• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Comment expliquer les pénuries et les difficultés économiques au Venezuela (...)

Comment expliquer les pénuries et les difficultés économiques au Venezuela ?

Il est évident que la situation économique du Venezuela est catastrophique. Mais au lieu d’accuser trop rapidement un prétendu « socialisme », il est nécessaire d’identifier les facteurs qui ont conduits au marasme actuel, en analysant également le rôle de l’Etat vénézuélien. Avant toute chose, un bref rappel du contexte dans lequel Hugo Chavez est arrivé au pouvoir en 1999 sera fait.

La situation économique avant 1999

En 1989, Carlos Andrés Pérez est élu président de la République du Venezuela et annonce son adhésion au consensus de Washington (dit « neolibéral »).
Au début de la même année les vénézuéliens sortaient massivement dans la rue pour protester, notamment, contre la pauvreté et l’inflation très élevées, la répression a été cruelle et a enregistrée près de 3 000 morts. Cet événement est connu sous le nom de Caracazo. Entre 1990 et 1999 rien ne s’est arrangé, en témoigne les statistiques officielles de l’ONU ; le taux de pauvreté au Venezuela a bondi de 40% à 49,5% alors que le pays est assis sur les plus grandes réserves de pétrole du monde, le pourcentage d’indigents, c’est-à-dire les personnes vivant dans la rue ou dans des bidonvilles avec moins de 1 $ par jour de revenu, passa de 14,6% à 21,7% de la population – compte tenu de l’accroissement démographique entre temps – représente une hausse vertigineuse de quelque 80 % [1], le taux de chômage dépasse 16% en 1999 [2].
Quant à la situation économique, elle se dégrade également, le taux d’inflation oscille entre 80% en 1990, et 110% en 1996 [3], le PIB par habitant déclinait, le secteur non-pétrolier se contractait et à partir de la fin des années 1990 le pays commençait à souffrir d’un fort processus de désindustrialisation… Et sans oublier la crise bancaire intervenue en 1995 qui a affecté une vingtaines de banques et s’est étendue à l’économie.

L’arrivée d’Hugo Chavez

C’est dans ce contexte de désespoir, derrière un programme social-démocrate, que Chavez a accédé à la présidence de l’Etat. Je ne m’étendrais pas sur les actions de Chavez contre la pauvreté, ce n’est pas mon objectif et elles sont suffisamment connues du fait de leurs importances. Mais aujourd’hui les travailleurs qui avaient vu leur niveau de vie augmenter grâce à l’assistanat massif de l’Etat replongent dans la misère, recevant des espoirs d’avenir sans réalité du gouvernement de Maduro.

Dès le début de son mandat la grande bourgeoisie voyait d’un mauvais œil les ambitions de Chavez, sans doute à tort… en avril 2002 l’élite vénézuélienne avec le soutien des USA tente un coup d’Etat et en 2003 a lieu un important sabotage pétrolier de l’opposition qui provoque la récession. Après avoir tenté les moyens explicités et brutaux pour se débarrasser du président, l'élite se lance dans des moyens plus subtils.

Le secteur privé importateur et spéculateur du Venezuela

Au Venezuela, le secteur privé génère environ 3% des devises entrants dans le cadre des exportations, 96% venant du secteur pétrolier et 1% des autres secteurs d’Etat. En 2012 le secteur privé a donc généré 2,7 milliards de dollars de devises par les exportations, dans le même temps le secteur privé importait l’équivalent de 43 milliards de dollars. Il faut donc souligner l’inefficacité radicale du secteur privé vénézuélien, la disproportion entre les devises qu’il génère et les revenus qu’exigent son fonctionnement.

Après le coup d’Etat et le sabotage pétrolier (au cours duquel 28,5 milliards de dollars ont fui le pays), l’Etat a pris le plein contrôle du PDVSA, la principale entreprise pétrolière du pays, et de l’émission des devises en dollars via notamment le CADIVI (Commission de l’administration des devises) afin de juguler la fuite des capitaux. Efficace sur l’immédiat la fuite des capitaux a repris son élan à partir 2004. En effet, le gouvernement a continué à vendre annuellement en moyenne 43 milliards de dollars à la bourgeoisie au prétexte d’importation, ce qui équivaut à 317 milliards de dollars entre 2004 et 2012, vendus au prix préférentiel, alors que sur le marché parallèle il coûtait beaucoup plus plus cher (5 fois en 2012, 9 fois en 2014).

Le Venezuela est le pays d’Amérique Latine qui a subi la plus forte fuite de capitaux dans les années 2000, équivalente à la somme gigantesque de plus de 150 milliards de dollars. A titre de comparaison, ce chiffre correspond à 1,5 fois le plan Marshall (en dollars actualisés de 2000).

La distribution des devises par le gouvernement est devenu le nouveau moyen de la bourgeoisie pour s’approprier des dollars. Selon les calculs de l’économiste vénézuélien Simon Andrés Zuniga, en 2012, sur une rente pétrolière de 59,3 milliards de dollars, le gouvernement vénézuélien a octroyé au secteur privé 36,2 milliards pour les importations. Mais 60% de ce dernier montant, 20 milliards, s’est volatilisé dans des comptes bancaires à l’étranger. Le reste a bien servi aux importations mais ont été surfacturées à l’Etat, par conséquent beaucoup moins de produits ont été importés relativement aux sommes reçus [6]. L’année 2012 cité, loin d’être un cas isolé, est bien représentatif de ces 10 dernières années.

