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Accueil du site > Tribune Libre > À Copenhague, pour une lutte équitable

À Copenhague, pour une lutte équitable

Par l’Association Max Havelaar France :
Le changement climatique frappe déjà les populations rurales défavorisées des pays en développement. Pour faire face à ce péril, le commerce équitable, soutient des producteurs dans la mise en oeuvre de leurs propres stratégies d’autonomie et les incite à préserver leurs ressources.

 
Les producteurs et travailleurs désavantagés du Sud, ceux-là même qui sont au cœur du mouvement du commerce équitable, sont aussi en première ligne de l’urgence climatique. Ils nous expliquent que le changement climatique affecte déjà leur environnement direct et leur bien-être.

En Ouganda, la saison sèche s’est allongée, et les pluies ont diminué. La floraison des caféiers a elle aussi été perturbée, causant une chute de production de 40% l’an dernier. Les cultures vivrières comme la banane plantain sont aussi menacées, alors que les prix de l’alimentation augmentent. Ce phénomène accélère l’exode rural.

Dans les Caraïbes, les producteurs de la coopérative Winfa estiment qu’en 2007, l’ouragan Dean a détruit la totalité des récoltes de la Dominique, les trois quarts de celles de Sainte-Lucie et un dixième à Saint-Vincent. Selon des scientifiques, le changement climatique risque d’allonger la saison des cyclones en zone tropicale, et de rendre plus intenses les cyclones eux-mêmes.

Une réponse économique et sociale

Une réponse au changement climatique qui ne prendrait pas en compte les dimensions économique et sociale ne serait pas seulement moralement insupportable. Elle serait politiquement insoutenable.

Même si le traité de Copenhague parvient à atténuer les effets du changement climatique, tous ces bouleversements ne s’inverseront pas par magie. Les producteurs devront s’adapter, ce qui implique de pouvoir se projeter sur le long terme afin de mettre au point des stratégies agricoles adéquates.

Cela suppose deux choses : qu’ils soient unis afin d’envisager collectivement l’avenir et qu’ils aient une capacité d’investissement suffisante pour mettre en œuvre ces stratégies. Le commerce équitable soutient directement des producteurs du Sud dans leur processus d’adaptation à la nouvelle donne. Plusieurs études d’impact(1) ont démontré que le commerce équitable favorise l’investissement dans des moyens de production ou dans des biens sociaux.

Elles ont aussi mis en lumière à quel point la sécurité apportée par les marchés du commerce équitable permet aux producteurs de mettre en œuvre leurs propres stratégies d’autonomie. Les producteurs de coton du Mali nous expliquent comment les revenus du commerce équitable ont permis d’acheter des semences potagères pour nourrir les familles. Ils ont aussi investi dans des magasins pour stocker le maïs et le sorgho en vue de la période de soudure où l’alimentation se fait rare.

Gérer les ressources

Enfin, les standards du commerce équitable incitent les producteurs à protéger l’environnement et à prendre en compte de nombreux corollaires du changement climatique : biodiversité, érosion des sols, réserves d’eau...

A la coopérative Coocafé, au Costa-Rica, les producteurs ont investi afin de réduire de dix fois la quantité d’eau pour laver les cerises de café. Ils ont aussi planté des arbres autour de leurs parcelles afin de préserver les sols et de retenir l’eau.

En Ouganda, la coopérative Gumutindo a investi afin de mettre sous ombrages les caféiers pour les protéger des températures de plus en plus élevées. Ils ont pu mettre en place un paillage des sols pour pour conserver l’humidité, et mieux gérer leurs ressources en eau.

Empreinte carbone et importation

Enfin, il nous semble important de balayer l’idée reçue selon laquelle les produits importés seraient systématiquement plus émetteurs de carbone que ceux qui sont produits en Europe. Bien sûr, il est nécessaire d’encourager aussi chez nous une agriculture locale à taille humaine. Cependant, de fausses bonnes raisons ne doivent pas cautionner le protectionnisme et le repli sur soi.

