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2009-2012, enjeux, clivages et perspectives

Comment nous sortir de l’impasse des européennes ? Faire de la politique aujourd’hui, comme répondre au message principal des élections européennes de 2009, c’est répondre à l’abstention de masse des européennes, et pour cela, avant de pouvoir envisager de proposer telle ou telle politique, nous devons d’abord re-situer l’enjeu majeur de notre temps, puis en déduire les lignes de clivages entre les familles de pensée en présence et enfin mettre en perspective les prochaines étapes de notre travail.

L’enjeu

La question centrale de notre époque est celle de la globalisation. Certains la souhaitent ou la considèrent incontournable, nous considérons que nous devons l’affronter.

Se répandant sur la terre entière, elle a pour conséquence de détruire les Etats et les politiques de régulation de la finance et de l’économie, les politiques industrielles, les dispositifs de sécurité sociales et les politiques de répartition des revenus du travail qui furent mis en place après la guerre. Elle réduit aussi les citoyens en "consommateurs-producteurs-flexibles-qui-se-divertissent" en développant avec fureur la consommation et la production qui détruisent la culture, ainsi que les ressources naturelles et notre environnement.

Longtemps triomphante, la globalisation est désormais en crise. Face à cette crise financière, devenue économique et sociale, l’Union européenne qui était présentée comme LA seule solution, s’est révélée, pour ceux qui l’ignoraient encore, impuissante et contre-productive, et ce sont les Etats qui ont été au charbon. Nous devons impérativement faire comprendre à nos concitoyens que nous devons abandonner les rêves d’Union et de politiques communes, pour préférer l’indépendance, la démocratie et les coopérations.

Les clivages

Cette crise de la globalisation est avant tout une crise de notre politique, où l’on voit les partis politiques traditionnels (conservateurs, sociaux-démocrates, écologistes, "gauches radicales"...) rabâcher les mêmes recettes périmées, les mêmes promesses, malgré les échecs gravés dans leurs bilans et malgré les plus de 60% d’abstention.

Plus que jamais le nouveau clivage de la politique actuelle se situe entre :

- ceux qui se sont faits les gestionnaires de la globalisation, soutiennent les politiques supranationales et partagent ou se soumettent aux consensus de Washington et de Bruxelles ;

- ceux qui sont résolus à résister à ces fléaux en : re-régulant l’économie, la finance et les monnaies, réactualisant les politiques de l’Etat social nées du programme du Conseil National de la Résistance, refondant un ordre international reposant sur l’indépendance (qui est la condition de la démocratie) et la coopération.

Les questions européennes permettent quant à elles de compléter ce clivage en distinguant les partisans de "cette Europe", de "l’autre Europe", de "quitter immédiatement" l’Union et enfin de "l’indépendance coopération" (voyez la présentation de ce clivage dans « Soins palliatifs pour campagne électorale en déshérence ».

Les perspectives d’actions

Nous devrons aussi continuer de réécrire des programmes, des argumentations, des explications pour les améliorer, en extraire leur substantifique moelle et les rendre plus compréhensibles par nos concitoyens. N’en déplaisent à certains, malgré l’ostracisme dont nous sommes frappés, si nos idées étaient plus facilement audibles, nous ne serions pas aussi marginalisés que nous le sommes actuellement.

Puis, grâce à un débat spécifique, il faudra mettre de la clarté dans nos rangs : républicains, gaullistes, voire souverainistes. Tous les mouvements regrettent notre dispersion, nombreux sont ceux qui souhaitent ou appellent à l’union... tout en revendiquant la première place. Cependant, aucune organisation n’ayant les états de services s’imposant aux autres, c’est un fait, chaque sensibilité reste entre-soi et se croit la plus belle dans le miroir où elle se mire. Nous avons besoin d’organiser de grands débats parmi nous, pour savoir si la "république", le "gaullisme" ou la "souveraineté", et dans quelles mesures, sont des doctrines ou des conditions non seulement nécessaires mais aussi suffisantes de notre politique et de notre rassemblement.

Cette clarification accomplie, qui contribuera à nous rendre plus compréhensibles auprès de nos concitoyens, nous pourrons nous en prendre aux arguments des partisans de "l’autre Europe" qui par leurs promesses séduisent nos concitoyens et continuent de les enfermer dans les illusions des dernières décennies. Puis nous pourrons affronter l’UMPPS ou le PSUMP, parti unique de la résignation, qui domine encore les débats.

Pour nous faire entendre dans cet environnement où nos idées sont littéralement endiguées par les ressources coordonnées et surtout les mentalités de l’actuel système médiatico-politique, nous devrons passer par les médias alternatifs et même créer de nouveaux canaux pour acheminer au plus grand nombre de citoyens possibles nos idées, nos argumentations et des informations utiles dans des formats idoines que les technologies actuelles rendent accessibles.

