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Accueil du site > Tribune Libre > Avec la crise, le nouveau comportement de certains DRH…

Avec la crise, le nouveau comportement de certains DRH…

J’ai longtemps voulu travailler dans les « Ressources Humaines », domaine où je me disais que ça devait être passionnant d’accompagner des personnes, chacune avec sa singularité, en réfléchissant tout à la fois à leurs compétences, leurs savoir-faire, leur savoir-être, leurs désidérata, leurs intérêts donc et l’intérêt de l’entreprise. Concilier l’humain et les résultats. Ca me paraissait réalisable et réaliste.

Je l’ai fait, dans le secteur privé tout d’abord, en cabinet conseil, puis assez rapidement dans le Tiers secteur, où je pouvais mettre en pratique mon intérêt pour des valeurs autres que le seul profit. Ce fut plusieurs années, très positives, dans l’humanitaire, au service de plusieurs ONG, puis dans l’économie sociale et solidaire, où j’ai découvert, avec un intérêt non démenti, les métiers de l’insertion.

Des années passionnantes, même si, aussi, il y eut quelques déceptions. Liés notamment au piège de la condescendance qui, parfois, vérole les relations dans le secteur associatif. La tentation qu’on peut avoir aussi, quand on accompagne des personnes sans emploi, de savoir mieux que l’autre ce qui est bon pour lui (ce qui est la dernière chose à faire…).

Mais bon, j’ai toujours fait en sorte de me méfier de moi-même. L’autocritique et la remise en question étant, je crois, plus que nécessaires dans ce type de métier. Qu’il est important aussi de savoir quitter, à mon avis, quand on devient « blasé ».

Depuis quelques mois, après avoir quitté un CDI confortable mais qui ne me convenait plus, je cherche un nouveau poste salarié dans l’insertion, tout en continuant à mener des missions de travail parallèles.

Et je vis, pour la première fois de ma vie (j’en ai été préservée fort heureusement avant !) des désillusions sur le comportement déplacé de certains recruteurs. Qui semblent avoir totalement oublié le terme « humain » dans leur gestion RH.

Une simple anecdote, vécue récemment, au sein d’une entreprise de l’économie sociale et solidaire.

Un dossier de candidature complet envoyé suite à une annonce. Une réponse type envoyée par le recruteur deux jours plus tard, m’informant que les candidatures seraient étudiées très rapidement, et que nous (les postulants) serions informés au plus vite. Jusque-là, rien à dire. Bien au contraire, parfait, je me dis que la procédure semble être bien gérée, et j’envoie même un court mail de remerciement pour la rapidité de l’accusé de réception. Un mois après pourtant, toujours pas de réponse. J’envoie un premier mail, cordial, pour savoir où en est le recrutement. Pas de réponse. Une semaine plus tard, j’en envoie un autre, toujours cordial. Toujours pas de réponse. Et je constate qu’une nouvelle annonce est repassée dans la presse. J’attends à nouveau quelques jours, avant d’envoyer, cette fois ci, un mail ironique, envoyée également à l’adresse personnelle du Responsable RH (merci Google !), en mettant aussi en copie son responsable hiérarchique, et où je m’interroge, après un mois et demi de silence, sur l’authenticité de la valeur de « respect » prônée pourtant dans ce secteur (structure associative travaillant dans le domaine de l’insertion), et en lui demandant également ce que les responsables d’insertion de sa structure répondent aux chômeurs vivant le même type d’indélicatesse de la part d’un recruteur… Deux jours plus tard, appel irascible du DRH me disant que l’agressivité de mes mails risque de me nuire fortement dans ma recherche d’emploi… (est-ce une menace ?). Pour contrebalancer cette entrée en matière, une petite, toute petite, remise en question et/ou tentative d’explication pour expliquer ce… long silence ? Que nenni. Non, bien plus pervers, c’est moi qui suis mise en accusation. Heureusement, je ne tombe pas dans le panneau (ayant heureusement la chance de repérer les comportements malsains très rapidement !). Mais je me dis qu’une autre personne aurait pu être encore plus « cassée » suite à cet appel.

Malheureusement, ce type de comportement n’est pas isolé. Dixit ce que me racontent certains amis.

Evidemment, il choque d’autant plus quand il émane d’un Responsable RH et d’une structure faisant partie de l’économie sociale et solidaire. Car on pourrait se dire que, bien au contraire, dans ce secteur d’activité, les valeurs de « respect » et de « courtoisie » sont vraiment prises en compte. Dans le secteur privé, dans les grandes entreprises, malheureusement, ce sont des anecdotes dont on entend parler depuis longtemps. Mais dans une petite structure associative, s’occupant qui plus est de réinsérer des chômeurs, ça laisse pantois. En tout cas, ça ME laisse pantoise. Et ça m’interroge évidemment sur les compétences de cette structure à accompagner des personnes sans emploi.

Sur un sujet proche, je compte aussi acheter le livre de Jean-Claude Lasante, le précurseur de la « chasse de têtes » en France, qui parle de la (mauvaise) pratique actuelle de nombreux cabinets de recrutement - car un lien m’a donné envie de le lire : http://www.lexpress.fr/culture/livre/chasseur-de-tetes-non-rabatteur_820325.html - (lien où il explique l’évolution de ce métier, dévoyé selon lui aujourd’hui = « les chasseurs devenus des rabatteurs »).

Et j’adhère complètement à ce qu’il dit : « dans tous les cas, n’oubliez jamais que le chasseur a besoin de vous. »

Voilà, c’est le message que je voudrais aussi faire passer à travers cet article, destiné à mes « camarades » d’infortune (chômeurs ou en activité précaire). N’oubliez jamais que les recruteurs ont aussi besoin de vous. Et ne laissez jamais l’un d’entre eux vous rabaisser ou vous manquer de respect. Tout simplement parce que lui se sent en position de force (de « pouvoir ») et qu’il vous place en position inférieure.

Et n’oubliez pas non plus que, fort heureusement, la roue tourne toujours. Dans un sens comme dans un autre. Enfin, là c’est peut-être mon côté « incorrigible optimiste » qui s’exprime ! ;-) 


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55 réactions à cet article    


  • DANS CES DRH.....IL Y A BEAUCOUP...DE MALADES...DE LA MALADIE DE SARKOZY....L EGO

    HYPER MEGASURDIMENSIONNE.................

    l’un a fait avocat d’affaires...ce qui lui a appris a tout piller.l’autre de la com ou une ecole de second rang de com ou commerce...qui lui a appris a etre cynique...les 2 conclusions peuvent etre inversées...

    BIEN SUR SI LES CANDIDATS ETAIENT MOINS CONS ET PLIUS MURS ...ILS N ETALERAIENT PAS LEUR VIE SUR FESSBOOK.............

    UN ANCIEN DU RECRUTEMENT......



