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Contre les distorsions néo-gauchistes de la « wertkritik » (Deuxième partie)

...Un Marx contre le prolétariat ?

Sous la logorrhée "marxienne" de la "wertkritik", qui tente de refiler, sinon d'imposer, sa propre distorsion à tout ce qui ose contester la domination du capitalisme, c'est bien d'une négation, contre l'évidence, de la lutte des classes, qu'il s'agit. Derrière le jeu ubuesque de la "contradiction" "Marx ésotérique/Marx exotérique" le poisson, mal noyé, et pour cause, remonte à la surface :

" La reconnaissance de l'impossibilité de l'affirmation du prolétariat comme solution de la crise capitaliste a pour corollaire une définition du communisme qui, passant par la négation du prolétariat et n'ayant donc aucune base actuelle, doit nécessairement rester beaucoup plus abstraite que les formulations reposant sur l'affirmation du prolétariat. Dans les conditions actuelles, toute recherche d'une définition du communisme doit résolument rompre avec toutes les catégories qui servent à analyser et critiquer le mode de production capitaliste. "

http://serpent-libertaire.over-blog.com/2016/02/le-communisme-tentative-de-definition-bruno-astarian.html

Peut-on être plus clair ?

En même temps, c'est la reconnaissance d'une dissimulation "nécessaire" de cette "théorie" fumeuse... On comprend aisément pourquoi !

Pour le prolétaire, échanger sa force de travail contre une somme d'argent, puis cet argent contre les marchandises et les services nécessaires à la survie en société, c'est la manifestation concrète de ce que la valeur est échange, comme nous l'explique si bien Lénine, résumant Marx.

Cité in-extenso dans :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/08/20/contre-la-schizophrenie-neo-gauchiste-de-la-wertkritik-lenine-1-marx-et-ca-repart/

De sorte que "abolir la valeur", comme prétend pouvoir le faire, ici et maintenant, la wertkritik, c'est d'abord abolir la notion d'échange...

Accordons leur un point, c'est bien ce que Marx avait en vue, pour la phase supérieure du communisme :

" Dans une phase supérieure de la société communiste, quand auront disparu l'asservissante subordination des individus à la division du travail et, avec elle, l'opposition entre le travail intellectuel et le travail manuel ; quand le travail ne sera pas seulement un moyen de vivre, mais deviendra lui-même le premier besoin vital ; quand, avec le développement multiple des individus, les forces productives se seront accrues elles aussi et que toutes les sources de la richesse collective jailliront avec abondance, alors seulement l'horizon borné du droit bourgeois pourra être définitivement dépassé et la société pourra écrire sur ses drapeaux : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ! »

Satisfaire ses besoins sans avoir nécessairement à échanger sa force de travail contre les biens et services, cela suppose donc une société d'abondance, un développement sans limites contraignantes des forces productives, sans limites de ressources...

Dans le monde actuel, on voit tout de suite ce qu'il en est... A l'époque de Marx, cette problématique des limites ne semblait pas primordiale, et en tous cas, pas incontournable.

Il n'en posait pas moins la nécessité d'une période de transition...

Aujourd'hui, alors que la pauvreté est encore loin d'avoir totalement disparu, et tend même à regagner du terrain, avec l’approfondissement de la crise, la question des limites s'impose néanmoins à tous points de vue, tant pour des raisons écologiques que économiques, avec l'épuisement annoncé d'une grande partie des ressources naturelles.

Cette évidence est telle que, aussi bien parmi les tenants de la wertkritik que parmi les mouvances néo-gauchistes qu'ils ont réussi à influencer, un "troisième Marx" a surgi... Un "Marx écologiste"... !

http://www.contretemps.eu/lectures/bonnes-feuilles-marx-%C3%A9cologiste-john-bellamy-foster

Il ne s'agit pas, pour nous, de nier l'approche écologique pionnière de Marx, bien au contraire, mais il faut bien admettre que, nécessairement, ce n'était pas, comme on l'a vu, dans le contexte de l'époque, sa préoccupation première...

