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Brève analyse comparée des grands médias français au lendemain des élections législatives vénézuéliennes

N’étant ni vénézuélien, ni présent sur place, je clique, via mon ordinateur sur les liens des versions web des grands journaux proposés par Google Actu en ce lundi 27 septembre 2010.
 
Et oui, nous dit-on, il faut se tenir informés. C’est important de lire la presse. Pardon, que dis-je ?! C’est important, de lire la vérité. Ça produit de l’échange, du lien social, et génère une meilleure compréhension du monde, ce qui est capital dans une société mondiale à l’avenir instable, nous dit-on même dans les amphis. Comme nous savons, maintenant que l’information à l’ère numérique de la communication où les idées doivent se diffuser rapidement pour qu’un organisme de presse soit rentable, nous devrions aussi savoir qu’il est possible, au demeurant, que ce qu’on lit est toujours orienté voir tronqué. Qu’un article peut être truffé de manière consciente ou inconsciente de raccourcis idéologiques ou professionnels, par soucis déontologique d’autocensure du journaliste. Alors, puisque le temps s’offre à moi en cette journée ensoleillée d’automne, voici que je me lance dans la lecture des journaux français les plus connus, pour comparer la manière dont le même sujet sera traité par tel ou tel organisme d’information (parler d’information a autant de sens que d’affirmer qu’un journaliste exerce librement sont métier en France en 2010). Ce, tout en se disant que derrière chaque paragraphe, se cache un mécanisme inconscient de manipulation des cerveaux. Ce rouage, latent, -apparu dès la naissance de la presse sous Napoléon Ier, dont nous sommes tous habitués dans une France apôtre d’un journalisme libre, indépendant et démocratique et qui ne formate pas l’opinion publique-, n’a jamais été aussi bien huilé que dans nos temps contemporains. L’actualité de ce jour, pour qui a décelé la brèche dans la coque de la duperie communicative, permet en beauté d’assister lamentablement au concert antisocialiste de la grande presse française, dont les plus grands industriels et marchands d’armes dirigent les entreprises si consciencieuses du journalisme d’investigation…
 
Voici donc, après ces palabres introductrices numérisées sous forme de cri de gueule d’un chien enragé à qui on enlève l’os de la bouche, voilà que je déplie la couverture médiatique, et stupeur ! Que vois-je ? Les résultats des élections législatives vénézuéliennes traités par les journaux de référence. Classe, il se passe quelque chose en Amérique Latine ! Ca va plaire à la jeunesse dorée française ça, celle qui n’aime pas Chavez, mais qui pourtant est de sensibilité de gauche modérée, militante au PS contre Sarkozy mais sans savoir pourquoi parce que finalement il augmenté le salaire de papa.
 
Ces journaux de références, donc, ceux qui ne sont pas taxés de désinformation subjective, et annoncés comme autant de lecture fortement conseillée pour avoir un esprit critique, à savoir Libération, Rue89, Le Figaro, L’Express, Le Monde, Nouvelobs, sont autant de canards considérés tant ici-bas comme des journaux idéologiquement différents. Après la lecture de trois ou quatre articles, (ce genre de papier sur les élections au Venezuela ne doit surtout pas être trop long, il ne faut pas en dire trop, mieux vaut occuper le temps de cerveau disponible avec un amoncellement de faits divers à fortes émotions), on jette la couverture, elle est moisie. Le vocabulaire, les recopiages intacts de paragraphes entiers, les références historiques, économiques et politiques du pays erronées, messages mensongers et insidieux, tout y est.
 
Tous les journaux, même rue89, qui s’affiche journal militant pour une meilleure information, parlent de la fin de la fin de l’hégémonie du Parti socialiste de Chavez, en décrivant une percée de l’opposition suite à cinq années où le pays fut dirigé sans opposition (normal, la droite avait boycotté les élections, comme le PS en France l’a déjà fait à l’Assemblée...). Parle-t-on de l’hégémonie sarkozyste dans la presse française ? Si un certain F. Fillon affirme que notre hyper-président n’est pas son mentor, on se demande pourquoi déclare-t-il de telles allégations, puisqu’aux yeux de la presse, et puisqu’ensemble tout est possible, la majorité UMP a été démocratiquement élue par les français (53% de 20 millions de suffrages exprimés, ce qui fait peu de français). Ah pardon, j’avais, en lisant que la gouvernance de Chavez se déroule sans parti d’opposition à l’Assemblée depuis 2005, commis la faute de remplacer les noms Chavez par Sarkozy à deux années près.
 
