Crise financière mondiale encore ! (ou comment mener toute une planète en banc d’école)

 La crise financière mondiale acquit un intérêt exclusif qui nous fait oublier le moindre de nos égoïstes besoins quotidiens. Les plus avisés se prennent de panique, les plus fous en sont inquiets, et les anarchistes sont en euphorie. Sommes-nous au bout d’une époque de désillusion pour finir au désespoir ? Ou ce n’est que le début d’une grande improvisation qui va nous mener droit au chaos ?

Un constat majeur s’impose : on est là dans un dilemme. Une crise par définition est l’expression d’un échec ou d’une impasse. Le désarroi est frappant. Les experts sont muets devant les incessantes et insistantes questions de l’opinion publique. Les politiciens jouent les ignorants sans cacher leur joie, comme quoi cela n’était jamais de leur faute. Le peuple est pris pour otage dans un système qui devient de plus en plus complexe. Si la démocratie est le choix d’un peuple de sa propre destinée, on se croit dans une dictature ou droit est donné au plus futé, aux spéculateurs. Tout semble contradictoire. Plus que jamais, il y a plus encore de questions que de réponses ; surtout si l’on cherche des réponses rapides et faciles.

 Depuis l’écroulement du mur du Berlin en 1989, et l’éclatement du bloc communiste ; on parle de crise d’idéologies car on a eu peur du monopole de la pensée unique et de la suprématie du capitalisme sauvage. Pour le tiers-monde cela était le début d’un processus d’occidentalisation globale. Mais on voit que l’Europe a reculé d’un pas surtout que le Royaume-Uni et les pays scandinaves ne confortent pas les ambitions de la France et de l’Allemagne d’avoir une union européenne forte avec une monnaie plus stable et compétitive. L’américanisation du monde, soutenu par cette peur bleue du méga-dragon chinois a conduit l’humanité sur une périlleuse piste. L’utopie d’une union mondiale à travers l’organisation des Nations Unies parait plus que jamais insaisissable ; laissant place au cauchemar d’une gouvernance universelle contrôlées par les pays non pas seulement nucléaire, mais les plus nucléaires de tous.

 Beaucoup de gens soutiennent les théories du complot mais quand on voit de plus prés, il s’agit depuis toujours de complots, de guerre d’intelligence et de services secrètes. Mais croire que tout se décide en ombre n’inspire pas confiance. Il ne faut pas être dupe, la nature humaine soutient que le monde entier soit obsédé par le pouvoir, ou méfiant vis-à-vis de ceux qui détiennent le pouvoir. Si la misère du moyen âge a tardé à donner quelqu’un comme Da Vinci ou Galilée, puis Descartes, puis Spinoza, ce qui a tardé à donner des éclairés comme Diderot et Voltaire ; on a besoin d’attendre encore des années des penseurs capables de révolutionner la donne, et nous apporter la bonne formule à une équation qui semble de jour en jour impossible.

 La démocratie a été depuis toujours un système qui garantit : liberté, égalité, et justice. De nous jours, l’on veut qu’il soit synonyme de sécurité au premier plan. L’état providence laisse place au dogme de l’état sécuritaire. Que ce soit le citoyen moyen ou les hauts cadres ; lentement et surement, on se prend de panique au point que cela devient une phobie meurtrière. Au point que l’on croit qu’il s’agit d’un processus manigancé avec une mauvaise foi délibérée de nous rendre paralysé juste en imaginant ce qui av se produire après. Malgré que l’on travaille plus, et l’évolution humaine dans tous les sciences n’a pas régressé ; la condition humaine, par contre, s’est gravement détériorée. A écouter les responsables politiques, on a cet étrange pressentiment que l’on veut nous renvoyer aux bancs de classe pour étudier ce que c’est que la démocratie, et surtout ce que c’est que l’économie.

 J’attends toujours des explications qui soient simples, mais non du moins simplistes concernant la flambée des prix après l’adoption de l’Euro. A propos de la crise financière actuelle, j’ai l’intime conviction que je dois patienter encore des années avant que tout soit mis au clair.