Concilier leur "Marx ésotérique" avec un "Marx écologique", voilà le tour de force "théorique" entrepris par certains...

Une société qui irait vers l'abondance sans développer les forces productives...

Ou la quadrature d'un cercle vicieux, dont il importe, pourtant, de sortir.

Comme on l'a vu, Marx, par ailleurs critique réaliste des utopistes, ébauche, dans la "Critique du Programme de Gotha", les principes économiques d'une sortie du capitalisme...

Dans quelle mesure ces principes ont été, ou non, mis en œuvre dans les pays qui se sont réclamés du socialisme, voilà ce qui sera l'objet d'un troisième article sur le sujet, à la suite, avec les conséquences et leçons utiles que l'on peut en tirer...

Mais dans l'immédiat, nous reprenons le fil de la partie 1, à savoir, comment les tenants de la wertkritik et autres néo-gauchistes traitent ces principes, et en quoi ces principes restent éventuellement d'actu...

Là aussi, la rhétorique "marxienne" de la wertkritik se perd dans le brouillard de sa propre schizophrénie, mais quelques uns, parmi les néo-gauchistes qui en dérivent, n'ont pas hésité à affronter le problème...

L'attitude possible, pour y faire face, doit donc répondre à deux questions principales :

_1_ Le principe même d'une "étape de transition" est-il admissible ?

_2_L'abolition de la valeur doit-elle être immédiate, ou bien peut-elle, elle même, faire l'objet d'une "transition" ?

Comme on s'en doute, la réponse à la deuxième question est unanime entre tout ces courants : "Non !"

La réponse à la première question est plus mitigée, mais repose autrement la question :

L'ébauche proposée par Marx dans la Critique du Programme de Gotha implique-t-elle une transition sur la question de la valeur ?

Sur cette question, un seul de ces "théoriciens", Tom Thomas, a le courage de répondre "Oui", et en conséquence, de rejeter franchement cette proposition fondamentale de Marx, tout en s'affirmant, en quelque sorte, et à l'instar de la wertkritik, plus "marxiste" que Marx lui-même... !

Ce qui ne l'empêche pas de chercher, de manière pathétique, ce que pourrait être, selon lui, une "autre" phase de transition, basée sur l'abolition immédiate de la valeur... !

http://frontkick.over-blog.com/article-deuxieme-partie-une-critique-de-la-critique-du-programme-de-gotha-57231912.html

Pour le reste, les avis se partagent sur la possibilité d'une "phase de transition", mais les efforts sont donc unanimes, et tout aussi pathétiques, pour faire coller à tout prix, si l'on ose dire, le texte de Marx avec leur fantasme néo-gauchiste d'"abolition immédiate de la valeur"...

Pour comprendre les enjeux essentiels de cette phase de transition, le mieux est de revenir au texte de Marx, là où il en pose directement le principe :

" Ce à quoi nous avons affaire ici, c'est à une société communiste non pas telle qu'elle s'est développée sur les bases qui lui sont propres, mais au contraire, telle qu'elle vient de sortir de la société capitaliste ; une société par conséquent, qui, sous tous les rapports, économique, moral, intellectuel, porte encore les stigmates de l'ancienne société des flancs de laquelle elle est issue . Le producteur reçoit donc individuellement - les défalcations une fois faites - l'équivalent exact de ce qu'il a donné à la société. Ce qu'il lui a donné, c'est son quantum individuel de travail. Par exemple, la journée sociale de travail représente la somme des heures de travail individuel ; le temps de travail individuel de chaque producteur est la portion qu'il a fournie de la journée sociale de travail, la part qu'il y a prise. Il reçoit de la société un bon constatant qu'il a fourni tant de travail (défalcation faite du travail effectué pour les fonds collectifs) et, avec ce bon, il retire des stocks sociaux d'objets de consommation autant que coûte une quantité égale de son travail. Le même quantum de travail qu'il a fourni à la société sous une forme, il le reçoit d'elle, en retour, sous une autre forme .