Le motif des importations n’est qu’un prétexte pour s’approprier des dollars, soit pour les placer à l’étranger, soit les revendre sur le marché parallèle (900% de profit selon le taux officieux de 2014…), soit importer de manière avantageuse grâce à un taux de change surévalué, mais pas des machines, des matières premières ou des équipements, mais des produits finis pas cher pour les revendre au Venezuela à un prix nettement plus cher au moyen d’une surfacturation des importations à l’Etat, donc les devises sont consommés plus rapidement sur le papier, par conséquent il y a moins d’importations que prévu avec la somme de devises données, et l’importateur peut ainsi re-demander des devises à l’Etat et ainsi de suite…

Pour l’économiste vénézuélien Manuel Sutherland, qui partage cette analyse : « Le gouvernement a finalement transféré des fortunes au patronat local, qui s’est enrichi comme jamais avec la rente pétrolière. Loin de profiter de la surévaluation du bolivar pour acheter des machines et des équipements, le patronat s’est consacré au cycle : importer des marchandises affinées mais pas chères et les revendre (spéculer) et/ou importer rien du tout, pour s’approprier des dollars US et les revendre sur le marché parallèle beaucoup plus cher. [7] »

Sutherland a pris l’exemple des produits pharmaceutiques, dont leurs importations ont incroyablement augmentés de 1 358% au cours des années 2004-2012 ! L’économiste cite trois facteurs (communs à toute l’économie) qui ont conduits à cette lamentable situation ; la délocalisation d’une partie des usines médicinales, l’appropriation de dollars du CADIVI et la revente sur le marché noir en dégageant des profits très juteux, et le gonflement artificiel des coûts d’importation pour revendre plus cher, éviter les impôts et finalement importer moins par rapport aux devises initiales distribuées et en demander encore.

Par exemple en décembre 2013 un scandale a éclaté à propos d’un trafic avéré de voitures nord-américaines ; des entreprises vénézuéliennes achetaient des voitures nord-américaines et les revendaient 2 à 4 fois plus cher sur le marché noir.

Les énormes profits au Venezuela sont désormais courants grâce à la misère productive dans laquelle la bourgeoisie a plongé le pays et en tenant l’Etat chaviste à sa remorque. Cette bourgeoisie commerciale s’enrichit grâce à une spéculation massive. Elle importe les produits à taux normal pour les revendre à taux plein aux Vénézuéliens victimes des pénuries. Contrairement aux idées reçues, une fois de plus, le Venezuela est le pays d’Amérique Latine avec le plus de millionnaires.

Finalement, entre 2003 et 2012 les importations privées ont augmenté de 454% tandis que les exportations ont progressé de 257% sur la même période. Quant aux importations publiques, elles ont bondis de 896% ! Pour un gouvernement qui se prétend patriote et socialiste, la scandaleuse augmentation de importations montre qu’un plan pour remplacer les importations par la production nationale semble lointaine. L’importation n’a pas donné lieu à une augmentation du poids de l’industrie manufacturière dans le PIB, ce qui aurait pu permettre au Venezuela d’imaginer un avenir dont les revenus ne dépendent pas exclusivement de l’or noir. Le Venezuela est en effet dans un processus de désindustrialisation inquiétant, en 2005 l’activité industrielle hors-pétrole représentait 16,7% du PIB, contre 13,2% en 2013. Une « construction du socialisme » en se désindustrialisant, une première dans l’Histoire !

Pour le sociologue et politologue Heinz Dieterich, inventeur du concept de « socialisme du XXI° siècle » (la référence de Chavez), le seul contrôle de change est incompatible à terme avec la confrontation avec les groupes dominants, et Chavez a préféré acheter la paix interne en laissant collaborer la classe économique dominante avec la classe politique « bolivarienne », qu’on appelle bo-bo (boli-bourgeoisie) au Venezuela. Cette alliance, dit-il, a malheureusement été cachée au peuple derrière un discours fantaisiste de socialisme chrétien et bolivarien, et une large machine de propagande.

La peur des nationalisations et le contrôle des prix qui imposait parfois aux capitalistes de « produire à perte » a découragé la production qui a fait une grève de l’investissement, et les grands programmes sociaux qui ont fait augmenter la demande nationale alors que l’offre capitaliste n’a pas suivie a provoqué l’inflation et la distribution de devises aux capitalistes afin qu’ils importent pour répondre à la nouvelle demande. Chavez a fait preuve d’une naïveté épique, en pensant que les capitalistes allaient gentillement collaborer et sur-estimant la capacité du pétrole à maintenir le pays stable.

En règle générale le contrôle des prix s’accompagnent toujours d’une planification économique car c’est à l’Etat qu’il incombe de guider la production avec pour variable d’ajustement la quantité. Le gouvernement vénézuélien a pratiqué un certain contrôle des prix sans planifier la production nationale, là encore, c’est le manque de socialisme qui entre en jeu.

En effet dans la pratique, après 15 ans de « révolution bolivarienne », toujours rien ne rapproche le Venezuela du socialisme, la part du secteur privé est resté plus ou moins la même depuis 1999. Chavez appelait même les capitalistes à participer à la construction de son modèle, « nous allons nous allier… Mettons-nous corps et âme au développement du pays », « nous avons besoin de vous [les capitalistes] et vous de nous » [8] disait-il.

Le Venezuela est devenu extrêmement dépendant du marché international alors que le pays a largement les moyens d’être auto-suffisant grâce aux revenus du pétrole. Ainsi l’« anti-impérialisme » autoproclamé de Chavez n’est que de façade. Dans les faits le principal fournisseur du Venezuela est les Etats-Unis, qui est également le premier client du Venezuela. Les exportations hors pétrole, qui étaient de 35% du PIB dans les années 90 sont tombé à quelques points en 2012, le Venezuela importe la plupart de ce qui est consommé [9].

La bourgeoisie vénézuélienne est beaucoup plus libre que ce que l’on peut croire à première vue, ajoutons que le taux d’imposition sur les bénéfices du capital a été réduit de 55% à 34% et le secteur bancaire ne paye que 5% d’impôts sur les bénéfices au Venezuela [10]…

Les pénuries et l’inflation

Le gouvernement a beaucoup accusé les entrepreneurs de cacher volontairement une partie de leurs produits afin de créer un climat de plainte et de raz-le-bol, cette position, comme nous le verrons, est partiellement vrai, mais a en réalité une responsabilité minime dans la situation sociale et économique du Venezuela.

En février 2009, l’Indepabis (Intitut national pour la défense de l’accès aux biens et services) révélait que le fameux Polar, le plus grand producteur alimentaire du Venezuela, fonctionnait à la moitié de sa capacité et qu’il ajoutait de l’arôme artificiel dans 90% de sa production de riz pour échapper au contrôle des prix. L’esprit de sabotage était déjà présent. Le gouvernement a inspecté et co-géré l’entreprise pendant plusieurs mois pour tenter de remettre la production à l’endroit [11].