Pour connaître l’empreinte carbone réelle d’un produit, il faut en fait analyser l’ensemble de son cycle de vie, depuis la culture des matières premières qui le composent, jusqu’à sa consommation. Par exemple, une étude suisse(2) a montré qu’un sucre de canne bio et équitable du Paraguay importé en Europe par bateau avait une empreinte carbone inférieure à un sucre de betterave produit localement, mais avec des méthodes intensives.

En conclusion, nous affirmons que soutenir le commerce équitable est un des moyens pour les citoyens et les gouvernements d’apporter une réponse aux défis du changement climatique.

Bien sûr, cet effort devra s’accompagner d’un soutien à grande échelle des agricultures locales par les gouvernements. Cependant, là aussi, le commerce équitable a un rôle d’exemplarité en ce qu’il permet aux producteurs de mettre en œuvre leurs propres stratégies d’autonomie et les incite à préserver leurs ressources.

www.maxhavelaarfrance.org

 

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 À Copenhague, pour une lutte équitable

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20 réactions à cet article    


  • faxtronic faxtronic 8 décembre 2009 17:05

    publi reportage


    • Association Max Havelaar France Association Max Havelaar France 8 décembre 2009 18:03

      Faxtronic, s’il s’agit de promouvoir le renforcement des organisations de producteurs pour qu’elles fassent leurs propres choix de développement, nous sommes prêts à recourir à bien des moyens publicitaires !


    • ALTeRMooNDiaLiSTe ALTeRMooNDiaLiSTe 10 décembre 2009 00:50

      Les Coulisses du commerce équitable est un livre écrit par Christian Jacquiau, et paru en 2006. Dans cet ouvrage l’auteur étudie le commerce équitable, et critique fortement une certaine manière de pratiquer ce type de commerce, visant surtout l’association Max Havelaar.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Coulisses_du_commerce_%C3%A9quitable


    • Association Max Havelaar France Association Max Havelaar France 10 décembre 2009 10:50

      Voilà des années que ce polémiste a été démenti : http://transformaction.free.fr/article.php3?id_article=55

      Je rappelle que le but de cet espace est de recueillir vos réactions à la question soulevée par le changement climatique pour les populations rurales des pays du Sud. En tant qu’ « altermondialiste », avez-vous quelque chose à apporter au débat ?


    • Bernard Conte Bernard Conte 8 décembre 2009 17:34

      Mon Cher Max,

      il faut défendre le « juteux » commerce équitable labellisé, menacé par la « volonté » de réduire les émissions humaines de CO2.
      Concernant l’empreinte carbone, que dire du jus d’orange du Brésil équitable ou pas ?
      Que dire des fleurs en provenance d’Afrique arrivant par avion réfrigéré ?

      Et j’en passe...


      • Association Max Havelaar France Association Max Havelaar France 8 décembre 2009 17:58

        Bonjour Bernard,

        Les fleurs sont le seul produit équitable à être acheminé par avion. Si on les compare à des roses cultivées en plein hiver dans des serres chauffées en Europe, elles restent relativement économes. Selon une étude britannique de la Cranfield University le bilan énergétique d’une rose cultivée dans les chaudes régions équatoriales au Kenya (avec transport par avion) est six fois inférieur à celui d’une rose issue d’une serre hollandaise chauffée et éclairée à grands renfort d’énergie fossile.

        Il n’en reste pas moins que l’impact carbone de la rose de la saint-Valentin ne sera jamais négligeable. C’est là à chaque citoyen de faire la part des choses. S’il pense que celle qu’il aime ne se contentera pas de perce-neige pour la Saint-Valentin, alors, à tout prendre, mieux vaut qu’il opte pour des fleurs équitables. C’est en tout cas un début de réponse. Vous en conviendrez, les fleurs équitables ont le mérite de nous interpeler sur l’origine des fleurs coupées du commerce et les graves questions posées par les conditions dans lesquelles elles sont cultivées.

        Sur le jus d’orange « équitable ou pas », je ne comprends pas votre argument. Quant au « juteux », j’aimerais que vous me précisiez et que vous argumentiez cet adjectif lancé de manière un peu trop laconique et péremptoire pour que je sois en capacité de vous répondre.

