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De Hollande à Sarkozy, retour sur le futur

Comme le temps passe…

On était à peine sortis, meurtris, dupes consentantes pour beaucoup, de l’opéra-bouffe de 2012 que déjà il va falloir s’habituer à un nouveau psychodrame en 2017.

Rien n’aura changé sinon en pire, les perspectives d’avenir sont toujours aussi irréelles qu’au début de la décennie voire du siècle, le moral de la France est au plus bas et les profits des fabricants de psychotropes au plus haut...

Mais on nous assure que l’essentiel n’était et n’est toujours pas là, ce qu’il fallait hier comme aujourd’hui, c’est offrir au capital des perspectives de croissance. Quand le riche fait bombance, le pauvre est convié à partager son appétit et on lui fait miroiter un festin qui le fait saliver.

Me revient en mémoire le très beau roman de Thomas Mann « la montagne magique » : le héros attiré par les gens d’ « en haut », veut aller à leur rencontre là-bas sur la montagne : il découvrira un petit monde peuplé de personnages fascinants différents de ceux qu’il est accoutumé à fréquenter et, subjugué, il prolongera son séjour pendant de longues années, suffisamment en tout cas pour assister à la disparition d’une majorité de ses amis.
Quand Il redescendra dans la vallée, il sera confronté à la boucherie de la grande guerre.

La douceur de vivre aura fait place à la réalité.

On peut voir dans ce récit une forme d’humour tragique ou une allégorie…

 

Viva la muerte ! une partie de la France emportée par la force d’attraction d’une impasse annoncée est néanmoins disposée à se laisser séduire par les couleurs sépulcrales du repli sur soi, du nombrilisme communautaire : aux lendemains qui chantaient de l’Internationale et qui soulevaient l’enthousiasme a succédé le dépit d’abord, la résignation ensuite et maintenant la nostalgie d’un avant qui n’a jamais eu droit de cité.
La mystique a fait place au mythe.

Qu’importe : on va reprendre les mêmes ou leurs clones plus ou moins réussis et recommencer la course par élimination.

Une nouveauté cependant ! la Droite qui se gaussait des primaires du parti socialiste qui ont enfanté, si l’on peut dire, d’un avorton, ce qui devrait suffire à en discréditer le principe, s’est convertie à cette opération de communication naguère ridiculisée et devenue, par un subit enchantement, signe de modernité, voire, au diable les restrictions ! d’authenticité : le bon peuple de droite et accessoirement du centre est invité à s’acquitter du droit de choisir le chevalier qui portera ses couleurs.

 

D’un côté, celui du mouvement, on aura peut-être Mélenchon qui avec les talents oratoires qu’on lui connaît cite volontiers Victor Hugo et le plus souvent à bon escient, qui a l’art de dire et garde toujours une marge pour le rêve ; il inaugure des assises de la citoyenneté insoumise avec et pas seulement devant des milliers de participants, certains tirés au sort, ce qui change des congrès compassés d’apparatchiks frileux et surtout soucieux de se faire voir ou des mises en scène un peu débiles en soutien à l’un ou l’autre des candidats.

 

De l’autre, celui de la Gauche ronronnante un peu Droite honteuse, on aura qui sait Hollande ? qui choisit ses Saint-Simon dans la corporation des journalistes pour fixer ses confidences pour la postérité où elles feront au mieux figures d’anecdotes salaces ou bien quelque réserviste de demi-luxe. Ou encore les sept impétrants de la vraie Droite plus ou moins assumée qui se plient tant bien que mal et plutôt mal que bien pour la plupart d’entre eux à ces exercices de style qui consistent à exprimer le vide avec des mots choisis, non pas qu’ils n’eussent point d’idées, ils partagent tous la même mais ils doivent exprimer leur différence avec des fondus aquarellés, intrigues et manigances en sus et clabauderies dérivatives avant l’apothéose : « Folleville, embrassons-nous » !

 

Mais où la plupart se rejoignent, c’est dans la répulsion du manant, haine d’autant mieux cuite et recuite qu’ils sont contraints de la faire taire pour le courtiser.

 

En effet, Patrick Buisson nous a gratifié d’un entretien où il dévoile ce secret de Polichinelle, l’extrême condescendance ( ne serait-ce pas plutôt du mépris ?) avec laquelle certaines élites ( de quelque bord qu’elles soient ) considèrent ceux qu’elles considèrent inférieurs sinon en citoyenneté, on n’en n’est plus là, 1789 est passé par là, mais dans l’échelle de leurs fausses valeurs.

