Extérieurement, les "opérations spéciales" décidées par la CIA sous W. Bush sur le territoire iranien portaient déjà leurs fruits il y a quelques mois déjà.
Ordonnées le 22 mai 2007, elles avaient bénéficié d’un budget conséquent, renforcé le 30 juin 2008 (pour
400 millions de dollars !). Selon l’ancien général pakistanais Mirza Aslam Beig, la somme a bien servi à ça, et pour d’aucuns, la BBC n’y est pas allé de main morte, en attribuant par exemple la photo d’un soutien à Ahmadinejad
aux protestataires, par exemple ! La contestation récente a bénéficié d’une aide évidente pour arriver à remettre en cause une élection dont le résultat a visiblement été trafiqué. Les dénégations récentes du pouvoir central semblent être davantage une preuve de bon sentiment dans le but d’amadouer Obama qu’autre chose : il serait fort étonnant que les iraniens n’aient pas vu passer quelques "conseillers" bien intentionnés chez les mouvements d’opposition qu’ils surveillent si étroitement. Le pouvoir iranien qui n’a donc pas été renversé avait tout intérêt à montrer des signes d’apaisement le bouc émissaire parfait de l’opération étant
Saïd Mortazavi , le terrible procureur de Téhéran prié de faire ses valises après avoir joué pendant dix ans le rôle de la justice au gant de fer.
Il est étonnant en effet de voir l’implosion iranienne au prisme des annonces de l’ère Bush et de ces derniers mois au pouvoir (1). Il semble à cette lecture que l’enthousiasme des opposants a dû bénéficier de ces pratiques de déstabilisation de régime, c’est une évidence ! Ce n’est pas remettre en cause la légitimité des opposants iraniens que de dire que l’explosion actuelle a dû bénéficier d’une aide importante sur comment attaquer le pouvoir en place : l’utilisation à outrance de l’Internet est une de ces méthodes, mais là il devient difficile de prouver l’ingérence : son utilisation ne nécessitant pas de matériel spécial, les espions pouvaient ranger leur mallette à gadgets. Facebook et Twitter, en revanche, on se doute bien de ce qu’ils cachent au fond d’eux-mêmes depuis leur apparition sur la toile... la suspicion sur leur surveillance par la CIA est désormais de règle en effet à leur égard ; t
out le monde en est conscient j’espère. Enfin, c’est ce que je pense.
Le tour rapide de leurs investisseurs donne en effet la couleur, comme pour FaceBook :
"Comme toute start-up ambitieuse, Facebook avait d’importants besoins de financements pour mener à bien son projet. Dès l’été 2004, Peter Thiel, l’ex CEO de Paypal investi 500 000 dollars dans la société. Peter Thiel semble avoir des liens importants avec le think tank néoconservateur Vanguard PAC. Peter Thiel a travaillé aux côtés de Rod Martin, président de ce think tank et proche de l’administration Bush. Rod Martin préside, entre autres, le puissant lobby des armes : la “National Rifle Association“. Puis en mai 2005, Facebook lève 12,7 millions de dollars auprès du fond d’investissement Accel Partners. Son président, James Breyer, accède alors au conseil d’administration de Facebook. James Breyer a siégé, entre autres, chez NVCA et BBN (à l’origine de l’ARPANET). Dans ces sociétés, on retrouve Gilman Louie et Anita Jones qui ont tous deux siégé au conseil d’In-Q-tel, fond d’investissement de la CIA fondé en 1999. De plus, le docteur Anita Jones a travaillé pour le compte du département américain de la défense". N’en jetez plus la
cour est pleine.
