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Alain Finkielkraut, L’identité malheureuse

Alain Finkielkraut, L'identité malheureuse, Gallimard, collection Folio, Stock 2013

Alain Finkielkraut joue avec le feu

Alain Finkiekraut est né à Paris en 1949. Il est notamment l'auteur de La sagesse de l'amour, La défaite de la pensée, La mémoire vaine et Un coeur intelligent. Professeur émérite, Alain Finkielkraut a enseigné la philosophie à l'Ecole polytechnique. Il donne des conférences et produit depuis 1985 l'émission "Répliques" sur France Culture.

Tables des matières :

Avant-propos. Le changement n'est plus ce qu'il était - Laîques contre laïques - Mixité française - Le vertige de la désidentification - La leçon de Lévi-Strauss - "Une chose belle, précieuse, fragile et périssable..." - La guerre des respects - Le régime exsangue et le processus inexorable - Bibliographie

« L’immigration qui contribue et contribuera toujours davantage au peuplement du Vieux Monde renvoie les nations européennes et l'Europe elle-même à la question de leur identité. Les individus cosmopolites que nous étions spontanément font, sous le choc de l’altérité, la découverte de leur être. Découverte précieuse, découverte périlleuse : il nous faut combattre la tentation ethnocentrique de persécuter les différences et de nous ériger en modèle idéal, sans pour autant succomber à la tentation pénitentielle de nous déprendre de nous-mêmes pour expier nos fautes. La bonne conscience nous est interdite mais il y a des limites à la mauvaise conscience. Notre héritage, qui ne fait certes pas de nous des êtres supérieurs, mérite d’être préservé, entretenu et transmis aussi bien aux autochtones qu’aux nouveaux arrivants. Reste à savoir, dans un monde qui remplace l’art de lire par l’interconnexion permanente et qui proscrit l’élitisme culturel au nom de l’égalité, s’il est encore possible d’hériter et de transmettre. »

Notes de lecture :

Le changement n'est plus ce qu'il était :

A.F. évoque son parcours personnel, ses études en khâgne au Lycée Henri IV et la préparation du concours d'entrée à Normale sup. au moment où éclatent les événements de Mai 68.

La jeunesse se battait alors, explique-t-il, pour le "changement" ("Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi !"). Le problème aujourd'hui, c'est que le changement n'est plus voulu, mais subi. Il évoque également les idéaux de Mai 68, notamment la contestation de la "société de consommation" et se demande ce qu'il en reste.

Laïques contre laïques :

A.F. rappelle les circonstances et les retombées de l'affaire des collégiennes voilées de Creil en octobre 1989 et pose la question de la possibilité de préserver la laïcité comme condition du "vivre ensemble" dans un environnement multiculturel où les défenseurs de la Loi "de progrès" de 1905 sont paradoxalement perçus aujourd'hui comme "réactionnaires".

Il rappelle que la réussite de l'intégration suppose une double volonté : celle des habitants du pays d'accueil et de ses institutions, mais aussi celle des immigrés eux-mêmes (apprendre la langue française, respecter les lois de la République...)

A.F. avance l'idée que la justification quantitative de l'émigration par le déficit démographique (le "grand remplacement") ne tient pas suffisamment compte de la dimension qualitative et culturelle du problème.

La deuxième partie du chapitre analyse les raisons pour lesquelles l'Ecole de la République a cessé d'être ce qu'elle était jusque dans les années 60, du temps où l'auteur faisait ses études primaires (né en 1950, c'est également mon cas) et explique le contexte culturel et sociologique qui a rendu possible l'affaire du voile.

Se référant tour à tour à Pascal, à Alain et à Péguy, il montre ce qui a changé : l'Ecole n'est plus ce lieu privilégié, à l'abri de l'agitation du monde, où règne ce que Pascal appelle "l'ordre spirituel", par opposition à l'ordre de la chair et à l'ordre de la charité, ni un sanctuaire protégé consacré au culte des savants, des philosophes et des artistes que célébrait Charles Péguy, ni le lieu où l'on était, selon Alain, invité à laisser ses particularités culturelles, religieuses et familiales à la porte.

Mixité française

A.F. se demande pourquoi la question du voile a suscité tant de passions en France, contrairement aux Etats-Unis et à la plupart des autres pays d'Europe Le problème, selon lui, vient d'une conception spécifiquement française de la féminité et de la relation entre les hommes et les femmes : la "galanterie", tradition qui n'a pas été totalement effacée par le féminisme.

