Cinq ans pour jeter l’éponge
En fait pour moi c'est un non événement. Le 27 novembre 2012 j'ai écrit ceci : le PS qui a fait le choix d'une politique "social-démocrate" semblable à celle de son prédécesseur dont il ne s'en distingue que par les choix de la mise en forme. Il faut donc s'attendre à un échec de sa politique économique, car il ne disposera pas de moyens financiers pour relancer quoi que ce soit, seulement l'usage des vases communicants, puisqu'il réduit l'endettement de l'état, le transférant sur les ménages...../ Si Fillon a suivi la ligne Sarkozy durant son mandat de premier ministre c'était essentiellement sur le plan économique et dans ses déclarations de poncifs sur d'autres ministères, il fallait traduire les distances qu'il mettait. Il y a un choix d'orientation plus que de lutte pour une présidentielle de 2017. Celui qui reviendra sur la ligne de la « droite républicaine » gagnera l'élection de 2017, car l'échec de Hollande est programmé par ses choix économiques.... /
J'aurais pu naturellement me tromper, mais c'était peu probable dans la mesure où la politique que mènent les gouvernements consiste justement à ne pas en faire, laissant le marché financier dicter les mesures à prendre pour lui assurer de meilleurs profits pour les actionnaires et tous les placements financiers de la population, que ce soit par la participation, l'actionnariat, l'épargne populaire.
Pour savoir ce qu'il adviendra demain ce n'est pas les hommes politiques qui nous gouvernent depuis 84 qu'il faut écouter, mais le patronat. Il a défini son orientation politique quand il a changé d'acronyme pour passer de CNPF à MEDEF, de la défense de ses intérêts particuliers à un mouvement des entreprises de France, qui propose le déroulement de l'existence des citoyens autour de l'entreprise. Le patronat n'a fait que s'aligner sur un mouvement de fond venu des USA et dont le leadership de l'exemplarité était IBM France.
Les patrons dans la campagne électorale. A quelques mois de la présidentielle et des législatives, le Mouvement des entreprises de France, le Medef, a décidé d'intervenir dans le débat politique. « En avant l'entreprise, en avant la France » - le nom des 7 forums nationaux organisés d'octobre 2001 à janvier 2002 - est avant tout destiné à diffuser les idées des chefs d'entreprise dans l'opinion......./ Antoine Seillière s'est prononcé pour « un vrai renouveau du dialogue social face à l'autoritarisme méprisant de l'Etat et des syndicats cantonnés dans leurs modes d'action et leur conservatisme traditionnel ». Au cours de ce forum, plusieurs patrons ont expliqué, tour à tour lors de tables rondes, leurs difficultés à diriger leurs entreprises en raison d'une « législation aberrante » ou de « carcans administratifs complexes ».
Les citoyens en bon français ont oublié pas eux. Ils ont même roulé Hollande en transférant toutes ses aides vers les dividendes, même Gattaz dans son entreprise avec les aides reçues, il n'a pas créé un seul emploi. Mais cela ce ne sont pas les journalistes qui vous en informeront. La politique se limite donc pour nos gouvernants depuis les années 90 à s'occuper des faits divers et d'entretenir un climat d'insécurité pour se faire élire au-delà de la réalité.
Hollande achèvera son mandat trahi par ceux qu'il a servi avec zèle. Ces derniers forts de ces portes ouvertes enfoncent le clou avec un Fillon qui leur est tout acquis et il a planté le décor. Dorénavant toute mesure sociale se fera dans l'entreprise avec une négociation fantoche, car peu d'entre elles ont des syndicats. Or ceux-ci assurent la formation des salariés qui occupent des mandats électifs du personnel ou du comité d'entreprise. (Chaque année sont signés par les organisations syndicales 30 000 accords, de plus en plus au niveau de l'entreprise. Ce qui est une volonté politique du patronat. Il a donc réclamé à Hollande et maintenant Fillon de remettre en cause les accords de branches qui entretiennent l'égalité régionale. Il y a en France 288 826 unités légales d'établissements pour 142 736 entreprises de diverses tailles)
L'avenir pour le patronat s'inscrit donc en rose, ôté de toutes ses épines socialisantes. Cela pour un seul objectif, créer des emplois, alors que le président des patrons Gattaz fait la démonstration que toutes les déréglementations qu'il désire n'ont pas pour finalité de créer des emplois, mais de distribuer toujours plus de dividendes. Pour créer des emplois il ne faut pas se fier au marché financier puisqu'il les détruits. Il faut donc faire ce que l'on appelle de la politique, c'est-à-dire avoir des projets, avoir un plan de développement. C'est ce que n'a pas su faire Hollande, Sarkozy avant lui et ce que ne veut pas faire Fillon s'il est élu. En l'état des pronostics à partir de 2017, nous retournerons vers le 19 siècle.
Il n'y a bien que Fillon pour croire qu'en faisant des économies sur les fonctionnaires et la chasse aux sorcières qui abusent du système social il va créer des emplois. Je l'écris souvent, les Entreprises n'ont pas pour finalité de créer des emplois. Elles n'embauchent que si elles peuvent s'enrichir du travail de ceux qu'elles emploient. Nous sommes dans une économie Capitaliste, le débat autour du libéralisme n'est fait que pour cacher cela. Ce n'est pas le libéralisme qui pose problème, même s'il est inégalitaire, le droit d'entreprendre n'emporte pas celui d'exploiter les autres. C'est l'organisation capitaliste du travail qui est notre problème et Hollande a oublié cela, croyant qu'en allégeant le coût du travail le patronat allait créer des emplois, au mieux il investissait dans la robotique, car les machines ne revendiquent pas. Il tire sa révérence, mais nous laisse un cadeau pourri, Fillon ou Macron qui a de bonnes idées, sauf celle de croire que ces réformes révolutionnaires vers un libéralisme originel de l'individu inverserait l'exploitation du capitalisme, il suffit d'affirmer qu'il veut réduire les charges pour comprendre qu'il est sur le même créneau comptable que les autres. Encore un qui croit que le libre arbitre existe. Parfois je me demande ce qu'on leur apprend dans ces grandes écoles qui sont censées nous fournir une élite au service des citoyens ou du peuple dans une destiné liée et indissoluble où l'individu seul n'est rien, puisqu'il définit son existence par rapport à l'existence des autres qui le nomment. Chacun peut noter que je ne dis pas de la France, car à quoi cela servirait de se flatter d'avoir le plus grand PIB s'il n'y a que 1% des citoyens qui le touchent. La France c'est d'abord son peuple sans discriminations et l'on n'a pas à y pendre un citoyen parce qu'il est employeur, mais l'on a le devoir d'avoir une politique sociale équitable et solidaire.
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