      • Yohan Yohan 1er février 2012 10:11

        Je confirme, les associations travaillant dans le domaine de l’insertion sont ni meilleures et guère pires que les autres quant à l’estime qu’elles portent aux candidats, tout autant qu’à leur public. Au fil des années, ce secteur est devenu un marché comme les autres où les financements vont au moins disant. Ceux qui avaient des valeurs ont fui ce secteur et peu à peu, les marchands de soupe ont pris leurs aises et une nouvelle génération de salariés s’est substituée à l’ancienne. Les boss qui gèrent ces établissements n’ont pas d’état d’âme et la fameuse économie sociale et solidaire est trop souvent un cache misère sociale


        • Fergus Fergus 1er février 2012 10:15

          Bonjour, Valérianne.

          L’anecdote que vous racontez n’est pas particulièrement significative des pratiques du secteur des RH, mais de la perte généralisée des rapports de courtoisie élémentaire qui existaient naguère. Manifestement les dossiers de candidature n’ont pas satisfait les attentes de cette RRH (responsable des RH), d’où la nouvelle annonce. Quant à écrire aux candidats pour les informer qu’ils n’ont pas été retenus, c’est devenu maintenant une pratique tellement courante que peu de personnes s’en étonnent.

          Rassurez-vous, c’est partout pareil : naguère, les grandes entreprises et quasiment tous les services publics répondaient systématiquement aux courriers des consommateurs ou des réclamants. Cette pratique tend à devenir minoritaire, et lorsqu’il existe une réponse, il s’agit le plus souvent d’une lettre-type, parfois hors sujet. Quant aux réponses véritablement circonstanciées et correctement argumentées, elles deviennent rarissimes.

          La faute à quoi ? A mon avis à deux raisons : d’une part, la pression productiviste qui conduit à éliminer progressivement tout ce qui n’est en rapport avec les intérêts commerciaux de la boîte (y compris dans les services publics) ; d’autre part, la progression de l’individualisme et de l’indifférence à l’autre : « rien à battre de ses problèmes ! »

          Un ancien des RH, mais aussi, comme rédacteur, de spécialistes des courriers sensibles.

          Cordialement.


          • Fergus Fergus 1er février 2012 10:57

            Erratum :

            1er paragraphe. Lire : « ... Quand à ne pas écrire aux candidats... »
            Dernière ligne. Lire : « Un ancien des RH, également ancien rédacteur de courriers sensibles ».

            Toutes mes excuses pour ces cafouillages !


          • Yohan Yohan 1er février 2012 10:41

            PS : vous êtes un poil trop idéaliste


            • appoline appoline 1er février 2012 20:17

              Penser qu’un DRH se doit de répondre à toutes les candidatures est une utopie. Quant à aller le relancer sur son adresse mail, je ne trouve pas ça très fin, autant aller au casse-pipe de suite, ça fait gagner du temps à tout le monde.


            • nenecologue nenecologue 1er février 2012 12:12

              Le plus drôle dans cette société c’est que un DRH sans employés est totalement inutile alors que des employés sans DRH produiraient quelque chose ...

              Le problème c’est qu’aujourd’hui le bien ne suffit plus il faut le mieux.

              Et l’on voit apparaître toute une catégorie de salariés qui ne sont là que pour une chose : presser davantage les employés de base et les ouvriers.

              Mais si l’on supprimait ces personnes des ressources humaines et que l’on repartissait leur salaire sur les autre salariés je pense que globalement l’entreprise aurait le même rendement mais avec des salariés plus heureux. 

              • jpm jpm 1er février 2012 13:05

                Vous oubliez juste un detail c´est que la DRH est souvent egalement responsable des payes... et des evolutions de carrieres. Alors sans DRH vous auriez peut etre des salaries productifs... et plus heureux... mais pas pour longtemps car ils ne seraient pas payes smiley


              • peace06 1er février 2012 13:24

                Je pense qu’il ne faut pas généraliser.. dans ma fonction de DRH, je suis constament en train d’aider le personnel ... faire les courriers à ceux qui ne savent pas trop bien s’en sortir.. gerer les demandes de logements sociaux, faire l’interface avec le patron pour tous les problemes qu’ils n’osent pas faire remonter.. les encourager pour les formations à suivre... prendre le temps de parler avec eux pour leurs problemes personnels... bref, 50% de mon temps (au grand desespoir de mon patron) je le passe à essayer de rendre tout plus simple... plus humain...
                Sans compter que sans le DRH, qui ferait la paye ? et qui s’occuperait des millons de papiers dont on est envahis ?
                Et en plus, chez nous, c’est le DHR qui s’occupe aussi des oeuvres sociales, du CE...

                Quant au fait que l’on ne reponds pas toujours aux demandes de stages, emploi etc... il faut aussi savoir qu’on recoit en moyenne une quinzaine de CV et demandes diverses par jour... et il arrive qu’on oubli de repondre à certains... et c’est vrai, moi, j’utilise une lettre type !! j’ai deja pas mal à faire avec la psycologie de mes collaborateurs.... il ne me reste pas le temps de prendre cas des autres...


              • Fergus Fergus 1er février 2012 13:25

                Bonjour, Nenecologue.

                J’ajoute à ce qu’écrit JPM que les RRH ne sont pas forcément des suppôts du patronat, durs et insensibles à la condition des employés.

                Personnellement, j’ai participé à la mise en oeuvre de programmes destinés à donner à des employés des qualifications dont ils étaient dépourvus, notamment en raison de situations antérieures d’échec scolaire.

                Les RRH peuvent également, dans certains cas, être des médiateurs efficaces lors de conflits opposant un responsable hiérarchique local à un ou plusieurs employés.


              • iris 1er février 2012 15:16

                exceptionnel...


              • Francis, agnotologue JL1 1er février 2012 20:07

                « Vous oubliez juste un detail c´est que la DRH est souvent egalement responsable des payes » (jpm)

                Mais non ! Sauf dans les entreprises où la paye est versée « à la tête du client ». Et encore : c’est le service copmptabilité qui établit les payes. Peut-être dans les micro-PME où le comptable est ’bombardé’ DRH, même si ce sont deux métiers qui n’ont rien à voir !

                Sur ce sujet, jpm me paraît avoir une expérience étonnante.


              • jpm jpm 2 février 2012 08:05

                Bonjour JL, de par mon experience de travailleur dans le secteur prive, j´ai toujours recu mes fiches de paye du service DRH, meme si le virement technique est effectivement fait par le service comptable et financier de la boite. Etablir une fiche de paye, gerer les heures travaillees, et les conges, est un vrai metier, qui est generalement effectue par la DRH.

                Par ailleurs, ma compagne etant DRH dans une collectivite locale territoriale, je finis pas tres bien connaitre leur mode de fonctionnement. Et la encore, je peux temoigner que la DRH est plus souvent au service des gens... que l´inverse. Alors evidemment il y aura toujours des grognons qui se plainderons de ne pas avoir ete retenus a un jury... mais c´est toujours parce qu´il y avait des gens meilleurs qu´eux en face.