A partir du film La journée de la jupe, A.F. s'interroge sur la nature misogyne et machiste de la culture des banlieues, sur l'interdiction faite à la femme d'être belle, bien habillée, séduisante, de montrer ses cheveux (le hijab), voire son visage (la burqa) et ce refus de toute relation fondée sur la tendresse et les sentiments au nom d'une conception "intégriste" de la masculinité.

Cette conception de la féminité est doublement préoccupante dans la mesure où elle entre en contradiction avec une donnée culturelle fondamentale du pays d'accueil et où elle exalte une masculinité caricaturale fondée sur la domination et la violence.

Le vertige de la désidentification

Le thème de "l'identité nationale" provient du romantisme, lui-même issu de la Révolution française et de la philosophie des Lumières. Avant la Révolution, les Français ne s'identifient pas à la nation, mais à l'Ordre auquel ils appartiennent. Avant d'être français et même d'être un homme ou une femme, chaque individu est un "sujet", membre d'un "état" : paysan, artisan, bourgeois, aristocrate, prêtre régulier ou séculier, etc.

Avec la Révolution, les idées des Lumières s'incarnent dans la concept de "droits de l'homme" et de "souveraineté du peuple". Il n'y a plus d'aristocrates, de bourgeois, de paysans, mais des "Français", il n'y a plus de "sujets", mais des "citoyens" libres et égaux.

Contre les excès de la Révolution française et le retour à une forme accentuée de despotisme, un certain nombre de penseurs comme Edmund Burke en Angleterre, Joseph de Maistre en France, une partie du mouvement romantique, Maurice Barrès...) refusent l'idée d'un homme abstrait et prônent des valeurs d'enracinement et de fidèlité au passé.

Traumatisée par les leçons de l'Histoire : l'affaire Dreyfus, la première guerre mondiale, l'Occupation, le régime de Vichy, la persécution des Juifs... l'opinion publique a appris à se méfier du nationalisme.

Avec la décolonisation, l'immigration fondée sur le regroupement familial, la construction de l'Union européenne, la disparition des frontières et de la monnaie nationale nous assistons aujourd'hui à une "déconstruction" vertigineuse de la notion d'identité nationale, au point que personne ne sait plus très bien aujourd'hui ce que signifie "être Français" et "être Européen", sinon "se déprendre de soi". 

La leçon de Claude Lévi-Strauss

A.F. montre que ce mouvement de balancier entre affirmation identitaire (au risque de la négation de l'autre) et ouverture à l'autre (au risque de la perte de soi), se traduit dans les deux discours prononcés à l'UNESCO, à quelques années d'intervalle, par Claude Lévi-Strauss : le premier ("Race et Histoire") dans lequel Lévi-Strauss fustige le racisme et l'ethnocentrisme et proclame l'égalité des cultures humaines, le second ("Race et Culture") dans lequel il explique que le racisme ne consiste pas forcément à refuser pour soi-même le métissage culturel et à tenir à une certaine manière de vivre et de voir le monde.

"Avec ses platanes et ses marronniers, ses paysages et son histoire, son génie propre et ses emprunts, sa langue, ses oeuvres et ses échanges, la modalité française de la civilisation européenne dessine un monde. Et ce monde se propose aussi bien aux autochtones qu'aux nouveaux arrivants. Pour ne pas reconduire les horreurs du passé et pour relever le défi contemporain du vivre-ensemble, on voudrait aujourd'hui effacer la proposition identitaire. Lévi-Strauss nous enseigne, à l'inverse, qu'elle doit être maintenue fermement et transmise sans honte." (p. 130)