Le cas Roxana, en Iran, en ce sens, faisait bien parti d’un
plan global souhaité et donc concerté. Condamnée à 8 ans de prison, puis libérée après une
énorme pression internationale. La pauvre a servi de test aux deux parties : d’un côté à Washington pour montrer sa détermination, de l’autre pour faire comprendre aux USA que toute velléité d’espionnite serait vaine. Un plan incluant la réactivation de vieux moteurs de perturbation et de contestation, qui nécessite d’injecter quelque argent ne serait-ce que pour acheter des téléphones portables et des ordinateurs supplémentaires, si l’on souhaite s’y prendre via les réseaux sociaux. L’argent de mécènes locaux, parfois, à défaut des billets verts de la CIA. Tel celui de Manucher Ghorbanifar, un affréteur iranien travaillant avec la France et grand ami de Hussein Mousavi, au temps où ce dernier était le premier ministre de Komeiny. Ce Ghorbanifar, qui a aussi été agent de la Savak, sous le Shah, depuis longtemps associé à Adnan Khashoggi, traîne pourtant derrière lui un
lourd passé de marchand d’armes (2). Le contact privilégié d’Oliver North, en effet, c’était déjà lui. Et les deux hommes déjà cités ont eu dans les années 80 de drôles de clients, en allant acheter les armes iraniennes en israël, comme l’avait révélé le Time. Via une firme, Bedek, firme impliquée aux USA pour d’autres trafics tous aussi passionnants...(3) Ghornanifar informant pendant ce temps la DGSE, en pleine crise des orages avec Pasqua et Machiani...(4). Bref, si la CIA devait aider Moussavi, l’intermédiaire-financier était tout trouvé en la personne de Ghorbanifar, qui mange à tous les ateliers du renseignement, visiblement. Des liens débutés en
1984 déjà. L’homme avait gardé un calendrier de rencontres
bien chargé ces dernières années.... Voir autant de personnes en haut lieu, ce ne doit pas être pour leur parler tricot, on suppose.
En réalité, la déstabilisation de l’Iran est une vieille "habitude" américaine, débutée avec Mossadegh en 1953. En quelques mois et plusieurs explosions et attentats provoqués, visant surtout les musulmans.... pour mettre cela sur le dos des partisans de Mossadegh qui voulait nationaliser l’Anglo-Iranian Oil Company. Il fut remplacé par un tyran véritable, tenant parfois
des propos antisémites en privé et en public, et disposant d’une terrible police secrète (la SAVAK) pourchassant et torturant l’opposition (5). Ceci pour les années passées. Bien plus tard, en Europe, les bombes de la CIA feront place à des ordinateurs, fournis également grâce aux subsides du financier américain George Soros. Pour passer plus inaperçue, la CIA va se fondre dans un bouquet d’associations dites "non gouvernementales" prônant "la démocratie" dans les anciennes dépendances soviétiques, et utilisant toutes, comme par hasard, des moyens de vote informatisés : elles ont pour noms
"Open Society Institute" (de George Sorios), "Freedom House" ou le
"National Endowment for Democracy". On les verra s’activer beaucoup en Ukraine, ou au Liban, en Georgie et au Kyrgyzstan, notamment. En Georgie,
on vous en a raconté les ravages sur les élections, qui ont subi la même manipulation "Connellienne" que celle de 2004 aux USA. La CIA, à cette date, a délibérément laissé de côté ses flingues et ses explosifs pour passer aux logiciels déstabilisateurs. C’est moins voyant et le résultat moins contestable : ce n’est pas un tyran qui dirige le pays,
"puisqu’il a été élu". En trichant, mais bon, on n’est
pas censé s’en être rendu compte ni avoir été mis au courant. Evidemment, si l’adversaire utilise les mêmes méthodes, on aura tôt fait de les dénoncer... en criant à la manipulation !
En Iran, cela va donc tout d’abord commencer par une campagne de "
teasing démocratique" dans le New-York Times, qui va faire une série d’articles avant les élections sur l’ouverture vers la "jeunesse". Tous rédigés par le béliorusse
Evgeny Morozov,(6) la plume de fiel de George Soros, l’homme qui parle partout dans le monde de "
My e-Molotov cocktail ". Vantant les mérites des forums sociaux comme vecteur de "démocratie" (la sienne uniquement, celle de George Soros), et mettant FaceBook et Twitter sur le piedestal de cette fameuse démocratie new-style. En réalité, le chantre d’une propagande ultra-libérale qui n’ose pas dire son nom. Mais qui met en place des actions beaucoup plus discrètes que dans les années 50. Pas de bombes cette fois, des e-mails, en masse. Une fois les principes installés, les machines et les logiciels en place, il n’y a plus qu’à laisser mijoter, puis laisser reposer...et attendre le moindre frémissement de foule. Bien entendu, Morozov sera aussi le grand pourfendeur des attaques virales contre les ordinateurs iraniens : à se répandre partout pour clamer
de ne surtout pas le faire. En flinguant à qui mieux-mieux les sites tels que
TechPresident ou
DailyKos qui en faisaient la promotion, et qui apportaient à leurs utilisateurs des informations précises et surtout véritablement démocratiques qu’était bien incapable de fournir de faux "expert" libéral de Morozov. La crainte de notre homme était simple à comprendre : si les Iraniens coupaient les lignes internet en raison d’attaques DDOS répétées, c’en était fini du projet de la CIA de s’en servir comme vecteur de déstabilisation du régime en place. Il fallait donc s’activer à calmer le jeu auprès des internautes, avant de passer à l’offensive médiatique véritable. Morozov va s’y employer avec zèle, bombardant la presse sur les dangers des cyber-attaques, dans un premier plan. A satiété (si en plus, depuis l’équipée de l’USS Jimmy Carter, l’acheminement des infos par câble sous-marin a été détournée, il va sans dire que le "bombardement" pourra être plus efficace, et savoir lutter plus facilement contre celui des espions de l’URSS qui surveillent attentivement les flux terminaux, mais sans en avoir, eux, les sources). L’USS Jimmy Carter a-t-il reçu une partie des 400 millions de dollars supplémentaires offerts par Bush ?
