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Accueil du site > Tribune Libre > Cinq idées reçues à combattre pour avoir une chance d’agir (...)

Cinq idées reçues à combattre pour avoir une chance d’agir juste

On parle souvent d’une classe politique hors sol et de propositions déconnectées de la réalité. Une des raisons en est souvent des raisonnements qui, au lieu de partir du réel, reposent sur des lieux communs qui sont autant d’idées reçues erronées.

De ce point de vue, le dernier livre « Tous rentiers !  » de Philippe Askenazy est plus que salutaire, car il nous amène à revisiter précisément quelques lieux communs, source d’autant d’erreurs.

Cinq me semblent essentiels.

1. Croire qu’une rémunération est le reflet de la productivité

D’aucuns pensent qu’il y a un lien direct entre la productivité d’un métier et la rémunération correspondante. En fait, non, car le niveau d’une rémunération se corrèle d’abord à la capacité ou non de bénéficier d’un rapport de force favorable.

Quelques exemples tirés du livre, Tous rentiers ! : comment expliquer autrement qu’un pharmacien français gagne trois fois plus que son homologue anglais, ou qu’un conducteur du métro new-yorkais le double de son alter ego parisien ? Ou encore pour rester dans la même catégorie, qu’un conducteur londonien ait une rémunération de 50% supérieure à un pharmacien de la même ville ?

Autre absurdité d’un calcul à partir de la productivité apparente : « La valeur ajoutée apparente d’un psychanalyste est égale à la somme des paiements des clients, diminuée de quelques consommations intermédiaires (électricité, ménage…) : si le psychanalyste augmente le prix de sa consultation, donc sa rémunération, on observera que sa productivité apparente progresse. ».

Je corrèle ceci à l’absurdité de la mesure de la performance de l’économie à partir de l’évolution du PIB : le développement de tâches inutiles ou la destruction de biens existants pour leur remplacement à l’identique font progresser le PIB, alors que la meilleure utilisation de biens existants – comme par exemple le partage des voitures particulières ou de logements inoccupés – a un effet négatif.

Une étude de McKinsey(1) qui vient de paraître, montre aussi que les développements couplés du numérique et de l’impression 3D font diminuer le transfert de produits au profit de celui de data.

C’est ainsi que la plupart des économistes en arrivent à dire que la révolution numérique en cours ne crée pas de croissance, sans se rendre compte que c’est leur outil de mesure qui est déficient.

Autre remarque de Philippe Askenazy : l’amélioration de la qualité n’est pas prise en compte dans les calculs : faire bien ou mal son travail n’est pas mesuré. Il le complète avec l’exemple d’un hôtel où l’on a changé les matelas, agrandi les chambres et construit une piscine : analyser la variation de prix en considérant que c’est la même prestation est faux.

Une conclusion à retenir en synthèse de tout cela : attention aux calculs mathématiques, car le réel ne se met pas en équation !

Ainsi que j’ai eu l’occasion de l’écrire dans mon dernier livre, « il est pertinent de multiplier et additionner pour calculer le coût de la trousse d’un élève, mais absurde pour savoir comment s’en servir. Pertinent pour évaluer le niveau de dépenses de l’État et des prélèvements publics, ou la part restant disponible pour les ménages et les entreprises, mais absurde pour en simuler les effets sur l’économie.  »(2)

2. Affirmer que les métiers les moins payés ne sont pas qualifiés

Autre lieu commun : la disparition de la classe moyenne avec la fracturation croissante du marché du travail entre des emplois très qualifiés fortement rémunérés et des peu qualifiés faiblement rémunérés.

Or, s’il y a bien une fracturation accompagnée la disparition de la catégorie intermédiaire, en conclure que ceci correspond à une rupture parallèle dans les qualifications est erroné.

D’abord comme indiqué précédemment, ce n’est pas parce qu’un emploi est de plus en plus qualifié qu’il est de mieux en mieux payé, mais simplement parce que le rapport de force lui est de plus en plus favorable : par exemple, la croissance des revenus dans l’immobilier ou la finance est sans relation directe avec un écart de compétence vis à vis des autres professions.

