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Alain répond à Najat Vallaud-Belkacem

Alain, Propos sur l'éducation, suivi de Pédagogie enfantine, Presses Universitaires de France, collection Quadrige.

Propos sur l'éducation est un recueil de pensées d'Alain concernant l'éducation, publié en 1932. Le livre est composé de 86 chapitres, ou propos, indiqués en chiffres romains. Alain y développe ses idées sur l'éducation, tirées de sa propre expérience de professeur La pensée d'Alain ne peut se résumer en quelques mots, laissons ainsi à l'auteur le soin de définir son entreprise philosophique : "L' immense danger et l'urgence, toujours aussi pressante, de tirer l'humanité de la barbarie proche, commandent d'aller droit au but humain. Il faut que l'enfant connaisse le pouvoir qu'il a de se gouverner et d'abord de ne point se croire ; il faut qu'il ait aussi le sentiment que ce travail sur lui-même est difficile et beau... Les vrais problèmes sont d'abord amers à goûter ; le plaisir viendra à ceux qui auront vaincu l'amertume." Après Kant et Rousseau, Alain insiste sur la nécessité de l'éducation de chaque homme pour en faire un sujet libre et responsable de lui-même comme d'autrui. (source : babelio)

 

Philosophe Alain

Alain, né Émile-Auguste Chartier le 3 mars 1868 à Mortagne-au-Perche (Orne) et mort le 2 juin 1951 au Vésinet (Yvelines), est un philosophe, journaliste, essayiste et professeur de philosophie français.

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"Je n'ai pas beaucoup confiance dans ces jardins d'enfants et autres inventions au moyen desquelles on veut instruire en amusant. La méthode n'est déjà pas excellente pour les hommes. Je pourrais citer des gens qui passent pour instruits, et qui s'ennuient à La Chartreuse de Parme ou au Lys dans la vallée. Ils ne lisent que des oeuvres de seconde valeur, où tout est disposé pour plaire au premier regard ; mais en se livrant à des plaisirs faciles, ils perdent un plus haut plaisir qu'ils auraient conquis par un peu de courage et d'attention.

Il n'y a point d'expérience qui élève mieux un homme que la découverte d'un plaisir supérieur, qu'il aurait toujours ignoré s'il n'avait point pris d'abord un peu de peine. Montaigne est difficile ; c'est qu'il faut d'abord le connaître, s'y orienter, s'y retrouver ; ensuite seulement on le découvre. De même, la géométrie par cartons assemblés, cela peut plaire ; mais les problèmes les plus rigoureux donnent aussi un plaisir bien plus vif. . C'est ainsi que le plaisir de lire une oeuvre au piano n'est nullement sensible dans les premières leçons ; il faut savoir s'ennuyer d'abord. C'est pourquoi vous ne pouvez faire goûter à l'enfant les sciences et les arts comme on goûte les fruits confits. L'homme se forme par la peine ; ses vrais plaisirs, il doit les gagner, il doit les mériter. Il doit donner avant de recevoir. C'est la loi."

ALAIN, Propos sur l'éducation, V

 

 
12. Expliquer la dernière phrase et en particulier le mot "loi" : "L'homme se forme par la peine ; ses vrais plaisirs, il doit les gagner, il doit les mériter. Il doit donner avant de recevoir. C'est la loi." (cf le texte de Kant sur l'éducation et le travail en lien)

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I. L'instruction ne doit pas être fondée sur le jeu

"Je n'ai pas beaucoup confiance dans ces jardins d'enfants et autres inventions au moyen desquelles on veut instruire en amusant." : Alain fait allusion à certains théories pédagogiques qui préconisent l'apprentissage par le jeu. Alain ne dit pas qu'il n'a pas tout confiance dans ces "inventions", mais "pas beaucoup". La restriction "pas beaucoup" à la place de "pas du tout" indique qu'Alain leur accorde une petite part de légitimité. Il faut en effet tenir compte de l'âge et des possibilités affectives et intellectuelles d'un jeune enfant, de sa difficulté à se concentrer longtemps, de son goût pour le jeu.

Dans les yeschivas (écoles talmudiques) d'Europe de l'Est, existait une touchante coutume consistant à enduire les lettres de miel pour apprendre aux jeunes enfants l'alphabet. Alain ne serait sans doute pas opposé à ce procédé, ni au fait de prendre en compte l'âge des enfants et leurs possibilités.

Ce que conteste Alain dans ce texte, ce n'est pas le jeu dont on sait le rôle fondamental qu'il joue dans la construction de la personnalité de l'enfant, mais le parti pris consistant à éliminer la part de travail et d'effort dans l'apprentissage en privilégiant systématiquement le plaisir et le jeu ou en mélangeant le jeu et le travail.

"Quoi ? apprendre à lire et écrire par jeu de lettres ? A compter par noisettes, par activités de singe ? J'aurais plutôt à craindre que ces grands secrets ne paraissent pas assez difficiles, ni assez majestueux", écrit-il dans un autre passage des Propos sur l'éducation, sous la "grande ombre" de Hegel.

