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En réponse à :


Lord WTF ! Lord Franz Ferdinand Of F. In S. 30 juillet 2011 18:27


Oh, mais le vaudou ou autre religion afro-américaine, n’a pas attendu l’époque contemporaine pour opérer le mélange syncrétique non seulement des religions africaines, et du christianisme mais aussi de l’islam…

 

Certes si on fait l’impasse sur la composante musulmane, somme toute importante entre 15% et 30% minimum, chez les Africains déportés aux Amériques : on s’imagine alors que les religions syncrétiques afro-américaines ne doivent rien à l’islam : ce qui est faux. Vous citer la tradition vaudou : et bien, dans les traditions vaudous antillaises, caribéennes, vous trouverez assez souvent su sommet de la hiérarchie des Loa : les Loa Senegal (représenté avec turban blanc, en mémoire aux Peuls, Mandés, etc… musulmans déportés aux Amériques) Loa Senegal que l’on salue généralement d’un « salam aleikoum » dans les écoles vaudou les intégrant ; au Brasil les références à Allah ou « meu bom Ala » sont aussi présentes dans les cultes afro-brésiliens…

 

So le mélange ou rencontre aux Amériques entre traditions africaines et islam non seulement s’est produit dés les origines, mais surtout à précéder l’arrivée aux Amériques, des Africans déportés animistes, de religions africaines traditionnelles mais aussi musulmans : la Sénégambie une des régions « privilégiées » par les négriers de la Traite Atlantique étant été islamisée dés le Xè siècle, et au pic de la Traite Atlantique était témoin de la construction de royaumes afro-islamiques autant que des « jihad » peul, haoussa ou mandé…l’importance des esclaves musulmans (dont nombre d’entre eux étaient lettrés (madrasa) dans la constitution des religions afro-américaines est loin d’être insignifiante puisque la pratique centrale du fétiche , dans les cultes afro-américains, a toujours été associée à la figure du « marabout » (celui-ci généralement devant savoir écrire : ce qui dans la Sénégambie mais aussi dans le domaine yoruba (les princes yorubas s’entourant généralement autant de lettrés musulmans (haoussa, peul, mandé) que de marabours musulmans, dont la connaissance de l’écriture semblait pour eux garantir une plus grande efficacité en matière de pouvoir magique des fétiches, dont ils étaient couverts assez souvent des pieds à la tête)  des périodes de la Traite Atlantique était généralement (voir uniquement) le cas des Africains Musulmans (ce qui d’ailleurs leur donna une position autant centrale que privilégiée dans les x révoltes d’esclaves africains aux Amériques, au point que les Espagnols pendant des siècles ont tenté d’interdire l’importation de Wolofs, Peuls ou Mandingues ; les Français eux étrangement ont favorisé l’importation aux Antilles d’Africains musulmans (principalement Mandingues) : qui leur semblaient plus disciplinés que les autres, en raison de leur austère pratique religieuse : bref pas d’alcool par exemple).

 

Bref, seul l’effacement de cette histoire « musulmane » américaine permet de supposer que les traditions afro-américaines n’ont rien à voir avec l’islam…l’élément musulman apparaît même lors de la Révolution Haïtienne : les chroniques de l’époque évoquant les « turbans blancs » ainsi que l’« étrange langue » ou « signes » (langue arabe) qu’ils utilisaient dans leurs communications ; le Brésil quant à lui offre encore plus d’exemples (le dernier (ex)esclave musulman étant mort dans les années 30).      


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