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tannhauser72 13 août 2011 09:23

Cher Monsieur Chalot,

Si notre société va mal, si la plupart de ses membres sont désespérés, c’est parce que vos amis de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle ont voulu fabriquer une société sans espérance. Que les hommes fassent leur petite expérience politique en essayant de s’affranchir de la transcendance, pourquoi pas, encore que cela engendre beaucoup de souffrance. Mais le moment vient où il convient de dresser le bilan de cette société. 

La société sans Dieu a montré ses limites, et surtout ses dégâts. Il est plus que temps de tourner la page. Vous vous plaignez du retour de l’Eglise sur la sphère publique, mais ce retour est naturel. Le laïcisme que vous défendez, en revanche, contredit la nature même des sociétés. Les hommes ne peuvent établir des liens de fraternité que dans le mesure où une paternité universelle et divine est reconnue socialement, sans cela la prétendue fraternité de la triple devise républicaine n’a aucune consistance et surtout aucune réalité. IL est vain de souhaiter une solidarité entre les hommes d’une société si cette solidarité n’est pas fondée sur l’Amour que nous inspire un être qui transcendance les hommes, c’est-à-dire Dieu. Si l’Eglise catholique reprend sa place dans la sphère publique, ce n’est que justice, et c’est naturel. Je souhaite pour ma part qu’il en soit ainsi en métropole. Cela est contraire au laïcisme, mais pas à la laïcité en tant qu’elle n’est qu’une juste distinction (et non séparation) entre les pouvoirs temporel et spirituel.

Vous vous demandez jusqu’où ils iront ? Je vous réponds « jusqu’au bout », du moins je l’espère.

Je suis enseignant dans le public, et j’estime être fort bien placé pour constater l’échec de l’institution scolaire en matière d’éducation. Les premiers éducateurs sont les parents, et l’Etat a trop souvent la volonté de se substituer à eux. Je pense pour ma part qu’il faut recléricaliser l’école, y compris l’école publique. Elle aussi est en échec. IL faut donc tourner la page. 

Une des choses intelligences que le Président ait pu dire, c’est que celui qui est en charge des consciences a bien plus de poids pour la transmission de la morale qu’un professeur qui, lui, est chargé de l’instruction. Bref, le prêtre est plus en mesure de transmettre la morale que le professeur de mathématiques (Dieu sait si les mathématiques sont importantes, mais ce n’est pas la matière qui puisse revendiquer un lien avec la conscience).

Oui, souhaitonsque la Nouvelle Calédonie soit une terre de mission pour un partenariat officiel entre l’Eglise (non pas les églises) et l’Etat. Oui, je souhaite que cela soit une expérimentation avant la généralisation, mais je reste lucide, car il faudra combattre. L’idée de partenariat officiel est bonne, je vous en félicite, c’est ce qui devrait définir la saine laïcité, laquelle doit être distinguée, voire séparée sémantiquement du laïcisme que vous revendiquez. 

Vos semblables ont voulu effacer la Loi Naturelle du coeur des hommes, ils sont parvenus surtout à endormir les consciences. Or, les consciences doivent se réveiller. Ce que vos semblables ont voulu écrire « dans le marbre » est sans valeur, s’il n’a pas d’assise anthropologique solide. Si vous contestez les droits de Dieu, je peux, à plus forte raison, contester les prétendus principes républicains qui selon vous seraient inscrit dans le marbre. Vous voulez que les droits de la république ne soient pas bafoués alors que vous approuvez que les droits de Dieu le soient ? Vous n’êtes pas logique. Si les droits de Dieu sont bafoués, aucune loi humaine ne saurait asseoir sa légitimité. TOute loi humaine peut donc être abrogée. Les textes ? On peut parfaitement les changer. Regardez la Hongrie, qui donne l’exemple à l’Europe.

Rassurez-vous, il ne s’agit en aucune manière de « revenir » à ce que vous appelez « l’ancien régime ». La politique de M. SARKOZY n’est peut-être pas toujours cohérente, mais elle comporte quelques vertus exploitables. Cela ne veut pas dire que l’on remettra la Royauté. Moi-même, je pense que cela ne sera d’aucune utilité, si cela peut vous rassurer.

Le communautarisme, selon la définition qu’on lui donne, peut être une bonne et une mauvaise chose. La famille en soi est une communauté, l’Eglise elle-même est une communauté. Mais si le communautarisme est la juxtaposition de plusieurs cultures religieuses que l’on estimerait équivalentes, alors là, cela pose problème.

S’il s’agit en revanche de redonner à l’Eglise SA place, alors c’est plutôt la meilleure chose qui soit (je n’entends pas « privilégiée »).

Vous terminez votre billet par une citation de Hugo. Mais vous savez, cet homme est assurément un grand poète, un grand romancier, mais sur le plan des idées il n’est pas une référence universelle...

Bien cordialement

Pierre


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