II. Tous les plaisirs ne se valent pas

Alain établit dans ce texte une hiérarchie entre les plaisirs. Tous les plaisirs ne se valent pas, certains sont plus élevés que d'autres. Il existe des plaisirs "bas", immédiats, passifs : lire des romans de gare, manipuler des morceaux de cartons, taper au hasard sur les touches d'un piano, manger des fruits confits... et des plaisirs plus élevés, actifs, médiatisés par l'effort et par le temps : lire Stendhal, Balzac ou Montaigne, résoudre un vrai problème de géométrie, apprendre à déchiffrer une partition et à jouer du piano.

Le point de vue d'Alain est paradoxal, car la difficulté que l'on éprouve à lire un roman un peu difficile, à découvrir la pensée d'un philosophe, à déchiffrer une partition, à jouer du piano ou à faire de la géométrie n'est nullement un plaisir, mais plutôt une peine.

Ce que veut dire Alain, c'est que le plaisir immédiat, le plaisir qui ne s'accompagne d'aucune peine, d'aucun effort est inférieur au plaisir "médiat", celui qui a été obtenu au prix d'une peine, d'un effort, d'un travail.

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John Stuart Mill (John Stuart Mill (20 mai 1806 à Londres - 8 mai 1873 à Avignon, France) est un philosophe, logicien et économiste britannique. Parmi les penseurs libéraux les plus influents du XIXème siècle, il était un partisan de l'utilitarisme, une théorie éthique préalablement exposée par Jeremy Bentham, dont Mill proposa sa version personnelle.

III. Plaisirs quantitatifs et plaisirs qualitatifs

Selon John Stuart Mill, le critère qui permet de distinguer la supériorité d'un plaisir sur l'autre est sa qualité. Un plaisir inférieur est un plaisir essentiellement quantitatif, il relève de la satisfaction des besoins du corps (boire, manger, dormir...). Les plaisirs supérieurs sont des plaisirs qualitatifs, spirituels (la pensée, la contemplation des oeuvres d'art...)

Le bonheur est un état de satisfaction complète et de plénitude, un accord entre les aspirations humaines et l'ordre des choses. Il se distingue du simple plaisir, qui est un bien-être agréable, fragmentaire, essentiellement d'ordre sensible. Le bonheur résulte d'un accord entre les aspirations humaines et l'ordre des choses ; le contentement de la satisfaction d'un besoin ou d'un désir limités. Un être doué de facultés élevées, pour reprendre l'expression de J.S. Mill, aspire en fait au bonheur, plutôt qu'au plaisir en tant que simple contentement.

On peut donc dire que la pédagogie par le jeu qui privilégie le plaisir de l'enfant (ou comme on dit son "épanouissement"), ne satisfait pas son aspiration au bonheur (ou du moins à une satisfaction durable), car le plaisir est éphémère.

La différence entre un plaisir bas et un plaisir élevé repose sur un rapport différent à la temporalité. Un plaisir "bas" est un plaisir immédiat, un plaisir élevé est un plaisir différé dans le temps, médiatisé par le travail, l'effort et la peine.

IV. L'éducation a pour but de former le courage et l'attention

"Ils perdent un plus haut plaisir qu'ils auraient conquis par un peu de courage et d'attention" : Alain souligne l'importance de deux qualités étroitement liées à l'apprentissage et que les pédagogues doivent, selon lui, développer chez l'enfant : le courage et l'attention. le courage est la faculté d'entreprendre, d'oser, de nous mesurer à quelque chose qui nous dépasse. L'attention est la capacité de fixer son esprit, son entendement sur un objet sans se laisser distraire par un autre.

La philosophe Simone Weil a montré que le développement de cette dernière faculté, l'attention, était en fait la finalité essentielle des études primaires et secondaires, car elle conditionne tous les apprentissages et constitue la clé de la réussite. Selon Alain, les deux matières qui contribuent le mieux à cet objectif sont le latin et les mathématiques, mais on pourrait en dire autant de l'orthographe et de la grammaire.

V. Tout ce qui en vaut la peine est toujours d'un abord difficile

Selon Alain, l'homme doit, à un moment ou à un autre, faire l'expérience de la peine, non par masochisme et parce que la peine aurait une valeur intrinsèque, mais parce que la peine accompagne nécessairement l'ajournement du plaisir (la renonciation momentané au plaisir) en vue, non d'une peine plus grande, mais d'un plaisir plus haut.

Alain prend l'exemple d'un homme qui préfère le "plaisir facile" de lire des romans "de seconde valeur" (des romans de gare), "où tout est disposé pour plaire au premier regard" plutôt que le plus haut plaisir de lire de grandes oeuvres littéraires comme La Chartreuse de Parme de Stendhal ou Le lys dans la vallée de Balzac. Nous avons tendance à préférer les romans de gare (ou les bandes dessinées !) à la Chartreuse de Parme et au Lys dans la vallée car nous préférons le facile au difficile, le connu à l'inconnu, le plaisir immédiat et passif au plaisir raffiné, différé et actif que nous procurent les chef-d'oeuvres de la littérature. Alain n'entend pas nous interdire pour autant de lire des romans de gare (des romans policiers, des BD) - qui n'en lit jamais ? - mais veut nous inciter à lire aussi "des romans de première valeur".

