Comment le dollar, l’euro, la livre sterling, le yen et le pétrole ont sauvé le monde depuis 2008 ? Les Quantitative Easing Policies ou la « manne monétaire » de l’Occident
(Deuxième partie)
« L’auteur raconte ici une histoire vraie, une histoire qu’a vécue l’humanité dans les années 1970 et 1980, il raconte aussi l’histoire récente qu’a vécue l’humanité entre 2008 à nos jours »
L’Auteur
Combien d’écrits d’économistes, des analyses hautement documentées sur la crise économique et financière de 2008 et les plans de sauvetage ont été publiés par la presse internationale. Et une multitude de débats télévisés portés par les médias à l’opinion mondiale. Jamais crise, jamais mesures prises pour la dépasser n’ont été analysées en si peu de temps. Pourtant, même si nombre de gouvernements surtout en Occident affirment que cette crise est dépassée, il reste que beaucoup de ses effets sont toujours présents et, dans un certain sens, sont incompris. Qu’en est-il de cette crise qui est censée être dépassée mais en fait reste toujours présente et menaçante ? Tentons, dans cette énième analyse, de dépasser ce dédale d’explications depuis les plans de sauvetage et de relance opérés par l’Occident. Schématisons le monde, schématisons les puissances et parlons à l’esprit humain qui ne peut que être logique. Et de cette « logicité » des événements, un néologisme utilisé qui s’impose malgré nous puisse raconter l’histoire de l’humanité telle qu’elle s’est déroulée réellement dans ses grandes ligne en deux époques différentes mais combien « liées et complémentaires ».
- Schématisation simplifiée du système économique mondial. Le pays A, les « États-Unis »
Il faut se rappeler que cette situation mondiale a été générée depuis que le dollar américain est devenu une monnaie-centre du monde à la sortie du Deuxième conflit mondial et suite aux accords de Bretton Woods – 730 délégués de 44 nations ont été réunis – qui ont érigé l’étalon-or et le dollar comme les étalons du système monétaire international. Les trois-quarts du stock d’or mondial se trouvaient aux États-Unis, à la fin de la guerre, en 1945. Le problème monétaire dans le monde a commencé à se poser dès que les États-Unis ont commencé à abuser de la « planche à billet » en imprimant plus de dollar qu’il n’était « nécessaire » pour financer leur économie, et ce faisant financer leurs déficits, ce qui s’opérait au détriment des pays du reste du monde. Et cette situation a commencé à apparaître lorsque les monnaies des principaux pays européens sont revenues à leur statut international de l’avant-guerre, d’autant plus que ces pays se sont reconstruits des destructions de la guerre et ont commencé à devenir des concurrents à la première puissance mondiale. Comme d’ailleurs le Japon (se rappeler le miracle japonais dans les années 1960). Et ce regain de l’Europe et du Japon sur le commerce mondial allait provoquer des crises qui auront à changer la face du monde.
Et pour comprendre, schématisons le système économique international constitué par les États-Unis, le pays A, et l’Europe et le Japon, les pays B. Précisément la balance des paiements américains qui s’aggravaient du fait des déficits américains et la poussée de l’Europe dans le commerce mondial vont se traduire par un transfert d’or massif du pays A vers le pays B. Si le Japon ne posait pas de problèmes à l’Amérique parce qu’il avait besoin du marché américain pour sa croissance, il n’en était pas de même pour l’Europe qui revendiquait une « équitablité dans les échanges commerciaux » avec les États-Unis. Et le dollar toujours surévalué, donc « drainant des richesses » de l’ensemble des pays du reste du monde vers l’Amérique, dont elle n’avait pas droit
Ceci étant, et pour avoir une vision de ce qui s’est passé dans le monde et qui a permis les grands changement que l’humanité a connu depuis les krachs pétroliers des années 1970 à la disparition de l’URSS, et aujourd’hui à la montée en puissance de la Chine, et par là montrer l’importance des phénomènes monétaires dans les changements du monde, imaginons que le système économique est constitué en plus des pays A et B, de deux autres entités C et D. On considèrera l’entité A, la nation la plus puissante du monde et disposant de la première monnaie du système, ce sont donc les États-Unis, et le dollar est la monnaie dominante dans le monde, l’entité B, ce sont les grandes nations développées de l’Occident après les États-Unis et qui disposent eux aussi des grandes monnaies de réserve dans le monde. Ce sont donc l’Union européenne, la Grande-Bretagne et le Japon qui détiennent respectivement l’euro, la livre sterling et le yen. Le Canada, l’Australie et les autres pays occidentaux, nous les considérons tous liés à ces grands pays sur le plan économique et monétaire. L’entité C est constituée principalement des pays émergents dont les principaux sont ceux d’aujourd’hui (BRICS qui regroupent le Brésilla Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, et les pays du Sud-Est et Nord-Est asiatique). Enfin l’entité D est constituée par les pays du reste du monde, i.e. le monde arabo-musulman, les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud. Ces pays, considérés en voie de développement, sont pratiquement tous exportateurs de matières premières et de pétrole.
