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Accueil du site > Tribune Libre > Bob Dylan, poète, musicien reçoit le prix Nobel de littérature...

Bob Dylan, poète, musicien reçoit le prix Nobel de littérature...

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On considère souvent la chanson comme un genre mineur, et pourtant ce sont, là, les origines et les sources de notre littérature : Homère, un des premiers poètes composait des textes faits pour être dits et déclamés au son d'un instrument de musique.

La poésie et la musique sont, ainsi, indissociables. Bob Dylan, musicien, chanteur, vient de recevoir le Prix Nobel de littérature... une surprise pour beaucoup.

Et pourtant, la chanson, cet art qui nous accompagne tout au long de nos vies mérite d'être mise à l'honneur.

La chanson est poésie, elle est littérature : elle nous fait redécouvir le monde, ses beautés, ses mystères, elle nous fait percevoir, avec acuité, les injustices, les malheurs, les douleurs humaines.

Et Bob Dylan, chanteur engagé, est un de ces poètes qui fustige les horreurs de ce monde.

Comment ne pas évoquer une de ses chansons les plus célèbres : Blowin' In The Wind ?

Une chanson qui met en évidence tous les obstacles que peuvent rencontrer les êtres humains, obstacles symbolisés par les nombreuses routes qu'ils doivent parcourir...

La paix est aussi une quête difficile, comme le suggère l'image de la colombe qui doit traverser des mers, avant de trouver le repos...

La répétition de l'expression "how many" souligne toutes ces embûches...

Et bien sûr, le poète se désespère d'entendre tonner les canons tant de fois,"avant qu'ils soient interdits pour toujours", un voeu qui paraît inaccessible.

Les questions posées "how many" se résolvent par cette phrase "la réponse est soufflée dans le vent"... symbole d'une réponse impossible et d'une incapacité à apporter des solutions à tous les problèmes de ce monde.

A chacun, sans doute, de trouver des réponses par une prise de conscience personnelle.

La réalité est évoquée en termes de conflit, avec ces mots :

"How many years can a mountain exist
Combien d'années une montagne peut-elle exister
Before it's washed to the sea ?
Avant d'être engloutie par la mer ?"

Le poète se demande aussi combien de temps les peuples doivent lutter pour leur liberté... Il fustige ceux qui détournent le regard pour ne pas voir les malheurs de ce monde.

Il met en évidence notre aveuglement, notre surdité face aux douleurs des hommes.

La chanson s'achève sur une dernière question : 

"Yes, 'n' how many deaths will it take till he knows
Oui, et combien faut-il de morts pour qu'il comprenne
That too many people have died ?
Que beaucoup trop de gens sont morts ?"

La mort toujours recommencée est suggérée par l'emploi du nom et du verbe évoquant cette idée... La guerre est, ainsi, dénoncée : elle ne résout rien, n'apporte que mort et désolation...

Cette chanson engagée contient de nombreux messages essentiels : un hymne à la liberté, un appel à la conscience de chacun, à la paix...

Grâce aux nombreuses questions posées, le poète nous prend à témoin, nous interpelle et suscite en nous une réflexion sur l'absurdité des guerres, des conflits, des rivalités qui opposent les hommes.

Ce texte de Bob Dylan se lit comme un véritable poème : il suscite, à la fois, émotion et réflexion...

 

Le texte :

http://www.lacoccinelle.net/244511.html

 

Le blog : 

http://rosemar.over-blog.com/2016/10/bob-dylan.html

 

 

Lien vers la vidéo : https://youtu.be/3l4nVByCL44

 


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25 réactions à cet article    


  • Paul Leleu 15 octobre 2016 15:06

    il ne faudrait pas confondre la chanson avec la musique...

    ni la poésie avec les jérémiades narcissiques


    • rosemar rosemar 15 octobre 2016 18:14

      @Paul Leleu

      Vous n’aimez pas la poésie ? Elle est, pourtant, essentielle.

    • Lonzine 20 octobre 2016 11:42

       @Paul Leleu
      c’est génétique, Robert Allen Zimmerman est un très grand chanteur.


    • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 15 octobre 2016 15:32

      Il arrive de temps en temps qu’un artiste entre en résonance avec la société qui l’entoure et arrive à exprimer le ressenti d’une majorité de la population. Ce fut le cas de Bob Dylan avec ses chansons qui sont le parfait média pour exprimer l’idée simple de l’absurdité des guerres.

      Mais la chanson n’est pas la littérature, il aurait mieux valu créer un Nobel de la chanson.


      • rosemar rosemar 15 octobre 2016 18:10

        @Gilles Mérivac


        La chanson est une forme de poésie et de littérature populaire : ne méprisons pas ce genre qui est si riche de thèmes, d’images, de réflexions...

      • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 16 octobre 2016 08:29

        @rosemar
        Je ne méprise pas ce genre au contraire, mais il est dans un registre différent de la littérature.