Le 1er mars 2009, inattendu, le responsable de Polar pour les opérations, Jesús Carmona, admettait lors d’une conférence de presse les accusations de Indepabis : usine fonctionnant à capacité partielle et 90% de production artificielle pour le riz, mais se justifie en prétendant que le riz manquait sur le marché et pour des questions de coût concernant le deuxième cas. Mais Indepabis avait trouvait 16 000 tonnes de riz emballés non-modifiés dans l’usine, ce qui était largement suffisant pour assurer un fonctionnement temporel optimal pendant deux mois, et le ministre de l’Agriculture montrait qu’il y avait 300 000 tonnes de riz sur le marché alors que la demande nationale annuelle était de 90 000 tonnes… Pour ce qui est du deuxième cas, il est évident que l’objectif est de contourner le contrôle des prix du riz.

Un commissariat de police dans l’Etat de Zulia (Venezuela), le 17 octobre 2013. Les autorités vénézuéliennes saisissent régulièrement des biens dans des dépôts clandestins ou autres, qui ne sont pas destinés à être vendus afin de provoquer le mécontentement général

hiper_caleta_de_productos_en_maracaiboSaisi de 80 tonnes d’aliments et divers biens le 15 mai 2013 à Maracaibo (Venezuela)

Mais il est à noter que, contrairement aux déclarations du gouvernement ne voulant pas avoir à faire à la bourgeoisie compradore, seule une petite partie des pénuries sont causées par ces méthodes, l’essentiel venant des phénomènes décrits plus haut. Le Venezuela montre que le capitalisme ne peut être réformé et que toute « troisième voie » est impossible, comme le disait l’écrivain marxiste-léniniste français Vincent Gouysse : « La conception marxiste des sociétés humaines nous apprend que la base matérielle économique d’une société détermine sa superstructure idéologique, juridique et politique. On ne saurait donc très longtemps écarter de l’exercice du pouvoir politique une classe sociale qui détient le pouvoir économique et qui joue un rôle social majeur » (Vincent Gouysse, Impérialisme et anti-impérialisme, 2007).

Des « marchands ambulants » profitent aussi de la situation en raflant tout dans les magasins très tôt le matin et les revendent beaucoup plus cher dans la rue [16], ce qui contribue également à aggraver l’inflation et les photos de rayons vides. C’est pour cette raison, du moins officiellement, que le gouvernement a mis en place une « carte d’approvisionnement assuré » (qui n’est pas obligatoire) depuis le mois d’avril, il s’agit de « lutter contre la contrebande et la spéculation » en limitant le nombre d’achats par personne.

Le contrôle du change en place depuis 10 ans a alimenté un marché noir des devises, aujourd’hui un immense fossé sépare le taux de change officiel du taux officieux.
De ce fait beaucoup de commerçants fixent leur prix selon le taux de change officieux, qui est 9 fois plus élevé que l’officiel aujourd’hui. En effet le journal Le Figaro du 5 décembre 2013, pourtant peu soupçonnable de chavisme écrit : « Personne ne nie que certains commerçants aient exagéré leurs prix, en les fixant par rapport au taux de change officieux et non officiel. Les inspections ont ainsi relevé des marges de plus de 1 000 %. Même le président du syndicat patronal Fedecamaras, Jorge Roig, admet que « des commerçants ont abusé ». [12] »

Gregory Wilpert, rédacteur en chef de Venezuelaanalysis, écrit en novembre 2013 : « Le gouffre de plus en plus profond entre le taux de change officiel et son pendant sur le terrain cause de lourds dégâts dans la société. Il n’est pas rare que les produits subventionnés par l’Etat — principalement des denrées alimentaires — atterrissent en contrebande dans les pays voisins. Les habitants des zones frontalières voient régulièrement défiler des camions remplis de lait, d’huile ou de riz qui vont décharger leur cargaison en Colombie, au Brésil ou au Guyana. Les douaniers ferment les yeux. Entre le prix de ces denrées au Venezuela et les tarifs auxquels elles se négocient de l’autre côté de la frontière, la marge est confortable, et permet aux trafiquants de s’assurer la bienveillance des fonctionnaires. Et tant pis si les pénuries redoublent à l’intérieur du pays. »

Les remèdes

L’« expérience » vénézuélienne nous montre qu’on ne peut pas réformer le capitalisme. En 15 ans on voit bien que la « révolution bolivarienne » n’a aucune ambition de construire une société socialiste, il s’agit toujours du même polissage illusoire du capitalisme.

Selon l’économiste vénézuélien Nadesda Muñoz, au vu des sommes consacrées aux importations alimentaires, il ne devrait pas y avoir de pénuries, ou du moins pas autant. La tragédie est que ces importations ne parviennent pas aux étagères, n’existent pas, sont détournées ou sont totalement frauduleuses. La production agricole, fragmenté en milliers de petits capitalistes, a en effet gravement décliné, ses exportations ont chuté de quelque 90% entre 1999 et 2012. C’est pour cette raison que l’économiste préconise la création de ce qu’il appelle le CENAGRO, organisme d’Etat chargé de centraliser une grande partie de la production agricole et le processus agro-industriel afin de permettre son développement harmonieux et d’y investir d’importantes sommes couplé d’une haute technologie dans le but d’atteindre l’auto-suffisance alimentaire (planification).

Pour Sutherland la première chose à faire « pour arrêter l’hémorragie de devises et la dramatique spirale dévaluation-inflation » est de créer un Centre étatique unique des importations (CEUI) , « qui arrachera le réflexe de spéculation à la bourgeoisie spéculatrice-importatrice. Le gouvernement, avec son contrôle des changes et l’allocation de devises préférentielles (à un prix 5 fois inférieur au marché parallèle) a crée un mécanisme fabuleux pour transférer la rente pétrolière à la bourgeoisie : l’importation de biens avec un taux de change surévalué et sa revente à un prix de monopole. Avec ce mécanisme, les bourgeois ont amassés d’énormes fortunes tandis que le pays a été plongé dans la misère productive. »

Que Maduro ait crée un Centre national du commerce extérieur en novembre 2013 est, pour le Parti communiste du Venezuela (PCV), un bon début qui va dans le bon sens, mais ne constitue pas encore une nationalisation du commerce extérieure. La proposition du PCV, qui touche le fond du problème est la suivante :

« la centralisation par l’État des achats nationaux dont a besoin le pays sur la base d’une hiérarchisation et de priorités pour le développement national, et vendus en bolivar au secteur privé national ».