Enfin, dans les batailles politiques qui viennent, tout ne dépendra pas du premier rang des citoyens, ce qui est une raison de plus de faire en sorte que pour ce qui dépend de nous, nous ayons fait le maximum.

En attendant, ce que les citoyens ne ferons pas pour eux-mêmes, personne ne le fera à leur place, sachant que nous n’avons plus le droit de gâcher autant de temps et d’occasions que par le passé.
 

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3 réactions à cet article    


  • Moristovari Moristovari 18 juin 2009 14:28

    Vous avez l’air d’appréciez le terme de « citoyen », ce mot flatteur aussi vide de sens que ceux qu’ils désignent possèdent de pouvoir. Citoyen, une belle affaire. En échange de ce mot, le peuple à perdu ses terres, est allé se vendre dans les villes et à fini par croire que que ce qui n’a pas de prix n’a pas de valeur, perdant dès lors moralité et spiritualité. Depuis, le seul but de sa vie est d’être jouasse.

    Mais j’ai failli oublié de parler du fond de votre article : simple publicité pour un parti microscopique et anémique destiné à le rester.


    • François Bunner François Bunner 18 juin 2009 16:05

      Monsieur,

      1. Si vous réussissiez à exposer vos idées sans céder à la tentation de chercher à blesser vous serriez plus digne, et déguisé en Dr Folamour vous jouez délibérément la carte de la provocation, dommage ces questions sont sérieuses. Passons.

      2. Vous critiquez l’usage de « citoyen ». Vous avez le droit de mépriser cette condition possible des Hommes, j’ai la faiblesse de la préférer à celle de sujet ou de consommateur-producteur-flexible-qui-se-divertit. Sans l’idéaliser, il me semble que c’est aujourd’hui ce que nous avons de mieux à notre disposition, ici sur terre, pas dans un paradis rêvé, pour débattre et décider de nos désaccords concernants notre façon de vivre ensemble, puisqu’à la différence des fourmis (et de ce qu’en pense N. Sarkozy, voyez ici), nous ne sommes pas déterminés génétiquement.
      Mais vous avez parfaitement le droit d’en penser pis que pendre, dites-nous cependant comment vous feriez pour vous occuper de ces choses publiques ? (pour que nous sachions d’où viennent vos critiques)

      3. Vs m’accusez de vouloir faire de la publicité. Certainement pas, ici ne sont soumises à l’examen des lecteurs que des analyses et des idées, c’est une sorte de feuille de route pour les années qui viennent, elle peut servir à d’autres. Si un autre parti, plus gros que le RCR (première mention) pouvait s’en emparer, je n’y verrais aucun inconvénient.

      Pour finir, sachez que certains citoyens peuvent faire de la politique pour leurs idées, pour leurs convictions, même dans des formations relativement petites, parce qu’effectivement, s’ils avaient voulu faire carrière, ils ne se seraient pas compliqués la vie et auraient adhéré à l’une de ces écuries bien connues.

      Salut et fraternité citoyen !


      • Moristovari Moristovari 18 juin 2009 20:52

        Provocant, mon avatar ? Vous auriez peut-être préféré le précédent, un portrait de vieux monsieur du XIXème, moustachu et à chapeau melon. L’allure était celle d’un gentleman un peu strict, la vérité était qu’il fut détrousseur de diligence sous le surnom de « Black Bart ». Staline aussi passe en photo pour un sympathique papy.

        Sinon, être citoyen n’empêche nullement d’être un consommateur-producteur-flexible-qui-se-divertit, au contraire, le capitalisme fonctionnant surtout en démocratie. Et encore mieux en république.

        Au début de la république de Platon, un certain personnage affirme que l’homme juste est toujours à la merci de l’homme injuste et que tout gouvernement, qu’il soit tyrannique ou démocratique, fonde des lois qui servent son propre intérêt. Dans cette optique, la démocratie est la meilleure forme de gouvernement car le peuple gouverne et fonde des lois qui lui correspondent. Mais nous sommes dans une république et ne sont toujours satisfait des lois que ceux qui sont élus. Et l’homme injuste est par nature plus habile à se faire élire. J’ajouterais un autre axiome : le juste n’est pas le plus compétent, d’où la maxime l’enfer est pavé de bonnes intentions.

        Pour cela, entre autres causes plus complexe et longues a exprimer, je ne crois pas plus en une république juste qu’en un capitalisme moral. Sinon, il est évident que vous faites de la publicité pour les idées de votre parti même s’il n’est pas cité. Mais c’est courant en tribune libre, et c’est acceptable tant qu’on évite la propagande façon McDonald.

        Heil à vous aussi, cher Bürger.

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