Une chose belle, précieuse, fragile et périssable

"Prise en tenaille entre les remontrances des autres démocraties occidentales et la véhémence sans frontière des féministes radicales qui poussent la désérotisation des corps jusqu'à transformer leurs gorges dénudées en panneaux de propagande (les Femen), La France défend encore, face au défi du voile islamique, la relation spécifique qu'elle a instaurée entre les hommes et les femmes. Mais la France pourra-t-elle rester longtemps une patrie féminine si elle n'est plus une grande patrie littéraire ? Or, elle a fait sienne la grande loi moderne formulée, dans les années soixante du XXème siècle, par Pierre Eliott Trudeau, le premier dirigeant multiculturaliste de l'Etat canadien : "Il faut avancer avec la caravane humaine ou crever dans le désert du temps." La France avance donc, elle accélère même et, au nom de la Diversité qu'elle place aussi haut désormais que les trois grands vocables de la devise républicaine (Liberté, Egalité, Fraternité), elle se désencombre de ses morts, elle abandonne son vieux jargon, elle sacrifie sans hésiter le meilleur de son être à la révolution technologique et à la lutte contre les discriminations. Cette liquidation quasi générale remet à l'ordre du jour "le sentiment de tendresse poignante pour une chose belle, précieuse, fragile et périssable" que Simone Weil appelait patriotisme de compassion : "On peut aimer la France pour la gloire qui semble lui assurer une existence étendue au moins dans le temps et dans l'espace. Ou bien on peut l'aimer comme une chose qui, étant terrestre, peut être détruite, et dont le prix est d'autant plus sensible. Lévi-Strauss, quand il écrivait "Race et culture", était étreint par ce second amour." (p.159-160)

La guerre des respects

"Il n'y a pas de blessure du moi aujourd'hui qui ne crie justice et qui ne demande réparation. La société démocratique exige la reconnaissance de tous par tous. Elle espère, par la satisfaction de cette exigence, conjurer les maléfices de l'intersubjectivité et résoudre le problème humain. Au lieu de cela, elle flatte les susceptibilités ombrageuses, elle entretient le narcissisme vindicatif des grandes et des petites différences, elle prend, dans la guerre des respects, le parti catastrophique de combattre toute restriction de l'estime de soi-même." (p. 201)

Le régime exsangue et le processus inexorable

"Je disais en commençant que le changement n'est plus de que nous faisons mais ce ui nous arrive, et que ce qui nous arrive, en France et dans une Europe devenue malgré elle continent d'immigration, c'est la crise du vivre ensemble. Et puis, je me suis aperçu en cours de route, que nous sommes impliqués dans ce qui nous arrive. Nous ne le voulons pas, mais nous y mettons du nôtre. Nous sonnons du tocsin et nous orchestrons le désastre. Nous prônons la paix et nous alimentons les haines. Nous nous inquiétons de la montée des incivilités et nous disqualifions l'aidos (la pudeur, le respect). Nous dénonçons les méfaits du nihilisme et, habités par la passion égalitaire, nous menons le combat contre les discriminations jusqu'au point où tout finit par se valoir...."

"Tout est-il joué ? Oui, si la vigilance que le passé impose continue de nous mettre hors d'état de percevoir l'irréductible nouveauté de la réalité présente. Non, si nous mettons enfin nos montres à l'heure, si nous choisissons de faire face et si nous n'abandonnons pas, sans coup férir, l'idée et la pratique de la démocratie au processus qui porte le même nom. Le temps presse." (p. 205)


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12 réactions à cet article    


  • Clocel Clocel 6 septembre 2016 11:55

    Lire Finkielkraut...
    Votre façon à vous de vous donner la discipline !? smiley


    • Loatse Loatse 6 septembre 2016 12:07

      « Notre héritage, qui ne fait certes pas de nous des êtres supérieurs, mérite d’être préservé, entretenu et transmis aussi bien aux autochtones qu’aux nouveaux arrivants. »


      C’est le bon sens même... On ne peut demander aux autres de prendre racines si l’on vit soi même comme des « tomates hors sol »...ignorant l’histoire du lieu ou nous vivons, nous l’appropriant...

      Raconter, transmettre, c’est créer des liens.

      J’ai envie de dire « au boulot ! :) » On trouve dans tous lieux à la fois des anciens qui ne demandent qu’à vous parler de leur village, de leur quartier et également des ouvrages en bibliothèque avec photos et extraits d’archives antérieures à la révolution française parfois...

      S’il existe toujours une transmission culinaire dûe aux cultures locales (ici olives, figues notamment) et un patrimoine ancien témoignant de cette histoire, peu d’entre nous connaissent ou même s’intéressent d’eux même à l’histoire de ces hommes et de ces femmes qui nous ont précédé, ont construit ces ponts de pierre, ces retenues d’eau, ces batiments anciens (ici bibliothèque jadis halle aux grains puis mairie à la révolution), peu savent que ce bureau de tabac était jadis un pressoir à huile... qu’aux varois dits de souches, se sont mêlés des ouvriers agricoles piémontais qui sont restés, ont pris femmes parmi celles du cru après avoir fait « leurs preuves »...(soit dans un monde encore majoritairement paysan, démontré leurs qualités de travailleurs et leur volonté d’intégration.. - apprentissage de la langue, respect des us et coutumes locaux ; partages de savoir faire culinaire, artisanal ) ce qui aboutit in fine non pas à des revendications identitaires de part et d’autres, mais à des jumellages scellant l’amitié entre les peuples..