Analysons le système entité après entité. Prenons la plus grande nation A, les États-Unis. Imaginons que ce pays A, puisqu’il présente des déficits budgétaires pratiquement structurels (à quelques exceptions près), et que, à chaque fois que le solde de la balance budgétaire est déficitaire – les dépenses publiques dépassent les revenus fiscaux –, la Banque centrale américaine, i.e. la Fed octroie au Trésor américain des avances pour boucler ses déficit, laquelle, en échange des « Bons de Trésor », les ventile, à son tour, sur le système bancaire américain. En créant des liquidités ex nihilo pour financer le budget de l’Etat américain, la Banque centrale ne fait qu’anticiper en usant de la « planche à billet ». Et cette anticipation est « annulée » lorsque tous les bons de Trésor sont achetés par les banques américaines ou des pays étrangers qui ont des excédents commerciaux. Ces derniers recherchent les bons de Trésor américains parce qu’ils sont sûrs et liquides, vite disponibles.
Si ces titres de Trésor sont revendus totalement par la Fed, il s’ensuit que l’argent récolté de leurs ventes vient compenser les liquidités créées, donc, il y a destruction des liquidités créées par anticipation. Ce retrait laisse inchangé la masse monétaire en monnaie centrale initiale. La Fed sort de la financiarisation des déficits budgétaires de l’Etat et c’est le système bancaire privé américain et les pays étrangers qui deviennent en détenteurs de la dette publique de l’Etat américain. Au final, la Réserve fédérale américaine n’aura joué qu’un rôle d’intermédiaire entre l’Etat et les détenteurs privés et étrangers. C’est ce qu’on appelle une politique monétaire conventionnelle qui d’ailleurs est pratiquée par tous les Etats du monde. Il est évident que si un système bancaire n’achète pas ou achète peu les bons de Trésor émis par un Etat, les liquidités émises pour le financement du déficit du budget de cet Etat se traduisent par de l’inflation. Cette inflation générée par la surémission monétaire constitue une forme d’« imposition détournée par l’Etat sur les citoyens ».
On peut faire une digression sur ce problème monétaire pour les pays de la catégorie D, i.e. les pays arabo-musulmans, africains et sud-américains. En effet, beaucoup de leurs maux viennent des déficits budgétaires de leurs Etats et de l’insuffisance dans la gestion des deniers publics par leurs Banques centrales. Une hausse de liquidités non maîtrisée pour financer les déficits budgétaires viendrait noyer le système bancaire de ces pays de liquidités qui se traduiraient par des conséquences parfois dramatiques. Une ponction de richesses par l’Etat impacterait l’offre de richesses. Tous les citoyens auront à perdre puisque l’Etat détourne à son profit les richesses pour son budget (fonctionnement et équipements), celui-ci étant insuffisamment financé par les prélèvements fiscaux. Et par l’inflation monétaire, il s’ensuivrait une spirale de hausse des prix-hausse des salaires, et s’il n’y a pas de rentrées de revenus extérieurs subséquents suffisants (exportations de matières premières et de pétrole insuffisantes ou baisse des prix), le système se bloquerait à terme. On aurait alors un appauvrissement de la population, un manque d’argent flagrant, une monnaie en chute libre, une économie en berne (fermeture d’entreprises industrielles), et enfin, une cessation de paiement (pour le service de la dette aux créanciers étrangers) suivi d’un recours obligatoire au FMI qui procèderait à un programme structurel drastique pour les économies de ces pays. Une situation qui devient très préjudiciable où l’instabilité économique rime avec l’instabilité politique. Ceci montre que l’action efficiente de l’Etat et la bonne gestion des deniers publics par la Banque centrale sont une donnée centrale dans la stabilité politique. Sans s elles, ces pays tombent dans l’instabilité politique et sociale. Ce qui explique pourquoi la plupart des pays d’Afrique et du Moyen-Orient sont la proie de crises politiques récurrentes, parce qu’elles sont avant tout économiques.
- Le pays A dans ses relations économiques, financières et monétaires internationales
Si, sur le plan intérieur, la situation économique, financière et monétaire se comprend aisément, sur le plan extérieur, la situation est tout autre. En effet, que ce soit du pays A, le plus puissant, que des pays B, i.e. les grandes ou groupes de nations qui ont des monnaies de réserves internationale, toutes les liquidités monétaires émises par ces pays vont se confronter sur les marchés monétaires. Il est évident que, si les déficits à la fois budgétaires et commerciaux du pays A reviennent année après année, sont donc structurels, la banque centrale de ce pays ne pourra qu’anticiper et les financer via la création monétaire en échange de bons de Trésor. Et « ces bons de Trésor peuvent ne pas trouver preneurs dans le système bancaire domestique et étranger ». De plus le système bancaire, par la multiplication des crédits à l’économie, participe aussi à la création monétaire. Et il arrive souvent que la masse monétaire émise par le pays A est telle qu’elle ne peut que se trouver « sanctionnée » par les marchés monétaires internationaux, entraînant sa dépréciation. « Ce surplus de liquidités issu des déficits structurels sans contreparties » aura donc forcément des retombées sur le plan international.
