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Club Med : Quand Trigano passe, l’emploi trépasse

Serge Trigano, fils du fondateur du Club Med, revient aux affaires. Après un premier renvoi du Club en 1997, le « piètre gestionnaire » a trouvé l’homme idéal en la personne de Bonomi, actionnaire majoritaire du groupe souhaitant s’en emparer. Si par malheur l'OPA hostile que l'Italien a lancé contre le groupe réussissait, celui-ci devrait propulser Trigano président non exécutif alors même que son précédent passage à la tête du Club ne plaide pas en sa faveur.

Un souvenir funeste…

Serge Trigano au Club Med, cela n’évoque rien de bon. Tout au plus des promesses non tenues et des rêves déçus. Une triste page de l’histoire du club évoquée de façon laconique par Jean-Jacques Manceau dans Le Club Med, Réinventer la machine à rêves : « Lorsqu’en 1997, cet ancien P-DG de Disneyland Paris (Philippe Bourguignon) prend la tête du Club Méditerranée, l’entreprise se porte mal : la plupart des villages ont vieilli et ne correspondent plus du tout aux normes de confort qu’en attendent les clients, la gestion est chaotique, et les pertes abyssales. Un héritage de Serge Trigano qui avait succédé en 1993 à son père, cofondateur du Club ».

Ces lignes résument parfaitement la situation du Club en 1997. Serge Trigano restera dans les annales du Club comme le président qui aura fait subir au groupe les plus larges pertes jamais enregistrées. Alors qu’en 1996, il clame à qui veut l’entendre que l’objectif des 400 millions de bénéfices pour 1997 est toujours en vue, le Club est obligé de publier un communiqué un mois plus tard pour expliquer que les résultats de 1996 doivent être revus à la baisse. Lorsqu’il est débarqué en deux temps trois mouvements par les actionnaires en 1997, la facture est salée. Trigano a réussi l’exploit de cumuler des pertes s’élevant à 743 millions de francs, du jamais vu.

Les conséquences de cette gestion anarchique, maintes fois relatées, mais apparemment oubliées sont, elles, moins originales. Une perte de rentabilité des villages, une réputation en berne, des licenciements à la pelle… Rien n’est épargné au Club. Triste sort pour le fils du fondateur qui n’a pas su faire passer le groupe dans une nouvelle dimension. Tragique même, comme le constat de François Bostnavaron et Arnaud Leparmentier dans un article paru dans Le Monde en 1997 qui affirment que « l’expérience malheureuse de Serge montre la quasi-impossibilité pour un fils à succéder à un fondateur d’entreprise charismatique ».

…Qui agite de nouveau le Club

Quasi-impossible était aussi le retour de Serge, mais pourtant, ce scénario prend de l’ampleur. Celui qui a gentiment offert son soutien au « raideur » italien Andrea Bonomi pourrait devenir « président non exécutif » du Club. Bonomi, l’homme d’affaires, a lancé une offre publique d’achat hostile sur le Club Med en réponse au à celle du duo franco-chinois Ardian-Fosun tournée sur le développement du Club en Chine. Menaçant l’équilibre dans lequel se trouve le Club depuis la prise de fonction de Henri Giscard d’Estaing à sa tête et se brouillant avec Fosun, Bonomi risquerait dès lors de se fermer les portes du marché chinois. Pire encore, il serait sur le point de rappeler les anciens fossoyeurs du Club, comme monsieur Trigano qui compte réinvestir dans le groupe de vacances. « Je souhaite investir. Je n’ai pas vocation à devenir un gros investisseur mais je ne m’imagine pas en actionnaire marginal et j’entrerai au capital avec mes fils », affirmait-il au JDD. Les salariés du Club en tremblent déjà.

Le retour potentiel de Serge Trigano signe en effet un arrêt de mort pour le management et les salariés du Club. Si l’offre d’achat du Club lancée par Bonomi ne les plaçait déjà pas en bonne position, autant dire qu’avec l’aide de Trigano, l’espoir n’est plus. Des dizaines de postes seraient menacés. Avec la volonté de restructuration de l’Italien, son désir d’en finir avec le all inclusive et son désir de revenir à une offre de vacances plus accessible pour les vacanciers, l’avenir est sombre pour le personnel. Un retour vers une offre bas-de-gamme, de belles promesses, des licenciements, le tout chapeauté par le grand Serge. Décidément, un air de déjà vu.


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2 réactions à cet article    


  • bourrico6 25 juillet 2014 09:39

    Bah, on revote bien pour les repris de justesse, il s’en trouve encore pleins pour souhaiter un retour du nabot malgré ses casseroles, etc.

    Ce n’est pas la compétence qui est recherchée dans ce bas monde, ça se saurait.


    • trevize trevize 25 juillet 2014 14:51

      Il faut nationaliser de toute urgence ce fleuron de l’industrie française, et embaucher une armée de fonctionnaires pour la faire tourner. Je propose de tripler les secrétaires et de quintupler les GO. ça fera baisser le chômage.

      Sérieusement, qu’est ce qu’on en a à f.... du club med et de Trigano ?

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Anthony


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