C'est manifestement ici le même principe que celui qui règle l'échange des marchandises pour autant qu'il est échange de valeurs égales. Le fond et la forme diffèrent parce que, les conditions étant différentes, nul ne peut rien fournir d'autre que son travail et que, par ailleurs, rien ne peut entrer dans la propriété de l'individu que des objets de consommation individuelle. Mais pour ce qui est du partage de ces objets entre producteurs pris individuellement, le principe directeur est le même que pour l'échange de marchandises équivalentes : une même quantité de travail sous une forme s'échange contre une même quantité de travail sous une autre forme.

Le droit égal est donc toujours ici, dans son principe... le droit bourgeois, bien que principe et pratique ne s'y prennent plus aux cheveux, tandis que l'échange d'équivalents n'existe pour les marchandises qu'en moyenne et non dans le cas individuel.

En dépit de ce progrès, le droit égal reste toujours grevé d'une limite bourgeoise. Le droit du producteur est proportionnel au travail qu'il a fourni ; l'égalité consiste ici dans l'emploi du travail comme unité de mesure commune."

Pour Marx la notion de valeur est essentiellement liée au Quantum de travail, c'est à dire au temps de travail socialement nécessaire à la fabrication d'une marchandise.

Or c'est précisément à cette notion qu'il fait appel pour nous expliquer le principe d'une économie de transition :

" Le même quantum de travail qu'il (le producteur) a fourni à la société sous une forme, il le reçoit d'elle, en retour, sous une autre forme .

C'est manifestement ici le même principe que celui qui règle l'échange des marchandises pour autant qu'il est échange de valeurs égales. Le fond et la forme diffèrent parce que, les conditions étant différentes, nul ne peut rien fournir d'autre que son travail et que, par ailleurs, rien ne peut entrer dans la propriété de l'individu que des objets de consommation individuelle. Mais pour ce qui est du partage de ces objets entre producteurs pris individuellement, le principe directeur est le même que pour l'échange de marchandises équivalentes : une même quantité de travail sous une forme s'échange contre une même quantité de travail sous une autre forme."

On ne peut encore revenir, dans un article relativement bref, sur la définition complète de la valeur, dont on a déjà vu le résumé fort bien synthétisé par Lénine dans l'article précédent :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/08/20/contre-la-schizophrenie-neo-gauchiste-de-la-wertkritik-lenine-1-marx-et-ca-repart/

Naturellement, le lecteur peut se reporter au Livre I du Capital de Marx, qui commence précisément par ce thème.

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1867/Capital-I/

http://inventin.lautre.net/livres/MARX-Le-Capital-Livre-1.pdf

Il est néanmoins évident que Marx n'abolit pas, ici, la notion de valeur, et d'autant moins qu'il y décrit précisément un échange de quantités de travail, l'échange étant, avec le Quantum de travail, à la base même de sa définition de la valeur.

Il ne fait donc aucun doute que toute interprétation de ce passage tendant à en faire une "abolition de la valeur" est, par essence, disqualifiée.

Pour autant, si cette notion d'échange persiste, elle y est maintenant sortie de son contexte capitaliste, car le travail y est, à la base, la mesure de répartition des biens :

"Le droit égal est donc toujours ici, dans son principe... le droit bourgeois, bien que principe et pratique ne s'y prennent plus aux cheveux, tandis que l'échange d'équivalents n'existe pour les marchandises qu'en moyenne et non dans le cas individuel.

En dépit de ce progrès, le droit égal reste toujours grevé d'une limite bourgeoise. Le droit du producteur est proportionnel au travail qu'il a fourni ; l'égalité consiste ici dans l'emploi du travail comme unité de mesure commune."

Ce qui fait une différence fondamentale avec le capitalisme, c'est que désormais :

"l'échange d'équivalents n'existe pour les marchandises qu'en moyenne et non dans le cas individuel."

Le travailleur ne se trouve plus dans la situation, pour la satisfaction de ses besoins vitaux, d'être face au capital, comme vendeur de sa force de travail.