      Notre société aujourd’hui marche sur la tête qui prône l’inverse... ! 

      • Emin Bernar Emin Bernar Paşa 6 septembre 2016 13:31

        je me souviens des propos de Finkielkraut en 89 contre ces quelques jeunes filles de Creil qui portaient un foulard ; il rejoignait un député RPR en campagne sur la même affaire.

        ce n’est pas en ostracisant l’autre qu’on résout les problèmes.
        je me souviens aussi des discours de finkielkraut à propos des arts « mineurs » ;désolé cela n’est pas le signe de la jeunesse des années 60 en révolte.


        • Osis Osis 6 septembre 2016 15:42

           
           

          Finkielkraut est un cuistre.

           

           


          • Paul Leleu 6 septembre 2016 18:06
            A mes yeux, Alain Finkielkraut n’est qu’un pur produit de la stupide et légendaire « école méritocratique française » des 3-4ème républiques, qui a engendré des générations de bons petits cadres pour le système capitalo-colonial de l’époque... 

            « Notre culture » n’avait de « rayonnement dans le monde » que parce-que notre empire s’imposait à coup de massacres, de traite, de déportation et d’exploitation à d’autres peuples... Notre empire pâlit et notre « culture » avec... Ce qui laisse supposer que cette « identité culturelle » n’était pas si « naturelle » que ça, si le peuple la perd quand le pouvoir recule !!! Bref, Finkielkraut tend à prouver malgré lui contraire de ce qu’il cherche à démontrer !!! 

            Finkielkraut est la figure du « penseur autorisé » depuis le gauchisme jusqu’à la réaction... suivant en cela les âges de la vie de sa génération de baby-boomer sans respect ni recul... gauchistes à 20 ans en 68, et réactionnaires 50 ans plus tard... 


            Dans les faits, votre exposé révèle certaines erreurs assez grossières qui minent encore plus la démonstration. 

            - la « galanterie » française, elle est surtout un phénomène littéraire de l’élite... elle est surtout présente dans les sélections « Lagarde et Michard » qui biberonnaient les élèves d’il y a 50 ans à l’école républicaine... Le peuple français n’était guère plus galant que les musulmans d’aujourd’hui... 

            - le Romantisme n’est pas né de la Révolution française... c’est un phénomène culturel européen né avant la révolution française (comme en Allemange par exemple). Ce qui est sûr, c’est que la Révolution et le Romantisme sont nés d’un même changement social profond et sous-jacent. 

            - En outre, le Romantisme n’est pas un programme politique... il est un phénomène culturel témoin d’une mutation des sociétés européennes à cette époque. Il recèle donc en lui toutes les orientations politiques et préoccupations a-politiques... 
            Par exemple, l’internationalisme et l’universalisme sont autant présents que le nationalisme, le royalisme et le particularisme... De même que le collectivisme ou l’individualisme, ou même souvent l’indifférence à la société des hommes (l’errance romantique s’inscrivant en marge de toute appartenance sociale)... Sans compter le simple esprit d’aventure exotique ou de libertinage... On est très loin de « l’identité nationale » unanime !!!! 

            - Il est inexact historiquement d’assimiler la première vague romantique d’identification populaire et individuelle avec le nationalisme. En effet, en se saisissant de notions « populaires » les intellectuels, les artistes et les politiciens du premier romantisme veulent manifester un être émancipé qui ne répond plus aux cardres despotiques et cléricaux. La formulation d’un « nationalisme identitaire » politique n’interviendra que beaucoup plus tard, après les guerres napoléonniennes et surtout après le reflux des révolutions de 1848. Mais d’ailleurs, dès cette époque des esprits éminents comme Heinrich Heine mettent profondément en garde contre cette pseudo-identité folklorique qui n’est qu’un nouvel encadrement social au service des puissants... et qui conduira aux boucheries de 1914-1945 qui sont cent fois pires que « les excès de la révolution » (c’est dire)...




            Maintenant, j’ai une question : une « identité nationale » supposée naturelle au peuple n’est-elle pas supposée résister au changement politique ? 