                Par ailleurs, je tiens a souligner que dans son service, ils se font un devoir de repondre par ecrit a toutes les demandes, meme celles qui arrivent pas mail. Tout cela coute beaucoup d´argent et de temps a la collectivite... et c´est donc paye par nos impots. Je comprends donc parfaitement qu´une boite privee decide de ne pas consacrer d´argent a cela... et meme, pour tout dire, je prefererais que nos impots soient mieux utilises.


              • Francis, agnotologue JL1 2 février 2012 09:34

                Et comment on faisait quand il n’existait pas de DRH, c’est à dire aux siècles précédents ?


              • Francis, agnotologue JL1 2 février 2012 09:39

                Mais laissons là cette querelle sur les mots qui cache la réalité du problème. C’est d’ailleurs le but ! Un but que vous soutenez, et pour cause, puisque vous avouez que votre compagne est DRH ! Comme si ce fait conférait une connaissance particulière de la chose !


              • jpm jpm 2 février 2012 09:51

                Aux siecles precedents (je parle avant le 20eme), je ne suis pas certain qu´il y avait des contrats de travail ecris, ni meme un service de la poste par lequel les employeurs potentiels daignaient repondre aux manants au chomage que leur candidature ne les interessait pas.

                Serieusement JL, reflechissez un peu avant de parler ou plutot d´ecrire. Je ne suis aucun but, je temoigne juste de ce que je connais. Il se trouve aussi que plus jeune, les ressources humaines m´interessaient beaucoup et que par idealisme j´ai egalement failli en faire mon metier. Finalement, avec l´experience, je ne regrette pas de ne pas l´avoir fait, car la dure realite du metier est tres loin de ce que j´avais imagine a l´epoque.


              • Francis, agnotologue JL1 2 février 2012 10:09

                jpm à JL : « Serieusement JL, reflechissez un peu avant de parler ou plutot d´ecrire »

                jpm à JL : « c´est dommage que nous ne puissions jamais echanger normalement. »

                Qui est-ce qui ne réfléchit pas et dit tout et son contraire, des insultes et des larmoiements ?!

                pfff !

                Ceci dit, la dure réalité du métier de DRH, c’est en effet, de devoir sacrifier ses collègues au profit du patron : le métier de DRH n’a pas d’autre finalité.


              • jpm jpm 2 février 2012 10:40

                JL, je plains effectivement les DRH qui ont eu affaire a vous. Un DRH conscienceux se doit de faire respecter le droit du travail... ce qui ne va pas toujours dans les interets de la boite. Malgre tout, les salaries n´etant pas toujours irreprochables... il se doit aussi de faire respecter les droits de l´entreprise... ou de la collectivite.


              • Francis, agnotologue JL1 2 février 2012 11:02

                Jamais aucun DRH n’a eu à se plaindre de moi ! Vous êtes stupide de recourir à de telles suppositions.


              • Francis, agnotologue JL1 2 février 2012 11:05

                Votre définition du DRH est une définition libérale qui veut tuer le syndicalisme en lui substituant une sorte d’expert endroit du travail qui serait neutre !

                Je laisse cette définition aux bisounours.


              • 08 AOUT 1er février 2012 13:23

                Bonjour,

                Avant toute chose, bon courage et bonne chance pour la suite.

                L’attitude du DRH auquel vous avez eu affaire est typique du comportement actuel : désinvolture, égoïsme. Quand j’étais enfant, on appelait ça « être mal élevé ».

                Et puis, dans « Ressources Humaines », la partie Ressources prend le pas sur l’Humain, en ces temps de crise et de chômage.

                Mais, comme vous semblez dynamique et motivée, vous trouverez chaussure à votre pied (si je puis m’exprimer ainsi ! ) .


                • lloreen 1er février 2012 13:36

                  Quand un humain est assimilé à une ressource c’est que quelque chose ne tourne plus très rond.
                  Ce n’est probablement pas vous qui avez inventé ce terme indigne mais il me révolte.


                  • Blé 2 février 2012 08:14

                    @ Iloreen

                    C’est à ce genre de détail que l’ on perçoit l’évolution de la « décivilisation ». Notre époque n’a rien à envier à l’époque de l’esclavagisme.« Les animaux dénaturés » le sont grâce à des gens qui s’estiment au dessus des autres mais qui ignorent qu’ils sont de fervents serviteurs de l’économie de marché (le vaux d’or). Leur aliénation est telle qu’ils sont dans l’incapacité de faire la différence entre leur intérêt et les actions qu’ils mènent qui a long terme se retournera contre eux. Ils oublient qu’ils sont aussi jetables que ceux et celles qu’ils reçoivent (souvent mal).


                  • easy easy 1er février 2012 15:09

                    «  »«  » Et j’adhère complètement à ce qu’il dit : « dans tous les cas, n’oubliez jamais que le chasseur a besoin de vous «  »«  »

                    Comme tous ceux qui en ont besoin, vous confondez exprès les deux Vous en procédant de démagogie.
                    Vous le savez forcément très bien, il y a le vous « telle personne là, précisément » et il y a le vous massif.

                    Un boulanger a besoin d’un certain vous (d’une certaine masse). Il n’a pas besoin de chaque vous (de chaque individu).

                    Chacun de nous contribue à constituer la masse, qui est indispensable, mais aucun de nous n’est indispensable à la masse.

                    Mathématiquement parlant ce n’est donc que le 60 milionnième de chacun de nous qui est utile à la constitution de la masse

                    Ce principe, qui renvoie hélas chacun à sa microscopitude, s’il a évidemment un côté dépitant, est également celui qui permet à chacun de nous de dire merde à qui il en a envie.

                    Et encore, là je vais vite. Car la ruse humaine est telle que si Simone dit merde à Léon, (parce qu’il lui semble isolé) Léon va chercher à coaguler la masse à lui pour isoler Simone en représailles.

                    A l’anonymat près, c’est ce qu’en gros vous venez de faire.

                    Avoir du pouvoir c’est peser plus que sa fraction massique. Ce qui ne peut se faire qu’en coagulant soi-même à quelque grumeau (cas de cette DRH) ou en coagulant des gens à soi (votre cas).

                    Tenir debout en étant strictement seul dans les deux sens, sans jamais chercher à peser plus que sa fraction, sans jamais faire partie d’un moindre groupe de pression, sans jamais se placer en position de coagulable ou coagulé potentiel, est une performance extrêmement difficile. Je ne vois que Diogène de Sinope qui y soit magistralement parvenu (mais il aura eu bien de la chance que trois voyous ne lui aient pas cassé la tête pour se distraire) 




                    Pour entrer plus dans votre papier, il ne faut pas exclure que la DRH qui vous a répondu de haut avait autrefois dû couber devant bien des DRH. Maintenant qu’elle est au sec, en tenir une au bout de sa ligne peut avoir provoqué chez elle un réflexe primaire de revanche.

