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Affaire du grand stade de Lille : Damien Castelain à nouveau mis en examen

Alors qu’il avait déjà été mis en cause en 2017 pour des faits de « trafic d'influence passif » et de « complicité de favoritisme », Damien Castelain est une nouvelle fois visé par la justice. Il est accusé de « recel d'abus de biens sociaux ».

Une attribution de marché qui ne passe pas

C’est une ancienne affaire qui connait un nouveau rebondissement pour Damien Castelain, président de la MEL (Métropole européenne de Lille). En effet, le 5 avril 2017, suite à l'enquête menée sur l’attribution du chantier du stade Pierre-Mauroy de Lille à l'entreprise de BTP Eiffage, l’homme est mis en examen pour « corruption » et « favoritisme ». Pour rappel, ce stade inauguré en 2012, est une enceinte très moderne de 50.000 places, dans laquelle se tiennent en général, les matchs du Losc, le club de football de Lille.

Les soupçons à l’encontre de M. Castelain portent d’une part, sur un voyage qu’il aurait effectué avec son épouse en Hongrie, pour le Grand Prix de Formule 1 de Budapest. Ce voyage aurait été entièrement financé par Eiffage en août 2010.

D'autre part, un autre scandale révélé par La Voix du Nord, prolonge le doute : Il s’agit de la livraison de pierres bleues du Hainaut, d’une valeur de 15.000 euros, en vue de la réalisation d'une terrasse à Péronne-en-Mélantois. Damien Castelain est maire de la ville et y réside. Pour David Roquet, ancien directeur des Matériaux Enrobés du Nord (filiale du groupe Eiffage située dans le Pas-de-Calais) interrogé par les enquêteurs et cité par La Tribune, ce serait une autre récompense d'Eiffage, offert par Alain Létard à Damien Castelain.

D’autres interrogations subsistent : Comment Eiffage, parmi les trois concurrents en lice, avec une offre chiffrée à 314 millions avait pu damer le pion au consortium Norpac-Bouygues, qui, lui évaluait sa proposition à seulement 268,5 millions ? Mystère !

Pour Eric Darques, le militant anti-corruption qui avait déposé la plainte en janvier 2011 devant le tribunal administratif de Lille, un faux rapport avait été rédigé afin d’influer sur la décision des élus de la communauté urbaine. Un premier rapport qui donnait la meilleure note au groupe Norpac-Bouygues avait été étouffé miraculeusement au profit d'un deuxième, daté du jour du vote, donnant la préférence à Eiffage.

Incriminé, Damien Castelain s’était fait dédouaner par son avocate, qui reportait la faute à Martine Aubry, alors présidente de LMCU et dirigeant la délibération finale. Damien Castelain réélu à une écrasante majorité, avait maintenu qu'il ne démissionnerait pas de son mandat.

Plus d'un an après les faits, un non-lieu avait été requis par le parquet de Lille pour prescription des faits. 

Recel d’abus de biens sociaux

La voix du Nord a révélé ce jeudi 22 aout, la mise en examen du président de la Métropole européenne de Lille (MEL) Damien Castelain dans l'affaire du Grand Stade de Lille pour « recel d’abus de biens sociaux ». L’élu âgé de 52 ans aurait été convoqué le mardi 20 Aout, devant le juge d’instruction. Précédemment, en juillet, il avait passé 35 heures en garde à vue avant d’être libéré.

Si ce dossier avait bénéficié d’un non-lieu, le parquet avait tout de même requis un supplément d'information pour le seul volet de la livraison via Eiffage à son domicile, de pierres pour la construction d'une terrasse.

Florence Rault, son avocat s’en offusque : « Curieusement, celui qui a monté de son propre chef toute l’opération des pierres bleues et qui a commis de vraies infractions n’a jamais été inquiété. Il y a sérieusement de quoi se poser des questions (…) Je réserve le reste de mes commentaires aux juridictions désignées a-t-elle réagit sur la voix du Nord ».

Outre cela, il a été découvert plusieurs frais de représentation et protocolaires de l’élu, entre janvier 2017 et mai 2018, imputés au contribuable. Ce sont notamment environ 10 000 euros de séjours payés dans des hôtels de luxe parisiens, dans des restaurants huppés, des boutiques de vêtements et de parfumeries. Damien Castelain refuse de s’expliquer à ce sujet.

Deux anciens élus sont aussi visés par l’information judiciaire pour « favoritisme », « faux et usage de faux », « corruption » et « trafic d'influence ». Ce sont : Michèle Demessine, ex-sénatrice PCF du Nord et ancienne vice-présidente, sous statut de témoin assisté, et de Henri Ségard, lui aussi ex-vice-président de l'institution.

L’affaire en cours reste délicate et fragilise politiquement la rentrée du président de la MEL. En juillet, la France insoumise avait réclamé sa démission.


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2 réactions à cet article    


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 24 août 2019 15:40

    Ça se gave a la MEL ? Pas nouveau. Perso j’y fout plus les pieds , même pour la braderie.


    • Esprit Critique 24 août 2019 18:40

      Et dire que L’affaire DSK avait pour but d’enterrer ces magouilles !

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