Alain prend également l'exemple de la lecture d'un philosophe qu'il appréciait particulièrement : Michel de Montaigne. La lecture de Montaigne est difficile, même si nous le lisons dans une traduction en français moderne. Il y a beaucoup de références qui nous échappent, par exemple à des auteurs de l'antiquité grecque et romaine, à des événement contemporains de l'auteur, etc. Les Essais de Montaigne sont comme un labyrinthe dans lequel le lecteur moderne a du mal à s'orienter. On peut et on doit faire l'effort de le "connaître", de "s'y orienter", mais on ne peut pas le faire seul, il faut pour cela un "fil d'Ariane", une initiation par quelqu'un qui possède les "clés" de l'oeuvre. Nous aurons alors le plaisir de "découvrir" Montaigne, comme on découvre un paysage magnifique après une longue et fatigante ascension. Pour reprendre la distinction stoïcienne des choses qui dépendent de nous et de celles qui n'en dépendent pas, il n'est pas en notre pouvoir de comprendre d'emblée et sans aucune aide extérieure l'oeuvre de Montaigne, mais ce qui est en notre pouvoir, c'est de faire l'effort de nous intéresser à Montaigne, de lire Montaigne, bref, de nous saisir des clés d'un trésor intitulé "Les Essais de Montaigne".

VI. Du concret à l'abstrait

Alain évoque dans la deuxième partie du texte la "géométrie par cartons assemblés". cette méthode pédagogique n'est pas totalement illégitime ; on peut l'employer dans les débuts, comme la méthode des "bûchettes" dans les petites classes pour initier l'enfant à l'arithmetique. Mais pour Alain, la géométrie "par cartons assemblés" ne peut constituer qu'une propédeutique à la géométrie véritable qui ne porte pas sur des figures réelles, mais sur des figures idéales. Autrement dit, la géométrie par cartons assemblés n'est pas une fin en soi. Il ne faut pas en rester au "concret", mais aller du concret vers l'abstrait.

Le plaisir d'assembler des cartons n'est pas un "plaisir vif", mais un plaisir modéré. Les problèmes les plus rigoureux (ceux que l'on trouve dans un livre de géométrie) et que l'on résout en utilisant le raisonnement pur, les mathématiques et non en manipulant des objets concrets, procure, selon Alain un plaisir "bien plus vif".

VII. Réhabilitation de l'ennui

Alain affirme qu'il faut savoir s'ennuyer d'abord résonne étrangement dans le contexte de notre "société de consommation" qui proscrit l'ennui et favorise systématiquement le divertissement.

Pour Alain, au contraire, il y a une positivité de l'ennui. L'ennui est le signe que "le savoir prend", que le plaisir immédiat est ajourné, que le décentrement nécessaire eu égard aux préoccupations égocentriques du moi s'effectue en faveur de l'Autre (l'objectivité des savoirs). Il faut savoir s'ennuyer, il faut savoir accepter de s'ennuyer, non pas parce que l'ennui aurait une valeur intrinsèque, mais parce que, là encore, il est lié à l'ajournement du plaisir en vue d'un plaisir plus haut.

L'auteur joue sur la polysémie du mot "goûter" : goûter des fruits confits, goûter des plaisirs plus hauts. On ne peut pas goûter au plaisir des sciences et des arts comme on goûte à celui des fruits confits car le plaisir que nous procurent les fruits confits est un plaisir sensible, éphémère, alors que le plaisir des sciences et des arts est un plaisir spirituel et durable. Le plaisir de manger des fruits confits ne vaut pas celui que nous procure la contemplation d'une oeuvre d'art où figure une grappe de raisins que nous ne pourrons jamais manger.

"L'homme se forme par la peine ; ses vrais plaisirs, il doit les gagner, il doit les mériter. Il doit donner avant de recevoir. C'est la loi." :

VIII. Alain, lecteur de Kant

a) Il faut apprendre aux enfants à travailler

Dans ses Réflexions sur l'éducation Emmanuel Kant (Emmanuel KANT, Réflexions sur l’éducation, 1776-1786.Trad. fr. par A. Philonenko, Vrin, 1987, pp.110-111) se demande si les enfants doivent être élevés à l’écart du monde des adultes dans un monde préservé du travail. L’éducation doit-elle viser à « l’épanouissement » des facultés naturelles de l’enfant, notamment son goût pour le jeu ?

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Kant répond par la négative en avançant une conception de l’éducation fondée sur une définition de l’homme comme « animal laborans » : si l’enfant est un homme en devenir, alors il ne convient pas de l’élever comme un petit animal, il faut au contraire l’extraire de la nature, le faire sortir du « vert paradis de l’enfance » en lui apprenant à travailler.

« Il est de la plus haute importance que les enfants apprennent à travailler. » Contrairement aux animaux, l’homme doit travailler pour subvenir à ses besoins. Le travail n’est pas une « malédiction », une conséquence du « péché originel », car il nous fait échapper à la torture de l’ennui. Il y a deux sortes de repos : le mauvais repos de l’oisiveté et le bon repos qui suit le travail et permet à l’homme de réparer ses forces.