                    Sinon, plus généralement, vous aviez été une DRH très humaine dites-vous mais je doute que vous ayez rompu la règle du genre qui veut que l’on divise pour mieux régner.
                    En clair, les candidats sont complètement séparés les uns des autres et rien, absolument rien n’est entrepris pour qu’ils aient la moindre chance de se rencontrer, même pas deux à deux.

                    La cerise c’est que pour une certaine part, les candidats eux-mêmes sont ravis de ce cloisonnement entre eux, du moins tant qu’ils sont dans l’espérance d’être retenu. Quand ils ont été refoulés, leur vision, leur stratégie s’inverse.






                    • Pelletier Jean Pelletier Jean 1er février 2012 15:39

                      Expérience intéressante, qui nous pousse à réfléchir sur l’origine exacte des maux dont souffre notre société. Il est facile aujourd’hui d’en faire porter le fardeau à Sarkozy (que je ne porte pas pourtant dans mon cœur), mais c’est exonérer tout un chacun là où il est des erreurs et des lâchetés qui empêchent les jeunes de pénétrer le monde du travail, et les vieux d’en être exclus des l’âge de 45 ans.

                      Il faut investir le politique et les politiques, mais pour autant c’est aussi à chaque citoyenne et chaque citoyen d’exercer sa vigilance. Nous pouvons toutes et tous agir sur la société en modifiant nos comportements et nos attitudes.

                      J’ai aussi été DRH d’un établissement public, et par expérience j’ai vécu moult situations où mes compatriotes n’étaient malheureusement pas à l’honneur.

                      http://jmpelletier52.over-blog.com/


                      • Valerianne Valerianne 1er février 2012 16:14

                        Merci pour vos commentaires, tous intéressants.

                        Perso, je n’ai jamais été DRH. Juste « chargée de recherche » puis « consultante RH », au sein d’un cabinet que je ne citerais pas, mais qui existe encore, et qui a été créée par une femme très professionnelle et aussi très humaine ! (et assez anticonformiste dans son genre, dans un milieu qui l’est rarement... : n’hésitant pas à présenter par ex à ses clients des candidats autodidactes, parce qu’elle les trouvaient tout simplement compétents et intéressants...). Elle n’aurait en tout cas jamais agi comme le RRH dont je parle. Et en 6 ans de collaboration avec elle, je l’ai toujours vu faire preuve de respect et d’écoute envers tous.

                        Après, c’est le principe même de « l’approche directe » (la « chasse de têtes ») qui ne m’a plus convenu. Je trouvais dommage que les mêmes postes soient toujours proposées aux mêmes personnes, et qu’ainsi, on laisse de côté toute une frange de la population. D’où mon orientation après vers l’humanitaire, puis l’insertion, qui correspondaient mieux à mes « valeurs » (mais je suis d’accord que dans ce secteur d’activité, tout n’est pas forcément rose pour autant...).

                        En tout cas, à lire certains, à entendre également certains amis, je crois que j’ai eu de la chance d’être confrontée très rarement, jusqu’à ces derniers temps, à ce type de situation ! Ca commence à être plus fréquent peut-être parce que je fais partie de la catégorie « senior » (j’ai 49 ans), catégorie peut-être avec laquelle ce type de RRH ne prend plus vraiment de gants. Evidemment, ça me choque ! (précision à l’égard de la personne qui me trouve « trop polie »... smiley), et je déplore que des personnes aussi peu respectueuses des autres peuvent occuper ce type de fonction.

                        Bonne journée à tous.

                         


                        • veilchen veilchen 1er février 2012 23:59

                          Je suis pas sûre qu’ils prennent des gants. Je suis une jeune diplômée, 25 ans, et je n’ai jamais vu de gants. Traitée comme de la m****, jamais rappelée, convoquée à passer un entretien dans une boîte, mais bien sûr, ils n’ont pas transmis mon CV au DRH, pas de nouvelles après l’entretien, convocations dans des cabinets de recrutement à 50 bornes de chez moi (allô, on a un poste pour vous, venez demain matin. Contente, je saute dans le train - pour en fait me dire "désolé, mais pas assez d’expérience (c’était marqué sur mon CV pourtant !!!!), on va juste procéder à une inscription)...
                          Bref, au chomdu depuis septembre 2011, j’en ai vu des vertes et des pas mûres ! Je suis complètement dégoûtée du monde du travail avant même d’y avoir mis les pieds !


                        • Yohan Yohan 1er février 2012 17:42

                          Le monde du travail n’évolue pas dans le bon sens, c’est rien de le dire.... Les crises successives ont durci les rapports sociaux jusqu’à la deshumanisation parfois. Le français étant assez égoïste par nature, il n’est pas surprenant d’en arriver là. Il y a des DRH qui font le job et d’autres qui s’en foutent. Mais jeter la pierre aux seuls DRH est simpliste, tous ceux qui gèrent les offres d’emploi sont fautifs de ne pas donner suite aux candidatures et vice versa. Si l’on ne se donne pas la peine de répondre, alors il ne faut pas mettre ses offres sur Monster mais sur des joboards spécialisés, plus petits, pour limiter les candidature. Ce j’m’en foutisme est d’ailleurs général, c’est une question d’éducation et de respect. Je reçois personnellement une à deux candidatures par jour et j’y réponds systématiquement. Cela me prend moins d’une minute.
                          En revanche je reçois des clients pour des entretiens d’une heure qui promettent de me donner une réponse et qui ne le font pas non plus. Ce n’est donc pas qu’une question de mauvais DRH et de gentils chercheurs d’emploi... 


                          • PascalR 1er février 2012 18:25

                            Dans l’ancien temps, on disait Service du Personnel. Aujourd’hui, Direction des Ressources Humaines, bien révélateur que, dans le monde du travail, l’humain est mis au rang de ressource, au même titre que l’informatique et les ramettes de papier.

                            23 ans d’expérience dans un grand groupe, et j’ai vu défiler des DRH qui me mettaient la chair de poule, tantôt pervers, manipulateur, menteur, fouineur ..., hélas jamais bien humain.


                            • Galekal 1er février 2012 18:31

                              Il m’est arrivé de rencontrer des RH qui étaient tout à fait corrects et avaient une éthique. Cependant, il ne faut pas se leurrer, de très nombreux RH sont à fond dans la jouissance du pouvoir et ses excès, je suis navré de le dire. Et il est clair qu’il y a de nombreux abus, et pas seulement en matière d’investigation (épluchage de facebook et référencements sur le net).


                              • Annie 1er février 2012 18:34

                                D’abord un mot sur ces associations humanitaires avec des départements de RH plus humains. Cela a peut-être été le cas, mais cela ne l’est plus.
                                Sinon, sur la fonction RH en général, elle ne fait que suivre les politiques de l’organisation en la matière. Et c’est à ce niveau que l’on se rend compte que les ressources humaines qui devraient être au service de l’organisation comme des employés sont devenus un outil que l’organisation utilise pour se protéger de ses employés. Tout est codifié de manière à ne jamais enfreindre la loi, mais à toujours la contourner. Ce n’est pas le personnel des RH qu’il faut critiquer, mais l’esprit dans lequel la fonction est désormais envisagée.