Même si le fait que les suffrages exprimés en faveur du PSUV soient moins nombreux qu’en 2005 était vrai, c’est la manière d’aborder le sujet par les journalistes qui est critiquable.
 
Depuis douze ans que Chavez est au pouvoir au Venezuela, il est très récurrent de lire que ce dernier se comporte comme un despote, un dictateur qui opprime sa population et qui nargue les économies du monde après avoir nationalisé ses entreprises, un chef militaire anti démocratique qui tente d’instaurer un pouvoir hégémonique à vie. Mitterrand, siégea à l’Élysée pendant quatorze ans…
 
Simple détail à rappeler, c’est qu’il est une question d’enjeux idéologiques et politiques que de proférer des attaques contre le Venezuela (ou la Bolivie, l’Equateur), plutôt qu’une question de réflexion autour de la gestion publique de son pays et de sa population. Je ne suis jamais allé en Amérique Latine, je ne peux donc avancer l’idée que le peuple vive bien sous le régime socialiste de Chavez, ni même qu’il est un bon président. Et le jugement personnel le plus approprié que je puisse avoir à propos d’un quelconque régime ne concerne que mon pays, ou ce que j’observe de moi-même à l’étranger, non ce qu’on nous dit d’un pays étranger dans un quotidien ou je ne sais quel autre hebdomadaire à grand public. Mais il semble tout de même que les journaux occidentaux du monde capitaliste ont pour rôle de détourner l’information concernant chaque pays où un modèle économique différent a été mis en place, afin que l’opinion publique pense fidèlement et fermement que notre économie de marché capitaliste et libérale est la moins pire, voire la mieux. Question de séduction idéologique. D’ailleurs, contemplez la beauté cynique avec laquelle Le Figaro précise qu’il serait mieux que les vénézuéliens choisissent un président libéral, qui, lui, ferait fonctionner l’économie et la sécurité : "Le pays est régulièrement victime de pannes de courant électrique. Le Venezuela est le seul pays d’Amérique latine en récession malgré ses richesses pétrolières et il connaît une inflation de 30 %. Enfin, la violence atteint des niveaux terrifiants, avec deux morts par balle chaque heure !" L’art de réunir en une seule phrase trois problèmes différents, inhérent à chaque société, explicables par de multiples variables économiques et sociologiques, et n’ayant aucune relations étroites entres-elles pour les analyser. Mais ça marche.
 
Une autre phrase est intéressante : "Les médias gouvernementaux accordent une très large place à la propagande officielle." Ça se passe de commentaires…Heureusement qu’en France, nous avons des médias privés et indépendants, nous la propagande, on ne connaît pas ! C’est quoi d’ailleurs la propagande, un truc de gauche ?
 
A propos, plutôt que de parler du "score" du parti au pouvoir, les colonnes traitent de celui de l’opposition. Ce procédé rédactionnel de placer dans la phrase en premier lieu "la percée de l’opposition" et non le résultat du dépouillement de la classe politique au pouvoir, met bien en exergue quelle prédominance politique serait préférable à leur yeux, ou plutôt, les articles laissent à penser que leurs rédacteurs se féliciteraient d’un changement de couleur politique en 2012. Bref, lorsqu’il y a une élection Vénézuélienne, les journaleux se penchent sur les suffrages de l’opposition (c’est à dire, les partis néolibéraux, paillassons des États-Unis) et se félicitent d’une perte de " l’hégémonie de Chavez" qui aurait eu "une victoire en demi-teinte". Et cela se vérifie d’un journal à l’autre, du Figaro à Libération, en passant par Le Monde ou Le Nouvelobs.
 
De plus, d’un torch**journal à un autre, les phrases et paragraphes sont copiés-collés, mêmes mots, mêmes phrases. Ce n’est pas difficile d’écrire et signer un article en France aujourd’hui, et d’être payé à la fin du mois. Il suffit pour ce faire, de recopier les hiéroglyphes de l’AFP. Le journalisme du 21ème siècle n’analyse plus l’information, et l’on ne s’en cache pas : « …selon l’AFP », peut-on lire à la fin des citations des dirigeants. Petit exemple parmi tant d’autres : dans la plupart des articles lus traitant du sujet, on retrouve la phrase "Le Conseil national électoral (CNE) n’a pas diffusé la proportion des voix recueillies par les différents blocs, mais des candidats ont revendiqué 52 % des voix pour l’opposition, ce qui voudrait dire qu’elle aurait perdu la majorité tout en obtenant plus de suffrages."... (Libération, Le Figaro, Le Monde) merci l’AFP, de faire gagner du temps à la circulation des informations…et donc de l’argent aux patrons de presse Dassault, Bolloré, Arnault et Lagardère !
 