Dans ce nouveau type d'échange, la valeur moyenne de ce dont il a besoin pour vivre échappe désormais aux lois du marché et se trouve aussi précisément rapportée au Quantum de travail qu'il est possible de l'être,

" les défalcations une fois faites "

Cette précision nous renvoie au compte assez détaillé que Marx fait, plus haut dans ce texte, des fonds sociaux destinés aux personnes qui ne sont pas en situation de travailler, retraites, handicap, etc, ou pas encore, et incluant évidemment l'éducation, la santé, etc... Il évoque évidemment, également, le renouvellement du matériel, des moyens de production, des bâtiments, etc...

http://classiques.uqac.ca/classiques/Engels_Marx/critique_progr_gotha/programme_gotha.pdf

https://www.marxists.org/francais/marx/works/1875/05/18750500a.htm

Il est clair que ces besoins sociaux et ces nécessités pour la production doivent être quantifiés de manière prévisionnelle, et que cette quantification ne peut pas être établie de manière arbitraire.

C'est évidemment une partie essentielle de la signification du projet socialiste. C'est même, matériellement, sa partie vitale. C'est celle qui est concrétisée par la planification collective de l'économie.

Sur la manière de quantifier ces fonds, il reste imprécis, au moment de leur énumération en tant que postes prévisionnels, mais il nous dit clairement ce qu'il en est, au final, dans le passage déjà cité, comme conséquence pour le producteur :

"Il reçoit de la société un bon constatant qu'il a fourni tant de travail (défalcation faite du travail effectué pour les fonds collectifs) et, avec ce bon, il retire des stocks sociaux d'objets de consommation autant que coûte une quantité égale de son travail. Le même quantum de travail qu'il a fourni à la société sous une forme, il le reçoit d'elle, en retour, sous une autre forme."

Marx établit ainsi clairement une relation entre le calcul de l'estimation des fonds collectifs et la valeur définie par le Quantum de travail.

Dans cette relation, le "bon de travail" qui reste au producteur pour l'acquisition de ses biens personnels représente une fraction de la valeur globale qui est créée dans ce nouveau type d'échange social.

D'où il ressort que l'équilibre global d'une économie socialiste repose sur l'adéquation entre la somme des quantums de travail fournis par l'ensemble des travailleurs et l'évaluation des besoins collectifs, incluant la part des biens restant la propriété individuelle des travailleurs.

On comprend bien que le principe des bons est destiné à régler la répartition de ces biens individuels. On comprend également, dans une société dont les ressources naturelles ne sont pas illimitées, qu'il peut s'étendre à des "consommables", comme l'eau, l'électricité, le gaz, afin d'éviter le gaspillage, tant pour des raisons économiques que écologiques.

Pour le reste, sur la base d'une planification correspondant à l'adéquation qui ressort de ce principe, le domaine de la "gratuité" peut être extensif, dans la mesure où elle rentre dans le cadre de ce nouveau système d'échange social.

Dans quel mesure ce système de bons est assimilable ou bien se distingue d'un système monétaire ?

Cela reste une question fondamentale, pour cette économie de transition, et surtout pour sa période de mise en place.

En effet, compte tenu de la masse des petites entreprises individuelles et artisanales qui subsistent encore dans l'économie actuelle, on voit mal qu'elles puissent se fondre rapidement dans un système collectif.

La question de l'équivalence entre les valeurs créées par cette survivance et les valeurs crées par l'économie socialiste nouvelle se posera inévitablement. Tout aussi inévitablement que celui des échanges économiques et sociaux entre ces deux secteurs. Aussi bien parce que les travailleurs concernés par ce secteur privé doivent avoir accès aux services publics, que par le fait que les biens et services produits dans ce secteur resteront accessibles aux travailleurs du secteur économique socialiste.

Quelle que soit l'échelle d'équivalence, elle doit évidemment être fixée de manière annexe par apport à la planification socialiste, mais ne peut nullement être laissée au "marché libre".

Quant aux modalités pratiques, cela repose la question de la fonction, monétaire ou non, des bons.