Ensuite il est faux de dire que les emplois dits non qualifiés le sont : le déploiement des nouvelles technologies, la suppression de l’encadrement intermédiaire, et l’enrichissement des tâches des personnes en première ligne conduisent à une complexité croissante des tâches. Un des exemples est celui des caissières de supermarché qui deviennent maintenant des « hôtesses de clientèle » dont l’activité dépasse largement celle de simplement taper sur une machine.

Ceci se retrouve dans le niveau de qualification du personnel : entre 1996 et 2014, en Europe, la part des salariés n’ayant eu qu’une formation du premier cycle a systématiquement baissé de l’ordre de 20% pour tous ces métiers (3).

D’aucuns pensent que ceci est le résultat de l’élévation du niveau de formation. Mais n’est-il pas plus pertinent de dire, comme le fait Philippe Eskenazy, que cette élévation a été rendue nécessaire par la montée de la complexité de ces tâches ? Le fait que le chômage en France soit directement corrélé avec le niveau de formation vient à l’appui de cette lecture.

Dès lors, comment ne pas comprendre l’amertume des personnes exerçant ces métiers, quand, face à la progression de la complexité et de leurs qualifications personnelles, leurs rémunérations relatives baissent, ainsi que leurs reconnaissances sociales ?

3. Penser que la dynamique de l’emploi est portée par les indépendants et les petites entreprises

Concernant l’emploi indépendant, à l’appui du livre, voici quelques données statistiques :

- Selon l’INSEE, la part de l’emploi non salarié progresse lentement depuis 2006, en passant de 8,9% de l’emploi total à 10,6% en 2014, mais reste inférieure à son niveau de 1989 qui était de 13,4%.

- Derrière cette évolution globale, deux mouvements contraires :

  • Depuis 1989, une baisse régulière de l’emploi non salarié dans l’agriculture qui, tout en y étant dominant, ne représente plus de 63,4 % en 2014 contre 82,4 % en 1989. Ceci correspond à la montée en puissance d’une « agriculture industrielle ».
  • Depuis 2004, une croissance dans la construction : la part de l’emploi non salarié est passée de 15,1 à 19,9 % en 2014. C’est à rapprocher des attaques régulières dans cette profession contre le statut du travailleur indépendant.
  • Par contre dans les secteurs de l’industrie et du tertiaire, les évolutions sont certes positives, mais très lentes, avec un passage depuis 2004 de 3,2 à 4,4 % pour l’industrie, et de 7,3 à 9 % pour le tertiaire.

- Selon le Bureau International du travail, il y a une forte baisse de l’emploi non salarié de 1982 à 2004 où il passe de 17,9 à 10,8 %, puis remonte à 11,5 % en 2014. Des données donc différentes, mais des évolutions synchrones.

- Concernant l’ancienneté dans les entreprises, on ne constate pas une progression de la tranche des salariés ayant moins d’un an d’ancienneté, mais au contraire, une baisse puisqu’ils sont passés de 17 % des salariés en 2000 à moins de 13 % en 2014.

Bref, tout sauf un raz de marée des travailleurs indépendants… au moins pour l’instant.

Qu’en est-il de la création d’emploi ? A nouveau, quelques données statistiques, fruit d’une recherche personnelle :

- Une note publiée par l’INSEE en 2010 (4) constate que la part des salariés travaillant dans des entreprises de plus de 1000 personnes est passée de 27 à 33 % entre 1985 et 2006, alors que celle étant dans des entreprises de moins de 20 personnes stagnait autour de 30 %. La part des entreprises ayant une taille comprise entre 20 et 1000, elle, baisse, et ce dans chacune des tranches à l’intérieur de cet ensemble. D’où le titre de cette note : « Depuis trente ans, les grandes entreprises concentrent de plus en plus d’emploi »

- Une analyse par secteur, dans cette même note, montrent des vitesses différentes : dans les services et le commerce, la part des grandes entreprises progresse très fortement (augmentation d’environ 15 points de leur poids dans l’emploi), alors que dans l’industrie, on n’a qu’un très faible gain.