            En clair, comment le recul du pouvoir peut-il entrainer un recul de la « culture naturelle » des peuples ? Précisément, la culture naturelle devrait refaire surface à l’occasion. 

            Ce qui apprait, c’est que les « cultures naturelles » ne sont que les construction hagiohraphiques des puissants, destinés à encadrer les peuples qui leur obéissent... La « culture » telle que nous l’entendons (lettres, arts, histoires, philsophie, etc.) ne concerne qu’une très petite quantité de personnes à travers le monde. Bref... le peuple préfère Michel Drucker que Pierre Ronsard ! 

            Mais je vous rassure, l’islam n’est pas plus une identité naturelle aux arabes... c’est un « truc » qui sert à les soumettre... utile au temps des Califes, utile au temps des Colonies, utile au temps de Pétromonarchies... Et d’ailleurs, on voit comme le nationalisme arabo-islamique est extrêmement dangeureux et peut conduire à d’horribles guerres et massacres à venir. 

            Il me semble que l’homme de culture sait que tout cela n’est que le tumulte du monde. Ce qui demeure, c’est la vie, vivante, rayonnante, et aspirant à la lumière. Et tout cela, indépendammant des carcans sociaux imposés par les tyrans d’ici et d’ailleurs, avec la complicité d’une partie assez médiocre des populations (il y a toujours des collabo et des douteux sous tous les régimes). 

            Il me semble aujourd’hui plutôt important de formuler de nouveaux horizons culturels correspondant aux « résistances intérieures » qui brillent en chaque individu... Ces résistances intérieures ne sont pas des références livresques ou muséifiantes, mais des élans vivants qui demandent d’être formulés dans des langues de notre temps... voilà quelle fut la démarche des premiers romantiques... 



            • mmbbb 6 septembre 2016 21:11

              @Paul Leleu votre conclusion est stupide les musees sont un lieux de passage de la culture, quant a la lecture elle apporte beaucoup, vous ne faites que rabacher les slogans de 68 dont les auteurs voulaient « aculturer » le peuple de ce passe bourgeois entre autre Qui m’empechera d’apprecier, Michel Ange Leonard de Vinci , Beethoven Mozart Bach lorsque l on voyage en Italie en l’occurrence on est éblouit part tant de splendeur et on apprend a être humble l’art n’est qu une continuité et vouloir rompre avec le passe est illusoire sauf pour les pédants les cuistres cela va de soi . En conclusion le peuple peut se laisser abrutir rien ne lui interdit de se cultiver de voir des nouveaux horizons et d’aller dans les musees ou ceux ci sont pleins pendant la journee du patrimoine ne vous en deplaise


            • Kalin 7 septembre 2016 16:26
              Paul LELEU



              Il me semble aujourd’hui plutôt important de formuler de nouveaux horizons culturels correspondant aux « résistances intérieures » qui brillent en chaque individu...

              Tout comme moi, Albert Jacquard aurait apprécié et avec grand plaisir la totalité de votre intervention.

              Bien cordialement



            • chantecler chantecler 8 septembre 2016 09:35

              @simazou1
              On pourrait poser la question différemment :
              Le sionisme actif , son projet colonisateur sans limite , ses réseaux ad hoc éparpillés dans le monde occidental , ses relais financiers , médiatiques , ses dirigeants , ses réseaux de renseignement , ses lobbies , participent à pousser le monde vers le chaos en commençant par le Proche et Moyen Orient .
              Permettez , puisque vous vous dites démocrates , que certaines personnes ne soient pas d’accord , ne vous admirent pas , protestent et vous mettent en garde .
              Alors , votre formule « les chiens aboient la caravane passe » résume très bien votre pensée : quoi qu’il arrive , quoi qu’il se passe rien ne vous fera changer de mentalité ,d’idéologie , de but .
              Vous vous définissez comme « le peuple élu » et à ce titre vous auriez tous les droits ... !
              Seulement vous ne pouvez pas empêcher que de plus en plus de gens se détachent de vous , car ils ne sont pas dupes et en ont assez de vos hypocrisies ?
              Maintenant vous vous sentez assez fort pour imposer géographiquement , tel Sparte , votre idéologie , par la force les crimes et la menace ?
              Très bien : nous verrons .
              Je crains en outre que cette désapprobation se retourne un jour catégoriquement contre ceux qui vous soutiennent : vos alliés traditionnels et circonstanciels quand les dégâts sociétaux seront insupportables et que vos parades seront inopérantes car usées jusqu’à la corde .


