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Chronique provinciale de la cuisine anticapitaliste du Front de gauche ...

Alors que tous les regards se portent sur les jeux médiatiques mélenchonocahuzesques à qui perd gagne (ou l'inverse), il vaut la peine de faire un détour dans le quotidien du microcosme local où paradoxalement se dessinent parfois mieux des données politiques à portée nationale (le rapport du Front de Gauche au Parti Socialiste pour ne prendre que cet exemple). Profondeur politique de la France profonde, en l'occurrence de Montpellier, ce petit laboratoire des arrangements politiciens entre la droite et l'extrême droite (du temps du petit père Blanc), entre le frêchisme et l'extrême droite ou le Parti Communiste. Aujourd'hui toujours entre le Parti Communiste et les héritiers socialistes du "grand Georges F" sans oublier le Modem.

Mais désormais sur fond d'engagement radical du premier dans le Front de Gauche, lequel - il faut suivre ! - déclare ne pas vouloir d'allaince avec le second, encore moins avec le troisième... Pour corser le plat, ce Front de Gauche, emmené par un très proche compagnon de Jean-Luc Mélenchon (René Revol du PG, au centre de la photo ci-dessous), a été rejoint par les anticapitalistes de GA pour combattre le libéralisme mais aussi "enfoncer" le social-libéralisme dont on n'aura pas déjà oublié qu'il est pourtant l'allié des camarades communistes-qui-sont-le-grand-partenaire-du Front-de-Gauche (retour de la boucle des petites et grandes dérives sur elle-même) ...Vous l'aurez compris, Montpellier est une cuisine politicienne assez unique -insipide selon les uns, épicée pour d'autres - où les "affrontements" goûteux à la sauce cahuzo-mélenchonienne du plateau de Mots croisés perdent beaucoup de leur subtilité mais révèlent leur essence ! Une petite incursion, à première vue anecdotique, dans un rassemblement des salariés du Virgin de la ville mobilisés contre la liquidation de leur enseigne, aura permis de le vérifier aux dépens des maîtres cuistots, quelque peu manchots, de Gauche Anticapitaliste 34.

GA 34 mise au supplice de la parole tronquée...

Dérisoire... 

 La vision, par omission, de la solidarité avec les Virgin Montpellier chez Gauche Anticapitaliste (GA)

La direction de GA 34 (représentée par son porte-parole à droite sur cette photo de rentrée du FdG) a visiblement voulu jouer au plus fin dans le compte rendu sur son blog de la mobilisation hier des Virgin de Montpellier en se réjouissant de la présence à ce rassemblement de représentants du Front de Gauche tout en ciblant méchamment le PS et EELV : "Une délégation (PG, PC et GA) du Front de Gauche était présente et a apporté son soutien aux grévistes. Notre camarade Francis Viguié s’est retrouvé le seul élu du conseil municipal à être présent. Ce soutien a rencontré peu de succès auprès du PS : aucun représentant présent, le Maire et des élus PS absents tout comme les députés PS ou EELV.

Le seul élu du conseil municipal...

Mais voilà, au petit jeu de la polémique politicienne envers le PS et EELV, tel est pris qui croyait prendre. En effet, le juste regret manifesté que les élus du PS à la mairie ou les députés socialistes et EELV n'aient pas fait le déplacement de solidarité, épargne, en catimini, sans les mentionner, et en usant du leurre de la présence de la délégation du Front de Gauche, les élus de ce dernier pourtant également absents (par exemple Michel Passet, à gauche sur la photo). Absents et pratiquant avec zèle une tout autre solidarité, contradictoire avec celle que défend GA auprès des Virgin : la solidarité de gestion avec les socialistes, en mairie comme d'ailleurs à la région !

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Depuis leur entrée au Front de Gauche 34, cela est devenu décidément une seconde nature chez ces anticapitalistes d'ajuster "serrés" leurs discours et prises de position afin de faire oublier, comme ici, que, dans leur coalition il y en a, et pas des moindres, puisqu'il s'agit des élus, qui préfèrent, à l'occasion, rester au chaud avec leurs camarades du PS au lieu de battre la pavé avec des salariés en grève. Et, qui sait, de risquer ainsi de gêner les manoeuvres municipales qui, en accointance avec l'homme d'affaires Marcel Salerno, détenteur du bail des locaux de Virgin, viseraient à apporter une réponse toute commerciale et social-libérale à la disparition de cette enseigne !

Francis Viguié en vient à jouer une carte biaisée : celle de l'anticapitalisme du temps où il était au NPA et où, comme hier auprès des Virgin, il se dépensait sans compter pour porter le fier soutien npaesque aux grévistes, mais cette carte est désormais rebattue dans une diplomatie feutrée, sur le mode de l'arbre de l'anticapitalisme qui doit cacher la forêt des alliances institutionnelles du grand frère du Front de Gauche avec le PS ! 