Le 13 juin, Evgeny Morozov peut donc activer la seconde partie de son plan : l’Iran a un réseau en parfait état de marche, et comme par magie dans l’instant qui suit 30 000 "gazouillis" ou "tweets" (7), apparaissent en provenance d’Iran, avec tous le même profil d’enregistrement. Une génération "spontanée que remarquera quelques heures après à peine le
Jerusalem Post (8)... Le 15 mars, pour assurer le fonctionnement, Morozov, omniprésent sur le net, rappellera quand même une dernière fois "surtout pas de DDOS". Ne pas bloquer, donc, surtout, quitte même de la par de la CIA et le gouvernement US à demander à Twitter de ne surtout pas faire son opération de maintenance prévue en plein milieu des mouvements de rues iraniens.
"Depuis quelques jours, les Etats-Unis donnent des petits signes discrets de soutien à Moussavi. Selon Associated press par exemple Washington a demandé à Twitter (un outil de réseau social et de microblogage par messagerie et SMS) de reporter une opération de maintenance prévue pour lundi, qui aurait privé les jeunes Iraniens de l’un de leurs moyens de communication privilégiés en pleine contestation de l’élection présidentielle, selon trois responsables américains ayant requis l’anonymat. Le département d’Etat américain (Affaires étrangères) est intervenu auprès de la direction de Twitter afin d’éviter l’interruption d’une heure et demie initialement prévue sur le réseau, qui permet de publier des messages au format SMS (140 signes) sur un forum en ligne, par ordinateur ou par téléphone portable". Pou
r The Inquisiter, en tout c’est net : Twitter a manifestement joué un rôle non négligeable dans l’état pré-révolutionnaire iranien.
La suite on la connait, le monde sera assailli de mails, de vidéos et de tweets.... à en faire parfois rappeler, par leur nombre et leur excès, ceux des images du prétendu charnier de Timisoara pendant la révolution contre le dictateur roumain Nicolas Ceaucescu (et la célèbre scène des corps mutilés aux poignets serrés par du fil de fer). Attention : je ne minimise en rien la réaction féroce de la police, on constate simplement que les médias se sont bien emballés, c’est tout, bien aidés et bien guidés par les textes glanés ici et là... tous bizarrement signés de l’omniprésent Morozov... dispatchés par des agences de presse bien fournies au bon moment... arrosées, diront même certains.
