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Accueil du site > Tribune Libre > Des choix à faire au service de l’économie et de l’emploi

Des choix à faire au service de l’économie et de l’emploi

La réforme bancaire est en débat à l’Assemblée, elle viendra au Sénat sans doute en mars. Ce débat intervient alors que la BPI peine à se mettre en place et sans éclairage réel sur la réforme de l’épargne. Pourtant les 3 sujets sont liés si l’on veut réorienter la finance vers le financement de l’économie.

Les grandes entreprises ont pu accéder aux marchés de capitaux pour se financer. L’activité des bourses a explosé et nourrit des bulles financières et l’épargne a été orientée dans ce sens avec l’assurance-vie. La bataille pour que des fonds de pensions, l’épargne-retraite, etc, prennent la place de notre système de protection sociale solidaire n’a pas cessé depuis.

Revenir sur 25 ans de libéralisation

Les grands groupes bancaires ont créé des directions de marché essayant de gagner des revenus financiers en lieu et place de leurs résultats liés aux marges entre intérêts versés sur les dépôts et perçus sur les crédits. Ils sont peu à peu passés d’un modèle basé sur les besoins des clients et le financement de l’économie à un modèle dépendant pour partie des opérations de marché, des commissions et frais bancaires.

Les banques mutualistes et coopératives n’ont pas échappé à ces évolutions, bien que la pression des actionnaires ne s’y exerce pas aussi rapidement. La banalisation des réseaux bancaires et des produits, la course à la taille et aux champions européens se sont engagées, poussant à des regroupements et des concentrations dans tout le secteur.

C’est ce mouvement, initié par des choix politiques, qui a conduit à la « financiarisation » des économies des pays développés puis à la crise de 2007 dont nous ne sommes pas sortis. Ce que des choix politiques ont fait, des choix politiques peuvent le défaire.

Notre ennemi c’est la finance

La déclaration de François Hollande au Bourget il y a un an a eu une formidable résonnance parce que le retour de la puissance publique était attendu. Mais, si l’ennemi c’est la finance, il faut la mettre au pas en traitant tout les volets du sujet.

Dans le projet socialiste construit pas à pas depuis le début de la crise, banque publique, épargne réglementée et réforme bancaire sont indissociables.

Le débat à l’Assemblée aborde ces 3 volets mais de manière séparée ce qui ne permet pas d’afficher la cohérence qui les lie, et les lobbys, notamment financiers, s’en donnent à cœur joie pour torpiller toute modification de la situation.

Et la voix de ces lobbys semble très entendue par les rédacteurs des projets de lois que ce soit sur la BPI ou la réforme bancaire. On peut craindre donc qu’il en aille de même sur la réforme de l’épargne.

Dans la Vème République le poids de l’exécutif pèse sur le législateur…

Pour autant, des amendements ont amélioré la loi sur la BPI et peuvent encore améliorer la loi sur la réforme bancaire. C’est la raison pour laquelle Maintenant La Gauche a introduit ces deux questions dans son débat et sa déclaration du 9 février.

Tant que tous les débats n’auront pas été menés la messe ne sera pas dite.

Ainsi faut-il pousser à une séparation plus nette entre, d’une part, les activités de dépôt, de crédit, de financement de l’économie et, d’autre part, les activités spéculatives sur les marchés financiers mais aussi de matières premières énergétiques ou agricoles.

Réformer l’épargne au service de l’emploi

Avec la réforme de l’épargne qui suivra, il est possible de revenir sur les moyens de la BPI en réformant l’assurance-vie et en fléchant une partie des capitaux issus de celle-ci vers le financement de l’économie. Cette bataille est devant nous.

Dix pour cent des capitaux de l’assurance-vie pourraient ainsi représenter 130 milliards mis à disposition pour distribuer, via la BPI, du crédit bancaire aux PME. C’est une réforme essentielle à mener qui permettra de se donner les moyens de gouverner pour l’emploi, d’engager la transition écologique, de financer des nationalisations partielles ou réquisitions d’entreprises abandonnées par des fonds financiers spéculatifs.

Des moyens et des outils au service de l’économie et de l’emploi, ça vaut le coup de s’y attaquer tout de suite.

 

Jean-Claude Branchereau

 


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3 réactions à cet article    


  • Yvance77 16 février 2013 09:50

    Salut,

    TINA... il n’y a que par la force de la grève générale que l’on pourra venir à bout des salauds qui pillent nos biens communs... mais pour cela le peuple doit sortir de la léthargie... pas pour demain donc ... il y a « the Voice » sur TF1

    Chut.....


    • ddacoudre ddacoudre 16 février 2013 12:40

      bonjour jean claude

      bien sur qu’il y a des choix à faire nous ne faisons que cela depuis trente ans et sempiternellement nous désignons des boucs émissaires,le dernier en date et la superbe décision d’imbécilité du patron de Renault. Quand l’on en est réduit à faire cela, çà en dit long sur l’état de délabrement de la réflexion citoyenne.
      Il ne s’agit pas de dire que votre analyse n’est pas fondé, ou qu’ elle n’aura pas quelques incidences, mais elle n’emportera pas comme toutes celles que prend le gouvernement un redressement significatif de la dégradation des conditions sociales qui c’est enclenché par la fermeture du pouvoir politique de réguler l’économie en disposant du moyen de concurrencer le marché financier par l’émission de monnaie régalienne. Le rôle dévolue à la BCE a montré ses limites. Donc en quelque sorte c’est comme si régulièrement les gouvernement élu rebattaient un jeu de 32 cartes en choisissant de jouer à bataille au poker ou a la belote, sans jamais apporter d’éléments novateurs qui permet à tout système en recevant quelque chose de l’extérieur de ne pas s’épuiser en tournant en rond pour finir par mourir sous ses propres déchets. C’est notre défie actuel et nous ne prenons pas le chemin vers cette éventualité mais vers sont contraire.
      La fracture intellectuelle consécutive à celle sociale nous emporte vers la recherche de solutions fascisantes. Nous véhiculons obligatoirement des dogmes, des formes de vérités absolues, telle la Loi du marché qui génère l’obscurantisme, en excluant les connaissances qui ne concourent pas à la formation de capital qui en découle. D’où une orientation à n’attendre qu’une instruction « mercantiliste » que tous réclament pour s’aliéner à un travail source de revenus.
      Ainsi se trouvent délaissé ce qui n’apparait pas au premier chef comme utilitariste , l’histoire, la géographie, la philosophie, les sciences humaines mais qui est indispensable pour réorganiser la pensé et s’ouvrir à l’intelligibilité du monde et de sa complexité. Disposant de moins en moins de cela, et ce tournant de plus en plus vers des « Messies » de tout ordre suivant notre culture, il est peut probable qu’un retour idéologique soit envisageable dans une forme socialisante et humaniste.
      http://ddacoudre.over-blog.com/pages/nous-ne-pourrons-pas-survivre-a-une-societe-qui-ne-reduit-l-existence-humaine-qu-a-une-valeur-compta-7612473.html. cordialement.


      • viva 16 février 2013 22:57

        Les mesures a prendre sont simples, il faut que ceux qui ont empoché l’argent des dettes de ll’état remboursent. Que les banques qui ont fauté ne soient renfloué en aucune façon. En résumé ce ’est pas aux citoyen français de rembourser les dettes. Tant pis pour ceux qui ont prété, ils ont pris leur risques , il faut qu’ils assument leurs erreurs. 


        STOP au REMBOURSEMENT de la DETTE .... 

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