Merci pour cet article. Les alertes de cette nature sont
toujours utiles et ne seront jamais trop nombreuses pour provoquer une prise de
conscience. Le drame est que rien ne semble arrêter la course mortelle à la
croissance sans laquelle nos brillants économistes sont incapables d’échafauder
la moindre perspective d’évolution vers un autre modèle économique. Et nous les
citoyens, malgré les efforts de nos gestes écologiques dérisoires, emportés par
ce maelström infernal, assisterons au désastre avec cet insupportable sentiment
d’impuissance.
Ce qui est sûr qu’il n’y a pas la moindre chance d’atteindre
la situation catastrophique décrite pour 2030 basée sur une prolongation
tendancielle des courbes de croissance observées jusqu’à présent. Nous n’y
arriverons pas. Est-ce une bonne nouvelle ? Malheureusement, non. Les tensions
de tous ordres et le désordre économique et social apparaîtront sans doute bien
avant avec la disponibilité décroissante du pétrole que nous ne parviendrons
pas à compenser en temps voulu par les autres sources d’énergies. Même en misant tout sur une substitution du
pétrole par le charbon et ses dérivés liquides, même en ayant recours
massivement au nucléaire avec tous les inconvénients créés par ces deux sources
d’énergies, elles seront très insuffisantes pour compenser le déficit d’énergie
laissé par le pétrole. Ne parlons pas des énergies dites renouvelables qui
plafonneront autour de 10%, dans le meilleur des cas, d’ici à 2030. Nous n’aurons ni le temps ni les moyens
financiers pour réussir une mutation nécessaire des infrastructures, le tout
dans un climat de crise financière et de récession économique engendrée par le
coût croissant et la réduction physique de l’énergie disponible. Et ceci sans
compter avec la facture à payer des désordres écologiques et climatiques qui en
résultera.
On voit mal comment le monde pourra atteindre tranquillement
2030 sans événements qui viendront perturber les jolies courbes tendancielles de nos
économistes distingués.
Il va probablement se passer des choses pas très agréables dès la présente décennie. Ça n’est donc pas un problème futur mais un
problème actuel déjà très engagé dont on prendra conscience des effets trop
tard pour agir efficacement.