Ceux-là qui n’ont pas eu les capacités ou beaucoup plus souvent la possibilité matérielle d’user leur fond de culotte sur les chaises des grandes écoles, ou encore qui n’ont pas bénéficié de l’entregent dû à la naissance ou à la fortune, ces malheureux ilotes ne peuvent donc les égaler dans l’art de briller ou de ratiociner dans le vide, ce qui est tout différent de raisonner...
On ne va pas mettre en doute l’acuité du polémiste de « Minute » mise au service de sa verve revancharde, d’autant qu’il a coudoyé de très près beaucoup de ceux dont il dénonce la suffisance.

La parution récente d’un livre qui fait couler beaucoup d’encre et pérorer d’importance en apporte la confirmation incidente.

Ainsi le fameux « sans-dents « tant reproché à Valérie Trierweiller au point que quelques courtisans mirent sa parole en doute, a été confirmé par le président à l’occasion des controversés entretiens concédés à deux journalistes transformés en mémorialistes ( " Un président ne devrait pas dire ça ... " )

Il est d’ailleurs attesté par la divulgation récente d’un SMS sans doute inopportun pour l’ambulance Hollande mais éclairant. « Dans son discours, elle ( Bernadette Chirac ) a fait un lapsus formidable. Rire général, même chez les sans-dents »

Comme notre ingénuité naturelle nous rend de bonne composition, on voudra bien admettre que l’expression « sans dents « exprime toute la sympathie compassionnelle, l’affection imagée du président pour les pauvres, une manière de « choupinette « de l’intimité.
Néanmoins l’adverbe « même » exprime en une ravageuse synthèse tout le mépris ressenti par l’aristo du savoir envers les ignorants dont le vocabulaire est à ce point limité qu’on peut légitimement s’étonner de les voir réagir à un lapsus.

 

Même eux ! C’esti Dieu possible que la nature les aient dotés de quelque once de subtilité !

 

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7 réactions à cet article    



    • Baron de Risitas meslier 19 octobre 2016 10:29

      Le temps presse , il n’y a maintenant plus qu’une chance et une seule pour la Nation , c’est l ’UPR et François Asselineau .


      • wasam (---.---.48.194) 19 octobre 2016 10:40

        @meslier
        « il n’y a maintenant plus qu’une chance et une seule pour la Nation , c’est l ’UPR et François Asselineau »

        Aie aie aie, ça c’est le style qui ne va plus du tout, à peine arrivé déjà has been, logiciel à revoir...


      • Baron de Risitas meslier 19 octobre 2016 11:08

        @wasam

        En le faisant moins has been « l’Europe et les politiques nous l’ont mis bien profond »

        Réveillons -nous


      • chantecler chantecler 19 octobre 2016 11:27

        Ah , quel suspens !
        « Culbuto » va t’il s’en relever ?


        • philippe baron-abrioux 19 octobre 2016 12:39

           BONJOUR ,

           Kurt Waldheim fut secrétaire général de Nations unies pendant 9 ans , c’est à dire représentant de l’ensemble des peuples du monde de l’ époque , et on a réussi à nous faire croire à la respectabilité de cet homme qui sera ensuite élu président de l’Autriche .

           j’ai admis alors que tout était possible en matière politique et souvent par manque de vigilance de notre part de citoyen .

           ou par refus de prendre conscience de notre lâcheté .

           notre pays n’est pas épargné : ni par les mensonges , ni par le fonctionnement dénué de toute éthique d’une grande partie de nos représentants qui tiennent plus de girouettes agissant au gré du vent de l’opportunisme , du populisme et avec le profond mépris qu’ils éprouvent pour un peuple qui les applaudit pour leur prétendu courage .

           le ver est dans le fruit depuis longtemps et nous le savons bien sans que le constat nous pousse vers une réflexion qui devient de plus en plus urgente : personne en ce moment n’émet la moindre proposition , le moindre projet : tout le monde se tait et attend des élections qui ne feront que reconduire (quel que soit leur résultat ) des équipes « ripolinées » qui auront seulement validé les choix anciens sans aucun souci de rechercher à préserver la dignité à laquelle nous aspirons tous .

            à moins que... ! car il faut bien garder un peu d’espoir en cette République , ses principes , et quelques idées à partager et à faire vivre même au milieu des gravats .

            BONNE FIN DE JOURNEE  !

            P.B.A 

           

           

           

           

           


          • François Vesin François Vesin 19 octobre 2016 19:39

            @philippe baron-abrioux
            Tout est possible pour autant qu’on le veuille !

            Si vous faites abstraction de ces innommables,
            vous pouvez d’abord et surtout ne plus voter,
            ou voter à droite pour Le Pen,
            à gauche pour Mélenchon,
            ou au centre pour l’UPR ...
             

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