« Pas un dollar à la bourgeoisie ! » est devenu un slogan au PCV, ce dernier demande également la mise en place d’un plan national d’industrialisation (planification de la production), la nationalisation immédiate du secteur financier et des grandes entreprises, et un impôt fortement progressif couplé de la suppression de la TVA.

« Nous ne pouvons pas suivre une politique économique dont le fondement est de remettre des devises dans les poches pleines des couches spéculatrices et du commerce importateur », a expliqué Pedro Eusse, secrétaire syndical du PCV, ajoutant que cela ne génère aucun développement productif, mais maintient le pays dans un retard de développement et met à mal les finances publiques.

La comparaison avec l’économie vénézuélienne est intéressante. En 1917 la situation de la Russie était comparable dans le sens ou l’état économique était catastrophique et l’objectif des nouveaux dirigeants était d’industrialiser le pays (« Le communisme c’est le pouvoir aux soviets plus l’électrification de tout le pays » (en tant que base pour l’industrialisation) disait Lénine), encore assez féodal, afin d’être indépendant du monde capitaliste menaçant et agressif et construire le socialisme. Comment Staline s’en est-il pris ? Par trois moyens ; par la collectivisation des terres puis la mise en service de ses revenus pour l’industrialisation du pays, deuxièmement en utilisant le moindre excédent du produit du travail industriel dans les investissements productifs et le plus important : le développement prioritaire de l’industrie lourde (industrie mécanique, sidérurgie, production des moyens de production…) qui a permis de mécaniser rapidement l’agriculture et de répandre le progrès technique dans l’industrie, c’était certes réduire la production de biens de consommation à court termes mais c’est l’accroître largement à moyen-long termes. Et ça a marché, sur le graphique ci-dessous on voit que l’URSS atteint des sommets dans les années 1930. Si le Venezuela aurait suivi cette voie dès l’arrivée du PSUV au pouvoir le Venezuela n’en serait évidemment pas là.

PIB_1929-1939
En 1935 Staline parle ainsi :

« La tâche consistait à faire passer ce pays de la sombre voie médiévale dans la voie de l’industrie moderne et de l’agriculture mécanisée. Tâche sérieuse et difficile, comme vous le voyez. La question se posait ainsi : ou bien nous accomplirons cette tâche dans le plus bref délai et affermirons le socialisme dans notre pays, ou bien nous ne l’accomplirons pas, et alors notre pays, techniquement faible et arriéré au point de vue culturel, perdra son indépendance et deviendra l’enjeu des puissances impérialistes […] Pour cela, il fallait s’imposer des sacrifices et réaliser en toute chose la plus stricte économie ; il fallait économiser et sur l’alimentation, et sur les écoles, et sur les tissus, pour accumuler les fonds nécessaires à la création de l’industrie. Point d’autre voie pour remédier à la pénurie technique […]

Evidemment, les trois milliards de roubles, en devises étrangères, que nous avons amassés grâce à une économie des plus rigoureuses, et dépensés pour créer notre industrie, nous aurions pu les employer à importer des matières premières et à augmenter la fabrication des articles de grande consommation. C’est aussi un « plan » dans son genre. Mais, avec un tel « plan », nous n’aurions ni métallurgie, ni constructions mécaniques, ni tracteurs et automobiles, ni avions et tanks. Nous nous serions trouvés désarmés devant les ennemis du dehors. Nous aurions sapé les fondements du socialisme dans notre pays. Nous nous serions trouvés prisonniers de la bourgeoisie intérieure et extérieure.

Evidemment, il fallait choisir entre les deux plans : entre le plan de retraite [freiner, voir arrêter l’industrialisation], qui menait et devait forcément aboutir à la défaite du socialisme, et le plan d’offensive, qui menait et, comme vous le savez, a déjà abouti à la victoire du socialisme dans notre pays. Nous avons choisi le plan d’offensive et nous sommes allés de l’avant dans la voie léniniste, en refoulant ces camarades qui ne voyaient pas plus loin que leur nez, et qui fermaient les yeux sur le proche avenir de notre pays, sur l’avenir du socialisme chez nous. » [13]

Au Venezuela, alors qu’il y a d’immenses réserves de pétrole, le gouvernement hésite toujours à s’engager dans la bonne voie, celle de l’industrialisation socialiste et de prospérité nationale afin de dépasser la décadence capitaliste, en mai 2014 la compagnie pétrolière publique PDVSA annonce qu’elle émet pour 5 milliards de dollars d’obligations, l’essentiel va être destiné, encore une fois, aux programmes sociaux et non à la production. Le Venezuela s’effondre et l’Etat chaviste se contente de contempler.

Nous voyons donc nettement que contrairement à la logorrhée capitaliste libéral, ce n’est pas un soi-disant « socialisme » qui a produit cette catastrophe économique, mais bien son absence total. Un véritable gouvernement socialiste aurait nationalisé l’ensemble des moyens de production et aurait planifié le développement économique. C’est un système économique contre un autre, celui qui n’a toujours pas été bousculé au Venezuela et qui en train de ruiner le pays.

Et on le voit, le fait que Chavez soit un grand admirateur et lecteur de Trotski et que Maduro disait comme lui que le « socialisme dans un seul pays est impossible » signifie pour le Venezuela « socialisme dans aucun pays » et ruine capitaliste !

Pour aller plus loin :

http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-la-nationalisation-du-commerce-exterieur-au-venezuela-une-reponse-aux-manoeuvres-destabilisatrices-d-119184271.html – http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-la-revolution-bolivarienne-en-peril-comment-la-bourgeoisie-commerciale-parasitaire-peut-elle-faire-122566146.html – http://www.monde-diplomatique.fr/2013/11/WILPERT/49805 – http://www.alemcifo.org/uploads/3/2/3/7/3237202/art._final_devaluacin_editado_2013_juan-manuel.pdf – http://www.aporrea.org/autores/SAZ

Notes :