 Le PSUV perd des sièges, avec 66% de participation, il obtient ("seulement") 90 sièges PSUV sur 165. Soit. En comparant avec nos élections ici en France, sans vouloir tomber dans le travers d’un panégyrique pro-Chavez, quand il y a plus de 66% de participation, ce qui n’arrive jamais, et que l’UMP obtient 55% des voies, les mêmes journaleux scandent le "triomphe de la démocratie", et (non pas la percée de l’opposition, mais) la confirmation par le peuple qu’il est heureux de la politique de l’UMP. Et pas un mot sur les partis dits d’opposition français muselés par le pouvoir. Lorsque les ténors du parti socialiste vénézuélien scandent que « le peuple a parlé », c’est de la propagande d’État. Lorsque les Copé, Bertrand, Fillon et compagnie disent la même chose au micro un soir de 2007 (la dernière fois qu’ils aient remporté une élection législative…), c’est une victoire légitime de la citoyenneté. Rappelez-vous, c’était il y a trois ans, où l’hémicycle se remplissait à 54% de costumes bleus sur la droite…Il s’agissait d’un sursaut démocratique en France, grâce à 60% de participation politique au vote. C’est bizarre, mon esprit, d’un coup, ne parvient pas à saisir pourquoi alors, un parti vénézuélien remportant 55% des suffrages exprimés avec une participation de 66.5%, est le résultat d’un plébiscite dans une dictature autoritaire. Vous voyez-vous ? Ah oui, suis-je bête, la presse est jalouse de ne pas voir la France faire partie de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole !? Plus sérieusement, elle a intérêt, comme pendant la Guerre Froide, à ce que les régimes socialistes d’Amérique du Sud soient renversés, que des dictatures néolibérales et pourquoi pas des régimes militaires remplacent Chavez en 2012 afin que Dassault puisse continuer d’inonder en armes les pays les moins riches, et ensuite expliquer au Figaro que l’insécurité règne en Amérique Latine.
 
Un événement politique à graver dans l’histoire de la propagande française ! Si l’on considère le Venezuela comme une dictature, que l’on en fasse de même pour la France !
 
Voila j’ai éteins la page Google-actu, je suis rassuré, l’opposition gagne du terrain au Venezuela, belle et bien en route pour chasser par les urnes (ou la rue et l’insurrection) un hyper-président autoritaire, démagogique, populiste et harangueur de foules. Et en France ?
 
Samuel Métairie.
 

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22 réactions à cet article    


  • spartacus1 spartacus1 28 septembre 2010 10:40

    Dans quel monde vivons-nous ?

    D’un côté, un « dictateur » qui respecte le résultat d’un scrutin, même lorsqu’il lui est plus ou moins défavorable. De l’autre un « démocrate » qui s’assoit sur le résultat d’un référendum concernant l’Europe !

    Comme quoi, les dictateurs ou les démocrates ne sont pas ceux que l’on pense.


    • kiouty 28 septembre 2010 16:51

      Ah ben c’est bien simple, dans la presse occidentale, tout ce qui est démocrate et libertaire, c’est les américains et les européens et ceux des pays du tiers-monde qui collaborent avec l’occident (en gros qui se laissent dépouiller) quand bien même leur dirigeant serait sanguinaire, et les dictateurs, c’est ceux qui disent merde à l’ultra-libéralisme américano-européen.


    • frugeky 28 septembre 2010 10:44

      En France, ce genre d’article pourrait vous valoir une visite surprise à 6h du matin...
      N’ayez pas peur, c’est la police...
      Plus sérieusement, votre constat lucide, quant à la presse dominante (de l’argent...) n’empêche pas, comme vous l’avez fait, de comparer les sources et les pratiques.
      Tant qu’internet n’est pas muselé (on entend ici ou là que ça ne devrait plus tarder) il reste des possibilités pour s’informer dignement à condition d’avoir un peu d’éducation.
      C’est pourquoi en France on s’échine, à travers la presse, l’éducation nationale, la télévision ou la radio à rendre le populo le plus con possible.
      Bientôt, Chavez se fera apporter des petits garçons bien cuits au petit déjeuner.
      Info AFP !