S’il n’y avait pas au niveau des marchés monétaires internationaux une correction du taux de change de la monnaie A avec les autres monnaies internationales des pays B et même C qui ont des monnaies convertibles, il ressortirait « que le pays A importerait plus de richesses de l’étranger qu’il n’en a droit », et ce par cette seule faculté de créer des « liquidités ex nihilo », au détriment des pays du reste du monde.
Donc si le taux de change du pays A reste inchangée, et l’équivalent de la masse monétaire du pays A pour le règlement total des importations « étant le produit de l’unité monétaire inchangée (taux de change) par la masse monétaire », le pays A va forcément bénéficier d’un surplus d’importations de richesses payé par le seul privilège de ce pays A qu’il a de créer de la monnaie ex nihilo. Ce que les économistes qualifient de « privilège exorbitant » de la première puissance du monde, les États-Unis. Justement le rôle des marchés monétaires qui fonctionnent selon la loi de l’offre et la demande monétaire corrige, par la « dépréciation de la monnaie du pays émetteur de tout surplus de création monétaire ». Et cette règle est de mise pour tous les nations, émettrices de monnaies internationales dans la perspective recherchée d’« équitabilité dans les échanges commerciaux ». Mais comment comprendre ce « privilège exorbitant » tant dénoncé par l’Occident ?
Pour cela, il faut rappeler ce qui s’est passé après 1958. A cette époque, l’Europe qui s’est pratiquement reconstruite après la guerre, a renoué avec la convertibilité de ses monnaies dans le commerce mondial. Progressivement, elle a reconquis des parts de marchés dans le monde, comme d’ailleurs le Japon, ces pays se sont posés ensuite en concurrent à l’Amérique. Ce qui était inévitable. Ces pays étaient tous des grandes puissances avant la guerre 1939-1945. De plus, la guerre que les États-Unis menaient au Vietnam, durant pratiquement une décennie (1964-1973), a été extrêmement onéreuse pour les finances publiques de la superpuissance. Sans compter le coût dans la compétition spatiale et les armements conventionnels et non conventionnels (nucléaires, bactériologiques…) avec l’URSS qui ont aggravé les déficits commerciaux américains avec les pays du reste du monde.
Le seul recours pour les Américains a été le recours de la « planche à billet » pour le financement de leurs déficits que les Européens dénonçaient. Après une longue situation conflictuelle avec l’Europe sur le plan monétaire, les États-Unis décident le 15 août 1971 à la fin de la convertibilité du dollar en or. Cette décision d’abord suspensive puis définitive signifiait que les États-Unis dont le stock d’or avait fortement baissé au profit des pays du reste du monde, dont essentiellement l’Europe, n’étaient plus solvables mais doivent des tonnes d’or aux autres pays du monde, qui sont détenteurs de milliards de dollars.
Mais pour la première puissance du monde, en tant que « Banque centrale des Banques centrales du reste du monde, la notion de solvabilité n’a pas tellement de sens ». En effet, « le dollar se posait en centre du système international », ce qui fait de lui, en termes de solvabilité, une « exception pour la nation A ». Les États-Unis ont continué à financer leur économie, et via la monétisation des déficits, ont aussi financé par les liquidités internationales fournies l’ensemble des pays du monde pour leurs transactions commerciales (matières premières, pétrole, produits agricoles et manufacturés). Le refus des dollars par les Européens fut vite réglé par l’accord conclu entre les États-Unis et les pays monarchiques arabo-musulmans du Golfe (Arabie saoudite, Iran, Koweït…) pour libeller les transactions pétrolières en dollars. Les pays d’Europe et du reste du monde doivent acheter des dollars pour régler leurs importations de pétrole des pays arabes.
- Le « privilège exorbitant du dollar » est partagé entre les États-Unis et l’Europe
Après ce bref aperçu des litiges opposant l’Europe au États-Unis sur les questions monétaires, on peut poursuivre la schématisation du système financier international. Dès lors que les États-Unis fournissent des liquidités internationales, et ce surplus de liquidités qui vient des déficits du pays A vient s’adosser aux transactions internationales, puisque les pays B ainsi que les pays C et D, du moins une grande partie d’entre eux qui ne sont pas exportateurs de matières premières et de pétrole, sont tenus d’acheter de la monnaie du pays A pour leurs importations de ces produits de base, le surplus de liquidités crée ex nihilo par le pays A trouve son utilisation par la demande de cette monnaie par ces pays importateurs. Que se passe-t-il initialement sur les marchés ? Les marchés monétaires internationaux ne pourront que « laisser passer ce surplus de masse monétaire sans correction dans un premier temps ». Ce qui conforte le « privilège exorbitant du pays A ».
