Après plusieurs whiskys, l’avocat d’une grande banque se lâche au bar et balance tout
Par Gérard Faure-Kapper.
L'avocat d'une grande banque m’a expliqué au bar en face du tribunal d’instance dans le quinzième, comment les avocats des banques s’enrichissent en bloquant les procédures.
Dans le cadre de conflits contre les banques, on néglige souvent le rôle de leurs avocats. Au-delà de leur mission de défense de leur cliente, ils ont monté un système très astucieux et légal, pour gonfler leur facturation.
Explication.
Vous assignez votre banque en justice. Celle-ci va confier le dossier à son avocat. A charge pour lui d’établir des « conclusions », en général une dizaine de page, qui représente la défense de la banque.
Inutile de dire que celles-ci sont toujours les mêmes et que le seul travail de l’avocat est de faire du copié collé.
Ces conclusions, il doit vous les faire parvenir dans un temps raisonnable, disons une bonne semaine, avant la date d’audience. Vous avez ainsi le temps d’y répondre.
Or, systématiquement, je dis bien systématiquement, l’avocat va les remettre la veille, si ce n’est à l’audience.
Vous n’avez donc pas le temps matériel d’y répondre et vous demandez un report d’audience.
Report d’audience ? L’avocat de la banque facture de nouveau celle-ci (environ un millier d’euros).
Vous répondez aux conclusions et les transmettez à l’avocat de la banque. Celui-ci va établir un nouveau jeu de conclusion. Nouvelle facturation pour la banque.
Et ces conclusions, il vous les remettra la veille de l’audience. Nouveau report, nouvelle facturation.
Le contenu de ses conclusions ? Très souvent hors sujet. Puis la réponse à vos conclusions ? Il modifie une phrase ou deux, mais c’est un dialogue de sourd.
Pour prendre l’exemple d’une banque, nous en sommes à 7 jeux de conclusions. Le litige était de l’ordre de 10.000€ et je sais par une taupe que la facture de l’avocat est déjà de 16.852,40€. Les banques préfèrent se ruiner en avocat plutôt que de trouver un arrangement.
Ces informations sont précieuses pour l’APLOMB. Avec la cassation du 8 juillet 2014, nous changeons toute notre stratégie d’attaque. En multipliant les procédures, les banques se ruineront en frais d’avocat et devront payer à la fin.
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