      • Samuel Moleaud 28 septembre 2010 11:01

        La CIA finance régulièrement, Bush ou Obama, les partis d’opposition en Bolivie depuis 2006, dans les provinces capitalistes. Il faudrait fouiller, mais il est possible que cela soit le cas du Venezuela.
        C’est « drôle » d’ailleurs, le florilège d’articles à propos du méchant Iran ou de l’amalgame Roms/Roumanie, ou régulation de l’immigration/pilules racistes pour faire oublier les casses du système de santé, intéressent beaucoup plus que l’omniprésence des États-Unis en Amérique Latine...

        Au fait, comment on appelle un président qui contrôle les médias, qui intervient dans les trois pouvoirs (législatif, exécutif, judiciaire), qui emploie un vocabulaire populaire pour séduire, manipule dans ses discours en répondant aussitôt à toute question qu’il vient de poser (genre « Vous savez ce que je dois faire ? C’est simple, partir de l’Elysée ! »), et qui surtout emploie la première personne pour annoncer une action publique, juridiquement organisée par le gouvernement et non le président ?

        Je vous laisse le libre choix de la réponse.


        • Philou017 Philou017 28 septembre 2010 11:23

          A vrai dire, il est assez incroyable de voir à quel point nos médias se regroupent derrière une position purement idéologique concernant certains pays (Vénézuéla, Iran, etc).

          Quelque soit son point de vue sur Chavez, chacun peut reconnaitre que l’information sur le Vénézuéla est tronquée, systématiquement partisane, automatiquement négative envers le régime de Chavez.Cette attitude est la preuve la plus éclatante que notre système médiatique est formaté pour suivre, non pas des idées politiques, mais des modèles de pensée qui correspondent globalement avec ceux des pouvoirs en place.

          C’est aussi la preuve que les médias cherchent à imposer constamment une idéologie dominante, que partagent tous les journalistes influents des grands médias. Sinon, pourquoi s’en prendre à Chavez, qui dirige un petit pays, qui n’est certainement pas un dictateur, et qui a connu des réussites dans sa politique en même temps que quelques échecs. Seulement voilà, Chavez professe une idéologie qui conteste les modèles dominants, et cela est insupportable. On voit là le rôle principal des médias : assener constamment dans l’esprit des gens la validité des modèles voulus par les élites politico-financière. Dans ce cadre, les déviances politiquement affichées ne sont pas acceptables.
          Apres avoir réussi à dévaloriser toute idée de socialisme moderne, en assimilant constamment celui-ci au régime dictatorial communiste, l’establishment ne supporte pas de voir ses conclusions dans ce ce débat contestées.


          • Triodus Triodus 28 septembre 2010 11:49

            Clair qu’avec le « gratin » politique qu’elle se paie, la France n’a plus à ramener sa fraise sur qui que ce soit, même sur un Chavez !

            Allez, un peu d’humilité, un grand coup de balai chez soi, et on révise sa copie avant de donner des leçons, parce qu’il y a du boulot à rattraper..


            • asterix asterix 28 septembre 2010 11:53

              Nos vues sont forcément fragmentaires sur le sujet. Faute d’informations sur la situation réelle ou militarisée des campesinos, force est de constater que la réponse est duale. Pour si on est de gauche, contre si on est de droite.
              Heureusement pour mes convictions, Eva Moralès est d’un tout autre calibre...
              Oui, Chavez me gène :
              - du fait de son amitié avec Fidel Castro
              - par son comportement de militaire en bordée, sa sale tronche et sa grossièreté si vous voulez
              - parce qu’il interdit tout autre mode de pensée que la sienne
              - parce qu’il pratique exclusivement la logique de l’affrontement
              - parce que son socialisme bolivarien est le plus insécuritaire du monde
              - parce que le Vénézuela est à la fois hyper-riche et peu développé sans qu’il ne manifeste la moindre volonté de le doter d’infrastructures dignes de ce nom.
              Il a reçu la bonne demi-raclée foutue à Bush lors de sa première élection : minoritaire en voix, mais majoritaire au niveau des grands électeurs.
              De quoi vous plaignez-vous, c’est bien ça la démocratie, non ?
              Et les autres, arrêtez vos comparaisons avec Sarko ! On sait, on le sait !!!


              • Capone13000 Capone13000 28 septembre 2010 13:34

                Bon article !
                J’ai fait exactement la même analyse au lendemain des résultats, j’attends d’ailleurs une publication de Michel Collon à ce sujet.


                • Ceri Ceri 28 septembre 2010 15:45

                  ce serait bien de mettre quelques références, ca manque de contenu, mais l’idée est juste


                  • vergobret 28 septembre 2010 17:12

                    propagande française, et dictature
                    Oui, et si vous me permettez d’ajouter cela : El Pais, analyse des choix sociaux de Chavez, page 2 ce jour, « La guerre qui arrive », de Villalobos (pas le musicien) :

                    « Si la concentration de la richesse provoque de l’insécurité, la redistribution de ces richesses démultiplie l’insécurité, (ce postulat) mettant donc un terme définitif au mythe qui relie l’insécurité à la pauvreté ».
                    Ce journaliste est un théoricien. Le meilleur pour la fin :

                    « La pauvreté ne génère pas mécaniquement l’insécurité, mais la pauvreté intellectuelle, le délitement institutionnel et la polarisation socio-politique de Chavez si. »
                    La polarisation socio-politique, Villalobos l’explique : l’idéologie promue par Chavez liant pauvreté et délinquance...
                    Donc la redistribution des richesse ne résout pas le problème de l’insécurité mais l’aggrave. Il ajoute que la sécurité est le droit humain principal.

                    La morale de cette histoire, induite par le titre, vient donc ainsi ; si les pays d’europe choisissent la redistribution ils auront la guerre (sociale)...
                    Quand un journal socialiste parle d’un gouvernement socialiste...
                    Quand on nous dit que les idées de la droites sont approuvées par la gauche...

                    Ce qui se dit sur la toile, à propos de la presse française : http://www.acrimed.org/article3438.html


                    • Samuel Moleaud 28 septembre 2010 17:50

                      Oui c’est bien ça le problème, on assimile la redistribution des richesses à une taxation de ceux qui travaillent envers les oisifs qui en profitent. A du communisme stalinien.
                      La majeure partie des journalistes ont été formés à science-po dans les IEP... J’y suis, et je peux vous dire, comme vous le savez aussi, que notre société est très marquée par le libéralisme, idéologiquement. Les analyses marxistes étant considérées comme dépassées, il ne faut surtout pas donc, pour ceux issus de la classe dominante journalistique, embrasser la cause socialiste puisque nous vivons dans un monde de requins, que l’on assimile à tort à du libéralisme... Même les penseurs libéraux du 19ème se seraient insurgés contre la doxa actuelle qui vise à imposer UN système de pensée, UN modèle où celui qui ne travaille pas, n’a pas pu travailler, crève sur la dalle. On se fixe sur le résultat, non sur la recherche des causes sociales des comportements de chaque individu et on en arrive à lire des écrits de journalistes très compétents, qui pourtant englobent pauvreté et insécurité. Alors que ce sont des termes dont l’origine de l’explication est différente...
                      Je ne pense pas que la variable explicative de la pauvreté soit la même que l’insécurité... même si un gouvernement dit socialiste peut très bien faire du clientèlisme et ne satisfaire que ceux dont les intérêts de classe sont les mêmes...sans réduire la pauvreté.

                      Les délinquants et acteurs de l’insécurité, ramené à nos frontières en tout cas, ne sont pas ceux que l’on croit !


                    • vergobret 28 septembre 2010 18:57

                      L’explication de la relation pauvreté/insécurité est étudiée en socio et stats. Rien de plus pragmatique qu’une déduction de sociologue.
                      Bien vu la remarque sur la distribution, j’ai eu du mal à la comprendre et j’ai failli me fâcher...

                      Ici, les déclarations de Villlalobos relèvent simplement du délire ; affirmer que la redistribution aggrave l’insécurité est le signe du grave trouble mental dans lequel sont plongés les journalistes employés par ces médias ; schizophrènes, ils ne peuvent pas se croire eux-même.

                      Il faudrait leur secouer les prunes jusqu’à ce qu’ils nous disent de qui ils tiennent ces méthodes...

                      Non, les socialistes feront mieux que ça, ils subventionneront la pauvreté, et légitimeront d’autant le libéralisme, qui echappera donc de même aux grandes réformes auquel il aurait dû se soumettre, lui.
                      Moi si ségo n’est pas marquée à la cheville par mélanche, j’hadère pas. Et mieux, même, qu’elle en n’en soit que ministre est une rigueur qui m’irait à peu-près bien. Avec Jorion chef de l’action civile, Jordon au perchoir et Halimi au comité d’hétique. Généreux à la répression des fraude cumule le Travail, véla. On s’amuse bien sur avox.
                      Salut


                      • vergobret 28 septembre 2010 21:43

                        Bien entendu mon post précédent est une boutade, et la familiarité du ton n’est pas du mépris mais une forme détournée de dire ma préférence au programme du pg, abondant dans le sens de l’observation que me fait l’auteur concernant le ps, sans pour autant lui prêter mes dispositions. Merci


                      • Bleu Montréal 28 septembre 2010 18:57

                        Merci pour votre article. Votre analyse est excellente.

                        Personnellement, je me rends régulièrement au Vénézuéla et je peux vous assurer que c’est l’opposition vénézuélienne (une opposition ressemblant à la droite fasciste de Pinochet au Chili ou aux « Guzanos », cubains fascistes anti-castristes de Miami) qui est la source de toute l’information relayée par les médias du camp néolibéral. Comme vous l’avez bien expliqué, depuis plus de 10 ans, la grosse presse néolibérale est en croisade contre les mouvements socialistes en Amérique Latine. Vous comprenez bien qu’il faut préparer l’opinion publique internationale pour justifier une éventuelle intervention militaire future.

                        L’opposition vénézuélienne, financée par les Etats-Unis via USAID entre autres (cf. Maria Corina Machado, l’amie de Bush), ne présente aucun programme politique et économique sérieux, et passe son temps à cracher sur la révolution bolivarienne, avec toute la mauvaise foi qu’elle sait utiliser.

                        Pour information, concernant la sécurité, je n’ai aucune peur quand je me balade le soir dans Caracas. J’ouvre les fenêtres de la voiture pour mieux apprécier la vie nocturne. Ma nièce de 24 ans, avocate à Guatire en banlieue de Caracas, ne me parle jamais d’insécurité et elle conduit seule, sans problème, quasiment tous les soirs.

                        Les Vénézuéliens que je rencontre sont des gens heureux et bons vivants. Il règne au Vénézuéla un climat de paix sociale comme jamais vu auparavant. De fait, Depuis la révolution, la pauvreté a considérablement diminuée et le pays est déclaré libre d’analphabétisme par l’ONU.

                        Finalement, si l’opposition pense que Chavez n’est plus populaire, rien ne l’empêche de convoquer un référendum révocatoire (c’est dans la constitution vénézuélienne) contre Chavez. Ils ne le feront jamais car ils ont trop conscience que ce qu’ils avancent est complètement faux.


                        • wesson wesson 28 septembre 2010 19:32

                          Bonjour l’auteur,

                          tout simplement merci pour cet article qui fait honneur au journalisme citoyen.


                          • diego149 diego149 28 septembre 2010 20:10

                            Le Venezuela pays des bisnounours d’après bleu montreal. Je suis voisin du Venezuela et Caracas est une des ville les plus criminogène du continent, avec d’immenses bidonvilles qui n’ont rien a envier à Rio. Chavez ne fait qu’ acheter des voix par des prébendes. Que fait Chavez avec l’argent du pétrole ? il achète des armes. Mais c’est vrai que Chavez et son grand ami Castro sont des grands démocrates. Je sais que ce sont les idoles de la gauche française. Je comprends les bobos français envient ces pays merveilleux que sont Cuba et le Venezuela, la France étant comme tout le monde le sait une affreuse dictature.
                            Je vous le dit tout de suite avant que certains n’en fassent la remarque je ne suis pas de la Cia, ni payé par les « gringos » que d’ailleurs je ne porte pas dans mon coeur pour ce qu’ils font sur ce continent. Mais Chavez , je serais assez d’accord avec Asterix . Je préfère nettement un Lula à un Chavez.


                            • Samuel Moleaud 28 septembre 2010 21:38

                              L’Amérique Latine est un modèle de résistance à l’ordre économique néolibéral. On n’a pas dit, en tout cas, l’article ne dit pas, que Chavez est LE meilleur dirigeant. Il reste un chef militaire qui a écrasé des gens pour se maintenir au pouvoir. D’ailleurs, l’auteur de cet article, n’aime pas trop trop les chefs et l’autorité...
                              Il ne fait pas l’apologie d’un boboïsme autour de l’Amérique Latine, il critique la propagande sur active de nos médias français. Nuance, diego149.


                            • latitude zéro 28 septembre 2010 22:25


                              diego149

                              En ce qui concerne l’insécurité, Chavez a hérité d’une situation désastreuse , une police fragmentée, sous payée, totalement inefficace et corrompue.
                              L’insécurité n’est pas la « marque » du gouvernement Chavez comme on essaye de le faire croire dans les pays occidentaux.
                              Dans les rares reportages sur l’insécurité au Vénézuela d’avant Chavez, les mots n’étaient pas assez fort pour décrire la situation.
                              « Une véritable spychose de peur hante caracas »
                              « on tue pour le plaisir de tuer, l’insécurité est partout »
                              le gouvernement Chavez est le premier a avoir instauré une commission nationale pour une réforme policière ( conarepol), d’ou sortira , pour faire vite, la naissance de la PNB (police nationale Bolivarienne)
                              La tache est énorme mais dans les zones de Caracas les homicides ont diminués de 60 %, les vols de 58% etc...
                              L’effort entrepris va dans la bonne direction.

                              Chavez achète des armes avec l’argent du pétrole ?
                              Des armes à crédit aux Russes.
                              Devinez pourquoi, pas le temps de répondre , mais vous devez le savoir.
                              Informez vous des menaces qui pèsent sur le pays.
                              et voyez pourquoi l’arméeVénézuelienne s’est rapidement retrouvé sans pièces de rechange et proche de zéro en ce qui concerne l’aviation
                              Le comble est que Chavez a du pour cela retarder certains programmes de logements sociaux .


                            • diego149 diego149 28 septembre 2010 21:58

                              Je n’ai pas écrit que vous faisiez l’apologie du boboisme cher ami, mais simplement qu’il est très à la mode de trouver Chavez comme un modèle de démocrate dans certains salons parisiens , sans rien connaitre à ce continent, sinon ce qu’en disent « Libé » ou« Le nouvel Obs », ce qui n’est pas pareil.
                              Oui certain pays d’Amérique Latine résistent à l’ordre économique néolibéral dont les américains sont les chantres ( pas tous hélas !!!) et Dieu merci c’est une bonne chose. Les gringos ayant pillés les économies des pays d’Amérique Latine. Quant au médias français ce sont les chantres de la pensée unique. Du moins c’est mon opinion.


                              • latitude zéro 28 septembre 2010 22:36


                                Diego

                                « voisin du vénézuela »

                                Vous êtes Colombien ?
                                Y a du boulot chez vous !

                                Croyez moi Chavez est bien plus démocrate que .... quel exemple pourrais je bien prendre ...
                                que Sarkosy par exemple !!

                                Pourquoi critiquer Chavez alors que vous connaissez apparemment les ravages de ces rapaces Nord américains sur votre continent , prenant le relais des Anglais, eux même ayant pris le relais des Espagnols et des Portuguais ?


                              • Marc Blanchard Marc Blanchard 29 septembre 2010 05:35

                                Les Colombiens reçoivent la même info sur Chavez que l’occident . Voire plus drastique puisque complétement soumise à l’empire.

                                Dixit une amie colombienne mariée à un français.

                                Viva Chavez ! Si seulement on pouvait voter pour quelqu’un qui a les mêmes corognes.


                                • anchois 1er octobre 2010 16:32

                                  Chavez , Démocrate ?


                                  A propos de media, il suffit d’écouter son (LOL !) « Alo Presidente » pour connaître la réponse !

                                  ’Alo presidente’ est une émission diffusée tous les Dimanches sur TOUTES les chaines hertziennes du Venezuela !
                                  C’est son « jour du seigneur » à lui.
                                  Animé par le galonné et à sa gloire !
                                  L’émission peut durer parfois jusqu’au soir !

                                  Vous parlez d’objectivité des medias, et pas un mot sur cette bouffonnerie ?

                                  Pas grave, on aura les journaliste qu’on mérite...




                                   

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