Allahu akbar
Dieu est le plus grand. Ils ont raison, du moins ceux qui sont croyants et ont la foi. Pourtant les kamikazes morts en prononçant ces mots n’en ont qu’une vue étriquée voire la plus passéiste et obscurantiste qu’il soit. Ils n’ont toujours pas compris que ce n’est pas au nom de dieu qu’ils agissent, mais de ce qu’ils ont pu comprendre d’un monde auquel ils n’ont jamais eu accès, ni eux, ni aucun prophète. S’ils peuvent rencontrer la foi qui découle de cette croyance, ils ne peuvent y contraindre les autres. La rencontre avec dieu est une perception émotionnelle et une démarche individuelle. L’on ne rencontre pas dieu avec la raison et encore moins avec les armes, de sorte que quand tous les rituels, auxquels les hommes ont souscrit pour vivre en théocratie, organisent leur quotidien, ils entrent en idéologie. Une idéologie qui peut justifier que l’on s’assassine au nom d'un idéal collectif suprême, conservateur et révolutionnaire s’opposant au droit des peuples de fixer leur destinée par leur choix.
Ce n’est donc pas Dieu qui tue, mais des hommes qui n’ont pas le courage de dire que c’est en leur nom. Ce ne sont pas les idéologies qui tuent, mais des hommes pour garder leur puissance ou soumettre les autres.
Alors, le jour où les hommes auront compris que c’est ni dieu, ni les idéaux qui tuent, mais eux, peut-être déclareront-ils la guerre crime contre l’humanité.
En attendant cette prise de conscience, tous larmoient sur ceux qu’ils assassinent au quatre coin du monde. Ils élèvent leurs victimes en offrande à leur croyance, couvrant les cercueils d’un drapeau ou de gerbes de fleurs, se réunissant dans des messes ou des défilés, allumant des bougies à la flamme aussi fragile que leur propre existence qu’ils sont toujours prêts à perdre en jurant qu’ils luttent pour l’humanité
Souvent il faut un choc pour une prise de conscience, toucher la mort pour tenir à la vie. Face au drame des attentats ce sont les mêmes schémas éculés usés que l’on sert à des citoyens abêtis depuis trente ans. Face à ce drame d’une plus grande portée, chacun y va d’un adjectif en surenchère. C’est la compétition de la dramaturgie, à qui décrira la situation la plus dramatique comme s’il s’agissait d’un théatre ou d’un jeu vidéo, état de guerre, une armé terroriste, les pires barbares et je dois en oublier. Mais l’essentiel n’est pas dit, il se résume en peut de mots, ceux qui sont morts ne sont pas d’innocentes victimes.
Bien sur, ils n’ont pas pris par référendum les décisions qui ont conduit notre pays à suivre les américains qui nous ont vendu la guerre contre le terrorisme qui les avait frappés. Pourquoi pas, cela relève du choix politique, et les citoyens l’on fait.
La V république donne mandat au président d’agir au nom du peuple et ses décisions engagent tous les citoyens. Toutes les interventions de nos armées quelle qu’en soit la raison engagent les citoyens, puisqu’elles sont faites en leur Nom. Sauf que nous nous vivons comme si les décisions de l’état étaient celles d’une monarchie et non celles d’un peuple. Trop d’état clament les libéraux antimonarchiques du 17ème siécle. Ils sont aussi archaïques et obscurantistes à travers cet idéal dépassé que l’EI. Diantre, allons donc maintenant demander la solution aux banques, et à l’Europe, allons demander la solution au chantre de l’individualisme et de « l’égologisme » qui ont détruit pour leur intérêt financier tout lien social de classe et d’identité républicaine qui passent par les syndicats et les partis.
Croirait-on que c’est parce que seulement 14% des citoyens font confiances dans les partis que l’EI ne nous menacera pas, ne nous atteindra pas, bien au contraire cet affaiblissement politique et une opportunité pour eux. Dépolitisé les citoyens seront une proie facile pour la fascisation, qui franchira à ne pas en douter une étape de plus. Certains parlent déjà d’état de guerre, de détention administrative pour les ennemis de l’intérieur et Valls n’hésite pas à proposer une « dénationalité » des citoyens terroristes. Comme il y aura d’autres attentats que ferons-nous pour aller plus fort, un rideau de fer, comme si celui de l’ex URSS les avait protégé, comme si celui d’Israël les protégeait.
Les français après avoir accepté la « policiarisation » de leur société, après avoir accepté leur mise sous surveillance sont dans l’impasse. Le mal est toujours là parce qu’ils le cherchent chez les autres.
Le comble est que le parti Républicain et le PS, ont confisqué aux français, la création monétaire (BCE), la démocratie (2005), ils sont intervenus en leur nom dans les états du Maghreb et aujourd’hui les citoyens subissent le ressentiment de ceux qu’ils combattaient et combattent et n’en sont pas les victimes innocentes.
Si des quatre coins du monde accourent vers l’EI des laissés pour compte dans leurs pays respectifs, c’est bien dans ces pays où ces laissés pour compte seront destinés à y retourner pour commettre des attentats qu’il y a un problème.
J’ai le souvenir d’avoir soutenu l’initiative de Besancenot qui présentait sur sa liste une candidate voilée. Il fut décrié et je l'ai soutenu dans sa tentative de vouloir émanciper les zones où se mélangent la délinquance et les laissés pour compte qui aujourd’hui vont grossir les rangs de l’EI ou se réjouissent intérieurement de ces tueries.
Que sera demain, comme aujourd’hui une fois l’effet loupe télévisuel et médiatique sera retombé, par un drame qui chassera celui-ci. Pour Charlie l’on croyait que la France c’était mobilisé alors qu’ils n’étaient que 25%. Aujourd’hui les mesures qui sont prises et les informations diffusées le sont pour rassurer un peuple infantile que l’on maintient dans une peur permanente pour annihiler toutes velléités de révolte.
Il n’y a aucune raison que ce drame soit le déclencheur d’une prise de conscience citoyenne au-delà de ceux qui ont su se mobiliser pour venir en aides aux victimes de l’attentat comme autant de marques de solidarité, parce que la guerre, s’il y a, nous l’avons perdu depuis longtemps depuis que Al Qaïda a obligé les démocraties à se renier et à vivre dans la peur, à fouiller tous ces citoyens comme de vulgaires criminels et mettre derrière chacun d’eux une caméra pour suivre leurs faits et gestes.
A chaque drame une cellule de crise met en place un service de psychothérapeutes, je crois que c’est aussi ce qu’il faudrait faire pour beaucoup de citoyens pour les sortir de la léthargie de la théorie du choc qu’ils subissent.
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