        Bien cordialement,

        Nicolas


      • Radix Radix 8 décembre 2009 20:03

        Bonsoir

        J’ai voulu faire un jour ma BA et j’ai du du café Max Havelaar !

        Déjà il était plus cher que mon café habituel (alors que la pub sur le café « équitable » nous expliquait que les vilains capitalistes s’enrichissaient sur le dos des pauvres agriculteurs, dis donc Max t’es pas un bon gestionnaire !) ensuite il avait un goût de bois brûlé (mauvaise torréfaction, encore des économies) au final je suis revenu à mon café habituel !

        Si Max continue à sévir sur le café je vais boire de la chicorée, au moins on peut la cultiver chez nous !

        Radix


        • Yaka Yaka 9 décembre 2009 11:03

          Pour ma part, j’achète du max Havelaar qui coute a peine plus cher que le « normal ». Et il est très bon.


        • curieux curieux 8 décembre 2009 22:23

          La seule chose qui m’importe : est-ce que Borloo s’y rend et si oui, va-t-il encore prendre une cuite ?


          • Bernard Conte Bernard Conte 9 décembre 2009 06:52

            à Nicolas (fair trade)

            plutôt qu’une longue polémique, je vous engage à lire ce document : http://www.les-renseignements-genereux.org/var/fichiers/brochures-pdf/broch-equit-20080217-web-a5.pdf
            Critiques et espoirs du commerce équitable

            je tiens à votre disposition (je vais le mettre sur mon site) un diaporama : Dix raisons de douter du commerce équitable.

            très cordialement
            bernard


            • Association Max Havelaar France Association Max Havelaar France 9 décembre 2009 11:59

              Bernard,

              Depuis pas mal d’années que je travaille ici, je connais bien la rhétorique du document que vous proposez. Les points qui effectivement méritent débat y sont mélangés avec de grossières caricatures absolument indignes du sujet dont nous parlons : la pauvreté des populations rurales des pays du Sud.

              Merci donc de bien vouloir expurger le débat des attaques stériles, des préjugés à l’emporte-pièce pour dégager les vrais arguments qui méritent débat.

              En effet, comme tout mouvement qui agit, le commerce équitable (labellisé en particulier) n’est pas parfait. Vous pouvez lui reprocher d’être réformiste et pas révolutionnaire, je vous laisse ce jugement qui ne m’appartient pas.

              Cependant, aujourd’hui, il est temps de recentrer le débat :

              - Est-ce que ça marche ? Oui, et je rencontre personnellement de manière régulière des responsables d’organisations de producteurs qui me le confirment. Sur notre site, vous en verrez quelques-uns.

              - Est-ce qu’il y a des aspects qui fonctionnent moins bien ? Des effets négatifs induits ? Des risques de dérives ? Des risques de dilution ? Oui, probablement. Alors parlons-en, et sur des points précis.

              Mais par pitié, épargnez-nous les insultes faciles du genre « ya bon Banania » et renseignez-vous sur ce que nous faisons.

              Nicolas


            • jltisserand 9 décembre 2009 07:50

              Si vraiment ce que dit Max était vrai, il n’aurait pas besoin de s’appuyer sur des ONG. Il suffirait simplement d’aller là-bas et développer un vrai commerce, achetant les récoltes à prix raisonnables et tirant profits après transformations.

               En plus, pour coller un peu plus à l’actualité, parler de Copenhague à des gars qui bouffent pas à leur faim, sauver la planète etc ... Choisir son propre développement ... pour un paysan des Andes ou du Burkina ... Faut tout de même pas déconner !!!

              Et puis coller des ONG au milieu de tout ça, c’est subventionné et donc ça fini de tuer le business.
              Max ne fait qu’une chose, c’est surfer sur la bonne vague bien juteuse.

              @ Bernard Conte : votre lien ne fonctionne pas (du moins chez moi).


              • Association Max Havelaar France Association Max Havelaar France 9 décembre 2009 10:51

                Monsieur Tisserand, je vous invite à aller voir notre site http://www.maxhavelaarfrance.org/, principalement à la rubrique « Quels résultats », afin de mieux comprendre le sens de l’expression « Choisir son propre développement ».