Mais les déficits du pays A étant structurels, les surplus vont forcément s’accumuler entre temps, année après année, les pays D qui importent des produits manufacturés des pays B ainsi que les transactions commerciales entre les pays C et B, vont amener les pays B à exiger leur monnaie pour toutes marchandises exportées vers ces pays. Donc, ils vont demander des francs, des livres sterling, des deutschemarks, de la lire italienne, etc. Et c’est naturel pour les pays B de se délester de la monnaie du pays A, donc du dollar qui est de la dette publique, alors qu’ils sont déjà endettés. Ce qui oblige donc les pays C et D d’acheter, à leur tour, de la monnaie des pays B sur les marchés monétaires en échange de la monnaie du pays A qu’ils détiennent. Ainsi s’opère le retour des liquidités du pays A sur les marchés monétaires via les règlement des importations des pays C et D aux pays B. « La correction de la monnaie du pays A à la baisse va alors apparaître et entraîner forcément l’appréciation des monnaies des pays B. »
Précisément, pour tenter de répondre à ce dérèglement monétaire, les États-Unis et l’Europe, dont les « les monnaies font loi dans le système monétaire international », et tous les pays du reste du monde utilisent ces monnaies pour leurs transactions même l’URSS, malgré son rouble-or qui n’a qu’une utilisation marginale dans les pays du C.A.E.M. (COMECON, communauté économique orientale, ex-pays du bloc socialiste de l’Europe de Est), se sont entendus pour réguler leurs monnaies sur les marchés internationaux en mettant en place un dispositif appelé le « Serpent monétaire européen ». Cependant, ce dispositif ne pouvait régler les problèmes monétaires vu les difficultés créées par les déficits américains toujours en hausse – les États-Unis étaient en guerre au Vietnam. Malgré les augmentation des marges de fluctuation initialement de ± 1%, puis à ±2,25% dans le tunnel agrandi autour du dollar, le serpent monétaire européen n’a pu stabiliser les fluctuations des monnaies autour du dollar dans les marges prescrites. En effet, « avec ce levier qu’est le dollar, libellé monétaire des matières premières et du pétrole » que les Européens n’ont pas, et les crises pétrolières que les Américains ont provoquées entre 1973 et 1979 pour que la hausse des cours pétroliers puisse servir de contreparties à leurs émissions monétaires pour le financement de leurs déficits, la situation monétaire internationale s’est exacerbée.
Il est évident qu’un excès de création monétaire malgré le libellé monétaire du dollar, le retour des monnaies du pays A ne peut qu’engendrer une dépréciation de cette monnaie et entraîner une appréciation des monnaies des pays B. Conséquence : les pays B enregistrent une baisse des exportations (plus chères). Pour baisser le taux de change de leurs monnaies, ils ont le choix, soit d’acheter la monnaie du pays A, i.e. le dollar, ce qu’ils ne peuvent faire puisque que cela revient à acheter de la dette de A, et ils sont déjà endettés (dettes publiques en hausse par la hausse des cours pétroliers), soit de monétiser leurs déficits budgétaires comme le pays A. Et c’est ce qu’il font pour déprécier leurs monnaies sur les marchés. Mais le problème dans cette duplication, « plus les pays B dupliquent, plus le processus qui permet au pays A de répercuter ses déficits sur les pays du reste du monde devient plus difficile, plus étroit, entraînant sans cesse la hausse des prix du pétrole et des matières premières ». Et le monde, dès le milieu des années 1970, s’est trouvé pris dans une « inflation galopante à deux chiffres » et qui risquait de se transformer en « hyperinflation ».
Aussi, que peut-on dire sur le plan de l’équitabilité dans les échanges économiques, financiers et monétaires internationaux ? Si le « privilège exorbitant » de l’émission monétaire qui permet au pays A d’importer plus de biens et services qu’il n’en a droit, les pays B et la « duplication monétaire » que requiert leurs monnaies de se confronter à la monnaie du pays A sur les marchés, il est évident qu’il y a un « partage du privilège exorbitant des émissions monétaires entre le pays A et les pays B.
Le « privilège exorbitant du dollar », en réalité, est donc « partagé » entre les États-Unis et les pays d’Europe, bien entendu pour ces derniers selon leurs tailles dans le commerce mondial . S’il n’apparaît pas dans le discours des économistes européens et américains, c’est tout simplement qu’il n’est pas très perceptible, contrairement pour les États-Unis qui bénéficient d’une longue et grande publicité sur leur monnaie. Ainsi, on comprend pourquoi les États-Unis recherchent une emprise totale sur le Proche et le Moyen-Orient. Ce qui explique les guerres dans cette région géostratégique vitale pour la superpuissance et le soutien indéfectible que les États-Unis accorde à leur allié, Israël, comme d’ailleurs à l’Arabie saoudite.
