Au rayon des disparus : Sarkozy de A à Z
Humilié lors de la « primaire de la droite et du centre » par les sympathisants de son propre camp, Sarkozy a disparu des écrans radar de la politique française. C’est donc sans arrière-pensée électorale que l’on peut jeter dans le rétroviseur un regard en forme d’abécédaire sur cet ex-président qui, même lorsqu’il ne se rasait pas, rêvait de retrouver les ors de l’Élysée et l’ivresse du pouvoir...
A) Abrutis : À peu près tous les Français ont été traités ainsi durant la campagne de 2007 et le quinquennat de Sarkozy, des fonctionnaires aux Bretons, en passant par les syndicalistes et les chercheurs, ou bien encore les diplomates, les journalistes et les magistrats. / Agressivité : Une constante de l’attitude présidentielle, maintes fois illustrée par Le Canard Enchaîné, vis-à-vis des adversaires politiques, mais aussi des collaborateurs, sans oublier les membres du gouvernement et les parlementaires. / Augmentation : 172 % pour le locataire de l’Élysée. À comparer avec les 5 à 7 % reçus par les Français durant son quinquennat. / Autosatisfaction : Un numéro bien rôdé qui a ouvert tous les Conseils des ministres qu’il a présidés sous les regards ironiques mais serviles des membres du gouvernement Fillon.
B) Barthes Roland : Célèbre essayiste que Sarkozy, voulant démontrer son immense culture, a manifestement confondu, en le nommant Barthès, avec un footballeur chauve ou un amuseur de Canal+ : chacun ses valeurs ! / Berlin : Sarkozy a prétendu s’y être rendu dans les premières heures de la chute du Mur alors qu’il n’y est allé qu’une semaine plus tard. On comprend qu’il se soit un temps intéressé à la maladie D’Alzheimer. / Blast : Effet dont Sarkozy se vantait bruyamment de bénéficier lors de son annonce de candidature en 2015. Le blast n’a pas eu lieu, et c’est le Tartarin de Neuilly qui a été pulvérisé quelques mois plus tard. / Botaniste : Un talent caché de Sarkozy ; c’est grâce à lui qu’il a séduit Carla, impressionnée d’apprendre qu’en latin rose se dit « rosa » et tulipe « tulipa » ! / Bras d’honneur : Celui que Sarkozy a fait symboliquement aux classes populaires depuis son entrée en fonction. / Bygmalion : Un colossal détournement de 20 millions d’euros destiné à financer illégalement la campagne de Sarkozy en 2012, au risque d’en fausser le résultat. Tout le monde était au courant à l’UMP, sauf le bénéficiaire du plus grand scandale électoral de la 5e République. Qui peut sérieusement croire cela ?
C) Camargue : Lieu où Sarkozy, deux jours avant le 1er tour de 2017, a joué les gardians à cheval, suivi par une grappe de journalistes juchés sur une remorque tirée par un tracteur. Dommage qu’il ne soit pas allé se frotter aux taureaux au cœur d’une manade ! / Carla la Collectionneuse : Après avoir épinglé de très nombreux mâles du show-biz et de la Jet Set – Trump lui-même s’est vanté de l’avoir soufflée à Mick Jagger –, il lui manquait un président de la République. Question : comment accepte-t-elle de rester au côté d’un « loser » ? / Chouchou : Surnom donné à son homme par la Première Nunuche de France. Ridicule, certes, mais plus gentil que le sobriquet dont les Chinois avaient affublé Sarkozy : « Sha Ke ki » (l’idiot en colère) ! / Connards : Voir Abrutis.
D) Débiles : Tous ceux qui, à l’en croire, entourent Sarkozy. / Dette : L’une des spécialités de l’ex-président. Rappelons que les trois périodes au cours desquelles la dette a le plus enflé en France sont à mettre à son actif, comme ministre du Budget de Balladur, ministre des Finances de Raffarin, et président de la République. Mais reconnaissons que Hollande a réussi à égaler son prédécesseur. / Dictateurs : De bons amis, devait penser Sarkozy en recevant en grandes pompes Bongo, Khadafi ou El Assad. Ce dernier a même eu droit à la tribune d’honneur le 14 juillet 2008 ! / Dreyer : Officiellement, le cinéaste favori de Sarkozy ; on ne rigole pas ! / « Ducon » et « Durien » : ainsi Sarkozy nommait-t-il ses possibles adversaires de la « primaire » Juppé et Fillon, ceux-là mêmes qui lui ont fichu une raclée mémorable.