Les partisans de la thèse selon laquelle Marx entendait par ce système "abolir la valeur", indépendamment de l'absurdité de leur argumentation quant au fond, que l'on a déjà examiné, ont voulu faire de ces bons un substitut de principe à la monnaie, en prétendant qu'ils ne circuleraient pas... (*) Voire même, qu'ils auraient une durée d'utilisation limitée... !

Imaginons un instant ce qu'il en serait, même à supposer que tout secteur privé ait disparu.

Il est clair que cela n'empêchera pas l'échange des biens des particuliers entre eux, et même si c'est sous forme de troc, l'échelle des valeurs relative des objets en sera nécessairement ramenée à la valeur des bons qui auront permis leur acquisition initiale. Et qui jouera donc, en pratique, le rôle d'une monnaie virtuelle pour, précisément, régler ces échanges à leur "juste valeur"... !

Et ce type d'échange, du reste, serait certainement encore davantage développé si les bons ont une durée limité, car on imagine assez mal que le travailleur abandonnera facilement une partie de ce qu'il pourrait acquérir, même s'il n'en a pas un besoin immédiat...

C'est clairement la porte ouverte au marché noir, qui a déjà fait tant de ravages, notamment en URSS, dans ses dernière décennies.

Et donc, le problème n'est pas tant la forme, bon ou monétaire, qui importe, que le type d'échange qu'elle détermine.

Le propos d'une économie politique socialiste est de créer la base pour un type d'échange nouveau. Sur cette base, la conduite souhaitable d'une politique économique socialiste doit être de faire prédominer le nouveau type d'échange sur l'ancien. Elle est donc inséparable de l'idéologie politique et de la lutte idéologique pour développer le socialisme prolétarien.

Luniterre

**************

(* Un des arguments couramment employé par les néo-gauchistes pour tenter de se justifier est cette "citation", qu'ils imputent à Marx... Exemple :

"Quant à l'argent, Marx affirme bien que dans cette phase l'argent disparaît. Ou plutôt, il dit, entre autres dans le livre II du Capital : "Le cas échéant, les producteurs pourraient recevoir des bons leur permettant de prélever sur les réserves de consommation de la société des quantités correspondant à leur temps de travail. Ces bons ne sont pas de l'argent. Ils ne circulent pas." (4)

4_Le Capital, livre II, Chapitre XIII, V. L'abolition du capital-argent. Ed. La Pléiade, 1968, p.863."

Or si l'on retrouve bien cette citation dans cette édition, où elle constitue quasiment les dernières lignes du Livre II, selon son traducteur, Maximilien Rubel, voici ce qu'en pense pourtant un autre chaud partisan de l'abolition immédiate de la valeur :

http://www.palim-psao.fr/article-traduire-c-est-trahir-sur-les-traductions-a-utiliser-pour-lire-marx-118473952.html

"L'INUTILISABLE TRADUCTION DE MAXIMILIEN RUBEL PARUE DANS « LA PLEIADE  » / « FOLIO ESSAIS  »

"Pour des exigences éditoriales, Rubel a coupé de nombreux passages dans le texte allemand qui n'apparaissent plus dans sa traduction, il a même interverti l'ordre des chapitres par rapport à l'original,..." "C'est donc une traduction très littéraire, faite au fil de la plume comme Rubel l'a dit lui-même et sans recul,..." 

A la suite, l'avis d'un autre traducteur "Guillaume Fondu, remarque aussi que « l’édition de Maximilien Rubel, ....propose quasiment une réécriture de Marx..."

