Au Royaume de Norvège le fond souverain est Roi

Le voyageur constate, sans surprise, que la couronne norvégienne fera de l’expresso d’Oslo le plus cher café d’Europe ! Mais comment fait ce petit pays avec un tel haut niveau de vie sans pour autant gaspiller ses précieux avoirs pétroliers ?

Près de 4,8 millions de Norvégiens vivent au pays des fjords et du Svalbard lointain avec un PNB de 36 000 dollars par tête et par an. La Norvège est ainsi le 5e pays le plus riche du monde.

Pour balancer cherté de vie, inflation à 3 % et manque de main d’œuvre freiné par des salaires trop élevés, la Norvège a décidé de penser au futur.

C’est ainsi que pour financer les retraités dès 2020 et assurer un avenir aux prochaines générations, la Norvège a décidé de ne pas utiliser dans l’immédiat l’argent de ses revenus pétroliers mais au contraire de les placer en fonds souverains ou « Fonds pétroliers pour les générations futures ».

Au pays des Vikings, l’économie est prospère par un « capitalisme social » combinant à souhait liberté des marchés et intervention de l’État. La Norvège, qui ne fait pourtant pas partie de l’OPEP, n’est précédée dans le monde en exportation de pétrole que par l’Arabie Saoudite et la Russie préservant ainsi une importante croissance économique malgré la crise mondiale.

La Norvège, aujourd’hui, place son fonds pétroliers à l’étranger à hauteur de 220 milliards d’euro, soit dix fois le PNB global annuel de la Tunisie, par exemple.

 Quid des fonds souverains dans le monde ?

C’est en fait un fonds d’investissement public ou d’État. C’est finalement un véhicule d’investissement exposé aux marchés internationaux. L’épargne d’un pays est ainsi gérée par un État auprès de structures étrangères. La recette plait et le Brésil vient de rejoindre en début d’année ce club fermé en créant son propre fonds souverain de 4,3 milliards d’euro pour assurer des revenus aux générations futures du pays du Cruzeiro.

Les pays du Golfe sont peut-être les plus assidus dans ce domaine. Conscients du caractère non renouvelable de leurs ressources naturelles, ces pays du Golfe créent d’impressionnants fonds souverains pour garantir un avenir futur à leurs citoyens. C’est ainsi que près de 3 000 milliards d’euro sont directement investis par ces pays du Golfe dans leur propre pays pour diversifier leurs sources de revenus en touchant au transport, à la finance, au bâtiment et au tourisme, par exemple.

Tous ces fonds souverains, lancés depuis les années 50, représentent aujourd’hui une capitalisation de trois trillions de dollars. Le premier d’entre eux, le fonds Emirati ADIA, aurait une taille représentant la moitié de la capitalisation totale des entreprises du CAC 40 français.

La Norvège, dotée d’un grand civisme, pare son fonds souverain d’un Conseil de l’Ethique norvégien. C’est ainsi, que tel pays fougueux ou guerrier ne recevra plus les précieux milliards de couronnes norvégiennes.

Aujourd’hui, la NBIM (Norges Bank Investment and Management), seule responsable du fonds souverain de Norvège et des investissements internationaux, gère plus de 500 milliards de dollars.

La saga norvégienne aura son autre Thor Heyerdall pour montrer au monde l’exemple des bonnes finances. Si Thor Heyerdall l’explorateur et néanmoins Cigéviste aura prouvé au monde que l’on peut naviguer de Dakar au Pérou des Incas sur une embarcation en bambous, les sages du royaume se dotent aujourd’hui d’un pare-feu inattendu !

C’est ainsi que le fonds souverain de la Norvège est considéré comme un modèle de transparence par son management et son éthique avec un rapport annuel public.

Une dizaine de pays prennent aujourd’hui la tête du peloton des grands fonds souverains de la planète. Ils ont conscience que leurs ressources énergétiques épuisables doivent maintenant faire place à une assurance-vie pour les générations futures afin de leur assurer quiétude et développement.

Le classement des fonds souverains par actif géré est mené par l’ADIA des Emirats Arabes Unis, le GIC de Singapour, le GPF Norvège, divers fonds d’Arabie Saoudite, le KIA du Koweit, le CIC de Chine, le SFRF de Russie et le QIA de Qatar, par exemple.

 Peace in the World

Aujourd’hui, le président Obama, renforcé d’un inattendu Prix Nobel de la Paix, se voit encore plus engagé et obligé d’attaquer de front les maux de l’Amérique et de la planète.

Certes, il devra d’abord essayer de faire passer son plan santé aux Etats-Unis et stopper sa grande crise financière.

Ensuite à l’étranger, il aura à faire face à ses deux guerres larvées : l’Irak et l’Afghanistan, tout en surveillant le thermostat nucléaire et guerrier d’autres pays tels que l’Iran, le Moyen Orient et certains pays Africains. Mais une de ses plus grandes résolutions et œuvres sera peut-être dans le domaine de l’écologie.

Saura-t-il, à l’instar de la Norvège, créer un fonds souverain, pour fabriquer des dizaines de milliers de gigantesques panneaux solaires et d’hélices éoliennes afin de procurer à l’Amérique un tiers de son énergie, remplaçant ainsi un pétrole pollueur par des énergies propres ?

Cette industrie nouvelle touchant l’environnement lui permettrait, en plus et de surcroît, d’employer plus de deux millions d’Américains !

Oui, civisme, Ethique et écologie sauront utiliser le nerf de la guerre pour le respect de la Nature, de la Santé de l’homme et de la Paix dans le monde !