                Les producteurs du Sud, eux, la comprennent parfaitement, et comprennent très bien l’intérêt des garanties du commerce équitable face au besoin de s’organiser, de renforcer leur capacité collective de négociation, d’accéder à des marchés pérennes et rémunérateurs...

                Quant au réchauffement climatique, vous ne le voyez peut-être pas de votre fenêtre bien tempérée, mais sous d’autres climats, les populations rurales en ressentent très bien les effets. Je vous propose de lire à ce sujet le document de réflexion dont nous nous sommes inspirés pour cet article.

                Bien sincèrement,

                Nicolas


              • dom y loulou dom 9 décembre 2009 10:49

                la corporation impériale du common wealth n’est pas connue pour son extrême générosité

                d’aileurs commonwealth est une appellation vraiment trompeuse que tout le monde sait depuis longtemps common injustice and war-mongering

                La reine d’Angleterre, dans sa mansuétude et son immense clairvoyance a couronné nos efforts de mise en lumière d’un gouvernement dit occulte et qui s’officialise à Copenhagen. :)))

                La corporation impériale britanique est donc bien derrière le sommet de Copenhagen et ne vise QUE la suprématie absolue de la place financière de Londres comme MAITRES ABSOLUS DU MONDE. The crown, city of London avec ses petits copains affiliés à Wall street veulent donc bien tyraniser la planète sous prétexte de taxe carbonne et criminaliser l’humanité pour leur plus grand plaisir, mais surtout veiller à la continuation de leur main-mise sur tous les aspects du pouvoir en occident.

                C’est la reine qui vous le dit maintenant en personne... !!!  :)))) 

                ce sommet est donc bien l’instauration d’une tyranie sur le monde que le squelette impérial pharaonique de l’empire marchand veut tenir de son gant d’acier.

                Est-ce vraiment ce que les médias en disent , dites ?

                http://www.solidariteetprogres.org/article6057.html


                • foufouille foufouille 9 décembre 2009 11:00

                  equitable = reserve aux riches


                  • duolife duolife 9 décembre 2009 12:56

                    Bonjour « Foufouille », « l’équitable pour les riches » ? mais pouvez vous argumenter ? offrir des comparaisons de prix ? Pour ma part, j’achète du café équitable depuis une bonne année, ce que je vois surtout c’est qu’aujourd’hui, le café équitable est accessible à tous, il en existe bien des différents, qu’ils soient d’origine Arabica ou Robusta et que moi aujour’hui, avec un salaire moyen, voir moyen moins, je peux me procurer sans faire des dépenses faramineuses... Le marché du café est relativement complexe. Ce que j’apprécie dans le commerce équitable, et qui fait que je continue à l’acheter, c’est que le producteur a un revenu minimum assuré, quelque soit le prix actuel du marche du café et ses fluctuations. Et que j’en suis venue aussi à me poser des questions que je ne me posais pas avant sur : sa production, sur son origine, son histoire, ses producteurs...etc...etc
                    Bien à vous


                    • foufouille foufouille 9 décembre 2009 14:02

                      done le prix du kg pour rire
                      en plus le producteur gagne pas grand chose en plus


                    • duolife duolife 9 décembre 2009 14:20

                      Allez, pour ton information quand on parle de café, on ne parle pas de kilos, mais de livre et une livre =453g...
                      Le café équitable = un prix minimum est assuré au producteur quelque soit les baisses ou hausses du marché (le marché du café étant à la base, « victime » des aléas de la bourse) Avec ce remède du commerce équitable, on peut tenter de faire fonctionner différemment les choses. Parce que finalement c’est aussi très simple de critiquer, sans apporter de valeur ajoutée.
                      Une bonne après-midi à tous :)


                      • foufouille foufouille 9 décembre 2009 19:07

                        en france le prix est au kilo
                        pas vu de prix


                      • anty 9 décembre 2009 14:24

                        Le prix des produits du commerce équitable sont effectivement un frein non négligeable à l’achat de ce type de produit.

                        Je pense en effet qu’elles ne devraient pas excéder plus de 10% les produits moyens habituels des autres marques

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