Communication anti-djihadiste : les différences entre la France et la Grande-Bretagne
La campagne de communication « Stop-djihadisme » parue en France fin janvier 2015 a eu le mérite de donner de la visibilité à la politique gouvernementale et a permis de mieux faire connaître les structures de signalement. Elle a donc eu une réelle utilité en matière de prévention. Elle a été cependant critiquée en Grande Bretagne pour donner des conseils beaucoup trop généraux voire caricaturaux.
Traditionnellement, les campagnes de communication anglaises et françaises sont basées sur des principes différents.
La communication publique française répugne à l’utilisation d’images chocs, cherche à être consensuelle et plus basée sur l’utilisation de didactisme accompagné d’images « softs ».
La campagne Stop-djihadisme Française
La communication anglaise utilise beaucoup plus le second degré et n’hésite pas à utiliser des images chocs ou violentes pour créer l'impact. Elle dit moins, elle ne légende pas et elle suggère plus.
La campagne de communication anglaise « Bienvenue sur le territoire de l'Etat Islamique » est l’illustration de cette approche.
La campagne "Bienvenue sur le territoire de l'Etat Islamique" Britannique
Traduction des légendes et commentaires :
Ne vous approchez pas de l’Etat Islamique
image d’Al-Baghdadi : « Venez parce que la Syrie n’est plus aux Syriens et que l’Irak n’est plus aux Irakiens »
Légende : Ou vous pouvez apprendre de nouvelles compétences, utiles pour l’oumma.
- Faire exploser des mosquées
- Crucifier et exécuter des musulmans
- Piller les ressources publiques
- Commettre des attentats suicides dans des mosquées
- Bénéficier d’un voyage peu coûteux parce-que sans besoin de ticket retour.
Réfléchissez, Faites demi-tour.
Les deux campagnes sont basées sur la contradiction des discours, mais la campagne française légende la contradiction sur le mode : affirmation /vérité en utilisant une alternance d’images couleur (le discours) et de noir et blanc (la réalité).
La campagne anglaise est construite sur le second degré en opposant le discours d’Al-Baghdadi demandant à venir aider les syriens et les irakiens, à la réalité de l’action dirigée contre les musulmans eux-mêmes.
Certaines des critiques ont porté sur les critères (ci-dessous) pour juger de la radicalisation d’un jeune et les icones (jugées caricaturales) les accompagnants.
On peut en effet douter que la disparition des pères, la suppression du pain, le changement de style vestimentaire ou l’arrêt du sport soit un signe de radicalisation religieuse chez un adolescent.
Ou alors, tous nos adolescents sont radicalisés...
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