GA 34, d'une implacable sévérité, on le voit à cette occasion, envers le PS (et EELV), s'interdit de mettre le doigt "là où ça fait mal", du côté de ces alliés dudit PS qui sont installés au coeur même, en tant que son parti le plus important, du Front de Gauche...lequel pourtant soumet à longueur de discours le social-libéralisme à une volée de bois vert... ! On conviendra aisément qu'il y a position politique anticapitaliste plus confortable et moins contorsionnée !

Dans ce déséquilibre permanent tant bien que mal occulté par des jeux de discours tronqués, la dénonciation que fait GA du parti social-libéral et la clarté de son soutien aux grévistes de Virgin en deviennent assez bancals... Surtout si l'on précise, par déontologie politique, que, oui, Francis Viguié était bien, même si GA 34 ne veut pas que cela se sache, le seul élu montpelliérain du Front de Gauche (1) à apporter hier un soutien direct aux Virgin ... ! 

Le NPA, quant à lui, était tout logiquement représenté par sa porte-parole départementale, Martine Granier, qui a pu rédiger le compte rendu de la mobilisation des salariés de Virgin sans avoir à procéder à de périlleux jeux de rééquilibrages et de silence...

(1) mais un élu d'un Front de Gauche paradoxalement fictif ! Cette "affaire" met en effet en évidence que le Front de Gauche 34, contrairement au postulat qu'il incarnerait l'alternative populaire, la seule, en tous lieux (la rue et les institutions), n'existe tout bonnement pas à la mairie de Montpellier. Mais GA, cherchant à jouer du label Front de Gauche alors qu'il est inopérant municipalement parlant, ne parvient pas à énoncer cette inexistence "clandestine" comme une anomalie à corriger, tellement est contradictoire et malaisée à défendre publiquement la double stratégie municipale (unitaire avec le PS/indépendante du PS) mise en oeuvre par les partis du Front de Gauche concernés. Tellement aussi et surtout le rapport de forces interne à cette coalition lui est défavorable et lui impose la loi "participative" et cogestionnaire des chers camarades communistes. Et lui impose silence sur le sujet. Sans que le Parti de Gauche 34 puisse ou veuille contrebalancer quoi que ce soit

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Point de vue. GA 34 mise au supplice de la parole tronquée...

www.npa34.org

 


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8 réactions à cet article    


  • Robert GIL ROBERT GIL 12 janvier 2013 09:51

    il importe de ne pas céder aux sirènes réformistes qui s’appuient sur l’idée que nous avons atteint un niveau de démocratie permettant de conquérir des droits nouveaux par le jeu électoral et institutionnel. L’Etat est l’Etat de la grande bourgeoisie qui ne se laissera JAMAIS déposséder.
    Aussi ai-je un regard critique vis-à-vis du phénomène Front de Gauche : il ne pose pas du tout la question du soulèvement populaire dans la lutte pour renverser le système capitaliste et l’Etat bourgeois. Au contraire, il crée l’illusion que la « démocratie » permettra des conquêtes sociales. La bourgeoisie ne renonce jamais et elle ne renoncera pas. Le Front de Gauche ne suffit pas. Il faut aller plus loin.......

    voir :DEMOCRATIE, REFORME ET REVOLUTION


    • tchoo 12 janvier 2013 10:35

      On ne comprends pas grand-chose à ce que vous racontez, peut-être faut-il être initiés aux arcanes de votre région, pour cela
      bref sans intérêt aucun


      • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 12 janvier 2013 23:41

        Soyez aimable de ramoner votre avis à votre seule personne : aucun intérêt ...pour vous. Cela va mieux en le disant.

        Ceci étant posé, je reconnais que la situation est complexe, à la limite de l’ubuesque ! Mais il faut s’en prendre d’abord à ceux qui « font » cette situation (en l’occurrence le Front de Gauche 34) avant d’envisager de « tuer » le messager ! 

        Deux remarques supplémentaires à ce propos : le messager peut certes ne pas être bon mais là aussi cela peut avoir à voir avec vous : la difficulté que vous avez à comprendre cet article doit tenir à quelque chose qui se situe entre ma maladresse à exposer et vos carences à comprendre certaines choses qui sont peut-être compliquées mais tout compliqué n’est pas nécessairement incompréhensible ! Vous n’êtes peut-être pas familiarisé avec certaines notions politiques, certains positionnements qui, dans un cas comme celui-ci, sont assez incontournables pour comprendre (sans pour autant qu’on doive être un initié comme vous dites !). Dans ce cas cet article s’adresse à d’autres que vous et vous devez vous en éloigner. Sans décréter a priori que le problème est ailleurs qu’en vous-même...