[1] : http://www.upr.fr/actualite/monde/le-venezuela-avant-et-apres-hugo-chavez
Pour toutes les données citées :http://www.eclac.cl/publicaciones/xml/4/7924/Capitulo_I_2001.pdf, tableau page 12
[2] : http://www.tradingeconomics.com/charts/venezuela-unemployment-rate.png?s=vnuemthy&d1=19990101&d2=20091231
[3] : http://www.tradingeconomics.com/charts/venezuela-inflation-cpi.png?s=vnvpiyoy&d1=19890101&d2=19971231
[4] : https://www.youtube.com/watch?v=kq_NjLc1s2M ethttp://www.voltairenet.org/article132461.html
[5] : http://donnees.banquemondiale.org/indicateur/SI.POV.NAHC/countries/VE?display=graph
[6] : http://www.mondialisation.ca/comment-la-droite-venezuelienne-accapare-la-rente-petroliere/5360032
[7] : Aumento del 894% en importación estatal, caída en las reservas y estatización del Comercio Exterior, 1/10/2013, Apporea,http://www.aporrea.org/actualidad/a174465.html
[8] : http://communisme-ouvrier.info/?Chavez-appelle-les-capitalistes-a
[9] : http://www.lemoci.com/011-48080-Presentation-generale-Venezuela.html
[10] : http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/article-lutte-du-gouvernement-venezuelien-contre-la-speculation-les-communistes-pointent-des-avancees-m-121076070.html
[11] : James Suggett, « Venezuelan Government Takes Control of Rice Plants that Evade Regulated Prices » sur venezuelanalysis.com, 2 mars 2009
[12] : http://www.lefigaro.fr/international/2013/12/04/01003-20131204ARTFIG00529-le-pouvoir-venezuelien-en-guerre-contre-la-bourgeoisie-parasite.php
[13] : Staline, Discours du 4 mai 1935 au Palais du Kremlin

Source : https://progreshumain.wordpress.com/2014/10/23/comment-expliquer-les-penuries-et-les-difficultes-economiques-au-venezuela/


Moyenne des avis sur cet article :  4.25/5   (32 votes)




Réagissez à l'article

34 réactions à cet article    


  • oscar fortin oscar fortin 3 février 2015 14:52

    Excellent article. En continuité avec la réflexion je dirai que le Gouvernement vénézuélien a pris la décision, pas plus tard qu’hier de passer à l’action en prenant le contrôle de tous les centres de distribution privés et de procéder à la distribution des biens qui s’y trouvent. Une décision prise à la suite du constat que les entreprises qui avaient signer solennellement qu’ils allaient collaborer honnêtement à la distribution de ces biens, n’en aient rien fait. Selon les information recueillies sur telesur, aujourd’hui jusqu’à dimanche se poursuivra cette opération de prise de contrôle. 


    IL s’agit d’une véritable guerre économique avec l’objectif de renverser le gouvernement. 

    Merci à l’auteur pour son analyse.

    • Spartacus Lequidam Spartacus 3 février 2015 16:30

      Donc des fonctionnaires formés au communisme, au doigt mouillé se prennent pour des distributeurs et savent du haut de leur suffisance comment faire la distribution.....


      C’est sur ils ont l’expérience de la destruction des biens d’autrui...On est pas près de voir la fin des pénuries...

      Sauf que le gouvernement Vénézuélien a exproprié les compagnies de distribution comme les hypermarchés Exito, filiale du français Casino, ou le groupe alimentaire Monaca, appartenant au mexicain Gruma.
      Le savoir faire des professionnels de la distribution internationale perdus et remplacés par des fonctionnaires professionnels du « yaka faukon  » donnent aujourd’hui des magasins vides sans patrons pour dire d’aller bosser le matin.

      Il ont pris aussi le contrôle du pétrole....Avec la plus grande réserve mondiale ils ont réussit à produire moins qu’il y a 10 ans aujourd’hui.

      Ils ont spolié 2.5 millions d’hectares, aujourd’hui en friche et avec l’humidité de la foret Amazonienne, la moitié est devenue déjà jungle faute d’entretien.
      Le Vénézuéla ancien leader de la production de café importe maintenant du café qu’ils sont incapables de produire. 
      Manque de bol le fonctionnaire Bolchevique qui a lu Karl Marx fait un piète agriculteur....Comme un piètre économiste.

    • Javascript Javascript 5 février 2015 11:06

      Rien de tel qu’une bonne dose de n’importe quoi « made in Spartacus » dès les premiers commentaires pour mieux les apprécier.


      Perso j’aime ce coté crescendo dans la pertinence des commentaires qui ne peut être apprécié qu’un partant du fond du trou, de l’abîme insondable, du puits sans fond, de l’égout le plus profond. 

      Bref, bienvenu chez Spartacus ! 

    • Hervé Hum Hervé Hum 3 février 2015 15:45

      Excellent article.

      Pour autant, comme je vous l’ai écrit sur votre précédent article, on ne peut pas supprimer la propriété sans la remplacer par une autre valeur qui lui soit égale ou supérieure et je ne connais que la responsabilité individuelle et collective pour cela.

      L’efficacité de Staline résidait aussi dans sa capacité à se faire obéir, c’est à dire à mettre les gens au travail ! Pour ce que je peux lire, le système chaviste est allé à l’autre extrême, celui de l’assistanat et au niveau de la production il est évident que cela fonctionne encore moins bien !

      La seule solution passe donc par la responsabilisation citoyenne, seule à même de se passer tout à la fois de la bourgeoisie et d’un état omnipotent et donc d’aller vers une société libérale et communiste.


      • Hervé Hum Hervé Hum 4 février 2015 13:30

        @erdal,

        votre compte rendu et analyse sur la situation du Venezuela me semble objective, mais j’aurai bien aimé vous entendre sur le fait qu’elle confirme le fait qu’on ne peut pas supprimer la propriété sans la remplacer par une autre valeur au moins égale et que la seule qui lui soit supérieure est la responsabilité individuelle et collective.

        Bref, analyser, c’est bien, mais pour en tirer les leçons, sinon, à quoi et qui cela sert t-il ?


      • Erdal 4 février 2015 16:25

        Qu’est-ce que vous entendez par la responsabilité individuelle et collective ? Ce qui remplacera la propriété privée c’est la propriété collective/sociale, qui est à mon avis par nature supérieure à la propriété privée.


      • berry 4 février 2015 16:37

        « Ce qui remplacera la propriété privée c’est la propriété collective/sociale, qui est à mon avis par nature supérieure à la propriété privée. »
         
        L’expérience a déjà été tentée à plusieurs reprises à travers le monde.

        Est-ce que vous avez un pays à nous montrer en exemple ? Quel est votre modèle ?


