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Accueil du site > Tribune Libre > Combien vaut Sciences Po ?

Combien vaut Sciences Po ?

Le XXIe siècle sera l’ère de l’immatériel dans l’économie. Mais, ce concept ne s’applique pas seulement au monde des affaires, mais aussi à l’univers associatif. Deloitte, Sciences Po et EasyBourse se sont associés dans une Tribune ouverte aux Internautes pour lancer le débat en France sur l’Immatériel. A vos claviers...

Même si chacun a son opinion sur l’Institut d’études politiques, voire certains préjugés, il n’existe pas de méthodes incontestables pour répondre à cette question. Faut-il compter le nombre de clubs de fumeurs de cigares, auxquels participent les Anciens ? Chiffrer sa part de marché dans la collecte de la taxe d’apprentissage ? Etablir le pourcentage de professeurs et d’étudiants venus de l’étranger ? Faire la liste des ouvrages publiés par sa Fondation ? Voir combien de fois son nom est cité sur Google ? Comparer le charisme de son directeur à celui de la London School of Economics ? Egrainer dans un inventaire à la Prévert la longue liste de ses diplômés, hommes et femmes, qu’elle a préparés à gouverner le pays ? Ou vaut-il mieux regarder tout simplement le salaire de sortie de ses diplômés ?

Il existe pourtant des indices, qui permettent de s’en faire une idée. Son ouverture aux étudiants défavorisés a fait du bruit, alors que son image était jusqu’alors assez parisienne. Selon le site www.telquel-online.com, le modèle Sciences Po devrait être prochainement décliné au Maroc. L’exportation d’une enseigne culturelle a déjà prouvé sa valeur. C’est en effet la création d’un Louvre à Abou Dhabi qui a permis de prendre conscience de la valeur de ce musée et de sa charge émotionnelle dans le public. D’autres éléments tangibles peuvent être pris en considération pour évaluer une formation, comme la qualité des partenariats passés avec les entreprises, l’existence de laboratoire de recherche, etc.

Autant d’éléments assez immatériels, mais qui mis bout à bout perpétuent ce qu’on appelle la réputation, qui est un concept beaucoup plus complexe à saisir que la notoriété. Mais, à moins d’une mise en vente de l’IEP Paris, une marque de fabrique qui pourrait être rachetée par un oligarque russe ou par une université du Golfe, le seul moyen de connaître la valeur de cette vénérable institution serait sans doute de fermer les portes de la rue Saint-Guillaume pendant une génération. Verrait-on alors dans vingt ans un retour à un excédent budgétaire en France ou à l’opposé assisterions-nous à une poussée des discriminations ?

Pour Richard Descoing, directeur de l’IEP Paris, rien n’est acquis pour Sciences Po. Pour que les adeptes de la péniche puissent espérer continuer à trouver un emploi demain, l’école doit s’adapter aux techniques modernes de partage des connaissances et transmettre à ses étudiants la culture de l’immatériel. Ils ne doivent pas être largués et vivre sur une promesse, fruit d’un passé lointain, fut-il glorieux. L’image de Sciences Po n’est pas une rente. Richard Descoing déclare ainsi : « dans un univers concurrentiel planétaire, la croissance qu’un pays sera susceptible de capter viendra des entreprises qui se battront non pas sur leur prix de revient, mais sur des facteurs de compétitivité qui font la différence : les marques, l’innovation, le talent d’attirer et garder les meilleurs, la capacité à fidéliser des clients par une co-création de biens et services adaptés en temps réels à leurs besoins  ». Le même raisonnement s’applique parfaitement à une méthode pédagogique.

C’est pourquoi le cabinet de conseils Deloitte a lancé le 27 juin dernier la « Tribune Sciences-Po de l’économie de l’immatériel et de la Connaissance », conçue comme un projet collectif faisant plancher des étudiants de Sciences-Po. Des personnalités sont venues épauler ce projet, qui va continuer à prendre de l’ampleur : Jean-Pierre Jouyet (secrétaire d’Etat aux Affaires européennes), Maurice Levy (président du Directoire de Publicis), Georges Drouin (président du Groupement des professions de services), Daniel Lebègue (président de l’Institut français des administrateurs).

Dans ce débat sur l’immatériel, des académiques et des experts (OCDE, CAE, OFCE…), des personnalités du monde des affaires ainsi que des acteurs des marchés financiers sont intervenus. Avec un certain pragmatisme, consistant à détecter les meilleures pratiques dans la « chasse à la valeur immatérielle ». La même démarche a été étendue aux organismes à but non lucratifs (OSBL), qui créent non pas de la valeur pour l’actionnaire, mais du bien-être social.

Pour ceux qui veulent en savoir plus, les étudiants de Sciences Po ont synthétisé les débats. Leurs contributions sont en ligne sur www.easybourse.com, qui se veut un forum d’échanges ouvert à tous. Comme quoi des partenariats, l’ouverture sur l’inconnu et la notion de partage du savoir ont sans doute accru la valeur de Sciences Po, mais aussi celle de ses nouveaux partenaires (Deloitte, EasyBourse, Publicis). Mais, dans une proportion malheureusement non mesurable…


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3 réactions à cet article    


  • Forest Ent Forest Ent 30 juin 2008 19:28

    Publi-reportage sans intérêt.