                                • Galekal 1er février 2012 18:53

                                  Ne jamais enfreindre la loi, mais toujours la contourner. Quelle habileté exemplaire et quel exemple en matière de bonne éducation. smiley


                                • Galekal 1er février 2012 19:05

                                  Comme quoi... ce n’est pas tout de faire des manières à n’en pas finir avec la tenue vestimentaire et tout ce qui se rapporte à l’image... encore faut il avoir des scrupules. smiley


                                • easy easy 1er février 2012 20:16

                                   «  »« Tout est codifié de manière à ne jamais enfreindre la loi, mais à toujours la contourner »«  »« 

                                  Voilà une assertion qui ne relève pas de la langue de bois




                                   »«  »« Ce n’est pas le personnel des RH qu’il faut critiquer, mais l’esprit dans lequel la fonction est désormais envisagée. »«  »« 

                                  En fait, dans tout système, il y a une lutte entre son esprit (qui est donc broyant de l’individu) et le sursaut anti-Milgram de chaque personnel censé y obéir.

                                  Mieux.
                                  Tout système broyant compte sur ce sursaut anti-Milgram de son personnel.
                                  En effet, alors que nous irions tous aisément à affirmer que les systèmes n’exigent que de l’obéissance en Milgram, leurs concepteurs ont toujours eu des doutes ne serait-ce pour leur propre sécurité.

                                  C’est étrange et paradoxal mais tout chef qui donne un ordre dur, espère secrètement qu’il sera désobéi si son personnel le juge trop dur. Car lui-même, le chef concepteur de cette dureté, espère toujours une humanité à son égard. Et surtout, il tient à rester humain, à se croire humain.

                                  Ce phénomène, je pense être le seul à le dire et je peux me tromper. Mais que chacun observe ce qui se passe par exemple en famille quand un parent demande à l’autre de faire montre de sévérité et il découvrira, s’il la recherche, cette faille. 

                                  Observé par l’autre bout de la lorgnette, donc depuis le bout des résultats, nous devons constater qu’en dépit des Lois et ordres durs, il jaillit toujours mille réactions anti-Milgram de la part des personnels. Sans cela, le monde serait déjà dur, hyper dur depuis très longtemps.

                                  Je n’irai pas jusqu’à affirmer qu’il n’existe pas de concepteurs de systèmes durs qui ne tolèreraient vraiment pas une désobéissance, mais il y a chaque jour des millions de personnes rédigeant les statuts d’un système dur et la grande majorité d’entre elles escomptent sur une désobéissance qu’elles laissent, qu’elles délèguent à l’appréciation de leur personnel.

                                  C’est donc le personnel qui ne pige pas ça et qui reste trop Milgramiste qui, par son comportement rigide et incorruptible, je répète incorruptible, conduit à des oppressions terrifiantes

                                  Exemple trivial : deux bandes se croisent, des mots fusent et voilà les deux caïds en poitrine contre poitrine à se promettre une raclée. Et en fait, chacun espère qu’il sera arrêté, retenu par les siens. Il s’ensuit un cinéma en »Lâchez-moi que je lui casse la gueule" mais en réalité chaque fanfaron se laisse retenir et n’adresse donc jamais un regard courroucé à ceux qui le retiennent


                                • Galekal 1er février 2012 21:07

                                  Analyse tout à fait pertinente. Quant aux cabinets de consultants... quelle fumisterie. smiley
                                  Des gens qui font croire qu’ils savent faire quelque chose parce qu’ils sont tirés à quatre épingles -un vrai défilé de haute couture- smiley

                                  Blague à part, ils feraient bien de consulter, les consultants. smiley


                                • easy easy 1er février 2012 21:28

                                  Si CQFD veut bien dire pour vous ’Ce qu’il fallait démontrer’, vous avez certes copieusement insulté des groupes de personnes qui ne sont ni exactement précisées ni présentes ici, mais à mes yeux vous n’avez démontré que votre rancoeur et votre impuissance à démontrer ce que vous leur reprochez.



                                • cubidrinker 5 février 2012 20:16

                                  On a visiblement pas fait les mêmes études, CQFD veut dire que vous avez démontré quelque chose.


                                  Or, vous vous êtes juste laché gratuitement sans AUCUN argument ni exemple précis. Les consultants sont mandatés par les responsables d’entreprise, ce ne sont pas des fonctionnaires ! C est même tout l’inverse.

                                  Et lorsqu’un client signe un deal avec un cabinet de conseil, c’est pour en sortir gagnant à moyen terme (en général un projet de transformation d’entreprise est rentable dans les 5 ans). Si toutes ces prestations intellectuelles étaient bidon ca ferait depuis un moment que les boites de conseils auraient déposé la clé sous la porte. J’en conclu donc que ces deals sont gagnants-gagnants pour le client et pour la boite de conseil. Alors arrêtez de dire qu’on coûte !

                                  Et là par exemple je peux dire CQFD smiley.



                                • Proudhon Proudhon 1er février 2012 21:01

                                  Si vous saviez la DRH (Directrice des Ressources Horribles) qu’on nous a coltiner et dont on supporte l’existence depuis quelques années qui paraissent des siècles, vous vous demanderiez dans quelle planète nous vivons et ce qu’aurait pu être cette DR Reich pendant la guerre contre les nazis.
                                  Sûrement encore une folle de Buchenwald à la sauce sarkozienne...

                                  Pauvres de nous, pauvres travailleurs !


                                  • loco 1er février 2012 21:37

                                     Bonsoir,

                                     Un des posts répond que les DRH « n’ont pas d’états d’âme »... ils n’ont, en fait, pas d’âme du tout, ce sont les Kapos de notre époque ! 
                                     Mais ils n’ont pas le privilège de la saloperie, puisque chacun en entreprise appelle aujourd’hui fort justement, son supérieur « mon haine plus un ».
                                     Petits rois de l’arrivisme individualiste, persuadés que leur maigre diplôme les place du côté des Maîtres, serviles au pied des grands, féroces face aux petits, ils ont le mot « équipe » sans cesse entre les crocs, mais ne le conçoivent que comme au foot, où onze joueurs ont onze salaires, allant de un à mille, pour coller le même stupide ballon dans la même cage dérisoire.


                                    • gébé gébé 1er février 2012 23:19

                                      « ton patron a besoin de toi. Tu n’as pas besoin de lui... »

                                      slogan des « Lip » en 1973 lors de la reprise en main de leur outil de travail sur le mode auto-gestionnaire

                                      Le jour où les salariés se seront bien imprégnés de ce mode de pensée, un grand pas sera fait...


                                      • Gillesdd Gillesdd 2 février 2012 11:06

                                        Bien d’accord, mais cela nécessite un changement dans les mentalités.
                                        Le travail n’appartient pas a quelques uns. Il appartient a tous ceux qui le font.