- De la « solvabilité partagée » aux transitions démocratiques
Ce privilège exorbitant a été dénoncé par le président français, le général De Gaule. Comme d’ailleurs par l’économiste Robert Triffin, professeur à Yale, qui avait dénoncé l’importance prise par le dollar dans le système monétaire international, et dont il souligne le caractère fondamentalement pervers d’un système dans lequel un pays particulier, les États-Unis, pouvait, en raison de leur privilège de pays émetteur de monnaie de réserve dominante, être exonéré de toute obligation de solder par des pertes de ses réserves les déficits de sa balance des paiements apparus dès la fin des années 1950. Ou encore par Jacques Rueff, économiste français, qui l’a aussi dénoncé, et qu’il qualifie comme le « secret du déficit sans pleurs »… Un déficit qui prend sans pleurer.
Ces économistes, au regard de l’histoire, ont-ils raison de dénoncer le « privilège exorbitant du dollar » ? Si, en apparence, tout semble leur donner raison, il reste que leurs reproches qu’une « émission monétaire continue du pays centre et une duplication des bases de crédit par l’Europe », et donc un gonflement des avoirs en monnaies internationales entraînait une augmentation de la monnaie centrale, tandis qu'il n'y avait pas symétriquement, aux États-Unis ni en Europe, de contraction compensatrice de la base monétaire, ne pouvaient tenir pour la simple raison que s’il s’était opéré une contraction compensatrice de la base monétaire aux États-Unis et en Europe, ce qui signifierait une « destruction des liquidités internationales ». Une telle situation aurait engendré une formidable crise déflationniste comme celle qui a eu lieu dans les années 1930. Les États-Unis comme l’Europe n’auraient pas joué par leur consommation de « locomotive » au monde. *
Bien au contraire par ces émissions, ils ont sauvé leur propre économie et, par elle, l’économie mondiale. Comme d’ailleurs les pays arabes exportateurs de pétrole qui, en bénéficiant fortement de la hausse des prix du pétrole, ont beaucoup contribué par leurs importations des pays développés dans la croissance mondiale. Le problème n’était pas les liquidités internationales mais leur utilisation, leur sens dans la la crise.
Evidemment Triffin comme Rueff étaient plus soucieux de l’orthodoxie dictée par les lois des sciences économiques. Mais les lois économiques ne prévoient pas des situations critiques où des mesures exceptionnelles sont de mise. Et ce sont ces formidables liquidités internationales injectées et le recyclage des excédents pétroliers des pays arabes (pétrodollars) mis à la disposition des banques américaines et européennes qui, en facilitant l’octroi des crédits, ont permis aux pays du reste du monde (Afrique, Amérique du sud, bloc Est, Inde, etc.) de doper à la fois par leurs importations et leurs exportations la consommation mondiale.
La création monétaire ex nihilo par les États-Unis et l’Europe, a, contrairement aux idées reçues de l’époque, contribué positivement à l’économie mondiale. D’ailleurs tout phénomène qui apparaît et influe sur le devenir du monde ne peut qu’avoir un sens. Et ce sens se comprend puisqu’il a permis de prolonger une croissance économique mondiale qui présentait des risques d’une forte dépression économique mondiale. Les formidables liquidités internationales injectées dans l’économie mondiale, ont, en dopant l’« absorption mondiale » et en entraînant ce qu’on peut appeler une « solvabilité partagée du monde », ont amorti la crise du des années 1970.
Cependant tout phénomène exceptionnel ne peut qu’avoir une limite. En effet, en revenant à la schématisation du système international, les émissions monétaires accumulées par les pays A et B ont engendré une « inflation qui pouvait se transformer en une hyperinflation mondiale ». Ce qui mettrait en danger la monnaie-centre du système, i.e. le dollar. C’est ainsi que le pays A n’avait d’autres alternatives que de diminuer fortement la création monétaire. Et relevant le taux d’intérêt de la (FED), le pays A opte pour une politique monétaire très restrictive. L’aspiration des liquidités dans le système international grâce au relèvement du taux d’intérêt aura permis la maîtrise du processus inflationniste du pays A. Quant aux pays B, il est évident qu’ils ne pouvaient plus suivre le pays A dans cette politique. N’ayant plus à « dupliquer » des liquidités puisque le pays A a fortement restreint ses émissions monétaires et en a aspiré une grande partie.
Mais comme les prix du pétrole restent toujours élevés, cela amène les pays B à ne pas opérer de grands changements à leur politique monétaire, ce qui se traduit inévitablement par une forte dépréciation de leurs monnaies. En effet, les monnaies de la France, de l’Allemagne de l’Ouest, de la Grande Bretagne, de l’Italie… se sont toutes dépréciées entre 1980 et 1984 de plus de 100% par rapport au dollar. Un dollar à 4,5 Frs en 1979 s’est retrouvé coté à 10 Fr sur les marchés. Même diminution du taux de change du deutschemark et des autres monnaies européennes par rapport au dollar.