- Les statistiques les plus récentes de l’INSEE portent sur les années de 2009 à 2012, et procèdent selon un regroupement différent :

  • Dans les micro-entreprises (moins de 10 salariés), croissance de l’emploi entre 2009 et 2010 de 7%, et depuis, baisse de 1% par an,
  • Dans les PME (de 10 à 250 salariés) et les grandes entreprises (plus de 5000 salariés), croissance d’environ 1% par an (1,3 pour les PME et 0,7 pour les grandes),
  • Dans les entreprises de taille intermédiaire (de 250 à 5000 salariés), croissance de 2% par an

- Si l’on rapproche ceci de l’étude de 2010 (il n’y aucune raison de penser qu’une rupture s’est produite entre les deux), le segment en croissance serait donc d’abord celui des entreprises de 1000 à 5000 personnes, et le plus fragile celui des plus petites, l’emploi au sein de celles de plus de 5000 restant quasiment stable.

Pourquoi donc affirme-t-on constamment que ce sont les petites entreprises qui créent de l’emploi ? Parce que l’on ne regarde que les créations brutes en ignorant les destructions d’emplois : le tissu de petites entreprises est en mouvement constant, et il s’y crée sensiblement autant d’emplois qu’il s’en détruit. Ou autre façon de formuler : l’emploi y est fragile et très incertain. Rien que de très normal finalement.

Plus inquiétante est le peu de dynamisme des entreprises de taille moyenne, c’est à dire celles ayant un effectif de quelques centaines de personnes : c’est un indicateur de la vulnérabilité globale du tissu industriel français. Témoignage de la difficulté des petites entreprises à grandir, ce qui entrave le renouvellement.

Quant aux grandes entreprises, elles résistent globalement… peut-être justement au préjudice des entreprises moyennes.

4. Faire confiance aux vertus du développement de la propriété immobilière

On a tendance à affirmer que l’accession à la propriété est vertueuse, ce pour plusieurs raisons : amortisseur à la crise, préparation à la retraite, meilleure socialisation, meilleur entretien des logements. Mais est-ce si sûr ?

Ainsi que Philippe Askenazy le rappelle, la crise des subprimes aux USA a montré qu’au contraire, l’acquisition d’un logement pouvait être source de faillite financière.

C’est aussi un frein à la mobilité : si la situation de l’emploi local vient à se dégrader, les salariés propriétaires de leurs logements se retrouvent piégés, car non mobiles. Comment en effet revendre son bien immobilier, sans avoir à faire face à des pertes importantes, parfois incompatibles avec les prêts contractés ?

C’est d’ailleurs un des points que met en avant Christophe Guilluy dans son livre la France Périphérique  : « Les problèmes financiers sont structurels (ayant du mal à s’acquitter du paiement des traites de leur maison, des nombreux déplacements, de l’obligation de posséder deux voitures) et l’endettement, voire le surendettement, répandu. Quand le chômage frappe, l’éloignement des zones les plus dynamiques rend difficile un retour à l’emploi. Le piège se referme sur « cette classe moyenne inférieure » caractéristique en réalité de ces nouvelles catégories populaires fragilisées. »

Enfin Philippe Askenazy met le doigt sur un autre risque, celui du lien avec le populisme : « La transformation dans les décennies suivantes des sociétés scandinaves en sociétés de propriétaires occupants ne semble pas avoir amélioré leur fonctionnement. Pis, elles n’ont pas échappé à la montée des partis populistes d’extrême droite depuis le début du siècle (les Vrais Finlandais, le Parti populaire danois, le Parti du progrès norvégien, les Démocrates suédois). De fait, les contradictions des électeurs propriétaires servent partout de terreau aux populismes, du Tea Party américain au mouvement Cinq Étoiles italien en passant par UKIP, le Front national ou Pegida. (…) Ils désignent un tiers comme le responsable de leurs difficultés : en premier lieu, les immigrés mais aussi les assistés souvent identifiés aux premiers.  »

Notons enfin que l’Allemagne se singularise par rapport à tous les autres pays européens avec presque la moitié des ménages locataires, versus un tiers en France, et 30% dans la moyenne de l’Union européenne (5).