                                        Et ce n’est pas parce qu’on a des jetons de présence dans des conseils d’administration qu’on a plus de compétences qu’un groupe de personnes décidant collégialement, après étude, dans une entreprise cogérées par ses employés .
                                        D’ailleurs ces dirigeants utilisent les compétences de leur « subordonnés » et appliquent les stratégies ou décisions qui leur ont été suggérées.
                                        Idem pour les PME, est ce qu’un patron, seul, peut survivre ? Il a besoin de ses compagnons qui connaissent le job et son capables de beaucoup plus qu’on veut bien leur faire croire.
                                        Quand on gère une famille, on sait gérer bien plus.
                                        Mais on entretient la peur, on dévalorise. Ca permet de règner.
                                        Et pourtant il y a plus de travailleurs que de dirigeants, alors réfléchissons.
                                        Ils ont le pognon, on a la masse.


                                      • Valerianne Valerianne 2 février 2012 11:39

                                        Bonjour gébé et Gillesdd,

                                        Et bien, je pense, moi, candidement (je suis une grande utopiste ! smiley), qu’on peut rêver de structures où chacun se sent co-responsable et co-acteur (et dans ce sens, a besoin des autres... d’ailleurs, moi j’aime cette idée qu’on a besoin des autres... on ne peut pas vivre seul, on est riche aussi de par les interactions qu’on a avec autrui). Pour cela, j’aime bien le fonctionnement des Scop, et je déplore qu’il y en ait encore si peu.

                                        Je pense qu’il faut sortir de la logique des structures hiérarchiques (pyramidales), voire oligarchiques, et que ce sont les structures coopératives qui représentent l’avenir, celles où la richesse et le potentiel de chacun est considéré, sans qu’il y ait besoin de « relations de pouvoir » captées toujours par les mêmes, et par là même, souvent malsaines. Je n’ai rien contre le pouvoir en soi, c’est la manière dont il est utilisé qui me gêne la plupart du temps.

                                        Histoire de prolonger le débat, un livre sur un sujet pas si éloigné que j’achèterais sûrement : « La revanche du rameur » d’un autre participant d’Agoravox, Dominique Dupagne : http://www.larevanchedurameur.com/ - « Comment sommes-nous parvenus à un tel chaos social ?...Le monde est en crise, ses valeurs aussi. Tout ce qui touche à l’humain s’effrite face à une normalisation sclérosante, à l’aliénation par la Démarche Qualité, à la corruption, aux oligarchies toutes puissantes... » L’auteur semble proposer aussi des solutions (heureusement !), et évoque notamment le web communautaire (qui devient un contre-pouvoir collectif intéressant !).

                                         


                                      • veilchen veilchen 1er février 2012 23:48

                                        Ce papier m’étonne de par votre naïveté. Je suis jeune diplômée, à la recherche de mon premier emploi. Je ne compte même plus les fois où je n’ai pas de réponse après l’envoi d’une candidature, ou même après un entretien. Des agences d’intérim vous envoient en entretien pour une boîte, vous y allez (même deux fois pour la même boîte car vous avez réussi) et finalement, plus de nouvelles du cabinet. Ils manquent de sérieux et de politesse. Nous ne sommes que des dossiers et des numéros, rien de plus.

                                        Je suis au chômage depuis septembre, je n’ai rien fait depuis. Il faut un temps où j’étais lasse du manque de sérieux et du « foutage de gueule » de mes interlocuteurs. Ca m’a fait rire quand une fois j’ai lu sur le site Keljob.com que certains recruteurs étaient blasés car les candidats leur manquaient de respect (absence, retard, impolitesse...). Mais combien de fois ai-je été reçue en 5 minutes chrono, en retard, dans un cagibi, coupée par les coups de téléphone et déconcentrée par les bâillements incessants des DRH ?

                                        Ne pas se décourager, c’est facile à dire. Ce qu’oublient les gens en poste, c’est que le chômage nous bouffe. On se remet en question quand on n’est pas retenu, rappelé, qu’on passe des heures à éplucher les offres, à adapter nos candidatures pour finalement être jeté à la corbeille avant même d’avoir été lu.


                                        • Pelletier Jean Pelletier Jean 2 février 2012 16:57

                                          @Veilchen,

                                          Vous avez parfaitement raison et tous les témoignages concordent, j’ai pu aussi il y a de nombreuse années faire cette amère expérience.
                                          Mais cet état de fait n’est pas le résultat de la politique de Sarkozy.... c’est le fonctionnement humain qui en est à l’origine ;
                                          Et pourtant on peut imaginer, sans passer par un projet de lois, que ces relations pourraient être plus polies tout simplement.
                                          J’ai été DRH pendant deux fois trois ans, et j’ai le souvenir d’avoir toujours pris le soin  e répondre aux gens dans des délais courtois.

                                          http://jmpelletier52.over-blog.com/


                                        • veilchen veilchen 1er février 2012 23:51

                                          Une réponse, c’est une réponse. C’est une réponse type, tant mieux, on sait à quoi s’en tenir. On sait qu’on peut lâcher l’affaire et passer à autre chose. Il n’y a rien de pire que d’être dans l’attente.


                                          • Gillesdd Gillesdd 2 février 2012 10:38

                                            Quand j’ai commencé a travailler, l’homme était du personnel, une personne. Dans mon entreprise on utilisait même les mots de collaborateurs et de compagnons.
                                            Nous avoins un « chef » du personnel.
                                            Puis, cet aspect chef étant déplaisant est venu le temps des ressources humaines.
                                            A cette époque je connaissais le mot ressource. Il y avait les ressources que nous donnait la terre, les ressources que nous produisions, etc. L’homme, l’humain n’a été utilisé dans cette expression que pour redorer le mot ressource.
                                            A partir de ce moment, ce terme, qui a reflété une mentalité de la société, n’a plus désigné l’homme comme être à part entière, mais comme une valeur comparable a du charbon, de l’électricité ou de l’air comprimé.
                                            Ou de l’eau, on ouvre le robinet quand on en a besoin, on vide la cuvette quand on estime que ça déborde.
                                            Si bien que j’ai lu, sur un compte rendu, dans une entreprise, le terme variable d’ajustement appliqué à du personnel, c’était un commentaire de RRH. Aïe !
                                            Le pire, aucun délégué ne l’a relevé.
                                            Le travail de RH, tel que je le vois appliqué maintenant dans beucoup de nos entreprises, ne consiste plus qu’a gérer des effectifs.
                                            L’être humain en tant que tel n’y a plus que la valeur que celui ci veut bien se donner.
                                            Je peux comparer avec la Suisse ou le travail RH y est beaucoup plus valorisant, et consiste en un vrai travail de RH, incluant tout ce que l’apprentissage et l’expérience peut apporter.
                                            L’être humain, l’employé au sens large, y existe encore.
                                            Je pourrai aussi parler de bien d’autres expériences dans les pays européens et autres, ou la valeur humaine existe encore.
                                            Même s’il y a des pays bien pires, mais ce n’est pas a ceux là que je veux me référer.