E) Enculés : Voir Abrutis. / Environnement : Après l’avoir jouée verte pour draguer les écologistes et vendre son « Grenelle », Sarkozy a sifflé la fin de la partie en 2010 : « L’environnement, ça suffit ! » a-t-il affirmé aux agriculteurs pour les brosser dans le sens du poil. / Epad : Établissement public soumis en 2009 à une tentative de népotisme. Ce que l’on a raté : 115 millions d’euros de budget confiés à un gamin à peine sorti de son youpala ! / Etec : Grâce à l’un de ses Falcon, le frère du précédent a bénéficié d’un rapatriement sanitaire depuis l’Ukraine pour cause de dérangement intestinal. Coût net de l’opération : 33 000 euros, la tourista la plus chère de l’histoire !
F) Fait divers : L’occasion pour Sarkozy de manifester sa prétendue compassion et de pondre à chaque fois une nouvelle loi sécuritaire. Problème : malgré un arsenal répressif renforcé, rien ne s’est arrangé durant son quinquennat ! / Fatitude : Mot employé en campagne par Sarkozy pour « fatuité », mais qui n’a pas été retenu dans les médias pour le brocarder, au contraire de « bravitude » pour « bravoure » prononcé par Royal à peu près au même moment. / Fessenheim : Très vétuste et située sur une ligne de faille exposée aux séismes, la centrale atomique que le monde entier nous envie ! / Fouquet’s : Inutile de présenter ce bistrot « populaire » (Estrosi dixit) où l’on se retrouve entre potes pour écluser une mousse après la journée de turbin.
G) Gamelle, ou le refrain du mandat : gamelle aux Régionales, gamelle aux Municipales, gamelle aux Cantonales, gamelle aux Sénatoriales. Sans compter la super-gamelle à la Présidentielle de 2012 et la gamelle fatale à la « primaire » de 2016. Sarkozy, roi de la gamelle ! / Géorgie : Sarkozy s’était vanté d’avoir évité un conflit entre cette nation et la Russie en 2008. Et Poutine rigole encore de ces rodomontades. Et pour cause : il a atteint son objectif : replacer les états russophones d’Abkhazie et d’Ossétie du Sud dans la zone d’influence de la Fédération de Russie. / Giulia : Sa naissance devait rapporter, selon les échotiers, deux à trois points dans les sondages ; ils n’ont pas frémi d’un iota. / Guy Môquet : Sa lettre devait être lue dans tous les collèges de France à la demande de Sarkozy qui en avait un cheval de bataille du patriotisme. Qui s’en souvient encore ?
H) Héros de guerre, à l’image de ce grand-père dont Sarkozy a affirmé au moins en deux occasions qu’il avait combattu lors de la guerre de 14-18 alors que ce brave homme avait été réformé. / Héritation : Mot employé par Sarkozy lors de la campagne de 2007 au lieu d’« héritage ». Comme pour « fatuité », cela n’a pas suscité les railleries alors que Royal continue aujourd’hui encore de subir les déclinaisons moqueuses de sa « bravitude ».
I) Imbéciles : Tous ceux qui entourent Sarkozy. / Inondations : Sans doute un bienfait de la nature pour Sarkozy qui déclarait en 2009 « Il faut rendre constructibles les terrains inondables » ! Un avis qui n’a pas manqué de convaincre, moins d’un an plus tard, les victimes de la tempête Xynthia. / Insultes, injures : Le quotidien de Sarkozy si l’on en croit les propos rapportés par la presse tout au long de ses années de pouvoir.
J) Jambes : Celles de Lucky Luke sont arquées ; celles de Sarkozy sont panardes : chacun sa croix ! / Jatte : Île de la commune de Neuilly où, au mépris de la loi SRU, Sarkozy le maire a cédé à prix d’ami à Mme Lasserre, promotrice immobilière, un terrain en vue de construire une luxueuse résidence. Après quoi, Sarkozy le client y a acheté un superbe duplex, également à prix d’ami. Elle n’est pas belle, la vie ? / Jogging et vélo : Les deux activités sportives préférées de Sarkozy. Dommage qu’il n’ait pas choisi de faire carrière dans le sport, la face de notre pays en eût été changée ! / Johnny : Exilé fiscal en Suisse et néanmoins ami du président, le rocker décati a été imposé par Sarkozy pour animer le concert du 14 juillet 2009. Coût pour les contribuables : 500 000 euros !
K) Karachi : La belle affaire que voilà, avec toute une brochette d’anciens et actuels amis de Sarkozy, déjà mis en examen ou appelés à l’être, dans ce dossier ou dans d’autres. / Kadhafi : reçu en grandes pompes à Paris avec sa tente du désert et sa garde personnelle d’amazones, le chef d’État libyen a, si l’on en croit les documents désormais en possession de la Justice française, financé illégalement la campagne électorale de Sarkozy en 2007 à hauteur de plusieurs millions d’euros. Un coup de pouce dont le Libyen a été mal récompensé en 2011, c’est le moins que l’on puisse dire. Mais comme chacun sait, un bon créancier est un créancier mort !