Le rôle de l’école est de faire entrer le petit homme dans la culture à travers le travail ; le penchant naturel au jeu ne doit donc pas être cultivé chez l’enfant au dépens du penchant au travail car sans culture et sans éducation l’homme n’est rien.

b) Le travail arrache l'homme à son existence immédiate

« L’homme est le seul animal qui doit travailler » : les animaux ne travaillent pas, ils assouvissent leurs besoins directement, sans transformer le donné naturel. L’homme, au contraire a besoin de « beaucoup de préparation » : il s’est mis à fabriquer des armes et des outils, à « apprivoiser » le feu, à transformer sa nourriture, à élever des animaux et à cultiver la terre… L’humanisation s’est accompagnée de la mise en place d’un « délai » de plus en plus grand chez l’être humain entre le besoin et sa satisfaction. Le travail est le résultat d'un projet conscient et volontaire, alors que l'activité animale est instinctive. Le travail arrache l'homme à son existence immédiate, en lui imposant la médiation du temps.

L’enfant n’est pas un petit animal, mais un homme en devenir. Il convient donc de l’éduquer en le faisant passer de la nature à la culture ; la culture, l’éducation suppose un certain arrachement au « vert paradis de l’enfance », semblable à celui où vivaient Adam et Eve avant la chute dans l’historicité. Cet arrachement peut être douloureux parce qu’il n’est pas « naturel » et nous pouvons en avoir la "nostalgie".

c) Le rôle de l'Ecole

Kant souligne, à propos de l'entrée dans la culture, le rôle de l’École et on remarque qu’il ne parle ni de famille, ni de précepteur comme J.J. Rousseau dans l’Émile, son traité d’éducation où l’élève est éduqué par une seule personne, à l’ écart du monde et de la société.

Kant ne semble pas admettre pas non plus l’idée rousseauiste de s’instruire « dans le grand livre de la nature », ni de ne pas encombrer la mémoire de l’élève « avec des connaissances inutiles » : « Émile n’apprendra jamais rien par cœur.", décrète Rousseau.

Le rôle de l’éducateur n’est pas de distraire l’enfant, de l’amuser, mais de lui transmettre des connaissances explicites, précises, de lui indiquer, comme le dit Hannah Arendt dans La crise de l'Éducation : « Voici notre monde. »

Lectures complémentaires :

Kant, Emmanuel KANT, Réflexions sur l’éducation, 1776-1786.Trad. fr. par A. Philonenko, Vrin, 1987, pp.110-111.

Hegel, in Textes pédagogiques, Paris, Ed. Vrin,, 1978, p. 108 sqq.

John Stuart Mill, L'utilitarisme (cf. liens)

Hannah Arendt, "La crise de l'éducation" (in La crise de la culture)


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21 réactions à cet article    


  • njama njama 11 octobre 2016 09:11

    Bonjour Alain Guilloux

    Merci pour l’article qui nous invite à découvrir un florilège de pensées de Alain sur l’éducation. Je ne connaissais pas, mais à la lecture, je m’aperçois qu’il faudrait re-contextualiser ces pensées car Alain est l’homme d’une époque, de la seconde moitié du XIX° siècle. Ce qui est vrai pour chaque texte du passé, quand bien même ce n’est pas très lointain, la philologie nous l’impose pour une juste compréhension de ces écrits décalés de notre actualité culturelle et sociétale.

    Ainsi Alain a-t-il tété comme sa génération entière (comme les suivantes) à une éducation et un contexte culturel qui étaient fortement patriarcal, et on ressent (je trouve) très fort la gaucherie « d’homme », dans ses propos concernant la petite enfance ; dissimulation pudiquement voilée par sa méfiance, qui n’est jamais qu’un déficit de confiance, logique, puisqu’il s’aventure sur un terrain dévolu à la femme, que l’homme dans son rôle social connaît très mal et dont il maîtrise mal le langage et la geste. « Je n’ai pas beaucoup confiance dans ces jardins d’enfants et autres inventions au moyen desquelles on veut instruire en amusant. »

    Il y eut certes à l’époque quelques tentatives philosophiques et artistiques au travers du mouvement romantique panthéiste de faire émerger les sentiments, ce qui dans la société passait pour très inconvenant, mais elles furent vite mis sous l’étouffoir autant par d’autres courants intellectuels scientistes qui lui étaient contemporains, tel que le positivisme, et l’utilitarisme que vous citez (Bentham, Stuart Mill), que par le contexte religieux encore très prégnant.


    • njama njama 11 octobre 2016 09:25

      Une autre remarque que je voulais vous signaler est cette singularité si française, si profondément incrustée dans nos esprits, et si maladroite sémantiquement parlant, si pas pathologique smiley d’associer l’éducation, l’école, au « t.r.a.v.a.i.l » !

      Nos voisins anglais, allemands, espagnols n’utilisent pas le mot « travailler »dans le contexte de l’école, du lycée, de l’université, pour les études en général, mais studystudieren, estudiar. Si vous employez work, arbeiten, trabajar en parlant d’aller faire vos devoirs, réviser vos cours, ... on va vous regarder bizarre  !


      • rogal 11 octobre 2016 13:46

        @njama
        C’est juste. Effort convient sans doute mieux. Quant on ne comprend pas un texte, quand on ne trouve pas la solution d’un problème, il s’agit de faire effort pour y parvenir.


      • Alren Alren 11 octobre 2016 15:48

        @njama

        Le français est une langue subtile et précise. Si l’on dit « travailler » au lieu « d’étudier » c’est pour mieux souligner le caractère actif de l’activité scolaire. « Étudier » est plus passif, proche « d’apprendre » ou simplement « lire ».

        On « n’étudie » pas un problème de géométrie, on fait "travailler ses neurones" pour découvrir la démonstration qui va répondre à la question posée.

