Combien de temps la Grèce peut survivre sans le soutien de ses créanciers ?
Le pays surendetté est déjà en crise ouverte, mais les choses pourraient encore empirer pour l'économie, la monnaie, le secteur public et les banques
Les échéances :
- 30 juin : paiement de 1,6 Md € dû au FMI et différé
- 30 juin : 2 milliards € dus aux salariés et aux retraités du secteur public grec
- 5 juillet : référendum sur l'opportunité d'accepter des mesures d'austérité
- 20 juillet : 3,5 milliards € dus à la Banque centrale européenne
Les banques semblent avoir assez d'argent pour payer 2 milliards € de prestations d'aide sociale et de retraite cette semaine et une grande partie de la masse salariale du secteur public. Ce qui est moins évident, c’est le montant des fonds de réserve du secteur bancaire pour rembourser les déposants en cas de différend avec l'UE. Les banques ont déjà limité les retraits de laurs clients à 60 € par jour. Personne n'a encore précisé combien de temps les banques peuvent continuer à approvisionner les guichets automatiques.
Un pays ne ressemble pas à un ménage qui est à court d'argent et ne peut pas se permettre l’insolvabilité. Personne ne va saisir le mobilier. On pourrait penser que le pire qui puisse arriver soit que la banque centrale grecque soit forcée de changer de monnaie à une valeur inférieure à l'euro.
Ce n'est pas aussi simple que ça, même si cette hypothèse n’est pas forcément réjouissante pour les Grecs. Personne ne sait comment cela va se jouer. Il n'y a pas de précédent de cessation de paiement pour un pays, ni de crash sur une union monétaire qui reste intacte. Athènes pourrait compter sur un échelonnement de sur plusieurs semaines si la BCE accepte, mais combien de temps cela peut-il durer ?
Plusieurs mois, si la BCE sert à quelque chose. Cette dernière a déjà laissé entendre qu'elle pourrait exiger plus de garanties auprès des banques grecques s’il n'y a pas suffisamment de fonds pour effectuer le paiement de 3,5 milliards €. Sinon, la BCE pourrait désactiver l'accès à l'euro, ce qui se traduirait pas la condamnation à mort des banques grecques. Athènes pourrait être contrainte d'émettre des reconnaissances de dettes aux créanciers et d'adopter une loi obligeant les entreprises à accepter la reconnaissance de dette comme monnaie. Ensuite, le pays pourrait commencer à imprimer drachmes.
Moody a déclaré qu’un défaut à la BCE était susceptible d'être le bouquet final. Plus que le défaut de paiement de dettes envers le Fonds monétaire international ou du Fonds européen de stabilité financière, il "impliquerait une augmentation importante des pertes attendues sur la dette privée".
Reste à faire la part de choses entre les manœuvres d’intimidation et la marge sur laquelle se joue cette partie de poker.
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