L) Libye : Un pays naguère d’une grande stabilité, caractérisé par sa réussite économique et l’un des meilleurs systèmes éducatifs d’Afrique. C’était compter sans Sarkozy et Cameron : leur calamiteuse intervention de 2011 a livré le pays au chaos, aux guerres de clans, aux Islamistes et aux passeurs de migrants. Encore bravo à Sarkozy pour cette belle réussite ! / Limogeage : En a fait les frais le préfet de la Manche, coupable de n’avoir pas su empêcher quelques cris de manifestants d’agacer la présidentielle oreille : débarqué ! Idem pour le chef de la Sécurité en Corse, coupable d’avoir laissé piétiner la pelouse de l’ami Clavier : dehors ! / Loi Littoral : Pourquoi sauvegarder nos côtes alors qu’on peut les livrer aux bétonneurs ? Par chance, Sarkozy n’a pas eu le temps d’aller au bout de son projet.
M) Matamore : Le héros sur lequel l’ex-président a manifestement calqué ses attitudes et ses discours (cf. Théâtre : Sarkozy dans « L’illusion Comique »). / Menteur, Manipulateur, Mesquin, Mystificateur, Méprisant, Mégalomane : tout Sarkozy est là, dans ce sixtique. Sarko 6 M, en quelque sorte ! / Mis en examen : Mieux vaut, pour ne pas l’être, éviter de fréquenter Sarkozy car autour de lui, c’est tombé comme à Gravelotte. / Mr Nobody : Autre surnom donné par Sarkozy à Fillon, ce Sarthois qui, lors de la « primaire », l’a brutalement renvoyé à sa collection de timbres.
N) Néandertaliens : En visite à Lascaux en 2010, ce sont leurs œuvres que Sarkozy a cru admirer. Embêtant d’étaler sa culture en disant une ânerie, les peintures pariétales du site ayant été réalisées par des hommes de Cro-Magnon. / Neuilly : Sorte de zone banlieusarde défavorisée d’où est sorti l’homme du peuple Sarkozy. / Nuls : Tous ceux qui entourent Sarkozy.
O) Obama : Un cauchemar pour Sarkozy : l’homme est grand par la taille et possède une indéniable prestance.
P) Patek Philippe : Épinglé pour sa Rolex exhibée de manière ostentatoire, Sarkozy s’est résolu à acheter durant son mandat la montre du pauvre, une bricole à 40 000 euros. La beauferie a aussi ses codes au plus haut niveau. / Périnée : C’est à l’instigation de Carla que Sarkozy a fait appel en 2009 à une coach dénommée Julie Imperiali pour renforcer ce muscle. Nous avons tous été ravis de l’apprendre car cela nous a aidé à oublier que le chômage continuait de progresser. / Peuple : Plus on en parle, moins on le sert ! / Philatélie : Une passion de Sarkozy quelque peu passée au second plan depuis 2007, ce qui n’a pas empêché des mauvaises langues de le trouver quand même timbré ! / Psychopathe : Rien à voir avec le sujet. Quoique... (cf. Qui suis-je ?)
Q) Qatar : Un pays connu pour son humanisme où vivent les grands amis de Sarkozy, toujours prêts à mettre la main aux pétrodollars pour aider le PSG, club préféré de l’ex-président.
R) Ray-Ban : Lunettes symboliques de la période « bling-bling » de la présidence Sarkozy. Elles ont été mises au rancart devant la bronca populaire. Les gens sont mesquins ! / RER A : Saturé, les voyageurs s’y entassent comme harengs en caque. Par chance, Sarkozy s’est attelé au dossier. Sa solution : « mettre en service des rames à étages pour doubler la capacité ». Á ce détail près que l’augmentation de capacité est de... 40 % et qu’il existait déjà des rames à étage sur cette ligne. Renseignement pris, Sarkozy n’a pas été embauché à la RATP depuis la « primaire » et son retour avorté à la politique.