"Le droit de blogguer, la frontière des nouvelles libertés", "
les craintes exagérées sur la guerre du cyber-espace ", "
les zéros et les uns de la guerre des OS" ou un texte entre deux sur le rappel des droits d’auteur pour les professionnels offrant d
u contenu sur le Web, notre homme n’est jamais avare de titres ronflants ou de professions de foi libérale, et nous aura littéralement tout fait ces derniers mois. Relevez son nom sur Internet, vous verrez la véracité de ce que je vous raconte : la toile garde encore la trace de celui qui a joué pendant quinze jours au moins à l
’homme araignée blasée des mouvements de rue iraniens, après avoir fourni en texte jusqu’en juin son blog, et de ne plus le faire après... faute d’occupation de déstabilisation. Bien évidemment, dès la "révolution" en marche, il sera le premier à s’en féliciter, saluant l’avènement d’une "
Revolution Twitter" dont il a été en fait l’instigateur et l’organisateur, son mentor en ayant été le financier.... ce rustre adorant se lustrer lui-même les manches, piquant au passage la police iranienne sur un délit de FaceBook bien improbable, ou très imaginé (d
e la pure propagande :
"j’ai un ami qui, etc, etc" !), mais surtout en songeant à conclure par le fait qu’en définitive Twitter, selon lui n’a pas
servi à grand chose à Teheran !!! (9) On croit avoir mal lu... mais non. Et en réfléchissant un peu, on comprend vite : la dite révolution de Téhéran n’a pas abouti au final au renversement du régime... ce n’est pas le moment de flinguer la prochaine possibilité : pour ça, il faut impérativement que Twitter ne soit pas interdit !! Autant alors répandre au plus vite l’idée qu’il n’a eu que peu d’influence ces dernières semaines !!! Au passage, il place évidemment sa propre publicité dans son propre article, se présentant comme l’interlocuteur de tous les iraniens déçus par le régime au pouvoir....(9). De la récupération pure et simple.
Les iraniens ont-il laissé faire pour autant ? Pas du tout :
le site Debka nous apprend qu’ils détiennent un centre spécialisé de télécommunications, situé à Téhéran, à Sepah (Khomenei) Square. Construit par les israëliens de
Soleh Boneh sous le Shah et remis entièrement à neuf en équipements par Siemens et Nokia en 2008, le centre est capable de surveiller l’Internet comme les liaisons téléphoniques. Selon Debka toujours, au lendemain de l’élection, le site aurait pris le contrôle des 10 fournisseurs d’accès principaux du pays et les avait ralentis, en envoyant des paquets de data ininterrompus pour faire ralentir le flux, jusqu’à le faire descendre de 1500 kilobytes, à seulement 50 kilobytes, la vitesse d’un modem de génération antérieure, pour empêcher notamment la transmission de photos. En même temps, les services de contre espionnage iraniens reprenaient l’attaque en masse les sites Internet de l’armée américaine. Toujours selon Debka, c’est en raison de ces attaques ayant déjà culminé en juin dernier que Robert Gates avait demandé le 24 du même mois au Lt. Général. Keith Alexander, à la tête de la National Security Agency (NSA) les moyens pour protéger les 15 000 sites Webs et les 7 millions d’ordinateurs de l’armée américaine. Pour cela avait été créé dans l’urgence un
Cyber Command, dirigé par Keith Alexander. A se demander s’il n’avait pas été créé dans le but de prévoir les représailles iraniennes...
Car la révolution ratée iranienne avait eu un prédécesseur que tout le monde avait déjà oublié... tout d’abord, en Iran même, car le 24 mai 2007 u
n magazine télévisé américain avait révélé l’entreprise américaine d’espionnage en Iran.
Tom Mangold, un grand (très grand) spécialiste
à la BBC, l’avait clairement dit, en insistant déjà sur le rôle à jouer par l’internet et celui des faisceaux sociaux. Une chose confirmée par le président Carter lui-même enregistré de façon surprenante en webcam, qui parlait d’actions menées depuis deux ans au minimum. Et en fait, le système avait été rodé deux mois avant, mais ailleurs... en Moldavie. Mais cela, tout le monde l’a oublié. Car là, après une victoire communiste qui avait fort déplu aux américains. Le 5 avril 2009, en effet, les gens n’en revenaient pas : le "
Parti des communistes de la République de Moldavie" (PCRM), pour la troisième fois consécutive, venait alors de remporter la majorité absolue des sièges à la Chambre des Députés (60 sur 101). Consternation américaine... et cyber-représailles qui se mettent aussitôt en place. Le lendemain même, un des membres autoproclamé d’une obscure
"Twitter Revolution" moldave annonce qu’il peut mobiliser d’un claquement de doigts 15 000 personnes dans la capitale : son propos est aussitôt reporté dans le NYT.
Le lendemain, des manifestants (on cite 50 000 personnes) attaquent le Parlement et la présidence de la République, et provoquent de sérieux dégâts. On relèvera 78 blessés, plus de 250 selon le pouvoir local... Derrière l’annonce et le fameux "flashmob" vindicatif, un femme, Natalia Morar, devenue
"madame Twitter Revolution"...
accusée en avrll 2009 par le pouvoir d’avoir incité
à l’émeute. La dame avait eu maille à partir en 2008...
avec la russie. Mariée à un russe, expulsée du pays, poursuivie par les services secrets, on a du mal à ne pas voir chez elle un esprit de vengeance autant que des velléités purement démocratiques. Comme beaucoup d’opposants russes, en tout cas, elle reçoit automatiquement le soutien de la CIA.