                                            • le libère-terre le libère-terre 2 février 2012 12:23

                                              J’ai mon amie qui travaille dans le secteur public, et j’ai le même son de cloche que ce que je constate pour le secteur privé, avec des différences notables : c’est pire par certains cotés...

                                              Dans le public on ne licencie pas (encore) mais on met au placard. C’est de la tyrannie et le fait d’avoir la sécurité de l’emploi ne justifie pas les humiliations qu’on y vit. Elles sont ma foi bien pires que dans le privé, ce qui fait qu’on y paye bien la sécurité de l’emploi, mais pas en salaire...

                                              En plus la misogynie y est bien représentée. On y travaille pour 10, avec le remerciement pour 1/10ème et encore...

                                              Le suicide est la porte de sortie courante, car il est impossible d’ouvrir sa G. Pour une raison simple : tenter de faire remonter quoi que ce soit à la hiérarchie revient à subir une mise au placard immédiate avec de la torture psychologique en prime. En plus, les syndicats sont parfois de mèche ou laxistes, et les médecins du travail des délateurs complices faussement indépendants.

                                              Là-dedans les DRHs deviennent des chefs avec les chefs, des piliers dans le management savant, des contrôleurs du travail infini : taylorisme, fordisme, toyotisme. ce dernier venu, dans le public, fait des ravage : les salarié(e)s sont en délations, se dénigrent, et tombent dans le piège de la hiérarchie lâchant la proie pour l’ombre, s’imaginant naïvement qu’un peu de délation soulagera leurs souffrances...

                                              Peine perdu, c’est pire encore. Comme une nasse, celui qui se débat est encore plus étranglé qu’avant.

                                              Les DRHs dans le public sont devenu des tortionnaires chargés du chevalet ou de la roue de la mise au pas des salariés.

                                              Dans le privé, la menace est simple : La porte. C’est ferme ta G ou referme la porte derrière toi : d’autres prendront bien ta place...

                                              Dans le public, c’est ferme ta G ou va crever dans ton coin dans un travail de sous-merde. Et à la moindre « mise en cloque », congé de maladie ou autres, on te change de poste vers la voie de garage, voire, avec certificat médical à l’appui, tu es radié de la F.P. pour incompatibilité avec le travail. (comme dans le privé d’ailleurs aussi, mais c’est généralement en fin de parcours, il y a d’autres moyens juridiques dès plus simples comme faire un dossier pour faute lourde).

                                              Donc le DRH n’est plus ce qu’il était, vu que les ressources humaines sont toujours le poste le plus coûteux du monde du travail.

                                              Il est bien loin le jour ou l’on aura compris que c’est pas le salarié qui (r)apporte à l’entreprise, mais bien le Travail qui (r)apporte, au lieu d’être considéré comme une simple charge financière.

                                              dans les entreprise (rares hélas) ou les méthodes traditionnelles ont étés abandonnées, ou le salarié est à l’égal du patron (ou presque), et ou les brides de l’entreprise (recettes, décisions) sont partagées par tous, on constate une avancée fulgurante et une efficacité redoutable.

                                              Hélas, ces patrons-aliens sont rare... le salarié corvéable à merci doit subir une politique éculée ou seul la méthode du garde-chiourme DRH semble l’unique méthode de contrôle du travail.

                                              Et quand l’auto-contrôle existe, c’est pour le retourner contre lui-même le salarié, en acteur de ses propres souffrances (toyotisme).

                                              A quand l’homme comprendra que la mise en communauté est la seule voie libératrice de la société, du droit, de l’équité, du travail, ... et de la planète entière.

                                              Chaque fois que l’homme a décidé de mettre ses ressources en commun il s’en est sorti. mais voici, il ne le fait que quand c’est (presque) trop tard, soit quand il voit sa fin venir de manière proche. La il réalise que la communauté est importante, qu’avec l’union on peut tout résoudre

                                              mais quand cette fin vient au ralenti, même si c’est la pire, alors ce crétin (l’homme) ne voit rien venir...


                                              • gogoRat gogoRat 3 février 2012 14:05

                                                 @ libere-terre :
                                                on sent bien poindre dans vos propos une certaine souffrance ( dénoncée depuis longtemps déjà par un certain C. Dejours dans son livre « Souffrance en France »).
                                                Toutefois, pour mieux en témoigner, et pour mieux y Résister, ne pourrions-nous pas élargir et partager nos champs de perceptions plutôt que d’alimenter ces sempiternelles oppositions convenues entre les « classes » supposées d’individus que constitueraient « les fonctionnaires » d’un coté et les gens « du privé » de l’autre ?
                                                Vous assurez que, dans le secteur public, « Le suicide est la porte de sortie courante, car il est impossible d’ouvrir sa G.  ».
                                                 Mais serait-il à se point impossible à un « fonctionnaire » d’abandonner les privilèges que lui assure son statut pour se donner les moyens et la liberté de découvrir, dans le privé cette fois, la liberté et les joies de pouvoir « ouvrir sa G. » ?

                                                 ( Pourquoi à ce point rentrer dans le piège de cette catégorisation des gens -favorisant le diviser pour régner !- plutôt que de s’en prendre à l’irrecevabilité démocratique de privilèges ou de statuts d’un autre âge ?)
                                                 A votre avis, que peut penser ou ressentir le SDF, le RSA-iste, le chômeur, ou le simple travailleur précaire lorsqu’ils apprennent par votre témoignage que des individus préfèrent se suicider que de se retrouver dans la situation qu’ils vivent eux-mêmes ?
                                                Cette fuite et ce refus de se rejoindre concrètement et partager la lutte dans les mêmes conditions, ne risque-t-il pas de leur paraître insultant ?
                                                 ( Ce pourrait pourtant être pour tous l’occasion de se rendre compte de l’existence, en France, d’une sorte de faux-privé, et de mécanismes pervers assez bien évoqués par cet autre article d’aujourd’hui :  http://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/chomage-concurrence-deloyale-109362 . )

                                              • Atlantis Atlantis 2 février 2012 19:21

                                                Chez nous (boite de 500 personnes) en ce moment c’est une intérimaire qui fait les entretiens et la procédure d’embauche. Alors qu’on a des profils très très pointus et très variés chez nous, elle n’a strictement aucune chance de comprendre les besoins des postes mais se permet (alors qu’en tant que RH elle sort même de sa mission en mettant un véto), même quand un profil a donné satisfaction en CDD et tous les collaborateurs satisfaits, de refuser son embauche (même en prolongement de CDD) sur la base d’un avis de cabinet de conseil avec une justification à la con ...

                                                Oui, on vit un époque formidable. Remarquez, on a pas encore un directeur par interim, lui même recruté par un stagiaire. ça ne saurait tarder ...


