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Accueil du site > Tribune Libre > Des racines de classe de l’autophobie nationale française

Des racines de classe de l’autophobie nationale française

La loi Fioraso nous démontre s'il le fallait que notre classe dirigeante est prête à tout liquider de notre culture, de cette exception française issue de l'humanisme et des valeurs républicaines de la révolution, pour pouvoir imposer le totalitarisme de Wall Street. Y compris en nous forçant à parler une langue, le globish de la bourse et de la libre concurence.

Le modèle social de notre pays est aussi dans le viseur, ringard et inadapté au monde moderne, tout comme notre peuple qui vota non en 2005 au TCE. Et c'est pourquoi l'on entend à longueur de journée dans les médias déverser des torrents de critiques sur ce pays décidément irréformable et irrécupérable.

Je vous propose de découvrir un article de G Gastaud, philosophe marxiste, sur la question

Par Georges Gastaud [1], 13 septembre 2012.

L’attitude indécente de Bernard Arnault, empereur du luxe, première fortune française et quatrième fortune mondiale, qui hante depuis longtemps le quartier huppé de Bruxelles et qui vient de demander la nationalité belge, jette une lumière crue sur la haine de classe que l’oligarchie « française » voue sourdement au pays dont elle tire les bases de sa puissance planétaire.

Car la tentation de l’ « exil » fiscal (sic) gagne de plus en plus cette caste étroite de privilégiés dont l’ « élite » sable le champagne au Fouquet’s quand son commis politique accède à l’Elysée, mais qui décampe vers Bruxelles ou Genève (j’allais dire, Varennes ou… Koblenz, où fuirent les Wendel pendant la Révolution française) quand un président rosâtre feint d’effleurer la couche superficielle de ses profits, de ses plus-values, de ses dividendes, de ses stock-options, de ses retraites-chapeaux, de ses parachutes dorés, de ses dégrèvements fiscaux et de ses allègements de charges, en un mot de ses insoutenables privilèges privés et publics. Qu’importe à nos gentils sires que dans le même temps, la machine médiatique à leur dévotion somme journellement la classe ouvrière précarisées et les couches moyennes pressurées d’abaisser le « coût » (sic) de leur travail[2], de payer comptant leurs médicaments, d’acquitter des loyers extravagants, de flexibiliser leur vie familiale et d’enterrer la protection sociale et les services publics conquis de haute lutte en 1936, 1945 et 1968 ? Jadis, la plèbe romaine se retirait sur l’Aventin pour dénoncer la morgue patricienne. Aujourd’hui ce sont les oligarques « français » qui, rejetant avec mépris ce pays incorrigiblement égalitaire, frondeur et gréviculteur (sic), font physiquement, fiscalement et civiquement sécession. Tristes « élites » francophobes qui vomissent cette nation incurablement « hexagonale » et « franco-française » qui s’accroche de manière si franchouillarde au produire en France, à l’Education nationale, à la laïcité à la française et à tant d’autres « exceptions françaises » has been issues de la Révolution sans-culotte, du CNR[3] et de la force passée de la CGT et du Parti communiste français…

Car il ne s’agit plus désormais du prurit antifiscal de quelques magnats avides d’entasser toujours plus sans le moindre souci de la « France qui se lève tôt » : ouvriers s’épuisant sur les chaînes, enfants de la misère brûlés vifs dans leurs taudis sans eau courante, paysans endettés retrouvés pendus dans leur ferme, agents de France Telecom (sans accents ni trait d’union, tout-anglais oblige !) harcelés au nom du « it’s time to change ! » managérial, jeunes profs payés 1,2 fois le SMIC et guettant l’occasion de changer de métier, retraités pauvres produits à la chaîne par les contre-réformes Balladur-Fillon… Sans parler de ces millions d’ « assistés » (sic) que les délocalisations chères à Guillaume Sarkozy (le frère de l’autre…) ont exclus à jamais de l’ « employabilité »… L’expatriation fiscale, ou pis, la dépatriation patrimoniale, relève désormais d’un choix de classe affiché, celui de cette mince « élite » capitaliste qui, à travers les ténors du MEDEF et du CAC 40, s’efforce de donner le la à l’ensemble de la bourgeoisie française.

Pour faire sien ce constat explosif, il suffit de lire le Manifeste que le MEDEF a récemment publié sous le titre de Besoin d’aires. L’organisation patronale ne s’y contente pas d’encenser l’euro, d’aduler comme jamais le modèle allemand, d’exiger de Paris de nouveaux transferts de souveraineté vers Bruxelles et Francfort, ni de prêcher l’Union transatlantique sous dominance wall-streetienne ; les cercles patronaux dirigeants ne se satisfont pas davantage d’appeler à « reconfigurer les territoires » (= à substituer l’Europe des Länder à la République française une et indivisible héritée de la Révolution française). Non. Mme Laurence Parisot avait déjà annoncé la couleur dans Le Monde de décembre 2011, en tout « patriotisme économique » : il faut d’urgence, exige-t-elle en ignorant le Non français à la constitution européenne (mai 2005), instituer une « nouvelle patrie : les Etats-Unis d’Europe ». Point final, donc, à l’histoire de France ! Et le grand patronat de vendre aussitôt la mèche de ses intérêts sonnants et trébuchants : qu’enfin, débarrassé du carcan de l’Etat jacobin – le MEDE« F » – qui prétend abusivement parler au nom des petits patrons vitalement attachés aux marchés local et national – ait tout loisir de renégocier les accords sociaux et les salaires aux échelons territoriaux qui seraient les plus favorables au capital : celui de l’Europe supranationale, où le travailleur d’ici (français ou immigré) serait brutalement mis en concurrence avec les travailleurs paupérisés d’Europe de l’Est (dont l’UE a préalablement pris soin de saper les industries d’Etat), ou celui des euro-régions se faisant librement concurrence : avec en prime un moins-disant social ravageur qui promet de joyeuses délocalisations « à l’interne », ainsi qu’une surenchère sans précédent entre euro-régions « transfrontalières » pour subventionner le Père-Noël patronal soi-disant pourvoyeur d’emplois et créateur de richesses…

Ce n’est pas tout : pour ancrer dans les esprits cette politique de classe qui substitue à l’Etat-nation l’Empire diktatorial piloté par l’axe Merkobama, le haut patronat et l’U.E. promeuvent – sans le moindre débat public – une politique de basculement linguistique. Cet arrachage géant de la langue de Molière (et des autres langues nationales d’Europe) privilégie illégalement le tout-anglais impérial. Cet idiome « entrepreneurial »[4] fortement idéologisé est promu de concert par le grand patronat (ready for the future ! proclamait un récent congrès du syndicat patronal), par l’U.E., et même par certains services publics d’Etat comme la SNCF. Tout y passe au mépris de la constitution et de la loi Toubon : enseignes commerciales, pubs en prime time, Recherche, Grandes Ecoles et seconds cycles universitaires, et jusqu’aux enfants de maternelle immergés dès trois ans dans un bain linguistique anglais alors même que ces malheureux bambins ne maîtrisent pas encore la langue de leurs parents et de leur pays… Jusqu’à l’ex-« Grande Muette » dont certains secteurs accepteraient désormais, tout patriotisme linguistique ravalé, d’effectuer certaines prises d’armes dans une langue d’importation[5] !

Si l’on ajoute à cela l’enthousiasme affiché par la patronne du MEDEF pour le Grand Aboyeur planétaire des guerres de recolonisation travesties en « ingérences humanitaires » – j’ai nommé BHL – on constate que, dans ses profondeurs[6], la grande bourgeoisie « française » – qui s’est crue « gaulliste » tant que ses intérêts l’y poussaient provisoirement – est désormais passée d’une affectation de patriotisme à une stratégie cynique de trahison nationale qui eût fait pâlir d’envie l’évêque Cauchon condamnant Jeanne d’Arc, Adolphe Thiers quémandant l’aide de Bismarck pour écraser la Commune, ou le Comité des Forges de sinistre mémoire déclarant préférer Hitler au Front populaire : tant ce cénacle patronal féru de saine collaboration internationale s’était sincèrement épris, dans les années trente et quarante, de la première Europe allemande…

Car c’est une constante de l’histoire de notre pays : ses classes privilégiées y ont toujours préféré leur profit à leur pays ; à l’inverse, de la « Bonne Lorraine » chantée par Villon à la classe ouvrière résistante célébrée par Mauriac (« seule dans sa masse elle est restée fidèle à la France profanée ») – en passant par les très roturiers Soldats de l’An II – c’est toujours le peuple travailleur qui a risqué sa peau pour défendre la nation livrée par ses maîtres. Alors, que vivent la Françallemagne, la Françamérique et la Françafrique – en un mot, la France-à-fric – mais que s’engloutisse à jamais cette France des travailleurs chantée par Jean Ferrat « qui construisit de ses mains vos usines » et qui « répond toujours du nom de Robespierre » : et que la Douce France chère à Trenet et aux chansons de geste n’existe plus dorénavant que pour les milliardaires « persécutés » qui ont succédé au vieil Hugo tonnant de son exil belge : il est vrai que le grand écrivain républicain ne planquait pas sa bien-pensance dorée dans les somptueuses villas d’Uccle ; au contraire, ce poète patriote et ami des Misérables accueillait en Belgique, au risque des plus grands risques, les communards patriotes pourchassés par d’autres versaillais…

Cette stratégie de capitulation nationale est tellement contraire aux intérêts vitaux du peuple qu’elle n’irait cependant pas bien loin si elle ne disposait de solides courroies de transmission au sein des « élites » politico-idéologiques de l’hexagone.

A ce propos, il faut d’abord dénoncer cette ultra-droite pseudo-patriote, encore provisoirement partagée entre le Front « national » et l’Union Maastrichtienne Patronale (UMP). Rivalisant de xénophobie et d’islamophobie indécentes, les deux grands partis de la réaction ne sont-ils pas voués à converger pour construire l’équivalent « français » d’un Tea Party usurpant le drapeau de Valmy ? Alors même que l’oligarchie capitaliste déménage nos usines, qu’elle casse notre langue et désosse des services publics d’Etat fondés par Sully et Colbert, le rôle de la future UM’Pen sera, à n’en pas douter, de brandir à tout crins le drapeau tricolore et de bramer à tous vents la Marseillaise, non pas pour accuser Arnault et ses pareils de déserter leur pays, mais pour stigmatiser la partie la plus exploitée du peuple : l’ouvrier maghrébin « venu de son plein gré vider les poubelles à Paris » et les Lily africaines qui « crient pour vendre les choux-fleurs », comme le dit une superbe chanson de Pierret Perret. Xénophobie, autophobie nationale et haine de soi ne font qu’un, comme le soupçonnait déjà Sartre dans un article des Lettres françaises clandestines…

Et pour compléter cette « tenaille » politico-idéologique et mieux prendre le pays en étau entre bobos et beaux-beaufs, l’oligarchie peut aussi compter sur cette « gauche » euro-béate et atlantico-formatée. Bien qu’elle esquisse parfois de mâles postures montebourgeoises de « résistance » à l’encontre de l’hégémonie germano-américaine et de la mondialisation néo-libérale, la gauche établie, anticommuniste et antijacobine, forme depuis des décennies[7] le pilier « progressiste » du Parti Maastrichtien Unique ; depuis trente ans, ce PMU des bien-pensants condamne notre pays à la politique unique, à l’économie unique, à la langue unique et à la pensée unique – c’est-à-dire, si l’on veut bien pour une fois extraire ce vocable ronflant de son sempiternel contexte anticommuniste – au totalitarisme insidieux et à la mascarade pseudo-démocratique d’une « alternance » à vide qui gonfle les voiles bleues marine alors même que bonnets bleus et bonnets roses feignent de dénoncer en chœur le racisme de l’extrême droite.

Il conviendrait aussi d’évoquer un certain euro-gauchisme qui, en faisant profession d’antipatriotisme virulent, prend le risque irresponsable d’abandonner la nation aux sarko-lepénistes. Cet euro-gauchisme pseudo-révolutionnaire ne fait qu’entériner le dispositif idéologique mortifère qui, le Premier mai 2012, livrait sans bataille le drapeau national à la démagogie néo-pétainiste du « vrai travail » (sic) tandis que les drapeaux rouges défilaient seuls ou presque dans les cortèges syndicaux : de la sorte, le rouge du prolétariat international et le tricolore de la République étant savamment opposés par la vraie droite et par la gauche établie, l’oligarchie a tout loisir d’exploiter les emblèmes nationaux pour diviser la classe laborieuse tandis qu’à l’inverse, le mouvement ouvrier paralysé par ses états-majors « euro-constructifs » est mis hors d’état de diriger la lutte patriotique pourtant si urgente. Comment oublier pourtant que cette alliance des deux drapeaux, portée par Maurice Thorez et par Jacques Duclos dès le meeting fondateur du Front populaire[8], fit du PCF la première force politique du pays au sortir des combats de la Libération ? La mâchoire bleue-marine et la mâchoire bleue-rose du caïman euro-atlantique peuvent alors avidement se refermer sur leur proie : le peuple français, lequel n’a plus à sa disposition pour s’orienter qu’une social-eurocratie repue, qu’une direction du PCF décaféinée et euro-assagie, sans parler des pseudo-gaullistes à la Villepin totalement ralliés au « saut fédéraliste » en cours…

Mais la violence extraordinaire de ce dispositif tyrannique constitue aussi son talon d’Achille. Exception faite de l’infime minorité de monstres moraux qui sabotent leur pays pour accroître sans fin leur fortune démesurée, qui donc en France a vraiment intérêt à cette « construction » européenne terriblement ravageuse ? Qu’une nouvelle avant-garde de travailleurs et de citoyens courageux parvienne à s’unir pour « chercher la vérité et (pour) la dire » (Jaurès), et notre peuple aura tôt fait de se réapproprier la Constitution de 1793 qui proclamait : « quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple, et pour toute portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » ?

Au fond, l’oligarchie nous montre le chemin, qu’il nous suffit presque d’inverser pour saisir le fil rouge de la future rupture révolutionnaire avec la dictature des financiers. Pour écraser le monde du travail, l’anti-France oligarchique[9] démolit le pays et détricote la République ? Dès lors œuvrons tous à remettre la classe travailleuse au cœur de la vie politique en reconstituant une force franchement communiste tournée vers les entreprises et les quartiers populaires. L’oligarchie oppose les drapeaux rouge et tricolore, la Marseillaise et l’Internationale ? Elle camoufle son autophobie nationale derrière une déshonorante xénophobie d’Etat ? Réunissons nos deux étendards révolutionnaires comme surent le faire les combattants du Front populaire et de la Résistance antifasciste armée – notamment les FTP de la Main-d’œuvre Immigrée ; et construisons de manière plurielle un nouveau Conseil national de la Résistance luttant pour l’indépendance nationale, pour le progrès social, pour la coopération internationale entre Etats souverains, tous objectifs qui obligent à sortir notre pays de la nouvelle prison des peuples européenne. Sur les ruines de cette Sainte-Alliance réactionnaire que sont l’UE et sa funeste monnaie unique, pourraient alors émerger de nouveaux traités internationaux progressistes défaisant la mondialisation néo-libérale et planifiant le co-développement de l’Europe, de l’Afrique, de l’Asie et de l’Amérique – notamment de cette Amérique latine qui, unissant patriotisme et internationalisme, s’est solidarisée autour de l’Alternative Bolivarienne des Amériques (ALBA).

Et dans l’immédiat, déjouons ce piège idéologique mortel dans lequel veulent nous précipiter ceux qui assassinent la France au nom de l’Argent-roi : non, être patriote, ce n’est pas faire bloc avec ce PMU, avec cette UM’Pen en formation, et derrière eux, avec un MEDEF et une UE qui, sous couvert de « sauver l’euro », plongent le pays dans la récession au risque d’accélérer tous la décomposition nationale et sociale. Être patriote, c’est alors dire non au TSCG, non au « saut fédéral » européen, non à l’UE et à l’euro. Tout en refusant l’illusion, que propagent hélas MM. Mélenchon et Laurent, que « l’Europe est à nous » ( !) et que « l’euro est notre monnaie » (! !), tendons la main aux autres peuples d’Europe du sud et de l’est qui, de plus en plus, veulent en finir avec le cauchemar de l’UE et de sa funeste monnaie unique. Si nous ne sortons pas de ces carcans en choisissant la voie d’une résistance progressiste à l’oligarchie, alors oui, nous « y resterons ».

Et les générations françaises parvenues à l’âge adulte porteraient alors devant l’histoire l’accablante responsabilité d’avoir laissé détruire le grand héritage humaniste dont notre pays reste comptable aux yeux de tous les progressistes du monde.

————————–

[1] G. Gastaud est philosophe, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France. Il est notamment l’auteur de Mondialisation capitaliste et projet communiste (1997), de Sagesse de la révolution et de Patriotisme et internationalisme.

[2] Le travail ne « coûte » pas, il est l’unique source de la richesse, comme l’ont prouvé bien avant Marx les économistes libéraux Ricardo ou Destutt de Tracy. C’est le profit capitaliste qui « coûte » cher à la société ; et ce sont les milliardaires fainéants et écumeurs qui sont les assistés parasitaires de la société, pas les travailleurs privés d’emploi…

[3] … que M. Denis Kessler, grand patron et grand idéologue e du MEDEF, invitait cyniquement Sarkozy à démanteler dans un édito cynique de Challenge, paru en novembre 2007.

[4] Prédécesseur de L. Parisot à la tête du MEDEF, puis président de Business-Europe, le syndicat des grands patrons de l’UE, le Baron E.-A. Seillière avait provoqué la sortie du président Chirac, indigné d’entendre l’héritier De Wendel déclarer devant lui en tout discourtois incivisme : je ne vous parlerai plus désormais qu’en anglais, la langue des affaires et de l’entreprise.

[5] Il est vrai que sur requête de Sarkozy, l’armée s’est retirée des frontières de notre territoire pour mieux se projeter, aux coups de sifflet de l’OTAN, sur de lointains pays qui ne nous ont rien fait,

[6] Bien entendu, des individus peuvent toujours faire exception, nous parlons ici non des personnes, mais des dynamiques de classes.

[7] Sans rappeler l’après-guerre, où la SFIO était à la pointe de l’atlantisme, chacun se souvient du tournant deloriste de la rigueur, suivi de la politique déflationniste du « franc fort, du soutien apporté à Maastricht par Mitterrand, de l’union sacrée des « oui-ouistes » Sarkozy-Hollande, de l’entente cordiale actuelle entre le PS et l’UMP pour faire avaliser par le parlement un traité félon instituant le fédéralisme budgétaire…

[8] Le 14 juillet 1935 au stade Buffalo. Rappelons que le drapeau rouge, repris par les ouvriers parisiens au sanglant Lafayette, fut dès les origines – et contre le drapeau blanc du royalisme et de la capitulation nationale – le frère d’armes du drapeau tricolore

[9] Accompagnée de la couche parasitaire des « pipauls » du sport-spectacle, de la chanson hyper-américanisée, des potentats de la pub et de la com… Il est par ex. exaspérant que chaque référence à M. Jean-Philippe Smet fasse référence à « notre Johnny national ». Alors que cet homme a pris un pseudo américain, qu’il vit aux Etats-Unis, qu’il a demandé la nationalité belge, même si la majorité du public qui le fait vivre se trouve dans l’hexagone… Du moins Johnny n’exploite-t-il directement personne et fait-il montre de talent dans son domaine professionnel, à la différence de ces grands patrons et banquiers qui ont détruit notre industrie, pillé les finances publiques et mis dans le noir la balance commerciale de la France.


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17 réactions à cet article    


  • Alice Rupert 15 mai 2013 15:51

    Normal : article dégoulinant de chauvinisme :beurk :

    L’auteur est en voie de lépénisation avancée,


  • taktak 15 mai 2013 16:24

    @ Rupert,

    quel est le sens du mot chauvinisme selon vous ?

    car il n’y en a pas trace dans ce texte...


  • Dwaabala Dwaabala 15 mai 2013 12:10

    Il faut assimiler à ce processus le renoncement à l’histoire nationale.
    Aussi longtemps qu’existe la braise des réflexions contenues dans cet article, l’espoir existe aussi.


    • Hermes Hermes 15 mai 2013 13:34

      Bonjour,

       Un certain vocabulaire qui est désormais associé à certains égarements historiques a dû en rebuter certains....

       Une remarque : le peuple allemand souffra tout autant, une bonne partie du peuple Belge aussi. Si une nouvelle voie dot être prise, elle ne se fera pas en opposant les peuples du sud aux peuples du nord, ne pensez-vous pas ?

      Cdt.


      • taktak 15 mai 2013 13:53

        comme le dit Demosthène, il s’agit simplement du vocabulaire du marxisme. Mais il est vrai que 50 ans de conditionnement et de bourrage de crane (notamment à l’école à coup de l’europe c’est la paix et URSS = pire que nazi) font leurs effets.

        Je ne comprend pas bien votre remarque : nul part le texte ne dit qu’il faut opposer les peuples les uns aux autres. C’est bien cette construction européenne, ce choix de nos élites autophobe et xénophobes à la fois qui conduisent à opposer les peuples.
        Au contraire, je trouve que ce texte est un formidable appel à l’internationalisme, à la solidarité entre les travailleurs de tous les pays.


      • Hermes Hermes 15 mai 2013 15:22

        Le texte induit cette séparation. Si vous le comprenez ainsi c’est déjà beaucoup mieux.


      • focalix focalix 15 mai 2013 13:47

        Tout à fait d’accord.
        Les peuples du Sud souffrèrent autant et même plus que ceux du Nord... et ce n’est pas fini !


        • non667 15 mai 2013 15:32

          à taktak
          qui défend la nation française ( le nationalisme ) ??????? ? rassures-moi c’est du 2° degrés !!!!!! smiley smiley smiley smiley smiley smiley smiley



            • politzer politzer 16 mai 2013 06:19

              bonjour

              Le point de vue de Gastaud souffre d’une grave défaillance : il occulte la contradiction entre l’immigration de peuplement et les intérêts des travailleurs de France ( Gastaud qui dit les travailleurs « d’ici » ce n est pas innocent !) immigrés intégrés compris évidemment.Et dans ce qui suit il se vautre dans un gauchisme écoeurant qui le fera haïr par les ouvriers ( je le répète pour les durs d’oreille) , de FRANCE ! Voici le couplet :" la partie la plus exploitée du peuple : l’ouvrier maghrébin « venu de son plein gré vider les poubelles à Paris » et les Lily africaines qui « crient pour vendre les choux-fleurs », comme le dit une superbe chanson de Pierret Perret. Xénophobie, autophobie nationale et haine de soi ne font qu’un, comme le soupçonnait déjà Sartre dans un article des Lettres françaises clandestines…« 
              1) les plus exploités au sens des »Misérables« peut être d’Eugène Sue ou de V.Hugo mais pas de Marx en tout cas ! Gastaud devrait (re) lire le Capital pour se remettre sur la voie !
              2)quand je suis arrivé à Paris en 1954 les éboueurs étaient tous »blancs« je ne dis même pas français ! Que Gastaud aussi nul en politique qu’en économie lise au moins M.Allais notre seul prix Nobel d’économie qui lui expliquera pourquoi des Africains les ont remplacés 20 ans plus tard !
              3) et pour couronner le tout ce piètre philosophe fait dans le lyrique avec un aussi considérable poète pas démagogue pour un rond comme le très vulgaire chansonnier Perret et comme pour relever le niveau ( tout en restant oeucuménique) convoque Sartre, immense théoricien marxiste comme tout le monde sait !
              Pourquoi ces défaillances ? 
              Parce que Gastaud et ses pareils cèdent terrorisés devant le clan des le Pen et du coup se révèlent incapables d analyser les effets humains immédiats mais aussi économiques,politiques , sociaux et idéologiques du fer de lance contre le salaire ouvrier et les traditions de luttes de classes du peuple français qui se nomme immigration de peuplement ! Pareillement il feint de croire aux simagrées aux gesticulation des Guéants de service ou tombe dans l’illusion qui consiste à prendre pour argent comptant les fausses attaques de droite contre les »étrangers" car en douce UMP PS et ses satellites approuvent ou favorisent cette immigration ! Qu on songe que sur seulement 30000 expulsions ( parfois odieuses !)15000 sont issues de mayotte et cela en comparaison des centaines de milliers d’entrées sur le territoire national qui SCHENGEN oblige est une passoire !
              Contre les Français ( les marxistes ne tiennent pas compte de leur origine !) et l’ensemble des européens qui rejettent cette invasion destructrice à respectivement plus de 63% ( coïncidence !) ils persistent tous à nier l’évidence et partant sont incapables d arracher les travailleurs à l attraction du FN ou de l’abstention ! Sans unité de la classe ouvrière de France pas de sortie de crise encore moins de socialisme à l’horizon mais naufrage dans le modèle communautariste anglo saxon mortel pour notre civilisation !
              bien fraternellement !


              • taktak 16 mai 2013 09:29

                A Politzer,

                Merci pour la leçon. mais il ne suffit pas d’usurper le nom de Politzer pour faire autorité et se passer d’arguments pour préférer les invectives. je vais quand même tenter de vous répondre à vous et vos contempteurs.

                « il occulte la contradiction entre l’immigration de peuplement et les intérêts des travailleurs de France »

                D’abord le sujet de ce texte n’est pas l’immigration. Tant pis si vous ne savez regarder les choses que sous cet angle étriqué très très loin de l’analyse marxiste et de classe des situations politique.

                Immigration de peuplement ! qu’est ce que cela veut dire ? vous insinuez qu’ils est des peuples qui choisissent de venir remplacer la population française ? c’est du délire si on regarde les chiffres. Et c’est surtout oublier que ceux qui immigrent le fond pour des raisons économiques, et sont encouragés légalement ou illegalement par les patrons qui les emploient. Ce qu’il faut condamner c’est la mise en concurrence des travailleurs par l’augmentation de « l’armée de reserve » disponible pour le Capital. A ce titre, c’est bien l’UE qui est la plus préoccupante en permettant de mettre en concurrence les travailleurs de ce pays avec ceux à moindre couts de l’ensemble de l’UE (par l’immigration y compris non permanente et les délocalisations).

                S’agissant de votre 1 : il faudra m’expliquer en quoi un travailleur immigré - et de ce que vous dites surtout s’il est noir ou maghrébins - d’autant plus clandestin n’est pas exploité... dans la mesure où on le paye souvent bien moins cher, c’est bien lui qui est le plus exploité. Et c’est bien pour cela que le patronat encourage l’immigration.

                Le pot au rose est dévoilé dans votre remarque 2 où vous dévoilez en fait votre racisme latent : ce qui vous gène c’est l’immigration de couleur. Tant qu’il s’agit d’italien, de portuguais, d’espagnol, polonais etc. bien blancs cela ne vous génait pas. Mais alors là s’ils sont noirs !
                Pas besoin d’être prix Nobel d’économie pour comparer les niveau de vie des pays d’Afrique et ceux de l’Italie....

                3) votre disqualification dogmatique est comique. Vous avez des brevets de qui on est autorisé à citer ou non ?

                Sur votre conclusion, elle est à l’avenant de ce qui précède :
                - nul part dans le texte, G Gastaud ne défend l’idée qu’il faut ouvrir les frontières à une immigration massive de main d’oeuvre. Et vous êtes de mauvaise foi de l’insinuer puisque je vous ai déjà par ailleurs donner des références d’autres textes de G Gastaud qui le dit clairement. Qui plus est c’est écrit dans le programme du PRCF dont G Gastaud est secrétaire national. Bref, ici vous mentez effrontément le PRCF est bien contre toute nouvelle immigration de main d’œuvre.
                - il est risible de vous voir verser des larmes de crocodiles sur les expulsions « odieuses » tout en disant qu’il n’y en a que 30 000. C’est beaucoup si on le ramène au solde migratoire de la France qui est d’environ 60 000 : http://www.observationsociete.fr/l%C3%A9volution-du-solde-migratoire (on est loin de vos centaineS de milliers...).

                Bref, je vous engage à lire vraiment les textes de G Gastaud (notamment son livre Patriotisme et Internationalisme) et les textes du PRCF d’une part, d’autre part à arréter votre délire sur les hordes de maghrébins qui submergeraient la france.
                Comme le montre bien ce texte, c’est nos élites qui organisent la destruction du pays pour mieux exploiter l’ensemble de ses travailleurs. Tomber dans le panneau de la division entre travailleurs immigré ou non est bien peu marxiste.


              • taktak 16 mai 2013 09:32

                http://www.communcommune.com/article-le-parti-de-gauche-et-la-pensee-lutte-ouvriere-117806491.html
                un texte de commun commune allant dans le même sens que G Gastaud.

                La violence des méthodes employées par Bruxelles pour « gérer » la crise économique a au moins un mérite : celui de relancer le débat en France sur les moyens pour la gauche radicale de rompre avec l’eurolibéralisme.

                La saignée de Chypre supervisée par la Banque centrale européenne (BCE) a amené le Parti de gauche et son porte-parole Jean-Luc Mélenchon a durcir leurs positions. Dans un communiqué du 20 mars 2013, le député européen écrivait : « La décision du banquier central Mario Draghi de ne plus alimenter Chypre en euros jusqu’à ce que Chypre capitule [est] un acte d’agression inacceptable. Il montre que l’euro est non seulement un luxe Merkelien coûteux mais aussi un dangereux moyen d’action contre la souveraineté d’un peuple. […] S’il faut désormais choisir entre la souveraineté du peuple et celle de l’euro, la France doit choisir le peuple. La décision du banquier central est un tournant dans l’histoire de l’Union européenne. Elle impose un choix  : soit changer le statut de la banque centrale et donc celui de l’euro pour sécuriser la souveraineté des peuples, soit renoncer à l’euro Merkel(1). » Il n’en fallait pas plus pour que les trotskistes du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) lancent une attaque en règle. Le 28 mars, au lendemain du Congrès du Parti de gauche, la dirigeante du NPA Roselyne Vachetta s’inquiète du « mélange continuel d’appels à la lutte sociale et de propos très républicains, quasiment nationalistes ». Elle considère au contraire que « la lutte de classes, l’écosocialisme ne peuvent se limiter aux frontières de l’État et de la République. D’abord parce que cet État n’est pas neutre : ses institutions sont au service de la classe que nous combattons. […] Ensuite parce que la gauche de combat est réellement internationaliste, pour défendre les intérêts communs des opprimées par delà d’inutiles frontières.  »



                Daniel Minvielle, un autre militant du NPA, estime quant à lui que « les discours des principaux dirigeants du PG – Delapierre, Billard, Coquerel, Mélenchon – ont marqué de fait une accentuation des côtés souverainistes, nationalistes déjà contenus dans le programme du PG. [...] Les dénonciations les plus radicales et justifiées du système capitaliste se heurtent à une logique qui les transforme en impasses aux relents populistes, nationalistes, antiallemands, accentués par la violence des propos.(2) » Cette réaction ne relève pas seulement de la tactique visant à déstabiliser un parti rival. Elle traduit une véritable divergence d’approche au sein de la gauche radicale sur une question déterminante dans le débat politique actuel : la question nationale.


                Lutte ouvrière et la traque à l’esprit « petit bourgeois »  !

                Sur ce point, l’organisation d’Arlette Laguiller et Nathalie Arthaud, Lutte ouvrière, est la plus explicite. Pour elle, toute solution nationale, qu’il s’agisse de protectionnisme ou de reprise en main des politiques monétaires, est par définition «  réactionnaire » et d’esprit « petit-bourgeois ». Le concept de « démondialisation » est considéré comme une ineptie. Ainsi, « [l]e choix entre mondialisation et démondialisation, c’est une fausse alternative. On désigne des boucs émissaires (hier, les produits japonais et coréens, aujourd’hui les produits chinois ou indiens, etc.) pour épargner les vrais responsables : les capitalistes d’ici et d’ailleurs (3) ».


                « Pour Lutte ouvrière, toute solution nationale, qu’il s’agisse de protectionnisme ou de reprise en main des politiques monétaires, est par définition » réactionnaire » et d’esprit » petit-bourgeois » ».

                 


                Puisque « les prolétaires n’ont pas de patrie », lutter contre la mondialisation et ses conséquences sur l’emploi n’a pas de sens : « La prétendue « lutte contre les délocalisations » rejoint le « produire français » dans l’arsenal des propositions réformistes, aussi dérisoires que nuisibles du point de vue de la prise de conscience de classe des travailleurs. C’est une revendication réactionnaire pour cette autre raison encore qu’elle suggère que, pour conserver les emplois des travailleurs d’ici, il faut priver d’emplois les travailleurs d’ailleurs. (4) »



                Dans la « pensée Lutte ouvrière », l’Union européenne est désignée non comme un pilier de l’ordre néolibéral, mais comme un bouc-émissaire : «  Les discours sur les « autorités de Bruxelles qui imposent leurs directives aux États » sont mensongers. L’autorité de Bruxelles n’a pas remplacé l’autorité des États, qui continuent à représenter les intérêts de leurs bourgeoisies respectives. Elle n’en est que l’émanation. [...] Cela n’empêche pas les dirigeants politiques de se réfugier derrière les « décisions de Bruxelles » ou « les directives de la Commission européenne » lorsque cela les arrange, pour ne pas imposer des décisions impopulaires. Mais désigner Bruxelles comme responsable de la politique de sa propre bourgeoisie est encore une façon de tromper les travailleurs.   » Pour finir, Lutte ouvrière accuse le Parti communiste français, le Parti de gauche ou le Front de gauche de s’aligner sur la « démagogie lepéniste ». Lorsque Jean-Luc Mélenchon estime que la relation franco-allemande « est dirigée par le gouvernement allemand au mieux des intérêts d’une population vieillissante » et que les intérêts de la France sont opposés, Lutte ouvrière considère que « ces propos chauvins de Mélenchon sont dignes d’une Le Pen ou d’un Dupont-Aignan (5)  ». Cette «  pensée Lutte ouvrière » a largement contaminé la gauche radicale française et le mouvement altermondialiste. Au PCF, sous la plume de l’ancien député européen Francis Wurtz, on retrouve quasiment au mot près certains arguments trotskistes. Ce dernier réfute «  l’idée selon laquelle « Bruxelles » nous dicterait la conduite à tenir, et que, dès lors, se libérer de cette tutelle nous ouvrirait en soi une perspective de changement dans notre pays. […] La question n’est pas de « sortir de l’Europe », mais bien de changer de structures et d’orientations tant à Bruxelles (et Francfort) qu’à Paris. (6) » Lorsque Michel Husson, au NPA, s’oppose à la sortie de l’euro, c’est notamment parce que « le risque est très grand de donner une légitimité de gauche aux programmes populistes. En France, le Front National fait de la sortie de l’euro l’un des axes de sa politique. Il renoue avec une logique national-socialiste qui combine le discours xénophobe avec une lecture faisant de l’intégration européenne la source exclusive de tous les maux économiques et sociaux.  (7) » Enfin, Jean-Marie Harribey, ancien co-président d’Attac, traduit bien le point de vue majoritaire au sein du mouvement altermondialiste lorsqu’il écrit : « La sortie de l’euro, la dévaluation, l’érection de barrières douanières, ne peuvent être considérées comme des options envisagées comme des préalables et surtout des préalables décidés unilatéralement. (8) »


                 

                La « pensée Lutte ouvrière » s’articule donc autour de deux idées. Premièrement, pour ne pas « dire la même chose que le Front national », la gauche radicale doit renoncer par principe à toute mesure unilatérale de rupture (désobéissance européenne, protectionnisme, sortie de l’euro…). Deuxièmement, puisqu’il faut bien donner des perspectives de changement, il faut travailler à l’émergence d’une contestation supranationale, qui permette de réformer l’Union européenne, voire l’Organisation mondiale du commerce ou le Fonds monétaire international.


                « La véritable question est de savoir s’il est possible de mener une politique de gauche en respectant le droit européen et les orientations de la BCE. De toute évidence, la réponse est non. »

                La tête de pont du libéralisme est bien à Bruxelles


                Le principal problème de cette pensée est qu’elle confond deux choses très différentes : le projet politique d’une part et la stratégie de rupture d’autre part. Pour envisager « une autre Europe  » et « un autre monde », encore faut-il s’émanciper des structures de domination existantes. Or, l’Union européenne repose sur un ordre juridique et, pour la zone euro, sur un ordre monétaire qui s’imposent aux États. Lutte ouvrière a évidemment raison lorsqu’elle dénonce la duplicité des gouvernants nationaux qui les ont érigés, mais la véritable question n’est pas là. Elle est de savoir s’il est possible de mener une politique de gauche en respectant le droit européen et les orientations de la BCE. De toute évidence, la réponse est non. On pourrait alors vouloir réformer en profondeur les orientations de l’Union européenne et de la zone euro. Mais quelles en seraient les conditions ? A minima, que la gauche radicale accède au pouvoir en France et en Allemagne, puis que les deux nations les plus puissantes négocient ou imposent aux autres États membres une réécriture complète des traités, des directives, des règlements, des statuts de la BCE. Si l’on veut bien admettre que l’arrivée au pouvoir, à court terme et simultanément, de Die Linke et du Front de gauche est assez improbable, compter sur cette seule stratégie relèverait du suicide politique. Il ne reste alors qu’une option : que le premier parti de gauche radicale qui parvient au pouvoir dans un État rompe de manière unilatérale avec l’ordre juridique et monétaire de Bruxelles.