            • JDCONSEIL 6 septembre 2016 18:32

              Excellent résumé qui semble ne pas trahir la tortueuse pensée d’A.F.

              Merci Monsieur le professeur de lettres Robin Guilloux.

              Car enfin il est utile de résumer A.F. dont les raisonnements et propos sont souvent très alambiqués. Je le trouve cependant un très bon défenseur de la république et de la laïcité. Loin de tous les débats politiques qui courent après les sentiments si simplistes qui alimentent tous les populismes.

              Votre texte Monsieur Guilloux nous aide grandement dans le sens de la pacification du débat qui est un préalable à la « perception de l’irréductible nouveauté de la réalité présente » et pour « mettre enfin nos montres à l’heure, si nous choisissons de faire face et si nous n’abandonnons pas, sans coup férir, l’idée et la pratique de la démocratie au processus qui porte le même nom. » 


              • Taverne Taverne 7 septembre 2016 10:21

                La France, en guerre contre elle-même, continue de s’imaginer que le danger est seulement dans l’étranger. En guerre contre nos propres valeurs (conception moderne contre conception passée), nous courons à notre perte, à l’identité malheureuse : l’identité dans le malheur. Nous ne devons pas fonder notre identité dans le malheur, ce n’est pas que dans les moments de drames que nous devons penser notre identité.


                • chantecler chantecler 8 septembre 2016 10:17

                  @Taverne
                  Pardonne moi Taverne , mais je pense que ton expression « la France en guerre contre elle même » ne veut pas dire grand chose .
                  Parce que la France c’est aussi ses populations , ses classes ,ses politiques traversés par beaucoup d’influences , d’intérêts d’objectifs et d’espoirs différents .
                  Et soumise à des médias bouffons , désinformateurs , propagandistes , pour ne pas dire aux ordres des puissants des privilégiés et de certaines minorités..
                  Bref la France est tout sauf homogène .
                  Et les « fractures sociales » sont aujourd’hui multiples et béantes .
                  Il est tout a fait vain de vouloir faire croire que les intérêts de tels industriels de tels financiers ,des tels politiciens , de tels cadres , bureaucrates , que ceux des classes populaires aujourd’hui déracinées, ,paupérisées ,maltraitées , soient les mêmes que les classes moyennes elles aussi fondamentalement menacées par l’évolution du système princeps ,que ceux encore des CSP , de la grand bourgeoisie traditionnelle et ses privilégiés . .
                  Là dessus se greffent aujourd’hui le retour des religions ,la remise en cause de la laïcité , la base du vivre ensemble , des traditions issue de l’ancien régime , de la remise en cause de la république , de la mise à mort de la démocratie , de la politique au sens noble , c’est à dire la défense des intérêts généraux , ceux du plus grand nombre au dépend de la minorité qui semble aujourd’hui tout contrôler , tout imposer et tout siphonner ...(cf l’écart des revenus le creusement extrême des inégalités ).
                  Nous sommes loin d’une « France » homogène , ayant confiance , qui marcherait d’un seul pas vers un avenir meilleur .
                  Je dirais même qu’elle , cette France , se disloque sous les coups de boutoir des individualistes sans limites , qui ne recherchent que leurs propres intérêts , quitte à écraser les majorités et à la mettre en faillite .
                  La participation réelle à l’impôt en est un bon reflet .
                  On se sert, on laisse la merde et les investissements publics aux autres . A ceux qui justement en ont de moins en moins .


                • Taverne Taverne 8 septembre 2016 10:54

                  @chantecler

                  Et bien , je ne sais pas mais, pour prendre l’exemple du principe de laïcité, on est en train de le saborder en prétendant le défendre. On torche des arrêtés d’interdiction qui ont toutes les chances d’être annulés, on va s’obstiner à faire une loi qui sera ridiculisée par le Conseil constitutionnel. Et surtout, on invoque le principe de façon totalement inappropriée pour quelque burkinis inoffensifs et cela provoque les rires et les moqueries du monde entier et, comme on ne pourra pas continuer à affronter le monde entier, on en arrivera à jeter à la poubelle le principe de laïcité, tellement il aura été dévoyé, maltraité, insulté (on en a fait une arme de guerre et de persécution alors que c’est l’esprit de tolérance qui le guide).

                  J’ai l’impression que nous massacrons nos propre principes !

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