Quant aux pays C et D, le haut taux d’intérêt du pays Aa engendré du jour au lendemain un endettement sans précédent. Que peut-on dire de ce renversement de la politique du pays A, i.e. les États-Unis, le pays dominant du système financier international ? La correction de l’inflation mondiale menée au moyen d’une formidable politique monétaire restrictive par la Fed, et qui a vu les taux d’intérêt directeurs s’envoler à 20% et plus et a provoqué un véritable « tremblement de terre économique, financier et monétaire dans le monde ». L’entrée généralisée de l’institution monétaire internationale (FMI), jouant le rôle de « pompier du monde » dans les économies des pays d’Afrique, d’Amérique du Sud et du bloc Est, si elle a remédié aux grands déséquilibres macroéconomiques, a amené cependant avec elle la désolation pour ces pays. Ces pays, ignorants des manipulations monétaires, avaient emprunté massivement à l’Occident à des taux d’intérêt très attractifs mais « variables ».
Cependant, ces graves crises économiques et l’endettement mondial mondial qui a suivi, a opéré, il faut rappeler, une véritable « transition démocratique pour nombre de ces pays. Dont les pays d’Amérique du Sud, il en outre impulsé l’« éclatement du bloc Est et de l’URSS ». Il était évident que ces conséquences inattendues ont montré que leurs systèmes politiques et économiques n’étaient plus viables. Seuls le Sud-Est, le Nord-Est asiatique et la Chine qui s’est convertie dans le sillage en « économie de marché »
L’endettement mondial qui a entraîné plus de la moitié de l’humanité dans la faillite économique des continents entiers (Afrique, Amérique du Sud, bloc Est, Inde…) suivi d’une Europe plongée dans un véritable marasme économique par ce déficit de liquidités internationales s’est à la fin terminé par un contrechoc pétrolier en 1986. Le pétrole descendit à moins de 10 dollars le baril.
En septembre 1985, les puissances occidentales se concertent pour mettre un terme à la fuite en avant américaine sur le dollar. Les États-Unis eux-mêmes risquaient d’entraîné leur économie dans le marasme économique par cette poussée déflationniste. Les accords de Plaza (du nom de l’Hôtel de Plaza à New York) viennent par des injections monétaires concertées entre les grandes Banques centrales occidentales opérer un atterrissage en douceur du dollar. En un an, il revient face aux monnaies européennes à sa parité de 1979. Quant au yen, il a été fortement réévalué eu égard à ses excédents commerciaux.
Que peut-on dire de ces phénomènes monétaires ? Qu’ils relèvent incontestablement, et on ne peut en disconvenir, d’une vraie « métaphysique-monde ». Ce qui est incroyable, c’est cette « courroie monétaire » qui agit sur tous les domaines de l’humain, qui ne dément aucunement la « main invisible d’Adam Smith », et qui est à l’œuvre au point qu’elle crée des surprises pour ceux qui sont censés dominer et ceux qui en sont dominés. Force cependant de dire que, grâce à ces phénomènes monétaires, une grande partie du monde s’est acheminée d’une « solvabilité partagée », grâce à l’inflation et à la crise d’endettement qui a suivi, à une « transition démocratique ». Le monde ne pouvait trouver mieux pour se libérer des dictatures.
- La nature a horreur du vide. IDE, délocalisations et crise de 2008
Un autre point qu’il faut souligner, et celui-ci est fondamental puisque l’essence de la « Nature même a horreur du vide ». En effet, les pays B, en dupliquant par le surplus de création monétaire selon leur taille sur le commerce mondial, en réponse aux émissions monétaires ex nihilo du pays A, se sont retrouvés avec le pays-centre, par le « privilège exorbitant », bénéficiaires d’importations sans contreparties provenant des pays C et D. Ils se trouvent donc à importer des pays C et D des richesses par le seul privilège d’émission et de duplication monétaire.
Mais ce que les pays A et B ont gagné par la facilité d’émission monétaire, ils l’ont perdu en compétitivité au profit des pays C et les pays D en hausse du prix de leurs produits de base et pétrole. Les pays C, en rattrapage technologique et industriel, ont compensé largement cette perte de richesses via la donne monétaire, puisqu’ils ont profité en échange en investissements directs étrangers (IDE) et délocalisations provenant précisément des pays A et B, ce qui a dopé leurs économies. D’autre part, ils se trouvent bénéficiaires de l’emploi qui a été délocalisé par les pays A et B, et, en retour, ces pays ont reçu des richesses qui constituent en fait du « chômage exporté » par les pays C. Et cela grâce à une « plus grande compétitivité industrielle et commerciale et de captation des marchés » des pays C sur les pays A et B, i.e. l’Occident. Et cette compétitivité qui a incité les pays A et B de délocaliser dans les pays C leur a évité d’être déclassés à la fois sur le marché mondial et profiter aussi des perspectives qu’offrent les immenses marchés C (Chine, Inde, Mexique, Brésil, Indonésie…). Et là encore les phénomènes monétaires transforment complètement les relations économiques internationales mais vers toujours plus d’extension et d’équilibre économique dans le monde.