L’effet Twitter ? C’est difficile à dire : la Moldavie est un des pays parmi les plus pauvres d’Europe (voir nos articles sur la Transnistrie voisine), et un I-Phone ou un ordinateur portable une denrée pas trop répandue... certains pensent alors à ce qui s’est passé en Ukraine, où pendant la "Revolution Orange", les télévisions avaient été abreuvées de séquences où l’on voyait partout d’immenses écrans de TV plats pour montrer que le libéralisme était déjà en marche dans le pays, alors que les gens n’en n’avaient pas un seul chez eux. La Moldavie, pauvre en équipement informatique ou en liaisons rapides aurait-elle été arrosée dans les mois qui précédaient et aurait-elle surtout servie de test grandeur nature aux projets "cyber" de la CIA ? Sans nul doute ! Mais il fallait encore le prouver.
La Moldavie et Natalia Moorar confrontées, ne l’oublions pas non plus, en face, à la redoutable
"All-Russian Center for the Study of Public Opinion" (VTsIOM), l’émanation des services secrets russes se chargeant de contrecarrer les dires des anti-soviets. Aidé par le consultant Stanislav Belkovsky du National Strategy Council, et le fameux spin doctor russe,
Greb Pavlovsky, et ses sites de propagande tels qu’
Foundation for Effective Politics (FEP) ou
Kreml.org, un des éléments du Center for Political Forecasting dirigé par Aleksei Chesnakov , l’homme à la tête d
u "Main Department of Domestic Politics of the Presidential Administration", à savoir directement lié à Poutine. Selon Morar, Chesnakov avait recruté des sociologues pour assister le VTsIOM. Selon la même toujours, ils étaient payés par un organisme "off-shore" afin de ne pas révéler
combien cela coûtait à l’Etat Russe.... Comment a-t-elle eu l’information ? Beaucoup soupçonnent un judicieux coup de fil de la CIA. Au pays de la déstabilisation, tous les coups sont permis.
En Moldavie, des internautes plus futés que d’autres avaient alors remonté les filières "Twittesques"... pour découvrir qu’elles émanaient le plus souvent d’une de ces fameuses NGO, intitulé
e "Hyde Park Organization” . Et d’autres,
dont l’Open Society Institute, le Freedom House et la
National Endowment for Democracy, déjà citées
(10). Au bas de la page, une ligne avait retenu l’attention :
ce site internet est pris en charge gratuitement par l’Internet Access Training Program (IATP)". Deux pages plus loin on était au siège de l’IATP : le "
Bureau of Educational & Cultural Affairs (ECA)" de
"l’US Department of State" ; le Département d’Etat américain
. On ne pouvait faire plus clair : sur le site même de l’
US Agency for International Development qui alimentait le programme IATP, on pouvait lire le but du jeu :
“Strengthening Democratic Political Activism in Moldova (SPA).”
"Soutenir et renforcer l’activisme politique", fût-ce t-il "démocratique" : le nouvel euphémisme, en réalité, pour parler d’opérations barbouzardes de déstabilisation dans un pays ! Un programme apporté en Moldavie par...USAID, dont on ne dira jamais assez la malignité dans le monde. Parmi les formations proposées par ce service :
"l’Internet Access and Training Program”, autrement dit "apportons leur la liberté" de pouvoir suivre bêtement n’importe quel slogan sur Internet : la CIA a effectivement beaucoup changé, mais son but reste bien le même. Bienvenue au monde merveilleux des moutons élevés à l’hoax et à l’intox libérale journalière (11). Tout, sauf le communisme, en fait. En avril, en Moldavie, la CIA avait pu vérifier in vivo comment marchait son nouveau programme pour jeter dans les rues des protestataires : l’Iran n’en sera que la répétition à plus grande échelle !