        Pour en revenir à la pensée d’Alain sur l’Éducation, ce n’est pas lui faire injure que de dire qu’il néglige totalement la psychologie de l’étudiant dans sa pédagogie.

        Pour lui l’apprenant est en quelque sorte totalement modelable comme une glaise sous la main d’un sculpteur ; ce qui bien entendu est faux, les émotions, les sentiments, les impressions sont permanentes chez les élèves.

        C’est pourquoi il néglige l’essentiel, le préalable indispensable pour un savoir ou une capacité solides, durables : créer ou utiliser la MOTIVATION À ACQUÉRIR UNE CONNAISSANCE OU UNE NOUVELLE CAPACITÉ INTELLECTUELLE.

        Sans motivation, l’apprentissage est vraiment un travail, un travail forcé, désagréable, comme pour une sanction pénale.

        Le plus souvent, en sortant du système éducatif, l’ancien élève se débarrasse de ces savoirs contraints. C’est du temps perdu, de l’argent dépensé pour rien. Car ce rejet est dommageable au sujet autant qu’à la société.

        Je me souviens d’une idée d’Alain qui disait en substance : « Quand je pénètre dans une classe, que le maître est muet et que les élèves lisent, alors tout va bien. »

        Il ne pose encore pas la question essentielle : que lisent-ils ?

        Visiblement, il s’agit dans sa pensée d’un roman, pas d’un texte de science, d’histoire, de géographie bref pas d’un texte de savoir, mais simplement de la littérature, de l’imaginaire.

        En outre le comportement imposé aux élèves est passif. Sans compter que si le texte est imposé par le maître (il faut bien qu’il serve à quelque chose !) certains lecteurs forcés ne doivent pas l’apprécier.

        De plus, si une discussion sur le texte n’est pas organisée en fin de lecture (elle ne peut pas durer toute la période de classe) avec la possibilité pour les élèves de poser des questions (réflexions actives) ils n’auront rien appris, en ce sens qu’ils n’auront pas été changés en mieux, sauf pour l’orthographe des mots qu’ils assimilent sans s’en rendre compte.

        Alain est à un extrême de la pensée pédagogique tout comme les concepteurs des programmes du ministère de l’Éducation nationale sont à l’autre extrême, c’est-à-dire sans intérêt pratique pour les enseignants d’aujourd’hui sur le terrain.


      • njama njama 11 octobre 2016 16:52

        @Alren

        étudier, c’est appliquer son esprit à l’acquisition − le plus souvent par la lecture − de connaissances dans différents domaines. C’est suivre un enseignement en vue d’acquérir des connaissances. C’est apprendre à jouer de instrument de musique par exemple), apprendre un art, c’est observer, analyser, réfléchir, porter une attention intense sur qqch, c’est examiner, mettre au point ...

        bien bien des choses que ne suppose pas toujours un « t.r.a.v.a.i.l »

        La sémantique de nos voisins me paraît beaucoup plus pertinence, et précise mais la notion du travail à l’école est tant incrustée dans le langage et les esprits que je ne vais pas gaspiller mon énergie sur ce moulin à vent.
        Mon seul but était d’attirer l’attention que le langage de Alain en matière d’éducation de Alain ma semblait au travers de ce mot « travail » pétri d’utilitarisme. Or, il ne faut pas voir me semble-t-il une utilité et un résultat immédiat dans ce domaine, les apprentissages étant des voyages au long cours.


      • smilodon smilodon 11 octobre 2016 20:54

        @njama : vous avez bien raison. Ne les traumatisons pas avec ce « vilain » mot, nos chérubins !!... Ils pourraient en défaillir !......Et puis, après leurs longues « études », leurs beaux « diplômes », combien d’entre eux auront-ils la chance d’en trouver un (de « travail »).......Y’a guère que ceux qui sortent de l’école sans même savoir écrire leur propre nom, qui oseront l’utiliser ce « vilain mot ». Mais ce sera pour un « vilain travail ».....Un « biznesse » comme ils disent. (Ils doivent l’écrire à peu près comme çà) !......Je crois que la vie d’un être humain dans une société « civilisée » ne se fait pas en un jour...... Le chemin aura été très long, pour faire de ce pays celui où les gens s’accordent à vivre ensemble. Selon des règles « communes ». Notre avenir ne sera pas notre passé. Mais si nous en perdons l’essentiel, alors nous perdrons tout !..... J’ai eu la chance de grandir avec certaines valeurs qui n’ont plus cours aujourd’hui. Et bien que plus éloigné dans le temps « d’Alain » que de mes « congénères contemporains » , (pas tous « compatriotes », hélas), je me sens plus proche de lui que d’eux, à bien des égards !..... Allez comprendre !..... Avez-vous déjà vu un arbre, même bien « bouturé », produire en même temps des pommes, des poires, des pêches, des abricots.........Moi non !.....Si cette métaphore n’est pas assez claire en voici une autre : la France était devenue un grand et fier voilier, après moultes « péripéties » (Histoire)... A force d’embarquer tous les naufragés de l’océan, à force de renoncements, à force de repentance, à force de mixités, de « discrimination positive », elle est devenue une véritable galère, où chacun rame dans sa propre direction..... Au mieux, cette « galère » tournera en rond encore un peu. Au pire (otion la plus réaliste quoique dramatique), elle coulera à pic. Avec tous ses « passagers » !........ Un « peuple » ne peut « avancer » que par « affinité. La »mixité« est source de discorde et d’échec. »Mixité« est le parfait antonyme »d’Affinité«  !......Vous verrez. Si vous regardiez, vous verriez déjà !.... Comment un pays tel que le nôtre peut-il se »doter« d’une ministre de l’éducation, qui n’a pas la même »éducation« ni même »culture« que le »peuple« qu’elle est sensée »éduquer«  !....... J’ai bientôt 60 balais....Faut pas trop me »la faire«  !......Trop vieux !......Pas assez intelligent pour tout comprendre des propos de nos »grands hommes« , mais un peu quand même. Assez en tout cas pour ne pas tout mélanger.... »Ceux-là« et »celle-là«  !..... Y’a des »valeurs« à transmettre. Et elles sont »transmises«  !.... Le seul »hic« , c’est que si moi j’ai transmis les miennes, je sais que »d’autres« ont transmis les leurs !.... Et ce sont pas les mêmes !..... Y’a qu’à regarder autour de soi.......D’où une »légère dissonance« , entre les »uns« et les »autres" !....CQFD.
        Adishatz.

         


      • vesjem vesjem 11 octobre 2016 09:28

        @robin
        merci pour cette présentation du philosophe ;
        je ne l’ai jamais lu, mais j’ai retenu (quelque part) une phrase de lui : « on agit tous par intérêt » (intérêt au sens très large bien sûr)
        je prends alors comme référence le cas de mère Thérésa, par exemple, un cas extrême du don de soi pour les autres , en apparence, mais qui cache en réalité son besoin impérieux et intime d’aide envers son prochain, et par cet acte satisfaire ou combler un désir ou un manque affectif enfoui en son tréfonds , issu de son enfance ;
        à ce titre d’ailleurs, et dans le même esprit , il me semble que le libre arbitre n’est qu’une utopie, ainsi , plus généralement, que la conscience de soi, voire la conscience tout court .


        • Paul Leleu 11 octobre 2016 12:07

          bonjour


          votre article de ce jour semble assez différent de ce que vous écrivez d’habitude. Je m’y sens plus à l’aise, et heureux de découvrir les pensées d’Alain que je ne connais pas. 

          Permettez moi de vous dire que j’ai l’impression que vous changez votre fusil d’épaule par rapport à d’habitude. Vous semblez prôner ici le travail sur soi de l’homme pour domestiquer sa nature animale et épanouir pleinement sa condition d’homme. 

          C’est aux antipodes de la pensée réactionnaire que vous semblez parfois favoriser. En effet, le vote FN est l’application à la politique des méthodes éducationnelles de la gauche molle, et de la société de consommation de la droite bourgeoise. D’une manière générale, l’attitude réactionnaire est la continuation du refus de travailler pour s’élever. La réaction ce sont les « plaisirs faciles » de la politique et de l’angoisse existantielle et civilisationnelle. 

          ----

          Pour ma part, je ne vois pas d’opposition fondamentale entre le monde des pulsions et celui du travail de transcendance. En effet, l’exploration par l’individu de ses pulsions lui apprendra par lui-même la nécessité de les « éduquer » d’une manière ou d’une autre. Puisque les pulsions peuvent conduire l’individu à sa destruction. C’est donc par l’effet de la pulsion de vie qu’il se met à s’éduquer lui-même et partager avec son entourage les « bonnes recettes » qu’il a découvert. 

          Je dirais pour ma part que l’éducation doit tout à la fois transmettre un certain nombre de ces « leçons d’expérience » aux jeunes, mais sans les empêcher d’expérimenter par eux-mêmes les limites de la condition humaine. Sans quoi l’éducation s’affaisse et finit par favoriser aussi le pire. De même, les institutions sociales doivent suivre la même logique : donner un cadre, éventuellement une aide pour permettre à l’indivdu de s’expérimenter sans mettre en danger tout l’édifice social. Mais toujours, pour paraphraser l’église catholique condamnant le fascisme : la société doit être au service de l’homme et non pas l’homme au service de la société. 

          • njama njama 11 octobre 2016 12:32

            sur le thème de l’ennui, j’aimerais ajouter que pour savoir s’ennuyer, il faut être en situation de s’ennuyer. Et c’est là que du « vide » de faire, - du non-faire -, émerge l’imagination, la créativité, l’intuition.
            En fait ce sont les grandes personnes qui craignent que leurs enfants « tombent » dans l’ennui, ce qui ne pourrait leur arriver qu’en cas de privations de lien social.

            La cour de récréation est justement cet espace de liberté, lieu de vie par excellence, terrain d’expérimentation, de jeux, d’échanges, de confidences, de socialisation, ... qui ne doit surtout pas être canalisée par l’intrusion d’adultes ; une époque des « ateliers » étaient censés les encadrer... quelle erreur ! car c’est comme vouloir tenir leur crayon ...


            • charlie charlie 11 octobre 2016 12:48

              Je comprends que le titre, anachronique, soit une accroche destinée à susciter l’attrait ou la polémique. Ok.

              Dommage, car votre texte reflète l’un des « 2 » (pour faire simple) courants des philosophes depuis l’Antiquité pour traiter de l’éducation.

              1- du côté de l’Autorité descendante, de la discipline, la contrainte et la punition.

              2- du côté de l’autonomie du « jeune », la liberté et la découverte de ce qu’il est et peut devenir. 


              Vous choisissez l’option 2 avec Alain dans le but d’attaquer l’éducation actuelle. 

              Mais un autre article, tout aussi légitime, pourrait être fait en titrant : Rousseau (ou Socrate, ou Platon, ou Montaigne, ou Locke…..) répond aux adversaires de Najat Vallaud-Belkacem….


              Car, comme l’écrivait Montaigne à propos du Maître face à son élève :

              « On ne cesse de criailler à nos oreilles, comme qui verseroit dans un entonnoir ; et nôtre charge ce n’est que redire ce qu’on nous a dit. Je voudrois qu’il corrigeât cette partie ; lui faisant goûter les choses, les choisir, et discerner d’elle même. Quelquefois lui ouvrent le chemin, quelquefois le lui laissent ouvrir. Je ne veux pas qu’il invente, et parle seul : je veux qu’il écoute son disciple parler à son tour. Socrates, et depuis Arcesilaus, faisoient premièrement parler leurs disciples, et puis ils parloient à eux.

              Savoir par coeur n’est pas savoir : c’est tenir ce qu’on a donné en garde à sa mémoire. »


              Merci en tout cas de nous offrir l’occasion de débattre philosophie et non petitesses politiciennes....


              • rogal 11 octobre 2016 13:50

                Plusieurs commentateurs ci-dessus avouent mal connaître Alain. Leur conseillera-t-on de lire ses œuvres complètes ? Mini sélection toute personnelle : Entretiens au bord de la mer, Propos sur des philosophes, Idées.


                • charlie charlie 11 octobre 2016 15:16

                  « vous choisissez l’option 1  », bien sûr….. smiley


                  Une remarque encore sur votre article : vous confondez ensemble souvent les deux termes : « jeu » et « plaisir ». 

                  Or, les 2 mots ne sont pas sur le même plan. 


                  Le jeu est au fondement de l’éducation des petits, petits d’homme et de mammifères. Le jeu est l’apprentissage par excellence. Regardez vivre un chaton, un chiot ou un enfant, le jeu est le passage obligé à la socialisation, nourri de curiosité innée et de corrections acquises (parentale notamment).

                  Récuser le jeu dans l’éducation de l’enfant ou de l’ado, c’est tourner le dos à sa nature et risquer qu’il n’apprenne pas.


                  Le plaisir quant à lui est à la base d’une éducation réussie : trouver du plaisir dans le jeu, mais aussi dans la curiosité satisfaite, la découverte, la réussite d’un problème, le travail, l’effort, le sport, la lecture, la mathématique, la physique ou la chimie……


                  • benyx benyx 11 octobre 2016 19:19

                    Nos jeunes sont des victimes de la consommation instantanée et compulsive. ils zappent à longueur de journées sur leurs téléphones, consoles et autres médias déstabilisants. Prendre le temps de comprendre, d’analyser et de trouver, est un monde inconnu pour eux, c’est une éducation de société qui est à refaire, ça prendra du temps.


                    • Christian Labrune Christian Labrune 11 octobre 2016 23:03

                      Robin Guilloux,
                      J’ai lu en diagonale un certain nombre de réactions. Alain, ce serait une autre époque, un autre monde, une autre pédagogie, et à chaque société conviendrait une pédagogie qui lui ressemblât.
                      Je m’inscris en faux contre de telles assertions. Ou bien on veut former le jugement et transmettre une culture, ou bien on veut conditionner les jeunes pour les adapter au monde flottant des croyances et des idéologies du moment. Le totalitarisme mou qui caractérise notre système a opté pour la seconde solution, qui est la négation même de la culture.
                      De la paideia des Grecs jusqu’à Alain, il y a plus de deux millénaires de réflexion sur la formation des intelligences ; les objectifs, à quelques nuances près, restent à peu près les mêmes. L’homme est probablement condamné à disparaître avant la fin de ce siècle, mais de l’époque où Alain exerçait encore son activité jusqu’à nos jours, l’homme n’a guère changé, et les ambitions de l’instruction publique auraient dû rester les mêmes.
                      Instruire, on ne le redira jamais assez, c’est permettre à des êtres jeunes que leur nature induirait plutôt à la paresse, d’affronter la complexité des choses et, peu à peu, d’éprouver du plaisir à cet exercice. On admet cela dans le sport, et on y encourage même la compétition qui souligne pourtant de la manière la plus évidente l’inégalité des dispositions physiques. On ne l’admet plus dans les activités qui mettent en jeu l’intelligence, et les conséquences en sont désastreuses.
                      Il y a déjà longtemps que je n’enseigne plus, mais je me souviens quand même qu’il m’arrivait souvent, au début d’un cours, d’annoncer qu’on allait étudier quelque chose de particulièrement difficile. Eh bien, contrairement à ce que penseraient nos modernes « pédagogues », il n’y avait pas de protestation. Les élèves se sentaient plutôt plutôt flattés qu’on ne les jugeât pas indignes de Mallarmé ou de Valéry, qu’on ne voulût pas « se mettre à leur niveau » qui, de fait, était quand même rarement satisfaisant ! Les programmes d’aujourd’hui, et la plupart de ceux qui se préoccupent de « pédagogie » méprisent radicalement l’élève et veulent le tenir attaché tout en bas de l’échelle du savoir commun. Alain était un remarquable pédagogue, mais radicalement différent de ceux qui, aujourd’hui, se piquent de l’être, parce que son art ne se réduisait pas à une suite de recettes imbéciles. En ce sens on pourrait dire de la pédagogie ce que Bossuet disait de l’éloquence : la véritable pédagogie se moque de la pédagogie.