Evidemment, les grands pays retardataires restent toujours les pays d’Afrique et du monde arabe. Et là encore, cela ne relève que d’une séquence de l’histoire, ils ne peuvent rester à l’écart des grands développements du monde. Ce qui explique d’ailleurs les crises politiques et sociales dans ces pays pour trouver une voie qui les inscrit dans le renouveau du monde.
Cet envol des pays émergents qui a pris de l’ampleur évidemment au détriment de l’Occident nous amène, en survolant les événements de la décennie 1990 et début des années 2000, à la crise de 2008. Qu’en est-il des événements qui ont suivi la crise financière de 2008 ?
Un bref rappel. La crise de 2008, comme tout le monde le sait, a été précédée de la crise des « subprimes » en 2007. Ce sont les « prêts hypothécaires à risques » octroyés à des ménages non-solvables américains et, empaquetés sous de fausses couvertures financières, qui ont été disséminés dans le système bancaire américain qui, à son tour, en a ventilé une partie dans les structures financières internationales. Dès 2006, le pot au roses commença à être éventé et comme tout le système bancaire américain était truffé de ces créances immobilières toxiques, le krach immobilier éclate en 2007, entraînant progressivement la méfiance au sein du système. La crise immobilière s’étend ensuite au système européen. L’été 2008, la crise financière prend le relais. Avec les défaillances en cascades des grandes banques américaines – la banque américaine Lehmann Brothers fait faillite –, les banques refusent de se prêter mutuellement des liquidités, entraînant l’Etat fédéral à agir d’urgence pour éviter la paralysie de l’économie. Et c’est ainsi que l’Etat américain, en premier, ensuite suivi des pays européens, ont conçu des plans de sauvetage pour sauver le système bancaire occidental, et donc l’économie occidentale et par ricochet mondiale.
Nous n’entrerons pas dans le contexte du pourquoi la crise financière a fait irruption en 2008 puis s’est étendue à l’Europe et ensuite aux pays du reste du monde. L’essentiel est de comprendre les phénomènes monétaires depuis 2008 à aujourd’hui, 2014. Cette analyse permettra mieux de comprendre la dépression économique mondiale qui a touché surtout l’Occident et aussi d’appréhender mieux les événements à venir.
- Les politiques monétaires non-conventionnelles. L’herméneutique d’un système financier
Des sommes astronomiques ont été perdues. Les Bourses dans le monde étaient en berne. Pourtant l’Occident a réagi rapidement avec des plans de sauvetage et de relance pour dépasser la crise. Aujourd’hui, la plupart des gouvernements occidentaux sont unanimes pour dire que la crise est dépassée. Cependant avec un « mais des économistes » dont beaucoup restent sceptiques quant à une sortie de crise effective. Qu’en est-il de cette sortie de crise ? Est-elle comme ils le disent « dépassée » ? Le monde peut-il s’y fier, ou n’est-elle qu’une vision trop optimiste qui ne tient pas compte de la réalité ? Et qu’est-ce que cette réalité qui nous apparaît diffuse malgré les différents plans de sauvetage et plans de relance ? Et surtout ces fameuses politiques monétaires non conventionnelles ? Pourquoi les appeler « non conventionnelles » ? Qu’est-ce qu’elles ont de non-classiques ? Si elles sont non conventionnelles, c’est qu’elles ne font pas partie des conventions entre Etats. Or, on sait que toute politique monétaire d’une puissance monétaire dans le monde influe sur les autres politiques monétaires des autres grandes nations. Puisque les grandes monnaies se confrontent sur les marchés internationaux et toute injection monétaire intempestive d’une nation se met aussitôt sous le couperet des marchés qui sanctionnent aussitôt cette injection par une dépréciation de la monnaie dans le change. Donc, en affaiblissant la monnaie du pays qui en a émis plus qu’il ne devait.
Mais alors qu’en est-il des formidables injections monétaires par les États-Unis, l’Europe, la Grande-Bretagne, le Japon, les quatre grandes puissances monétaires dans le monde ? Il faut rappeler que la Réserve fédérale des États-Unis, à l’apogée de la crise financière, a injecté des masses considérables de liquidités monétaires ex nihilo, donc sans contreparties pour sauver le système monétaire américain. Au point que les contreparties physiques dont le pétrole est monté au sommet. Le baril de pétrole a atteint 147,5 dollars le 11 juillet 2008. Quant au dollar sanctionné par les marchés, il s’est déprécié au point qu’un euro s’ échangeait sur les marchés contre 1,60 en juillet 2008.
Octobre 1929 revenait avec juillet 2008. La crise financière n’était plus tenable, le système bancaire américain bloqué au grand jour. « Le monde entier était alerté ». Les mesures du coup par coup n’étaient plus opérantes tant la Fed était dépassée. Il fallait un plan de sauvetage global d’urgence seul à même de rendre la confiance aux banques américaines.