Et la preuve de tout ça, on l’a, en la personne de l’inénarrable Morozov, qui affirmait il n’y a pas si longtemps encore être à l’origine de la "Twitterisation"... de la Moldavie :
"Mais ne prenez pas Morozov pour un ennemi irréductible de Twitter. Il affirme avoir inventé, au mois d’avril, la « version moldave de la révolution Twitter ». Selon lui, le nombre d’utilisateurs de Twitter dans un pays instable n’est pas aussi important que leur capacité à diffuser des infos. Il ne faut pas sous-estimer l’effet de réseau de quelques auteurs très engagés." Oublié, déjà, le rôle de Natalia Morar : Morozov s’était attribué les seuls mérites des diverses actions menées en Moldavie. Lui n’avait pas pour autant oser faire ce qui avait valu une expulsion de Russie de Morar, qui avait écrit en 2007 que le FSB (la CIA russe) était responsable de la mort d
’Andrey Kozlov, alors à la tête de la Banque Centrale russe... (*12). Un contrat mafieux type, comme beaucoup durant l’ère Poutine, ancien des services secrets soviétiques, ce qu’on ferait bien de ne jamais oublier.
En résumé, selon notre sommité du Web Morozov, trois pékins munis d’I-Phone sont donc capables de vous monter des barricades dans un pays et d’y faire la révolution : seuls les utilisateurs de FaceBook peuvent croire ce genre de choses... Demain nous deviendrions tous des cyber-Gavroche ? Avec des barricades montées grâce à des "flashmob" où il faut apporter soi-même son pavé ? Une révolution avec des révolutionnaires décorés plus tard, une fois parvenus au pouvoir de médailles en forme de souris d’ordinateur ou de clé WIFI ? Car dès que le pouvoir aura été renversé, ne nous leurrons pas, viendra la démocratie du Homelands Security, de la surveillance du Net et des élections informatisées biaisées !
Décidément, la Moldavie a vraiment servi de labo à la CIA, a Soros et à son gourou cybernétique déclaré. L’agitation iranienne a bien été manipulée (ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas d’embase démocratique réelle !), en prenant comme modèle le ballon d’essai Moldave, qui a été copié point par point. L’Iran a bien vu sa jeunesse manipulée... et son tyran rester en place, en définitive, mais avec de la part des mollahs des circonvolutions pour en limiter les nouveaux pouvoirs. Pendant ce temps, dans un pays où les ordinateurs se font encore plus rares, on continue les bonnes vieilles méthodes : avant les élections, en Afghanistan, les hélicoptères ont déversé des centaines de milliers de tracts sur les villages isolés pour inciter la population à aller voter, sans que cette même population ne sache très bien à quoi cela pouvait servir, ni les avantages qu’elle pourrait en tirer pour sa vie quotidienne et ses lendemains. Résultat, dans certains secteurs, personne ne s’est rendu aux urnes. Elles étaient
déjà pleines, parfois, pourtant... Enfin, c’est ce qu’à dit vertement l’envoyé de Barack Obama à Hamid Karzaï, admirateur de
méthodes éprouvées venues d’ailleurs.
Les Etats-Unis, qui ont eu un président ayant magouillé deux élections consécutives, manipulé les résultats et utilisé des machines à voter trafiquées peuvent-ils faire des remontrances à Hamid Karzaï, qui est au courant comme tout le monde de ces manigances ? Difficilement, nous dirons. Fort difficilement. Les marionnettes, remarquez, parfois, ça apprend vite.
(1) Bush Authorizes New Covert Action Against Iran The CIA has received secret presidential approval to mount a covert “black” operation to destabilize the Iranian government, current and former officials in the intelligence community tell the Blotter on ABCNews.com." Ou cette annonce "Mr Bush has signed an official document endorsing CIA plans for a propaganda and disinformation campaign intended to destabilise, and eventually topple, the theocratic rule of the mullahs."
(2) "Khashoggi and Ghorbanifar have emerged as prominent back-channel figures in the series of hush-hush shipments of American-made weapons to Iran that has flowered into the U.S. scandal of the decade. Of all the dubious aspects of that affair, one of the most unsavory is that U.S. national policy became entangled with the maneuvers of private arms dealers. "
(3) Ghorbanifar has been suspected of being a former French DGSE informer, and allegedly accompanied Jean-Charles Marchiani, the right-hand man of former French Interior Minister Charles Pasqua, during his meetings with the deputy Iranian foreign minister to negotiate the release of the French hostages in Lebanon in the mid-1980s [4].