      • rosemar rosemar 16 octobre 2016 09:26

        @Gilles Mérivac

        Mais pourquoi un registre différent ? De nombreux poèmes d’Aragon ont été mis en musique par Ferrat... et de nombreux textes de chansons sont de véritables oeuvres littéraires....

      • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 16 octobre 2016 15:58

        @rosemar
        Nous connaissons tous et nous avons tous en tête de très beaux textes de chansons, ce n’est pas la question. Je pense par exemple à la chanson « Brother in arms » de Dire Straits qui aurait pu être faite par Dylan. Mais encore une fois, il s’agit d’un genre différent, je ne pense pas qu’il viendrait à l’idée du comité Nobel de littérature de couronner un opéra dont le livret est très bon, par exemple.

        La construction même d’une œuvre littéraire conséquente comme celles qui ont été déjà primées demande plus de temps et de souffle que l’écriture d’une chanson. Renaud a lui-même avoué avoir écrit sa chanson « Mistral gagnant » en deux heures, ce qui n’enlève rien à la qualité de la chanson mais marque bien la différence avec la construction d’un livre de plus de 200 pages.

        Je pense que les membres du comité Nobel ont voulu surprendre et paraître original, pour ne pas être considérés comme de vieux archivistes dépassés. Ce faisant, ils ont outrepassé leurs prérogatives.


      • rosemar rosemar 16 octobre 2016 21:31

        @Gilles Mérivac

        La chanson ne serait pas de la littérature ? Et pourtant, Boris Vian, Queffelec, Modiano ont écrit des chansons...
        La chanson est une forme de poésie mise en musique... Bien sûr, beaucoup de chansons ne sont pas des oeuvres littéraires.

      • Ouallonsnous ? 15 octobre 2016 17:35

        Je partages votre émotion Rosemar, mais Bob Dylan, n’en a pas la tête tournée mérite-t-il, lui et son oeuvre, le Nobel de littérature ?

         Il ne répond pas, se conduit comme si le fait n’existait pas, une autre manière  que celle de Sartre de refuser le Nobel…

        J’aime à penser que cet homme à la pensée saine, de ma génération en a conservé les valeurs, celles qui lui faisaient écrire « les maîtres de la guerre » et que son silence signifie qu’il y a là un non événement et que ce qu’est devenu le pris Nobel de littérature n’a strictement aucun  intérêt…


        • rosemar rosemar 15 octobre 2016 18:13

          @Ouallonsnous ?

          Pour l’instant, Bob Dylan n’a pas réagi à cette nomination, mais par ailleurs, il n’a pas refusé certains honneurs...



        • mmbbb 15 octobre 2016 19:17

          @rosemar pierre assouline lui n’a pas ete tres content , il etait vert de rage. Un ecrivain britannique a ose faire une attaque sous la ceinture , ( art paru dans le FIG ) Donc on peut etre un intello et etre aussi con qu un beauf de comptoir de bar . Quant a Dylan j’apprecie cet artiste .. C’est peut etre la notoriete de Dylan qui les rend fous de rage !


        • rosemar rosemar 15 octobre 2016 19:59

          @mmbbb



          Je viens de lire l’article sur le Figaro : en effet, on se déchaîne contre Bob Dylan.

          Ils sont jaloux, sans doute : la chanson est un moyen d’exprimer tant d’idées, de sentiments, toute une sensibilité.



          • Sacotin Sacotin 15 octobre 2016 22:24

            Rectificatif : l’auteur de l’article « Histoire d’un malentendu » est Brice Théâte. Edité par Pierre Laurent.


            • rosemar rosemar 15 octobre 2016 22:32

              @Sacotin

              Bon, s’il n’est pas un chanteur militant, Dylan est tout de même un chanteur rebelle et engagé : il dénonce la guerre, ses horreurs, il oeuvre pour la liberté...





            • Christian Labrune Christian Labrune 15 octobre 2016 23:40

              On considère souvent la chanson comme un genre mineur

              Rosemar,
              Ce n’est quand même pas parce que le comité Nobel donne le prix à un chanteur que la chansonnette va devenir du jour au lendemain un genre majeur ! Soyons sérieux.

              Les prix Nobel dans le domaine des sciences ne sont guère contestés, mais la science, ce n’est pas n’importe quoi, et la subjectivité y a fort peu de place. Dans les autres domaines, c’est souvent extrêmement comique. Songeons à Obama prix Nobel de la paix ! Les conséquences en auront été funestes : pour mériter son prix, le crétin des Amériques aura laissé se développer l’Etat coranique et s’enflammer tout le Moyen-Orient !
              N’oublions pas non plus Le Clézio prix nobel de littérature ! Ca, c’était plutôt farce ! Peut-être, il est vrai, n’ont-ils personne sous la main qui sache lire le français.


              • simazou 16 octobre 2016 09:08

                @Christian Labrune

                les prix Nobels de la paix ont été distribués à n’importe qui, franchement c’est du n’importe quoi !!
                Obana l’a reçu sans avoir rien prouvé, et la honte c’est quand il a baisé la main du roi d’Arabie Saoudite. 
                Il y avait un candidat français le clown Fabius pour le même prix, et le comble c’est qu’il était parmi les favoris, et la meilleure c’est qu’ils ne mettent plus de masques !!!!! 