C’est ainsi que Ben Bernanke, président de la Banque centrale américaine (Federal Reserve System ou Fed), avec les décideurs américains, en l’occurrence les secrétaires d’Etat au Trésor, Henry Paulson en 2008 et Timothy Geithner en 2009, ont lancé différents programmes d’achats d’actifs entre plans de sauvetage et de relance durant la période 2008 à 2009. Sous le nom de politique d’assouplissement monétaire quantitatif (Quantitative Easing Policies) nommé encore Large-Scale Purchase Programs (Programmes d’achats d’actifs à grande échelle).
En novembre 2008, le premier montant de 600 milliards de dollars a permis d’acheter des titres adossés à des créances hypothécaires à risques (Mortage-backed securities ou MBS) ainsi que des dettes bancaires et des bons de Trésor. Ces liquidités sauvent de la faillite des institutions de prêt et de garanties des hypothèques telles Fannie Mae et Freddie Mac, qui passent sous tutelle du gouvernement. Evidemment, nombre d’institutions bancaires aux États-Unis et en Europe mordent la poussière. Des grandes banques comme Lehman Brothers (septembre 2008) ont fait faillite. Cependant leur nombre est sans comparaison avec 1929, qui a vu plus de 11 000 banques américaines fermer leurs portes.
Toujours dans les Quantitative easing Policies, quatre mois plus tard, la Fed annonce l’achat de 300 milliards de dollars d’obligations de Trésor, 750 milliards de dollars en MBS ainsi que 100 milliards de dollars de dette bancaire. De plus, en décembre 2008, le taux auquel les institutions bancaires américaines peuvent emprunter à la Fed (taux d’intérêt directeur ou Federal funds rate) passe à 0%-0,25%, soit le taux plancher encore aujourd’hui, en 2014. Tout ce programme d’achat de créances hypothécaires toxiques et d’obligations de Trésor entre dans le cadre d’un Quantitative Easing ou « QE1 ».
Pour les autres pays occidentaux, suite aux turbulences financières aux États-Unis qui se sont transformées en crise internationale, en octobre 2008, les banques centrales de l’Union européenne monétaire (zone euro), de la Grande Bretagne et du Japon ont, à leur tour, réagi par des dispositifs de sauvetage mobilisant des financements publics considérables et par des politiques budgétaires de soutien à l’activité économique. Eux aussi ont usé de dispositifs exceptionnels, non-classiques, appelés « mesures non conventionnelles ».
Décidément, le monde occidental dans toutes ses composantes est entré dans un système monétaire non conventionnel. Un qualificatif qu’au lieu et place de « mystique » qui relève du mystère, d’un phénomène caché, pourra-t-on lui substituer le qualificatif d’« herméneutique » qui lui sied mieux.
Au final, en 2009, tous les grands pays monétaires (États-Unis, Europe monétaire, Grande-Bretagne et Japon) ont usé d’un « QE1 » chacun son poids dans le système monétaire international. Bien que ces programmes fussent efficaces et ont offert une amélioration notable en Bourse, l’effet escompté n’est pas tout à fait obtenu puisque les institutions bancaires ne semblaient toujours pas prêter suffisamment. Ou, avec la crise et l’endettement de l’Europe, des États-Unis et la faible demande occidentale, les institutions ne trouvaient pas de preneurs intéressés par les crédits. Toujours est-il la plupart des pays occidentaux sont tombés en récession en 2009.
- Conclusion de la deuxième partie de l’analyse
Une vérité ressort cependant dans ces « Quantitative Easing Policies ». Il faut dire que, sans ces politiques monétaires non-conventionnelles, le monde entier serait tombé dans la plus grave crise du XXe et de ce début du XXIe siècle. Pire que celle de 1929. Des centaines de millions d’hommes et de femmes seraient mis au chômage forcé. Donc, on peut affirmer, sans l’ombre d’un doute, que ce « QE1 » a sauvé le monde. On peut se représenter le monde si l’Occident n’avait pas injecté des liquidités, et que les liquidités internationales se seraient raréfiées en Occident et dans le monde. On aurait ceci « PAS d’ARGENT, PAS DE TRAVAIL ». C’est tout simple, la courroie de richesse, i.e. l’argent qui véhicule les richesses, fonctionnant mal, ferait fonctionner mal le moteur. Le MONDE ENTIER serait en berne, en deuil. Cependant, si la nécessité de l’argent est une vérité, « que cache le côté non conventionnel de cette vérité ? » Parce que c’est évidemment une « vérité non conventionnelle ».
(A suivre…)
Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.
Note : Cette deuxième partie de l’analyse, reprenant l’exposé de la première partie, vient à la suite de l’analyse publiée par www.agoravox.fr le 3 juin 2014 sous le titre « Comment l’euro, la livre sterling, le yen et le pétrole ont redressé l’économie occidentale et mondiale depuis la crise de 2008 ? Les vertus de la création monétaire ex nihilo ».
29 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON