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Accueil du site > Tribune Libre > Bac : retard à l’affichage

Bac : retard à l’affichage

Les rectorats ordonnent aux jurys de délibération un retard à l’affichage des admis, sous le patronage du ministère de l’Education nationale qui aurait concédé une licence à des opérateurs privés pour l’exploitation internet des résultats.

Pendant que le gouvernement se gargarise de la loi de modernisation de l’économie (LME) qui va "mettre fin aux pratiques mafieuses instaurées par les lois Galland et Raffarin" et qui va "établir une saine et loyale concurrence entre les différents acteurs du marché", ce sont de bien curieuses pratiques qui se généralisent dans les lycées, à la veille du baccalauréat.

Les rectorats ordonnent aux jurys de délibération un retard à l’affichage des admis, sous le patronage du ministère de l’Education nationale qui aurait concédé une licence à des opérateurs privés pour l’exploitation internet des résultats.

Les élèves profiteront ainsi d’un démarchage agressif par SMS, comme l’ont constaté ceux des académies pilotes en 2007, pour acheter une bonne nouvelle contre 3 euros. Les proviseurs retords, trop attachés à l’esprit républicain de l’école et contre la marchandisation du bien public et l’exploitation de la fébrilité des élèves, apprécieront les amendes qui leur seront infligé. Les parents, dans l’allégresse de l’annonce d’un résultat positif de leur progéniture, passeront l’éponge, pour une fois, sur une facture téléphonique anormalement élevée après les multiples tentatives d’appel vers un serveur surchargé ! Les professeurs, payés une poignée de centimes par copie, auront enfin la joie d’engraisser des requins plutôt qu’un mammouth !

Le débat sur la propriété des résultats aux examens publics est infiniment complexe ! La légitimité du mécanisme pourrait même être discutable si celui-ci menait au bout du compte à profiter à la communauté éducative !

Mais quelle crédibilité accorder à un gouvernement, prétendument champion de "la compétition non faussée pesant sur les prix", qui réserve un marché monopolistique à une société privée ? Les citoyens les plus échaudés envers une politique qui, sous couvert de libéralisme, distribue les biens nationaux à quelques courtisans bien nés, s’interrogeront légitimement sur les contreparties accordées pour ce cadeau qui fleure bon la rente des autoroutes privatisées !


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12 réactions à cet article    


  • Lapa Lapa 4 juin 2008 12:40

    ce sujet avait déjà été abordé ici même il a peu de temps mais reste d’actualité.

    Avez vous des sources et des preuves quand vous avancez :

    "Les rectorats ordonnent aux jury de délibération un retard à l’affichage des admis, sous le patronage du ministere de l’Education Nationale"

     

    merci de votre réponse.


    • ALTeRMooNDiaLiSTe ALTeRMooNDiaLiSTe 5 juin 2008 02:23

      La journée d’Enzo ou l’école de demain....

      3 septembre 2012

      Enzo est assis à sa place, parmi ses 32 camarades de CP. Il porte la vieille blouse de son frère, éculée, tâchée, un peu grande. Celle de Jean-Emilien, au premier rang, est toute neuve et porte le logo d’une grande marque.

      La maîtresse parle, mais il a du mal à l’entendre, du fond de la classe. Trop de bruit.

      La maîtresse est une remplaçante, une dame en retraite qui vient remplacer leur maîtresse en congés maternité. Il ne se souvient pas plus de son nom qu’elle ne se
      souvient du sien. Sa maîtresse a fait la rentrée, il y a trois semaines, puis est partie en congés.

      La vieille dame de 65 ans est là depuis lundi, elle est un peu sourde, mais gentille. Plus gentille que l’intérimaire avant elle. Il sentait le vin et criait fort. Puis il expliquait mal.

      Du coup Enzo ne comprend pas bien pourquoi B et A font BA, mais pas dans BANC ni dans BAIE ; ni la soustraction ; ni pourquoi il doit connaître toutes les dates des croisades.

      On l’a mis sur la liste des élèves en difficulté, car il a raté sa première évaluation. Il devra rester de 12 à 12h30 pour le soutien. Sans doute aussi aux vacances.

      Hier, il avait du mal à écouter la vieille dame, pendant le soutien ; son ventre gargouillait. Quand il est arrivé à la cantine, il ne restait que du pain. Il l’a mangé sous le préau avec ceux dont les parents ne peuvent déjà plus payer la cantine.

      Il a commencé l’école l’an dernier, à 5 ans. L’école maternelle n’est plus obligatoire, c’est un choix des mairies, et la mairie de son village ne pouvait pas payer pour maintenir une école.

      Son cousin Brice a eu plus de chance : il est allé à l’école à 3 ans, mais ses parents ont dû payer.

      La sieste, l’accueil et le goûter n’existent plus,
      place à la morale, à l’alphabet ; il faut vouvoyer les adultes, obéir, ne pas parler et apprendre à se débrouiller seul pour les habits et les toilettes : pas assez de personnel.

      Les enseignants, mal payés par la commune, gèrent leurs quarante élèves chacun comme une garderie. L’école privée en face a une vraie maternelle, mais seuls les riches y ont accès.

      Mais Brice a moins de mal, malgré tout, à comprendre les règles de l’école et ses leçons de CP. En plus, le soir il va à des cours particuliers, car ses parents ne
      peuvent pas l’aider pour les devoirs, ils font trop d’heures supplémentaires.

      Mais Enzo a toujours plus de chance que son voisin Kévin : il doit se lever plus tôt et livrer
      les journaux avant de venir à l’école, pour aider son grand-père, qui n’a presque pas de retraite.

      Enzo est au fond de la classe. La chaise à côté de lui est vide. Son ami Saïd est parti, son père a été expulsé le lendemain du jour où le directeur (un gendarme en retraite choisi par le maire) a rentré le dossier de Saïd dans Base Élèves.
      Il ne reviendra jamais.

      Enzo n’oubliera jamais son ami pleurant dans le fourgon de la police, à côté de son père menotté.
      Il parait qu’il n’avait pas de papiers...
      Enzo fait très attention :
      Chaque matin il met du papier dans son cartable, dans le sac de sa maman et dans celui de son frère.

      Du fond, Enzo ne voit pas bien le tableau. Il est trop loin, et il a besoin de lunettes.
      Mais les lunettes ne sont plus remboursées. Il faut payer l’assurance, et ses parents n’ont pas les moyens.

      L’an prochain Enzo devra prendre le bus pour aller à l’école. Il devra se lever plus tôt. Et rentrer plus tard. L’EPEP (établissements publics d’enseignement
      primaire) qui gère son école a décidé de regrouper les CP dans le village voisin, pour économiser un poste d’enseignant.

      Ils seront 36 par classe. Que des garçons.
      Les filles sont dans une autre école.

      Enzo se demande si après le CM2 il ira au collège ou, comme son grand frère Théo, en centre de préformation professionnelle. Peut-être que les cours en atelier seront moins ennuyeux que toutes ces leçons à apprendre par coeur.

      Mais sa mère dit qu’il n’y a plus de travail, que ça ne sert à rien. Le père d’Enzo a dû aller travailler en
      Roumanie, l’usine est partie là-bas. Il ne l’a pas vu depuis des mois. La délocalisation, ça s’appelle, à cause de la mondialisation.

      Pourtant la vieille dame disait hier que c’est très bien, la mondialisation, que ça apportait la richesse. Ils sont fous, ces Roumains !

      Il lui tarde la récréation. Il retrouvera Cathy, la jeune soeur de maman. Elle fait sa deuxième année de stage pour être maîtresse dans l’école, dans la classe de monsieur Luc. Il remplace monsieur Jacques, qui a été renvoyé, car il avait fait grève. On dit que c’était un syndicaliste qui faisait de la pédagogie.

      Il y avait aussi madame Paulette en CP ; elle apprenait à lire aux enfants avec des vrais livres ; un
      inspecteur venait régulièrement la gronder ; elle a fini par démissionner.

      Cathy a les yeux cernés : le soir elle est serveuse dans un café, car sa formation n’est pas payée. Elle dit : « A 28 ans et un bac +5, servir des bières le soir et faire la classe la journée, c’est épuisant. » Surtout qu’elle dort dans le salon chez Enzo, elle
      n’a pas assez d’argent pour se payer un loyer.

      Après la récréation, il y a le cours de religion et de morale, avec l’abbé Georges. Il faut lui réciter la vie de Jeanne d’Arc et les dix commandements par coeur. C’est lui qui organise le voyage scolaire à Lourdes, à Pâques. Sauf pour ceux qui seront convoqués pour le soutien…

      Enzo se demande pourquoi il est là.
      Pourquoi Saïd a dû partir.
      Pourquoi Cathy et sa mère pleurent la nuit.
      Pourquoi et comment les usines s’en vont en emportant le travail.
      Pourquoi ils sont si nombreux en classe.
      Pourquoi il n’a pas une maîtresse toute l’année.
      Pourquoi il devra prendre le bus.
      Pourquoi il passe ses vacances à faire des stages. Pourquoi on le punit ainsi.
      Pourquoi il n’a pas de lunettes.
      Pourquoi il a faim.

      " Projection basée sur les textes actuels, les expérimentations en cours et les annonces du gouvernement.
      Est-ce l’école que nous voulons ?
      Le gouvernement a-til reçu un mandat populaire pour cela ?
      Qu’attendons nous pour réagir ? "


    • tSbeNjY tSbeNjY 4 juin 2008 13:03

      Cet article manque de sources. Peut-on savoir d’où vient l’informations ?

      Merci


      • jerome 4 juin 2008 14:18

        @ Tsbenjy : cette réponse manque de rigueur orthographique , merci !!!


        • Vincent 4 juin 2008 14:32

          Même constat que les deux premières remarques, pas de sources, juste des ont dit, plus proche de l’urban legend que de la réalité, mais bon je veux bien croire à votre histoire mais donnez nous des preuves.

          Merci


          • E-fred E-fred 4 juin 2008 14:34

            Les modérateurs n’ont pas vérifiés ?


            • E-fred E-fred 4 juin 2008 14:40

              Mais peut-être qu’il suffit à Florent C. de dire qu’il lit Marianne ou le Canard enchaîné pour que les articles passent...surtout quand on travaille chez THALES Aviation !

               


            • Florent C. Florent C. 4 juin 2008 22:58

              Que sous entends tu par ce lien vers le portail de l’armement ?


            • bof 4 juin 2008 14:41

              bah, s’il y a des gogos pour payer, qu’ils payent !


              • Florent C. Florent C. 4 juin 2008 22:48

                Mes sources :

                1- Les resultats affichés le 4/07 alors que les jurys deliberent le 03/07 : OFFICIEL Education nationale

                http://www.education.gouv.fr/cid4914/les-resultats-du-baccalaureat.html

                2- Ordres aux proviseurs de retarder l’affichage :

                demandez aux proviseurs, ils ont tous recu une consigne ecrite

                3- Contrat de licence Education nationale : connectez vous sur France-examen.com le 03/07 au soir

                 


                • Vincent 5 juin 2008 09:53

                  QUe les résultats soient affichés une journée après les déliberation, cela s’est toujours fait.

                  Les ordres aux proviseurs sont écrits, alors une copie nous intéresserait.

                  En attendanat c’est toujours du vent.


                • Lapa Lapa 6 juin 2008 15:47

                  même constat que précédemment. pour l’instant c’est du vent. Pondre un article exclusivement sur une info de causalité dont vous n’apportez pas de preuve, c’est quand même un peu fort nan ?

                  vous n’avez pas l’impression que votre article est légèrement incomplet ; voir pour l’instant à la limite de la manipulation partisane ?

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