Charlie Hebdo : Est-ce seulement une question de liberté d’expression ?

 Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale et surtout après les années qui ont suivi la décolonisation des pays du Maghreb (1950-60), le nombre des immigrés en provenance de ces pays n'a pas cessé d'augmenter en France. De confession musulmane, les ressortissants maghrébins constituent aujourd'hui une communauté à part, avec leurs pratiques religieuses, leurs fêtes et leurs manières de vivre en général, qui n'ont rien à voir avec les habitudes et les pratiques locales. 

 Les nouvelles générations issues de ces immigrés maghrébins dont un grand nombre sont aujourd'hui des citoyens français, ont grandi dans un contexte hétérogène : une famille arabe et musulmane et une société européenne. Ne maitrisant ni le français ni l'arabe, la langue de leurs parents, ces jeunes générations d'immigrés s'expriment avec un vocabulaire "mixte" franco-arabe, qu'ils sont seuls à comprendre. 

Rares sont ceux qui arrivent à faire un parcours scolaire réussi et accéder aux grandes écoles. Les conditions précaires dans lesquelles vivent leurs parents, pour la plupart illettrés, font qu' une grande partie de ces jeunes se retrouvent désœuvrés et abandonnés à eux mêmes, constituant ainsi un milieu très vulnérable, enclin à tous les caprices et toutes les perversions. 

Cet état de chose, en plus de leur origine arabo-musulmane et l'attitude de rejet des Français de souche à leur égard, les met dans une situation d'infériorité qui les exaspère et les révolte. Ces jeunes arrivent difficilement à trouver un emploi ou un logement. A leurs demandes on oppose très souvent une fin de non recevoir. Dans les lieux de débauche comme dans les prisons des recruteurs islamistes sont toujours là pour entourer "soulager", encadrer et endoctriner ces futures Djihadistes... 

On leur fait croire que s'ils ont quitté l'école sans terminer leurs études, s'ils n'arrivent pas à trouver un emploi, s'ils habitent dans des guettos, s'ils sont malmenés par la police française, s'ils sont marginalisés... c'est parce qu'ils sont musulmans. On imagine le reste... Les recruteurs ne font que toucher ces points sensibles, pour les mettre sous leur domination. En effet toute cette jeunesse, issue d'une première ou seconde génération d'immigrés, est prête à toutes les aventures. 

Nous l'avons dit au début de cet article, les caricatures de Charlie Hebdo n'ont fait que réveiller cette haine qui a toujours existé entre Français et immigrés d'origine arabe. N'ayons pas peur ni honte de le reconnaître. Le premier ministre manuel Valls a eu le mérite et le courage d'en parler à voix haute. Si le mot Apartheid, employé par ce responsable a été jugé quelque peu fort, il n'en reste pas moins que la ségrégation et les inégalités sociales, les conditions précaires d'existence d'un grand nombre de ces Français de " second ordre", les guettos dans lesquels ils végètent...tiennent en plusieurs aspects, des pratiques de l'ancienne Afrique du Sud. 

 Je ne crois pas que les mesures prises actuellement par le gouvernement français puissent changer, en quoi que ce soit, la situation présente. Il fallait y penser avant, quand on encourageait le regroupent familial des immigrés. Des centaines de femmes et d'enfants sont arrivés sur le sol français. Ajouter à cela que les épouses qui ne travaillent pas, se pressent à mettre, chaque année au monde, un nouveau né qui deviendra un Français avec ses droits à l'éducation, au travail ou à l'indemnité de chômage.... Les statistiques montrent que le nombre de "citoyens français" issus de l'immigration a pratiquement triplé depuis quelque temps. 

 N'en déplaise à Mr Hollande et à tous ses collaborateurs, il est très difficile aujourd'hui de résoudre le problème des Musulmans de France. Essayer de lutter contre le port du voile, d'empêcher les prières sur les esplanades des mosquées, de renforcer les mesures de surveillance et de contrôle aussi bien dans le rue que dans les prisons, ne fera à notre avis, qu' exaspérer ces "Djihadistes en herbe" et les amener à perfectionner encore davantage leurs méthodes et leur action terroristes. La situation doit donc être gérée avec beaucoup de précaution et d'intelligence. Les gouvernants français ont le devoir, en ce moment, d'évaluer également les conséquences de leur politique extérieure et de leurs interventions au Sahel et au Moyen Orient. 

 Charlie Hebdo, liberté d'expression, ségrégation sociale des immigrés naturalisés français, participation de la France à la lutte contre l'Etat islamique et les Djihadistes en Afrique, ce sont là autant de facteurs enchevêtrés mais liés les uns aux autres et aboutissant au même résultat : l'insécurité à l' intérieur de l'Hexagone.