En fin de compte, si l'on se reporte à l'édition allemande, on constate tout simplement que le Livre II se termine bien avec le chapitre sur " L'accumulation et la reproduction élargie", mais c'est bien le paragraphe IV, intitulé "Nachträgliches",

http://www.mlwerke.de/me/me24/me24_485.htm#Kap_21_IV

qui peut effectivement se comprendre comme "Remarques complémentaires", qui est le dernier passage du Livre II, et c'est donc l'ensemble du paragraphe français : " V. L'abolition du capital-argent" qui est manifestement un ajout totalement apocryphe, de la main de Rubel. Ce Rubel, "grand théoricien" du gauchisme, était en son temps au marxisme ce que la "wertkritik" lui est aujourd'hui... )

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Source de l'article :

https://tribunemlreypa.wordpress.com/2016/08/24/contre-la-schizophrenie-neo-gauchiste-de-la-wertkritik-deuxieme-partie/

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4 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 31 août 2016 14:14

    La « critique de la valeur » ou « Wertkritik » en allemand, est une proposition théorique qui a pour ambition de renouveler la critique radicale de l’économie politique à partir d’une relecture de Karl Marx. Elle s’est développée à compter de la fin des années 1980, en Allemagne, en Autriche et en France, au sein des groupes et des revues Krisis et Exit, sous l’impulsion d’auteurs comme Robert KurzRoswitha ScholzNorbert Trenkle ou Anselm Jappe. Elle est également représentée aux Etats-Unis, notamment par Moishe Postone.

    La critique de la valeur envisage le capitalisme comme une forme historique de fétichisme, le fétichisme de la marchandise. Le sujet du capital n’est plus identifié à la bourgeoisie ou au prolétariat, mais plutôt au processus de valorisation capitaliste lui-même que bourgeois et prolétaires entretiennent mutuellement, sans toutefois en tirer les mêmes avantages.

     la crise financière n’est qu’un symptome de la crise plus générale de la valorisation capitaliste, qui n’a d’autre choix, pour se perpétuer, que d’hypothéquer des profits à venir. Mais cette marchandisation d’un futur déjà consommé, exige la multiplication incessante de produits financiers détachés du réel. Malgré l’intervention de la puissance publique qui rachète ces titres pourris en entretenant sa crédibilité au prix de désastreux programmes d’austérité, la dévalorisation du capital fictif est inéluctable. Au final, c’est avec le but « misérable de la valorisation de la valeur » que ce texte nous engage à rompre : « Savoir si des logements seront construits, des hôpitaux entretenus, de la nourriture produite ou des lignes de chemin de fer maintenues ne peut pas dépendre du fait de savoir s’il y a assez d’argent. Le seul et unique critère doit être la satisfaction des besoins concrets. »

    Ça n’est pas idiot, en fait !


    • Luniterre Luniterre 31 août 2016 15:37

      @Jeussey de Sourcesûre

      Vous semblez lire la wertkritik comme une nouvelle forme de critique du capital financier, mais qui renverrait dos à dos capitalistes et prolétaires...
      Outre que cela ne fait pas vraiment sens, ce n’est pas formellement le cas...
      La wertkritik se présente comme la « seule critique radicale » du capitalisme, et non pas seulement dans son aspect financier...
      Mais le fait est qu’elle tend bien, en fin de compte, à nier la lutte de classe...

      Prétendre lutter contre le capitalisme, et même, si c’était le cas, spécialement contre son aspect financier, tout en voulant « dépasser », c’est à dire nier, en pratique, la lutte de classe, tel était, en réalité, le fond de commerce idéologique du social-fascisme, à ses débuts.

      C’est ce qui lui a permis de s’enraciner, comme forme efficace de populisme.
      Aujourd’hui la wertkritik obtient un effet de neutralisation de la lutte de classe en influençant les multiples courants anarcho-syndicalistes et gauchistes qui se sont infiltrés, ces dernière décennies, dans les bureaucraties syndicales et autres « collectifs » d’apparence « citoyenne » et formellement ultra-démocratique... Le meilleur moyen de noyer les initiatives possibles dans des débats fumeux et interminables...

      Luniterre


    • non667 31 août 2016 16:11

      Peut-on être plus clair ?
      plus court ,moins soporifique ,..... merci ! smiley
       smiley smiley


      • Coriosolite 1er septembre 2016 14:11

        L’auteur pose d’entrée la bonne question : Peut-on être plus clair ?

        Je lui répond sans hésiter : OUI

        C’est d’ailleurs ce que je lui conseille.

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