              • rosemar rosemar 16 octobre 2016 09:21

                @Christian Labrune

                La chanson est tout de même un genre qui nous accompagne tout au long de la vie : que serait le monde sans chansons, Christian ? Il serait bien terne.
                Brassens, Ferrat, Ferré : des poètes musiciens à qui nous devons des chansons magnifiques...

                Bonne journée

              • Christian Labrune Christian Labrune 16 octobre 2016 11:54

                @rosemar
                J’ai entendu quelques chansons, comme tout le monde, parce qu’on trouve la radio partout et même dans les magasins et les bistrots, mais sur peut-être deux mille disques de ma petite discothèque, ceux qui comportent des chansons se comptent sur les doigts de mes deux mains, lesquelles sont tout aussi normales que notre Président : cinq doigts des deux côtés, si j’ai bien compté.
                Arrivé à l’âge de 66 ou 67 ans, j’avais bien des fois entendu parler des « Beatles » sans être capable le moins du monde de savoir à quoi pouvait ressembler cette « musique » quand j’ai vu chez ma marchande de journaux un disque à moins de dix euros qui proposait une compilation de leurs principaux succès. J’ai voulu satisfaire une ancienne curiosité et je me suis donc fait un devoir de déguster deux ou trois plages cette petite soupe. Quelle horreur ! Il aura fallu ensuite quatre ou cinq heures de Bach et de Buxtehude pour me nettoyer les oreilles.



              • Christian Labrune Christian Labrune 16 octobre 2016 14:31

                Quel grognon, et quel rabat-joie, Christian !

                @rosemar
                Point du tout, Rosemar, point du tout ! et pour vous prouver que je n’en suis pas un (un grognon), je m’en vas vous reproduire une petite chanson, la seule que je connoisse par coeur :

                Si le roy m’avoit donné
                Paris sa grand’vi-i-le
                Et qu’il me fallût quitter
                L’amour de ma mi-i-e
                J’aurois dit au roy Henri
                Reprenez votre Paris !
                J’aime mieux ma mie, au gué !
                J’aime mieux ma mi-i-e !


              • rosemar rosemar 16 octobre 2016 15:03

                @Christian Labrune



                Une chanson enfantine qui date du 16 ème siècle...

                Vous devez connaître, également, celle-ci : 


              • Gérard GEOL (---.---.222.110) 16 octobre 2016 23:02

                Anne Roumanoff dit que le nobel de littérature à Dylan c’est comme donner 3 étoiles Michelin à un Mac Do. Alors pourquoi ? Cette question m’a rappelé le point de vue de François Asselineau à propos de la relation entre l’institut Nobel et les USA. Si la moitié de ce qu’il dit est vrai, alors ceci expliquerait cela...

                https://www.youtube.com/watch?v=s4_F6L33FS8


                • egos 17 octobre 2016 18:37

                  Bob Dylan possédait d’indéniables qualités de composition musicale et un talent particulier de mélodiste, 

                  dans la lignée ses prédécesseurs et modèles revendiqués.
                  Quand aux textes , entre bleuettes à la bien pensance pacifiste (tardive) en vogue à l’époque, ou sentimentales suivies au fil de son parcours de logorrhées, parfois chaotiques, aux accents de dénonciation sociale (mais pas trop) à la connotation urbaine et intellectualisante, 
                  que dire sinon qu’il s’git d’un parcours individuel qui a fini par lasser son public. 
                  Le plus intéressant, chez Dylan, reste sa propension au mysticisme, 
                  lequel affleure dès ses premières compositions, flamboyant en fin de parcours (carrière).
                  titre auquel l’on pourrait associer Knocking on Heaven’s Door, She Belongs to Me (sur ce dernier point le titre établit un lien avec le sexisme absolu de Lady Lay) 
                  A-t-il marqué son époque ? en tant qu’individualité, probablement, 
                  à la manière de Fellini dont le nom surgissait à tout propos durant les 80ties et s’avère de nos jours totalement ignoré, dévalué. 
                  Lorsque l’on parcourt l’histoire de la musique de variété, Anglo-US notamment, il est très rare de s’arrêter sur un titre de Dylan, 
                  mais cela arrive quelques fois et l’on se surprend a apprécier de nouveau quelques refrains, sans plus ... 
                  et sans réelle émotion autre que de réaliser la profonde inutilité de la nostalgie. 
                  Dylan aura moins marqué, et c’est peu dire, l’histoire de la musique ou de quoi que se soit (lui même se défend ardemment d’avoir été un auteur de protest songs) que Finkelkraut* celle de la pensée philosophique et sociale, pour ttes sortes de bonnes ou discutables raisons.
                  C’est très bien ainsi à l’exception d’un fait l’attribution du fameux prix qui déprécie tout à la fois l’institution et l’artiste. 

                  * lequel vocalise à merveille ses indignations suite aux choix du jury Prix nobel.

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