5. Promouvoir à tous crins la défense des droits de la propriété privée sur l’immatériel

Le développement de nos économies contemporaines s’est largement construite grâce au développement des brevets, et donc de la privatisation de biens immatériels.

Philippe Askenazy met l’accent sur le danger de ceci dans des domaines comme la santé (surtout si les systèmes de soin sont éclatés et faibles face aux groupes pharmaceutiques), et surtout la connaissance : peut-on laisser des intérêts privés s’approprier ceci sans risque ?

Étrangement dans son livre, il ne parle pas de l’agriculture et des semences : comment ne pas non plus s’inquiéter de voir une entreprise comme Monsanto s’approprier ce qui était un bien commun ?

Supprimer tout droit de propriété sur l’immatériel n’est pourtant pas la solution, car il est légitime et nécessaire de rémunérer et protéger des investissements faits.

Trouver le bon équilibre avec la nécessité de protéger les libertés individuelles et de lutter contre l’émergence d’inégalités socialement insupportables, est certainement un de nos défis contemporains.

__________________________________________________

1. McKinsey Global Institute - Digital Globalization, March 2016 

2. 2017 : Le réveil citoyen

3. Tous Rentiers, Source OCDE (2013), Perspectives de l’OCDE sur les compétences 2013

4. Depuis trente ans, les grandes entreprises concentrent de plus en plus d’emploi, INSEE PREMIERE, N°1289, AVRIL 2010

5. Source Eurostat, données 2013


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10 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 4 mars 2016 09:54
    À l’auteur :
    Où cet article traite-t-il d’une « autre répartition des richesses » ?

    • Robert Branche Robert Branche 4 mars 2016 10:08

      @Jean-Pierre Llabrés
      Je ne fais pas dans cet article un résumé complet du livre d’Askenazy mais un zoom sur quelques points qui me semblent essentiels.

      Pour le reste, le mieux est de lire son livre dans lequel effectivement il prend position pour une remise en cause des mécanismes actuels de ce qu’il appelle le « propriétarisme », cad l’appropriation de biens à titre privé (ce que j’aborde rapidement dans mes points 4 et 5). Je partage les questions qu’il pose, peu ses quelques réponses

    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 4 mars 2016 16:04

      @Robert Branche

      « Pour une autre répartition des richesses » constitue le sous-titre du livre et représente donc une sinon l’idée maîtresse de l’ouvrage. Non ?


    • Robert Branche Robert Branche 4 mars 2016 16:26

      @Jean-Pierre Llabrés
      Certes, mais je ne suis pas responsable de ce sous-titre, et je n’y ai trouvé de réelles propositions en la matière...


    • Jean-Pierre Llabrés Jean-Pierre Llabrés 4 mars 2016 16:32

      @Robert Branche

      Si l’auteur a perdu de vue son sous-titre, cela n’incite absolument pas à acheter son livre.

    • Robert Branche Robert Branche 4 mars 2016 16:50

      @Jean-Pierre Llabrés
      Oui, mais le livre contient quand même plusieurs analyses intéressantes, même s’il est faible sur les propositions.


    • Rincevent Rincevent 4 mars 2016 12:07

      Le piège se referme sur « cette classe moyenne inférieure » caractéristique en réalité de ces nouvelles catégories populaires fragilisées. » Ça fait penser à la situation en Allemagne dans les années trente. Alors, même motif, même punition ?


      • Robert Branche Robert Branche 4 mars 2016 12:24

        @Rincevent
        Si rien n’est fait, le pire est effectivement à craindre...


      • Romain Thieubaut (---.---.235.108) 4 mars 2016 16:41

        Bonjour Monsieur Branche,


        Je suis étudiant en pharmacie, et si je ne remets pas en cause le fait qu’il y a des idées intéressantes dans ce livre, j’aimerais attirer votre regard sur quelques incohérences concernant la partie sur les pharmaciens (que vous citez) :

        1) L’importante différence de revenus entre un pharmacien français et un pharmacien anglais s’expliquerait par une capture de rentes des pharmaciens français selon Philippe Askenazy. Pourtant quand on regarde dans le monde entier, il y a plein de pays où les pharmaciens gagnent aussi bien voir mieux leur vie qu’en France : Etats-Unis (ou les capitaux sont également ouverts), Canada, Allemagne, Italie, par exemple. On peut trouver sur internet des sources fiables pour estimer les revenus des pharmaciens à travers le monde, et il en ressort que ces chiffres sont bons à l’échelle mondiale. Je n’arrive pas à trouver un pays « développé » où les pharmaciens ont un revenu aussi « faible » qu’au Royaume-Unis. Alors pourquoi prendre en exemple ce pays pour faire la comparaison ? Pour pouvoir faire une analyse pertinente, il faudrait comparer les revenus des pharmaciens français par rapport à l’ensemble des pharmaciens à travers le monde. 

        2) Philippe Askenazy compare les pharmaciens avec les infirmiers en disant que l’écart abyssal de rémunération entre un pharmacien et un infirmier ne peut s’expliquer par un niveau d’effort, de compétence, ou par une productivité naturelle. Qu’est-ce qui lui permet d’affirmer cela ? Les infirmiers sont essentiels au système de santé français, personne ne remettra cela en cause, mais il y a tout de même des différences entre infirmiers et pharmaciens. Les infirmiers font 3 à 5 ans d’études pour valider le diplôme d’infirmier diplômé d’état, alors que les pharmaciens font 6 à 9 ans d’études, avec le passage par le même concours que les futurs médecins (concours PACES) et une thèse pour valider le diplôme de docteur en pharmacie. Ensuite au niveau des responsabilités, les infirmiers doivent exécuter les prescriptions médicales et n’ont pas de responsabilités sur la prescription en elle-même. Les pharmaciens doivent également exécuter les prescriptions médicales, mais seulement après avoir analysé et validé ces prescriptions : le pharmacien, en tant que spécialiste des médicaments, partage avec le médecin la responsabilité de toutes les prescriptions médicales qu’il valide. Là encore, la comparaison n’est pas pertinente : les études et les responsabilités ne sont pas les mêmes entre pharmaciens et infirmiers.
        Une comparaison des pharmaciens avec les chirurgiens-dentistes serait beaucoup plus adaptée : bac+6, thèse, concours PACES, responsabilité médicale importante. Ces deux métiers présentent de grandes similitudes et quand on regarde les études fiables, on se rend compte que les revenus des pharmaciens français et des dentistes français sont proches. Qu’est-ce que vous en pensez monsieur Branche ?

        3) Un dernier point important : les pharmaciens anglais sont pour la plupart salariés, or le revenu des pharmaciens français cité dans le livre de Philippe Askenazy concerne uniquement les pharmaciens libéraux, c’est à dire les propriétaires d’une pharmacie. Or a compétence égale, il est tout à fait normal qu’un chef d’entreprise soit en moyenne mieux rémunéré qu’un salarié. Sinon, quel est l’intérêt de devenir chef d’entreprise, avec le risque financier qui va avec ? Parce qu’il ne faut pas oublier que le pharmacien libéral rembourse de lourds emprunts en début d’exercice. Au final il existe aussi en France des pharmaciens salariés : d’après la grille des salaires de la convention collective de la pharmacie d’officine (que l’on peut facilement trouver sur internet), le revenu d’un pharmacien salarié en France (appelé pharmacien adjoint) est compris entre 24 000€ et 48 000€ net par an. Et on peut aussi constater qu’un médecin salarié gagne moins qu’un médecin libéral. Qu’est-ce qu’il y a de choquant à cela ? 

         


        • Robert Branche Robert Branche 4 mars 2016 17:09

          @Romain Thibaut
          Désolé si vous avez pris cet extrait pour une attaque contre les pharmaciens ! Ce n’était pas du tout mon objectif, ni, je crois, celui de Philippe Askenazy.

          Je vous remercie des éclairages pertinents que vous apportez et qui viennent enrichir le propos.
           Il n’en reste pas moins que le niveau de rémunération de toute profession - que ce soit celle des pharmaciens ici ou de toutes autres - n’est pas d’abord représentative de la valeur ajoutée qu’elle apporte, mais de sa capacité à l’obtenir et de la défendre. Ceci n’est évidemment pas sans lien avec le niveau de formation et l’activité réalisée.

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