S) Sarkozy : Compositeur hongrois, auteur d’une symphonie concertante pour clarinette et orchestre. Rien à voir avec le nôtre dont le talent s’est limité à la pratique du pipeau. / SDF : « Je veux que dans deux ans il n’y ait plus de SDF dans nos rues », s’exclamait l’abbé Sarkozy en campagne. Tragique constat : à la fin de son mandat, ils étaient environ 120 000 en France, et 400 d’entre eux avaient été victimes de la misère en 2011. / Servier : Un grand ami neuilléen de Sarkozy qui lui a personnellement remis les insignes de Grand-Croix de la Légion d’Honneur alors que le Médiator était déjà au cœur du plus grand scandale sanitaire de la 5e République (rappelons que ce médicament a causé la mort de 1 800 patients). / Sketchs : Sarkozy, croyant sans doute que cela faisait partie de la fonction, nous en a offert quelques-uns d’assez gratinés, et l’on comprend mieux que Merkel l’ait un temps comparé à De Funès. Le plus désopilant a incontestablement été son intervention au G8 d’Heiligendam en 2007. / Subprimes : Mécanisme financier délirant à l’origine de la crise économique de 2007-2008. Sarkozy voulait pourtant, juste avant son élection, instaurer ces « subprimes » en France durant son mandat. La crise l’en a heureusement empêché !
T) Talonnettes : Accessoires destinés à rehausser la taille d’un individu complexé mais insuffisants à faire d’un nain politique un géant de la planète. / Tapie : Ami de Sarkozy, il a bénéficié, sur instruction de l’ex-président et avec la complicité de Lagarde, d’une indemnisation extravagante, dont 40 millions d’euros – plus de 3 000 ans de Smic – au titre du seul... préjudice moral ! / Tics : Ils vont de pair chez Sarkozy avec Toc comme la politique qu’il a conduite lorsqu’il était aux affaires. / Toison d’Or : Sorte de hochet offert par Juan Carlos en 2012 à Sarkozy et ramené d’Espagne pour amuser Giulia. / Train : Moyen de transport imprégné d’une forte odeur de transpiration prolétaire, à ne prendre qu’une fois en période électorale.
U) Usurpateur : Tel a été Hollande dans l’esprit de Sarkozy qui n’a jamais digéré d’être viré de l’Élysée par les Français en 2012. Nul doute que le nouvel usurpateur soit à ses yeux Fillon, coupable d’avoir, il y a quelques semaines, privé la France d’un aussi grand serviteur du peuple, et la planète d’un médiateur de génie.
V) Vacuité : Le mot qui caractérise le mieux le bilan du quinquennat de Sarkozy, de l’aveu même de plusieurs caciques politiques de son camp. / Vatican : Résidence du Pape où Sarkozy, rompant avec les usages protocolaires, est arrivé en retard en 2007, a envoyé des SMS en présence des dignitaires, et s’est affiché avec Bigard, pitoyable gugusse aux inspirations scatologiques, rendu célèbre par son élégant « lâcher de salopes ». / Vieux croûton : Autre surnom donné, avec son habituelle élégance, par Sarkozy à Juppé. / Villa Montmorency : Sorte de condominium résidentiel où Sarkozy demeure le plus souvent chez son épouse, la chanteuse dont le niveau de la fortune est inversement proportionnel au volume de la voix (cf. Villa Montmorency : le « ghetto du Gotha »).
W) WC : Si Sarkozy ne s’est pas occupé de ceux de l’Élysée, il s’est en revanche personnellement investi dans ceux de la résidence du Cap Nègre où sa belle-mère possède une propriété qui fut naguère sujette à des effluves presqu’aussi nauséabondes que les affaires libyennes. Sans résultat probant, là non plus !
X) Xénophobie : Un filon d’extrême-droite que Sarkozy, plus opportuniste et cynique que jamais, a tenté d’exploiter, avec les résultats que l’on connait, en 2012 et 2016 pour brosser dans le sens du poil les électeurs identitaires les plus radicaux.
Y) Yacht : Celui de Bolloré – le Paloma – où, tongs aux pieds et Ray-Ban sur le nez, Sarkozy confondait manifestement la gouvernance du pays avec les pince-fesses de la Jet Set.
Z) Zélé : Tel a été Sarkozy vis-à-vis des patrons des grands groupes industriels et financiers : dur avec les faibles, et servile avec les puissants ! / Zéro : La note de son calamiteux mandat présidentiel que même l’échec, tout aussi consternant, de son successeur n’est pas parvenu à faire oublier.
Il se dit pourtant que, le temps passant, les anciens présidents recouvrent une popularité qu’ils ont très vite perdue durant leur mandat pour cause d’incurie ou d’incompétence. Qui sait ? peut-être en ira-t-il ainsi pour Sarkozy. Et qui sait si cet ex-chanoine de Latran ne sera pas un jour béatifié puis sanctifié par ses amis de la papauté. Après tout il a réussi un miracle durant son quinquennat : réussir à aller au bout du mandat malgré une gouvernance aussi baroque !
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