                                                • RICAURET 2 février 2012 21:03

                                                  il parait qu’il y a 500 000 postes restent vacants , ne trouvent pas preuneur ce qui prouvent

                                                  que les DRH sont des menteurs et des pourvoyeurs de chomeurs en mettant des criters dements

                                                  comme dans l’encyclopedie du savoir relatif et absolu ( il ne faut rien remettre en cause pour ne pas se remettre en cause soi meme) 


                                                  • storm storm 3 février 2012 02:06

                                                    hé hé, je vais y aller de mes 2 cents :

                                                    si vous avez affaire à ce type de personne (dite ’rh’) lors d’un entretien, dites-vous que l’ambiance dans la boite sera du même accabit, donc de deux choses l’une : ou vous restez-vous même, auquel cas vous ne serez surement pas pris mais vous éviterez d’entrer dans une boite ’douteuse’, soit vous voulez vraiment le job, auqul cas je vous invite à vous renseigner sur Internet où vous trouverez les ficelles pour berner ces abruti(e)s qui fonctionnent tous sur le même schéma mental et attendent toutes les mêmes réponses, étiquetées ’ok’ dans leur ’petit livre noir’

                                                    Pour m’épandre sur le sujet, j’ai eu affaire à une RH de ce type, avec laquelle j’ai joué franc-jeu (tout en sachant que ces personnes font exprès de vous mettre en confiance pour que vous baissiez votre garde), et bien je savais à la fin de l’entretien que j’aurais surement pas le job, non pas à cause de mes compétences ou de mon expérience, mais à cause de quelques réponses sur mon caractère...

                                                    Surtout au vu des bureaux remplis de jeunes recrues ’autosatisafaites’ tendance égoiste et pervers que j’ai eu l’occasion de croiser lors de la visite... Ceci dit, ils ne m’ont pas appelé après l’entretien, je n’ai pas relancé, et (mon morceau préféré), le boulot qu’ils voulaient faire en deux mois n’est toujours pas fait après 5 : )

                                                    sur ce, Paul Ariès le disait, on cherche plus quelqu’un, dans ces entreprises, qui soit docile et apte à se soumettre, plutôt que la personne dôtée des meileurs compétences.

                                                    ps : je conseille aussi le ’comic-strip’ dilbert (http://wwwdilbert.com), qui, depuis 1991 environ, nous montre ce qu’il se passe dans les grandes entreprises américaines et qui est arrivé plus récemment en France dans des entreprises comme Orange (ex FT)

                                                     


                                                    • cubidrinker 5 février 2012 17:30

                                                      J’adore les gens comme vous ! Et si demain on vous donnait les clés de la boite, vous feriez quoi ?


                                                      Vous feriez comme la sainte ex-patronne des ni putes ni soumises, qui a fini par faire profiter toute sa petite clique des privilèges de pouvoir qu’elle n’a pas eu le choix d’accepter ?

                                                      Votre problème, c’est que vous venez de vous réveiller dans un monde qui a évolué sans vous. Et cela se voit dans vos arguments !

                                                      Je cite :

                                                      2/ L’invention des RH est une des pièces maîtresses d’une autre invention toute aussi fumeuse : le Management, que la plupart de ceux qui se la pètent prononcent « managemiiiinnnt » pour faire plus anglo machin. 

                                                      Vous leur reprochez quoi ? De prononcer des mots étrangers correctement ? 

                                                      Ecrasés sous cette énorme machine à aliéner, les salariés de tous horizons sont littéralement malmenés, terrorisés, évalués, sous pesés, jugés, déplacés, replacés, éjectés à l’aune de leur unique poids de rentabilité pour une économie devenue totalement fictive. 

                                                      Si vous êtes malmenés, vous changez d’entreprise ! 
                                                      Être évalué ça veut être augmenté quand on est bon. Si vous êtes mauvais prenez sur vous. On peut pas tous être bons. Et encore une fois choisissez le bon poste et la bonne entreprise. En 2008/2009 les bons se prenaient plus de 7% d’augmentation annuelle dans ma boite en France. Une boite de consultants justement qui mangent des salades au truffes (comme le candidat du PS) pendant que vous venez chialer sur agoravox smiley.

                                                      Quand aux pervers manipulateurs, ca se fabrique dans les cours d’école, vous étiez complice. Et ce n’est pas le 21e siècle qui les a inventé !

                                                    • cubidrinker 5 février 2012 17:10

                                                      C’est dingue ca, on est publié quand on vient pleurer de sa petite histoire personnelle !


                                                      Mais réveillez vous ! Vous croyez qu’on a que ca à faire que d’envoyer des milliers de mails pour dire que non, on ne vous prends pas ? 

                                                      Si vous avez pas de réponse, envoyez votre CV ailleurs ou appelez. Pourquoi vous acharner sur un recruteur en particulier ? Si il ne veulent pas de vous, cherchez ailleurs. Et si vous trouvez nul part ben changez d’activité.

                                                      Quand à votre théorie de l’infériorité et de la supériorité franchement, apprenez à tourner les pages. Celui qui est DRH tout puissant d’un jour sera peut etre le malade creuvant dans la chambre d’hopital dont l’infirmière qui est en charge a été un jour remerciée par le puissant DRH en question. L’important ce n’est pas la photo à un instant donné, l’important c’est d’évoluer.

                                                      • cubidrinker 6 février 2012 02:28
                                                        Vous aussi vous pouvez être percue comme agressive quand vous parlez des consultant qui défèquent smiley.

                                                        En outre, Chialer est très utilisé au Québec et n’est pas forcément agressif. Et tel qu’employé, ca veut dire « se plaindre au lieu d’aller de l’avant ». Et c’est effectivement ce qui transpire dans beaucoup des commentaires ici et je suis d’accord pour dire que je ne m’y reconnais pas.

                                                        Pour l’anecdote, au Québec on utilise bcp le verbe Chialer pour décrire les Francais smiley. Et à force, je finis par me dire qu’ils ont bien raison nos cousins les Québécois.

                                                        Voyez-vous, moi aussi je me suis retrouvé dans une impasse à un moment donné et au lieu de me plaindre et surtout d’attendre de toucher le fond, j’ai pris les choses en main en immigrant en amérique du Nord. Je ne dis pas que tout le monde devrait immigrer (je là vois d’ici cette réponse alors autant couper l’herbe sous le pied). Je dis juste qu’il vaut mieux dépenser son énergie à aller de l’avant et tenter d’avoir toujours un coup d’avance plutot que d’attendre que ca vienne tout seul.

                                                        Contrairement à ce qu’indique le titre de cet article, les DRH n’ont pas attendu la crise pour ne pas répondre aux candidatures non retenues. Cela fait des années que le monde du travail évolue. Désolé si certain ont oublié eux aussi d’évoluer. Aujourd’hui, il faut un plan de carrière et une attitude un peu plus professionnelle que de penser rentrer à 17h pil poil ou critiquer son chef en permanence.

                                                        Maintenant, il y a deux solutions. Soit on pose les armes et vous êtes pret à parler avec des gens que vous attaquez dans cet article et les commentaires. Soit on vous laisse débattre entre personnes qui pensent toutes pareil.

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