      • Hervé Hum Hervé Hum 4 février 2015 17:47

        @ Erdal,

        Je parle de la responsabilité comme étant la capacité de répondre de ses droits et devoirs. Sachant qu’un droit implique un devoir et un devoir applique un droit. La responsabilité est l’équilibre entre droit et devoir.

        La propriété collective/sociale, ne change pas la propriété au sens ou elle reste confronté aux autres propriétés. Et surtout, la propriété collective/sociale, c’est, en son ultime échelon, le niveau des nations. C’est donc du nationalisme !

        Désolé, mais la propriété, c’est la propriété, exclusive par définition. Ce que vous avez changez, c’est de dire qu’à l’intérieur de cette propriété c’est le socialisme qui règne, car le fait même de la propriété oblige à avoir un système de gouvernance centralisé. Car vous êtes confronté en tant que propriétaire aux autres propriétaires. Pour qu’il y ait le communisme, il faut obligatoirement abolir la propriété privative (de celle d’autrui) qui conduit à la concurrence et la guerre. Cela veut dire, que vous ne pouvez garder la propriété qu’à titre exceptionnel (dans la règle) ; soit, la propriété d’usage (parce qu’elle est la seule qui soit attachée à l’individu).

        Mais on ne peut abolir la propriété sans lui trouver un substitut en substance et je ne connais que la responsabilité individuelle et collective qui le peut.

        Exemple, selon ce principe, toute personne responsable à droit d’habiter seul ou en compagnie une maison, car il en assure au moins l’entretien et au mieux l’enrichissement (du lieu de vie). Il n’y a pas de plus !


      • Erdal 4 février 2015 18:33

        Je ne vais pas donner d’exemples historiques étant donné que les situations de départ n’étant pas du tout les mêmes ça ne donnera pas tout à fait la même chose, les enjeux sont différents dans la France d’aujourd’hui et dans la Russie des années 1920 par exemple. Mais en gros mon « programme » c’est socialisation des principaux moyens de production, de distribution, de financement, planification du développement économique et démocratie économique et politique avancée.


      • Erdal 4 février 2015 18:36

        Je crois que je comprends, en fait vous proposez quelque chose comme l’autogestion ?


      • Hervé Hum Hervé Hum 4 février 2015 21:54

        Erdal ; comment envisagez vous pour que la « socialisation des moyens de productions, de distribution, de financement, planification du développement économique et démocratie économique et politique avancée. » soit démocratique sans que cela soit de l’autogestion ?!

        Mon commentaire se contentait de poser le principe se substituant à la propriété,

        Sinon oui, la situation n’est pas la même, l’interdépendance est plus forte aujourd’hui, obligeant à une socialisation plus grande pour ne pas dire globale.


      • Erdal 4 février 2015 22:50

        L’autogestion est très bien en soi mais son problème c’est qu’elle empêche une coordination d’ensemble. Avec l’autogestion les travailleurs sont divisés en autant de fois qu’il y a d’entreprises et il y a des chances que ça finisse dans la concurrence et dans la loi du profit, comme ça s’est réalisé en Yougoslavie. Alors la propriété pan-nationale est ce qu’il y a de mieux, mais en laissant la place à tous les aspects démocratiques de l’autogestion : éligibilité et révocabilité des responsables, participation du grand nombre aux décisions... 


      • Hervé Hum Hervé Hum 5 février 2015 09:05

        Erdal, vous avez une vision étriqué de ce que peut être l’autogestion. Il y a ce qu’on en dit, ce qu’on en fait et ce qu’on peut en faire.

        Prenez les bourses, à quoi servent elles ?

        Ne voyez vous pas que les bourses sont par nature les organes de régulation et de coordination d’ensemble de la production, fondé sur le principe même de l’autogestion !

        Pourquoi les bourses ne sont elles pas ces organes d’autogestion d’ensemble ? Parce qu’elles sont basés sur le principe de la demande par l’offre et non sur le principe de l’offre par la demande. Et pour cause !

        En fait, le système d’autogestion utilisant l’outil des bourses est plus complexe que cela et vous ne pourrez pas comprendre comment mettre en place un tel système sans entrer dans la complexité, mais il reste très simple dans sa dynamique.

        J’ai fait une première approche, simple, de ce que peut être l’autogestion en utilisant l’outil boursier dans un article intitulé les BAL citoyens

        Cet article s’appuie sur la définition de la responsabilité individuelle et collective. Vous trouverez dans cet autre article droits, devoirs et responsabilité, une présentation un peu plus approfondie.


      • Spartacus Lequidam Spartacus 3 février 2015 16:12

        Explications aux ignorants économiques Marxistes du pourquoi le Vénézuéla n’a plus rien dans les magasins.


        La pénurie a toujours été dans les économie Marxistes. URSS, Pays de l’est, Chine avant qu’elle devienne capitaliste, Cuba et maintenant Venezuela.

        Le marxiste ne comprend pas le système de prix ou économie de marché ni la conséquence de l’utilisation de la planche à billets.

        1-Dans un marché libre, c’est l’offre ou la demande qui crée le prix.
        Dans un marché Marxiste comme le Venezuela c’est l’état qui dit en fonction du gauchiste fonctionnaire d’état et de son doigt mouillé quel est le prix de chaque chose.

        Dans une économie de marché, le prix est dynamique et fluctuant. Moins de production de blé, le prix du blé augmente. Pèche mauvaise le prix augmente. Pèche bonne le prix diminue. 

         Dans une économie Marxiste, le producteur quel que soit sa production vend au prix fixé par le fonctionnaire. 

        2-Dans une économie capitaliste c’est la demande de crédit qui crée la monnaie. S’il y a création, il y a destruction de celle ci quand il y a remboursement. 
         Dans une économie capitaliste la création de monnaie est élastique.

         -Dans une économie socialiste, le gouvernement crée de la monnaie au fur et a mesure de ses besoins. La masse monétaire augmente sans cesse car il n’y a pas de destruction de monnaie (remboursement du crédit).

        Conséquences :

        Quand il y a création de monnaie en permanence, la valeur de la monnaie diminue sans cesse. La valeur de quelque chose dépend de sa rareté. Monnaie moins rare, sa valeur diminue.Inflation au Vénézuéla : 500% par an. 

