fois une localité d’importance, Bentiu, chef-lieu de l’Etat sud-soudanais d’Unité.

« Ils ont largué des bombes sur la localité de Bentiu et apparemment ils visaient un pont », a affirmé à l’AFP Atem Yaak Atem, vice-ministre de l’Information, sans faire état de victimes.

Le pont en question, situé près d’un complexe de l’ONU, relie Bentiu à une route qui mène vers le nord.

De son côté, l’armée sud-soudanaise a pris mardi le champ pétrolier d’Heglig, qui assure une part essentielle de la production pétrolière du Nord, et M. Kiir a déclaré qu’il n’ordonnerait pas à son armée de se retirer, rejetant les appels en ce sens mercredi du Conseil de sécurité de l’ONU et de l’Union africaine (UA).

Jeudi, le ministre sud-soudanais de l’Information, Barnaba Marial Benjamin, s’est cependant montré moins ferme, indiquant à l’AFP que Juba avait posé une liste de conditions précises à son retrait.

Le Soudan du Sud réclame l’arrêt de « toutes les agressions » du Soudan, le retrait des forces armées qui occupent Abyei, une autre zone contestée à la frontière, et la mise en place d’« observateurs internationaux », le temps que le tracé de la frontière fasse l’objet d’un accord.

Le président sud-soudanais avait auparavant menacé d’envoyer ses troupes dans la province d’Abyei si les Nations unies n’obtenaient pas le départ des soldats soudanais qui l’occupent depuis mai 2011.

Les deux Soudans n’ont jamais semblé aussi proches d’une nouvelle guerre. Des combats intenses ont fait rage autour du champ pétrolier de Heglig, où « toute la production est arrêtée » depuis l’attaque de mardi, a précisé Ahmed Haroun, gouverneur de l’Etat soudanais du Kordofan-Sud, où se trouve Heglig.

...Le pétrole est un point de contentieux majeur : le Soudan du Sud dispose de la majorité des réserves mais dépend des infrastructures du Nord pour exporter, et les deux pays ne parviennent pas à s’entendre sur des frais de transit qui permettraient un partage de ces revenus essentiels pour leurs économies.



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