(4) "TIME has obtained a memo written by an Israeli arms merchant to the Tel Aviv Ministry of Defense that offers some intriguing hints about how secret arms deals are set up. In the fall of 1984, when the U.S. was still trying vigorously to stop the flow of arms to Iran, the merchant met with Iranian representatives in Geneva and relayed to Israel a list of weapons they wanted to buy, including air-to-air missiles and spare parts for tanks. One hitch : the Iranians also wanted some jet engines overhauled. "British firms were providing this service . . . but some have now been caught by the Americans and cut off from spare parts," the agent reported. The Bedek division of IAI, said the agent, was eager to take over the work "as long as they had some sort of engine factory between them and the end user."
(5) Ironically, Iran was also the birthplace of the original CIA program for destabilizing a foreign government. Think of it as Destabilization 1.0 : It’s 1953 and democratically-elected Iranian leader Mohammed Mossadegh is following through on his election promises to nationalize industry for the Iranian people, including the oil industry of Iran which was then controlled by the Anglo-Iranian Oil Company. The CIA is sent into the country to bring an end to Mossadegh’s government. They begin a campaign of terror, staging bombings and attacks on Muslim targets in order to blame them on nationalist, secular Mossadegh. They foster and fund an anti-Mossadegh campaign amongst the radical Islamist elements in the country. Finally, they back the revolution that brings their favoured puppet, the Shah, into power. Within months, their mission had been accomplished : they had removed a democratically elected leader who threatened to build up an independent, secular Persian nation and replaced him with a repressive tyrant whose secret police would brutally suppress all opposition
(6) "Evgeny Morozov is an online media and digital activism expert from Belarus. He is writing a book on how the Internet influences civic engagement and regime stability in authoritarian and semi-authoritarian societies such as China, Egypt, Russia, and Venezuela. He is focusing on the unanticipated consequences of increased Internet usage, including nationalist activism and the dampening effects of new online social freedoms on political engagement"
(7) On Monday, the Twitter site showed topics that were getting the most attention, including "IranElection," ’’Mousavi" and "Tehran." In one 10-minute period, 12 users who identified themselves as being within 50 miles of Tehran posted Tweets.
(8) On June 13th, 30000 "tweets" begin to flood Twitter with live updates from Iran, most written in English and provided by a handful of newly-registered users with identical profile photos. The Jerusalem Post writes a story about the Iran Twitter phenomenon a few hours after it starts (and who says Mossad isn’t staying up to date with new media ?). Now, YouTube is providing a "Breaking News" link at the top of every page linking to the latest footage of the Iranian protests (all shot in high def, no less). Welcome to Destabilization 2.0..."
(9) "L’un des plus sévères détracteurs de Twitter que j’ai lu cette semaine s’appelle Evgeny Morozov. Sur le site d’info ForeignPolicy.com, il a exposé son avis hérétique selon lequel un contrôle ou un blocage des tweets et des articles de blog publiés par des manifestants iraniens dans le pays n’est peut-être pas la priorité numéro un du régime. « Lorsque des vraies émeutes se déroulent dans les rues, les « émeutes » sur Twitter n’apparaissent pas comme une vraie menace », écrit-il. Par ailleurs, Evgeny Morozov doute que Twitter ait contribué à l’organisation des manifestations, même si le réseau social a permis de braquer les projecteurs sur la crise iranienne."
(10) Destabilization 1.2 involves seemingly disinterested, democracy promoting NGOs with feelgood names like the Open Society Institute, Freedom House and the National Endowment for Democracy. They fund, train, support and mobilize opposition movements in countries that have been targeted for destabilization, often during elections and usually organized around an identifiable color. These "color revolutions" sprang up in the past decade and have so far successfully destabilized the governments of the Ukraine, Lebanon, Georgia and Kyrgyzstan, among others
(11) "Now we arrive at Destabilization 2.0, really not much more than a slight tweak of Destabilization 1.2. The only thing different is that now Twitter, Facebook, YouTube and other social media are being employed to amplify the effect of (and the impression of) internal protests. Once again, Soros henchman Evgeny Morozov is extolling the virtues of the new Tehran Twitter revolution and the New York Times is writing journalistic hymns to the power of internet new media...when it serves western imperial interests."
(12) "Morar was expelled from Russia in 2007 after writing a series of articles accusing top Kremlin officials, including Alexander Bortnikov, the current head of the Russian security services, the FSB, of being behind the murder of Russia’s central bank deputy head Andrey Kozlov in September 2006."