        L’inflation entraîne qu’un article a plus de valeur en fin de semaine qu’au début de la semaine. Le producteur a intérêt a faire des stocks car il sait qu’il aura plus d’argent pour la même quantité en fin de semaine que de le vendre au début de la semaine. Il en est de même pour les grossistes, les magasins ou les individus. Chacun stocke pour revendre plus cher plus tard.Les prix étant réglementés dans les magasins le producteur aura intérêt avendre au marché noir. Il en tirera plus de bénéfices.

         La valeur de la monnaie fluctuant toujours à la baisse, le producteur veut être payé comptant au cours du jour. La trésorerie des magasins ne peut fonctionner avec le crédit. Les magasins se retrouvent sans trésorerie pour acheter.

        Les producteurs de produits manufacturés font faillite comme ceux de papier cul. La matière première étant importée ils doivent payer en USD ou €uros. Le change fluctuant entre le départ de chine et l’arrivée la valeur de ce qu’ils doivent payé a doublé. Ils ne peuvent produire au prix réglementés. 

        La production a perte fait que le Venezuela ne produit rien

        Le contrôle des changes, oblige le consommateur a user de subterfuges pour disposer de USD ou €uros et se garantir de l’inflation du Bolivar.
        Le droit de disposer d’argent étranger étant réservé que pour les voyages à l’étranger, les avions Vénézuéliens sont remplis de places vides mais places payées...
        Dans l’avion qui vient de Caracas à Paris 70% des places sont vides mais payés....
        Débile Marxisme....

        Alors oui bases économiques des Marxistes Vénézuéliens sont stupides et que mille fois essayé, mille fois raté


        Contrôle des prix, contrôle des changes et planche a billet encouragent le marché noir, les faillites, les pénuries.
        Et comme à chaque fois les cocos accusent les autres de leurs incompétences économiques.
         


        • Erdal 3 février 2015 16:38

          Arrêtez vos fables et vos copier/coller. D’une part le contrôle des prix ne touche qu’une petite partie de produits et les capitalistes trouvent des techniques pour les contourner, par exemple ils feront des riz aromatisé au lieu de faire du riz classique, dont le prix est réglementé. Sinon ce que vous dîtes montrent bien l’illusion de réformer le capitalisme, on ne peut pas imposer à un capitaliste de produire à perte alors que si c’est l’Etat c’est tout à fait possible.


          « Et comme à chaque fois les cocos accusent les autres de leurs incompétences économiques »... Dit-il sans avoir répondu clairement au contenu de l’article.

        • Doume65 3 février 2015 16:58

          « La pénurie a toujours été dans les économie Marxistes. URSS, Pays de l’est, Chine avant qu’elle devienne capitaliste, Cuba et maintenant Venezuela »
          Marxiste le Vénézuela ?

          Selon Wikipedia « Politiquement, le marxisme repose sur la participation au mouvement réel de la lutte des classes, afin d’arriver à une société sans classes en tant qu’alternative au capitalisme. »

          Le Vénéauela, que je sache, n’a pas la prétention de sortir le pays du capitalisme, mais de la libérer des dictats des Etats-Unis. Une nuance qui t’échappe, vu ton mode de raisonnement binaire à la Bush ou à la McCarthy.


        • Erdal 3 février 2015 17:15

          Oui enfin on a pas trop compris ce que pense réellement le gouvernement vénézuélien du capitalisme et du socialisme, c’est confus, par contre « libérer des dictats des Etats-Unis »... en attendant les USA sont toujours les principaux clients et les premiers fournisseurs du Venezuela et le Venezuela est de plus en plus dépendant des marchés étrangers, je ne sais pas si on peut faire pire niveau dépendance. Le gouvernement s’est sans doute aperçu de l’échec de réformer le capitalisme, ce qu’il leur faut c’est une économie planifiée vers l’industrialisation, ils en ont largement les moyens mais ils ne l’exploitent pas comme il le faudrait. Sauf que les fonctionnaires vénézuéliens sont parmi les plus corrompus du monde, le gouvernement ne peut donc pas plus étatiser l’économie. Je suis pessimiste pour ce pays. La seule option « raisonnable » semble donc de faire des concessions massives pour rassurer les capitalistes nationaux et internationaux. Mais là ça détruira tout l’espoir qu’avait un peuple envers les promesses de Chavez et ça démoralisera la gauche mondiale... 


          Ce qui est sûr c’est que le chemin suivi par ce pays est erroné depuis le début. Ce n’est pas avec des paroles qu’on combat les impérialistes et les capitalistes.

        • Gasty Gasty 4 février 2015 07:03

          Spartacus veut le bien de l’humanité mais il ne faut pas se tromper sur le sens qu’il peut donner à se vouloir.

          Sale gosse !


        • Gasty Gasty 4 février 2015 07:10

          à ce « vouloir »


        • Laurent 47 5 février 2015 11:15

          Ah bon ? Je croyais que c’étaient les Etats-Unis, ce grand pays capitaliste, qui faisaient le plus fonctionner la planche à billets de Monopoly ? Vous savez, ce dollar dont la valeur est basée sur les 640.000 lingots de 400 onces de la réserve fédérale de Fort Knox ! Lesquels lingots sont en tungstène ( 41 € le kilo ) plaqués or ! ( enquête de Rob Kirby, éditorialiste vedette de Goldseek.com qui a révélé l’affaire en 2010 ).


        • César Castique César Castique 3 février 2015 18:02

          « ...le gouvernement hésite toujours à s’engager dans la bonne voie, celle de l’industrialisation socialiste... »



          Plus facile à dire qu’à réaliser, avec une production d’électricité égale à celles de le République tchèque et de la Slovaquie cumulées, mais à moitié moins peuplées, avec un peuple économiquement peu performant, par manque de formation et de moyens de formation. et avec des capacités limitées en matière d’organisation, de discipline et de prévoyance.

          • CN46400 CN46400 4 février 2015 11:51

              C’est là le dur du pb. Et contrairement à la Chine qui dispose d’un énorme réservoir de main d’euvre à bas coût, les travailleurs du Vénézuela disposent d’un niveau de vie supérieur et sont donc plus chers sur le marché international, tout en en présentant des qualités professionnelles moindres que les chinois.


               Une solution possible est de signer des « joint-venture » avec les capitalistes étrangers en gardant la gestion du personnel vénézuelien sous contrôle de l’état, donc à un coût plus bas pour l’entreprise employeuse. Cette solution fonctionne en Chine, ce qui se traduit par une amélioration rapide des compétences et de l’efficacité au travail. Et c’est une méthode qui transfère l’inflation sur l’état, tout en développant le tissu industriel.