                      • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 12 octobre 2016 14:57

                        @Christian Labrune

                        Je pense qu’il est important de constater que le mépris de l’élève se double d’un mépris de la discipline enseignée. Elle doit être cachée, dissimulée derrière une activité ludique. Elle n’est pas censée pouvoir intéresser en soi. Et je pense que cette attitude à l’égard de la discipline est transmise à beaucoup d’élèves.


                      • ricoxy ricoxy 16 octobre 2016 15:54

                         
                        ►Christian Labrune
                         
                        Permettez-moi ces mauvais jeux de mots : la plupart des pédagogues modernes sont des pédagogos, avant de devenir des pédagagas. J’ai moi-même enseigné, et il n’est rien de plus agréable que de voir la flamme de l’intelligence et de la curiosité s’allumer dans les yeux des élèves quand, après leur avoir montré un bout de chemin, ils découvrent tout le reste du chemin d’eux-mêmes.
                         


                      • christophe nicolas christophe nicolas 12 octobre 2016 12:03

                        Excusez moi mais Alain ne croyait pas en Dieu, il ne pouvait pas se renseigner aussi bien que nous grâce aux communications mais on doit constater que ce « grand philosophe modeste » s’est trompé à l’introduction du problème.


                        Si vous écoutez les leçons d’Alain et les prenez pour argent comptant, vous avez tout faux. Il est intéressant de voir sa pensée qui reflète son époque mais en gardant à l’esprit que cet homme est loin d’être aussi sage qu’il ne le parait, c’est un faux modeste.

                        Il y en a beaucoup des comme lui qui prêchent la modestie mais ne le sont pas parce que s’il l’était, il aurait plié genoux devant Dieu en admettant son existence sans pour autant perdre son autonomie de pensée. Lorsque je constate que le lion est plus fort que moi, je ne perds pas mon autonomie de pensée, je respecte son territoire. Alain n’a pas respecté Dieu donc son oeuvre passera, sa méthode n’est d’ailleurs plus appliquée, c’est assez vieillot, ça fait un peu sourire, on se fiche du dinosaure qu’on ressort de temps en temps pour recadrer des dérives mais personne ne retourne vraiment à Alain, non ?

                        Il a été blessé pendant 14-18 : Le 23 mai 1916, il se broie le pied dans un rayon de roue de chariot lors d’un transport de munitions vers Verdun. 

                        Sa philosophie est à l’image de sa « glorieuse » blessure. Il faut se méfier des rayons...

                        • christophe nicolas christophe nicolas 12 octobre 2016 12:09

                          Tous ces philosophes qui nient l’existence de Dieu, il faut tout de même les lire avec un certain recul, la copie mérite une grosse remarque à l’introduction « Faux en rouge et en gras ». Après, vous pouvez lire.


                        • Taverne Taverne 12 octobre 2016 15:07

                          @christophe nicolas

                          « Tous ces philosophes qui nient l’existence de Dieu ». Non, ces philosophes ne nient pas l’existence de dieu car nier quelque chose, c’est refuser de croire en quelque chose qui existe, c’est nier un fait. Or dieu n’est pas un fait mais une chimère. Donc, ces philosophes refusent d’adhérer à une croyance, ce n’est pas pareil.


                        • Taverne Taverne 12 octobre 2016 15:09

                          @christophe nicolas

                          « il aurait plié genoux devant Dieu » Amenez-nous dieu et on verra ! smiley


                        • alanhorus alanhorus 13 octobre 2016 08:42

                          Vous opposez NVB à Alain, c’est d’autant plus étrange car Alain n’est plus là pour répondre.
                          Par contre NVB c’est récemment opposée au pape qui critiquait la théorie du genre.
                          https://www.youtube.com/watch?v=_PMsW4B7res
                          NAJET VALLAUD-BELKACEM veut donner une leçon au Pape / France Nation

                          Étonnamment NKM est sur la même ligne.
                          http://www.francesoir.fr/politique-france/theorie-du-genre-pour-nkm-le-pape-est-alle-un-peu-vite-en-besogne
                          Qu’est-ce qui peut bien relier NKM et NVB pour chanter ainsi des cantiques contre le pape alors qu’elles s’opposent (soit disant) politiquement ?
                          https://www.youtube.com/watch?v=-VBIDoN5ncg
                          L’Horrible Histoire de la Théorie du Genre
                          https://www.youtube.com/watch?v=j00ybEgcqAI
                          Interview de Marguerite Peeters (Directrice de DiaIogue Dynamics)

                          http://www.diatala.org/article-la-theorie-du-genre-emane-d-un-pro-pedophile-john-money-118462732.html
                          https://www.youtube.com/watch?v=vFMfrBWM7_A
                          Circumcision Damage Leads to More Tragedy

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