        Sans aucune rancune !


      • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 12 janvier 2013 23:42

        Je voulais bien sûr dire « ramener » votre avis...


      • alinea Alinea 12 janvier 2013 21:19

        Bon, je n’ai pas reconnu tous les ingrédients de cette soupe ; en gros, qui que l’on soit et quoique ce soit que l’on professe, on aime le soupe PS ! Non ?
        Il y a quelque chose que les anti capitalistes doivent m’expliquer : pourquoi pleurer quand un capitaliste de la taille du groupe VIRGIN cafouille ? On fonce dans le lard ! On s’approprie, on garde la boutique, on vire les patrons véreux ; bref, on fait de l’anti capîtalisme !
        Non, en fait on s’insurge, on s’offusque, on s’indigne, on réclame, on soutient, on manifeste puis, on rentre chez soi !
        Mais qu’on les vire enfin ces cons-là ! N’y a-t-il pas un chat dans cette boîte qui ait la compétence de rester sans chaînes au capital ?
        C’est quoi ces petites chaussures cirées qui battent le pavé quelques heures : en attendant quoi de qui ?
        Cher Antoine, voisin de combats et de géographie : expliquez-moi.


        • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 12 janvier 2013 23:31

          Bonsoir Alinea,

          Les anticapitalistes ont des propositions concernant les mesures à prendre et les actions pour les mettre en oeuvre. Ainsi le NPA est partisan de l’interdiction des licenciements sur le constat qu’ils reposent sur des décisions patronales et des retours de bâton de la concurrence capitaliste que les patrons défendent. C’est donc leur affaire, leurs affaires, s’ils n’arrivent pas à équilibrer leurs comptes ni à dégager des profits. Les salariés n’ont pas à devenir la variable d’ajustement de la gestion capitaliste. Si donc lesdits patrons ne peuvent pas faire autrement que de faire payer par des licenciements leur incapacité à résister à la concurrence qui borne leur horizon idéologique, eh bien, ils doivent mettre la main au portefeuille mais pour les salariés : ils doivent cotiser à une caisse (régionale par exemple) qui mutualise leurs cotisations calculées au prorata de leur importance et permettant de maintenir le contrat travail des salariés et donc leur salaire intégral jusqu’à ce qu’ils retrouvent une embauche respectant les droits acquis.

          Voilà un exemple de proposition qui inscrit concrètement une démarche anticapitaliste de réponse à la crise capitaliste. Mais ceci étant proposé, les anticapitalistes ne sont pas des antidémocrates : ils n’ont pas à se substituer aux salariés d’une entreprise concernée par des licenciements. C’est à ceux-ci de décider ce qu’il convient de faire et donc, dans un cas comme celui de Virgin, des anticapitalistes, une fois qu’ils ont fait connaître leurs propositions, eh bien, ils battent le pavé en soutien à ce que veulent bien faire les salariés qui, chez Virgin ne réclament pas (pas encore !) l’interdiction des licenciements ni, ce que propose aussi le NPA, la réquisition d’une entreprise qui ferme pour la mettre en autogestion de ses salariés. S’ils le veulent bien ! Voilà pourquoi à Montpellier comme ailleurs, la chose élémentaire à faire est de soutenir des travailleurs en lutte ! Avec, comme l’indique mon article, l’honnêteté de fout dire de ce qu’on est et on défend !

          En espérant avoir commencé à vous convaincre de ce que des anticapitalistes peuvent et doivent faire !

          A bientôt peut-être, cher (chère ?) Alinea.


        • alinea Alinea 12 janvier 2013 23:59

          J’étais un peu taquine ! ( avec un « e ») ! J’ai bien compris tout ça ; mais comment dire... je me lasse ; si les principaux intéressés ne (p)veulent pas s’en sortir !
          J’ai le sentiment insensé que les bonnes âmes ( dont je suis !) proposent, mais savent que ça ne sert à rien. Si les employés de Virgin décident de « prendre » leur entreprise, exiger, par la force s’il le faut, de récupérer le fond, alors, je serai la première sur les lieux, à battre le rappel de tous les anars, les PG, et tous ceux qui le veulent, pour faire un siège, pour aboutir.
          Toute cette énergie depuis des décennies, en manifs, en écrits, en luttes, en cris.. pour les accords syndicaux récents : non !
          Et si les employés sont à ce point dépolitisés pour ne pas dire abrutis, alors je fais « non » aussi !
          Il faut virer le capitalisme et non pas s’échiner à ce qu’il perdure !

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