          • Jean Transcene Jean Transcene 3 février 2015 18:26

            Que ceux qui croient à ces balivernes, pure propagande chaviste, se posent la question : pourquoi y a t il des queues devant les magasins de l’état et pourquoi n’y trouve t on pas tout ce dont le peuple a besoin si c’est l’état qui s’occupe de l’approvisionnement ? Guerre économique, là aussi ? Enfin, pour les grands théoriciens en herbe...’’sachez simplement que pratiquement tout est importé et qu’il n’y a plus de dollars pour acheter...voilà le grand problème...à force d’exproprier les productions qui fonctionnaient...plus rien ne fonctionne. Exemple du ciment : depuis les nationalisations, on a que des problèmes, le ciment se faire rare. Même chose pour la nourriture ! Et on ne mentionne pas les traffics des militaires ! Vive le socialisme.... smiley 


            • Erdal 3 février 2015 18:47

              Si vous aviez lu sérieusement vous verrez que je vais au-delà de la propagande chaviste, qui n’est que partiellement vrai et qui occulte des faits.


            • Spartacus Lequidam Spartacus 5 février 2015 08:54

              @Jean Transcene

              Mais voyons les cocos ont la solution.

              L’obligation, la coercition, la privation de liberté, la spoliation, la planification au doigt mouillé de fonctionnaires armé de leur livre rouge qui décident ce qui est bien ou mal. La terreui contre ceux qui ne pensent pas comme eux. 

              Rien n’est a toi tout est à l’état, et tu dois vivre en soumission......

              Le communisme quoi.

              Mille fois essayé mille fois échoué. 
              L’idéal avec le CV des pires dictatures, des pires autocraties, des pires bureaucratie, des pires génocides, des pires planification, des pires enfermements, des pires camps de torture, des pires culte de personnalités, des pires déni des réalités, des pires endoctrinements, des pires destructions des libertés individuelles.....

              Bon ils vivent en circuit fermé. Ils sont entre eux dans les réserves des protégés sociaux, des avantagés en droits sociaux, des employés à vie comme les dictateurs, des preneurs d’otage syndicalistes, des yakafaukon. 

            • CN46400 CN46400 4 février 2015 08:31

              Cet article est rare, puisqu’il fait, in fine, l’apologie du « socialisme dans un seul pays » de Staline. Se gardant bien de rappeller les méthodes « extra-démocratiques » (euphémisme) employées en URSS pendant la période du stalinisme triomphant (1927-1953) pour accumuler le capital primitif indispensable à toute société industrielle. 


                Muet sur les méthodes staliniennes, cet article l’est aussi sur la NEP et, bien sûr sur la Chine actuelle qui est en train d’achever l’accumulation primitive du capital en guère plus de temps, depuis 1980, que Staline, et en développant aussi bien les industries légères, dont l’abscence explique une bonne part de la chute finale de 1991, que l’industrie lourde.

                Mais il est aussi muet sur la spécificité vénézuellienne, du « syndrome hollandais » qui frappe toutes les économies rentières tendant à favoriser exagérément les importations sur les productions locales. Le seul moyen de démolir cette tendance passe par un renforcement draconien du protectionnisme, sauf que le mot « draconien » peut se conjuguer de diverses manières. Il est clair que l’etat vénézuelien ne maitrise pas encore complètement cette donnée. 

              • Erdal 4 février 2015 12:50

                La différence entre le développement soviétique et le développement chinois c’est que le premier devait aboutir au socialisme et au communisme, et le second à un capitalisme de plus en plus « occidentalisé ». Et en 1991 le développement prioritaire de l’industrie lourde pour les biens de consommation en URSS avait été abandonné depuis assez longtemps, c’était l’industrie militaire qui bouffait tout. 


                Le problème c’est que le Venezuela ne produit vraiment pas grand chose, donc le protectionnisme n’est pas envisagé... Et ça ne serait pas suffisamment radical, la courbe doit s’inverser rapidement.

              • CN46400 CN46400 4 février 2015 13:08

                  Dans le cas du Vénézuela le protectionnisme est, effectivement, à manier avec quelques précautions ne serait-ce que pour préserver certains débouchés pour le pétrole, notamment en direction des USA.

                 Toutefois il peut solutionner quelques pb, mais il est évident que l’industrialisation du Vénézuela passe par une baisse du prix de la force de travail qui pourrait être compensée par les revenus du pétrole.

                  Par contre on ne peut compter sur la bourgeoisie locale qui connait tout de l’import-export mais rien de l’activité industrielle.




              • Mowgli 4 février 2015 11:02

                Comme le vociféraient naguère le camarade J’enluque Méchenfion et sa muse Titine Taintain : « c’est quelqu’un comme Chavez qu’il nous faudrait. »

                Bien d’accord : ça vous ferait les pieds.


                • doslu doslu 4 février 2015 11:14

                  Retourne dans ta jungle mowgli
                  la chasse a la grosse blonde est ouverte


                • Mowgli 4 février 2015 11:54

                  Titine Taintain est en effet blonde mais elle n’est pas grosse.

                  Et Jean-reluque-les nichons est certes gros mais il n’est pas blond.


                • Bergegoviers Bergegoviers 4 février 2015 12:01

                  Et en effet il déteste les Blancs (surtout les Blonds), en vrai raciste qu’il est.


                • Bergegoviers Bergegoviers 4 février 2015 12:07

                  Donc, et comme toujours, le socialisme est bien, bon, juste et miraculeux.

                  Exactement comme l’islam.
                  C’est juste qu’ils sont mal interprétés, mal appliqués et mal compris depuis leur apparition.
                  Qu’importe, au lieu d’arguments raisonnés et d’expériences positives, les fidèles ahuris de ces deux dogmes, ignobles car toujours destructeurs et fondamentalement morbides, les illuminés dogmatiques porteurs de mort et désolation utiliseront toute la violence nécessaire pour faire triompher « le grand soir » ou « à la fin des temps », ce qui est pareil, leur idiotie malsaine et totalement inhumaine.
                  En bref, la répugnante faucheuse rouge a encore trop d’admirateurs béats pour que les êtres humains puissent un jour envisager de vivre en paix.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Erdal


Voir ses articles



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité