Au sujet de deux articles de Jean Ortiz
Le premier s'intitulant « Je ne veux pas partager mon deuil et ma douleur avec eux », chacun comprendra de qui il s'agissait ; le second « J'ai fait « un carton » sur les réseaux ! » montre en filigrane combien cette prise de position a déplu dans les rangs. Alors, je lui écris ce qui suit.
Jean ORTIZ,
Ce n’est pas parce qu’il y a eu foule dimanche que votre parole de l'avant-veille se trouve dévaluée.
Le phénomène est politique du fait de l’ampleur de la mobilisation. Comme la dévotion du peuple français après la finale de la Coupe du monde de football en 1998 a aussi été un phénomène politique. Le tout selon la loi dialectique de la transformation de la quantité en qualité.
Les dirigeants de la France continueront à être solidaire de l’impérialisme US ; ils trouveront même leur justification dans cette mobilisation extraordinaire qui non seulement n’a en rien contesté de ce qu’ils font, mais s’est implicitement solidarisée avec eux.
Et je n'insiste pas sur le fait que nous sommes tous des policiers, ou proches de « la communauté policière ».
C'est pour cette raison que vous étiez en dessous de la vérité en vous indignant de l'« entreprise de récupération politicienne, dégoûtante, de la légitime et généreuse émotion populaire », car ici c'est l'émotion populaire qui a aveuglément récupéré la politique de nos dirigeants.
Quand il n’y a plus dans le peuple ni droite, ni gauche, mais qu’il se mobilise sur des effets sans causes (ni intérieures ni extérieures), celui qui ne fait pas du nombre qui se rassemble le critère de la vérité ose aller jusqu’à penser qu’il se trouve plongé dans du fascisme rampant, à l'abri sous les grands mots abstraits et ronflants de défense des valeurs républicaines, de la liberté d’expression, du vivre ensemble ou, plus rudimentaires, de : je suis juif, je suis musulman (?), je suis Charlie, etc.
En effet, la plupart, je dis bien : la plupart de ceux qui ont activement participé à ces quelques journées ont-ils la moindre volonté d’une orientation nouvelle de la politique de leur pays sur les points directement concernés ? Ou, s’ils ne l’ont pas, ont-ils au moins la capacité de penser qu’elle serait possible et d'écouter les autres ?
Non, ils prennent les choses telles qu'elles sont : les banlieues sont les banlieues, et les interventions musclées de la France à l'étranger sont humanitaires.
Quant au deuil et à la douleur partagés, s'ils sont véritables et non pas plus ou moins déclamatoires, je les ai surtout vus se manifester chez des peuples qui perdaient des dirigeants respectés.
Et vous avez parfaitement raison de rappeler en conclusion de votre article que : « Jamais « l’union sacrée » n’a servi l’intérêt des peuples. »
10 réactions à cet article
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Ce qu’il faut savoir à propos de la photo officielle des dirigeants du monde réunis à Paris en tête des manifestations de Dimanche, qui nous montre la plus grande brochette de criminels jamais rassemblée en un seul lieu (leur commandeur suprême s’est abstenu), c’est qu’ils ne sont pas du tout en tête de cortège, comme on aurait pu le supposer.
Cette autre photo nous le prouve :Courageux avec le sang des autres, mais pas téméraires.Un tout petit troupeau de pleutres, bien protégés de la colère et des huées populaires.Il y avait là, outre Porochenko, grand boucher de l’Est de l’Ukraine, sarkozy, assassin de plus de 100.000 Libyens, Hollande, qui ayant livré des armes à l’opposition syrienne contre un gouvernement démocratiquement élu devrait être traduit devanr le TPI, Netaniaou, qui a instauré le génocide en tant qu’institution, le chef d’Etat Grec qui a livré son peuple aux ogres de la finance, le Turc ambigu pour le moins, et tant d’autres crapules en place, dont pas une n’a les mains propres.D’ailleurs, si Obama était venu, au lieu de se terrer comme un pleutre, le boulevard n’aurait pas été assez grand pour contenir tous ses agents de sécurité.Tous les vrais coupables du malheur qui nous frappe étaient là.Ce triste jour aurait pu être l’occasion de nous demander pourquoi tant de haine ? et aboutir à la conclusion que peut-être notre politique étrangère au moyen orient et en Afrique en était responsable, faite d’exploitation, de néo-colonialisme, de corruption des entités au pouvoir, de guerres sans objet autre que le profit et l’exploitation des peuples.L’occasion de nous demander si notre coupable politique n’était pas à revoir fondamentalement.Mais non, rien de tout ça.Ils sont le Mal, nous sommes le Bien.Nous n’allons rien changer, nous allons les traquer dans nos banlieues et bientôt au cœur de nos villes, même si au passage nos droits et nos libertés s’en trouvent sacrifiés.Pourtant, si on réfléchit, c’est qui, les méchants ?Et au final, qui seront les cocus ?-
Obama : La domination US ne peut se permettre de manifester avec ses valets.
Obama n’est pas un pleutre, cela confirme que nous sommes ses soumis.
On ne se pavane pas avec des dominés.
Face à Poutine, il ne faut pas quand meme avoir l’air d’un capitaine de pédalo... -
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Les cocus volontaires, c’est a dire les « je suis Charlie » et malheureusement tous les autres avec.
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bah... j’ai refusé d’aller manifester sous les affreux torchons bleu blanc rouge au cris de « Vive la Police »....
En même temps, je regrette un peu aujourd’hui. Charlie Hebdo était certes un journal réactionnaire, fondé par le Professeur Chauron l’ami des Lepen, longtemps dirigé par Philippe Val le Sarkozyste, et qui raclait les fonds de tiroirs zemmouriens pour survivre. Mais ces manifestations ont été d’ampleur internationale.Partout en Occident, des gens ont manifesté simultanément, de manière massive. Voilà une excellente habitude à prendre.-
Encore faut il savoir pour quoi on manifeste !
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Oui Pravy Sektor a manifesté aussi...
Si on mélange tout le monde on n’a plus que de l’eau vaisselle... -
non c tout à fait secondaire. Les gens sont aliénés, c’est normal, le travail produit l’aliénation. La conscience de Classe est le produit de la lutte des classe. Donc la lutte vient avant la conscience, la majorité des crétins aliénés se battent avant de savoir pourquoi ils se battent. Matérialisme les amis, matérialisme.
donc oui, je regrette un peu, je n’ai pas participer à ces manifs pour des raisons idéalistes (les symboles, les valeurs, les causes, toutes ces saloperies petites bourgeoises), alors que matériellement, cette lutte était internationale. -
Bonne comparaison :
Foot="Je suis Charlie"-
Je débarque. Je tombe sur votre commentaire.
J’aurai donc tout lu.
Vous existez ?
Si oui pensez à faire le legs de votre cerveau à la science.
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