    On connaissait le point de vue de Lévy et Jouyet qui avaient cosigné un rapport il y a deux ou trois ans. Il semble toutefois que l’on puisse changer d’avis, puisque Lévy a déclaré récemment être opposé à la loi Hadopi que ce rapport aurait favorisée, et que Jouyet, membre du PS, est ministre de Sarkozy. "L’immatériel", c’est surtout la pensée de ces gens.

    A propos de Sciences-Po, ne pas oublier de noter que la chaire "propriété intellectuelle", connexe à ces débats sur "l’économie de l’immatériel", est sponsorisée par ... Microsoft. Combien vaut Sciences-Po ? Bonne question ...


    • Bof 1er juillet 2008 12:23

      Je ne trouve pas que ce soit une bonne question, je trouve que c’est une " question " à la quelle l’auteur répond avec les mêmes arguments que pour toutes les écoles de spécialistes et d’experts . Voici sa phrase, La phrase type : " Pour que les adeptes de la péniche puissent espérer continuer à trouver un emploi demain, l’école doit s’adapter aux techniques modernes de partage des connaissances et transmettre à ses étudiants la culture de l’immatériel. "...et oui....la valeur d’une école est et n’est donnée que par la valeur que ses élèves vont réussir à lui donner ...et malheureusement pour nous, le peuple, on voit que ce n’est plus du tout fonction de " notre Bien à Nous" : le Peuple, MAIS uniquement fonction du petit bien, mais bien oh combien confortable et couteux pour le pays, donc du bien de ses élèves devenus des spéculateurs de diplômes confortablement installés dans leur bureau pour la grande majorité ET qui devront quand même travailler à la pérennité de ’leur école’ quelques heures par an.
       Pour le reste, je juge la situation de mon pays + aux 22% d’illétrés, + aux 30% d’enfermés dans les zup et à double tour avec l’augmentation du prix de l’essence ...pour le permis : impossible d’en obtenir à 9 ans d’âge ...alors...30% conduisent sans le permis et il vaut mieux à 9 ans qu’à 14 ans avec la drogue, + à la dette qui sera à rembourser , + à la perte de nos entreprises nationalisées : " égarées " a dit notre Justice mais qui avaient été achetées peu cher mais à crédit bien sûr et au prix de valorisation d’entrepreneurs privés performants...alors, chiche, on ferme ces écoles comme l’éna et on laisse les zupiens et les Français libres de vivre donc de travailler et d’entreprendre ?
       Pour votre vraie question sur " l’immatériel "...nous n’attendons plus après votre enseignement pour trouver entre nous des réponses que nous ne pouvons même plus vous faire connaitre puisque vous répondez que sachant tout comme vous n’y avez pas pensé ça ne peut être vrai ! ...et le monde est bien avide de ces découvertes qui ne peuvent plus être bloquées par une grande convocation dans le bureau d’un premier ministre...le commerce "dans" l’immatériel se fait déjà et sans notre administration semble-t-il et enfin pour le Bien de l’Ensemble des Hommes . Déjà aux usa, l’argent n’est plus partout le dollard depuis un certain temps et comme ailleurs + la valeur d’un aliment ne dépend plus que de ses composants chimiques tq lipides, protides, glucides, oligoéléments et vitamines MAIS aussi de son apport en énergie et si j’ai bien compris il s’agit de la même énergie que celle prouvée par les savants Chinois aux professeurs de médecines des usa vers les années 1973 (avec les deux chiens reliés entre eux par des perfuseurs )et aussi de la forme des molécules pour les mêmes atomes les composants  ; + on n’ utilisera plus 70% de ce que l’on mange pour digérer et l’on améliorera sa santé avec ces aliments tenus encore au secret ....+ et on améliore le confort dans le travail de conduite en diminuant la consommation de carburant sur les tracteurs , les bateaux, et maintenant les camions au Canada et en Europe sauf en France ; on diminue par la même la pollution et on allonge la durée de vie des moteurs et ceci avec un tout nouveau procédé révolutionnaire qui était quand même utilisé en 1940 ! ...mais déjà une autre énergie utilisable se pointe....et l’expérience pour soigner avec des disques d’ordinateur se poursuit et il est des faits très curieux qui emmerdent nos scientifiques qui se cramponnent à leur dogme...l’immatériel : c’est un Beau Monde avec quand même un pourcentage plus élevé de Beaux Êtres Humains qui penseront toujours plus à leurs semblables puisqu’ils ont trop souffert de la ségrégation : 30% de zupiens et aussi ceux qui vivent à la campagne...enfin tous ceux qui ne sont pas en centre ville ou en citées luxueuses.


      • TEO TEO 1er juillet 2008 16:10

        "Combien vaut Sciences-Po" ?
        Pas grand chose manifestement ; si on en juge par le désintérêt, injuste, pour votre article.
        Pas grand chose ; si, loin des illusionnisme social et domination symbolique, on considère, par principe, que tout ce qui se calfeutre de la concurrence derrière telle ou telle "barrière à l’entrée", n’est qu’une pouponnière de la médiocrité consanguine.
        peanut", si on considère, les classements internationaux des universités et autres établissements d’enseignement supérieur...
        Rien, si on considère que la même question posée à propos du MIT, de Havard par exemple donnerait la réponse "ça n’a pas de prix  !". D’ailleurs il ne viendrait à l’esprit de personne de se poser la question à propos des systèmes d’enseignement qui valent vraiment quelque chose.
        En somme : Sciences-Po ne vaut absolument rien et n’est rien d’autre qu’une imposture, une sinistre blague pour incultes.
        Mais... "Au pays des aveugles, les borgnes sont rois".

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