                «  Comment pourrait-on confondre le projet de la gauche radicale avec celui du Front national, qui ne vise qu’à protéger le capitalisme français à l’abri de frontières et qui n’a jamais envisagé une seule seconde de remettre en cause l’ordre économique mondial ?  »


                FN : le capitalisme de clocher

                 

                Cette stratégie revient-elle à « légitimer les programmes populistes » ? Faut-il intenter aussitôt un procès en chauvinisme, en souverainisme ou en nationalisme ? Absolument pas, car le projet politique de la gauche radicale, de Lutte ouvrière au Parti de gauche, reste de construire un monde plus juste, en paix, dans lequel la concurrence serait remplacée par la coopération. La stratégie de rupture ne change en rien le projet. Avoir des monnaies nationales n’interdit pas de coordonner des politiques monétaires. Prendre des mesures protectionnistes pour relancer l’emploi national n’empêche pas de développer des coopérations, notamment des coopérations non commerciales en matière de santé, d’éducation, de recherche… Comment pourrait-on confondre le projet de la gauche radicale avec celui du Front national, qui ne vise qu’à protéger le capitalisme français à l’abri de frontières et qui n’a jamais envisagé une seule seconde de remettre en cause l’ordre économique mondial ? Pourquoi avoir si peur, sur de simples questions stratégiques, de « dire la même chose que le Front national », alors que nos projets sont diamétralement opposés ? À la veille des élections européennes de 2014, il est urgent de sortir la gauche radicale de cette « pensée Lutte ouvrière » qui la domine. Trotskistes, altermondialistes et communistes doivent accepter d’envisager la solution nationale, a minima comme « plan B ». De leur côté, les républicains doivent montrer qu’il est possible de développer de véritables coopérations internationales, tout en démondialisant l’économie et en restaurant la souveraineté populaire. Refuser ce débat ou le caricaturer, c’est accepter, une fois de plus, la défaite de la gauche et la victoire du Front national.


                Aurélien Bernier
                le 18 avril 2013

              • Le421... Refuznik !! Le421 16 mai 2013 08:02

                @taktak
                For my own count... I think you’re absolutely right. I learnt English, Spanish and also Latina at school, too many years ago in fact !!
                Ben oui !! Il n’y a aucun problème à utiliser des langues étrangères, j’aurais pu vous la faire en espagnol...
                Cependant, j’ai 57 ans et j’ai appris à gérer les langues comme le reste. Je suis un « franchouillard » complet. Mon nom existe depuis maintenant plus de dix-sept siècles en France avec la même orthographe. Aujourd’hui, habitant en Périgord, je n’ai qu’une hâte, être à la retraite pour perfectionner mon occitan.
                Et je vois mon pays, je vois ma ville, Sarlat, se transformer en piège à touristes, chasser de ses murs par tous les moyens possibles les résidents locaux, laisser partir toute forme d’entreprise sans aucun regret.
                La France est malade de ses élites. Ces gens ont tout compris, savent tout et sont indiscutables. C’est ce qu’on leur apprend. Aussi, pour la « piétaille » comme moi, les décisions prises sont toujours éloignées de nos intérêts. Et c’est général.
                Chaque fois que l’on nous saigne comme dans une pièce de Molière, on nous explique que c’est pour notre bien. Las, le malade est blanc comme un linge et ne pourra pas se relever facilement...


                • hunter hunter 16 mai 2013 09:23

                  Latina ???? vous parlez du Latin sans doute !

                  En anglais, le Latin se dit « Latin » !

                  Be seeing you

                  H /


                  • politzer politzer 16 mai 2013 10:53

                    bonjour

                    merci d accorder à ma critique l’importance qu’elle mérite ! cela dit c est toujours le même tabac : accusation de racisme pour faire taire son contradicteur , pitoyable ! Je n ai fait que répondre à ce texte pas à l’ensemble de ceux de Gastaud sur lesquels je suis souvent d accord au point de m être poser la question de l adhésion au pcrf.Là j e suis dissuadé : 12 ans de Parti et retrouver les mêmes abrutis , merci j ai donné.
                     Toujours les mêmes méthodes que l on doit bien qualifier de staliniennes   ! le camarade d’à côté n est pas ENTIEREMENT d accord alors c est un hérétique ! pauvre type commis au dénigrement ! j en ai vu tellement au parti qui se sont déshonorés ! ...Ce triste individu « oublie » de dire que je suis sur les positions de Marchais en 80 que je soutenais à l’époque contre la clique réformiste qui a conduit le parti où on sait . Quand à la question du concept d’exploitation je renvoie aux écrits marxistes je n ai rien à ajouter à l’adresse des ignares donneurs de leçons qui mesurent l exploitation à l aune des conditions de travail et de salaire en ignorant la question centrale de la productivité du travail..
                    Rappelons toutefois que 40% des immigrés sont propriétaires de leur résidence principale ce qui n est même pas mon cas.
                     En matière d’exploitation je peux faire valoir quelques heures de vol : ancien ouvrier à la chaîne moi même et pas en touriste, fils de déporté héros de la dernière guerre qui a fini sa vie comme il l a commencée c est à dire ouvrier OS , petit fils et arrière petit fils d ouvriers agricoles c est à dire des damnées de la terre !
                    Cet individu prompt à interpréter au lieu d essayer de comprendre voit dans l exemple du remplacement des éboueurs « blancs » des années 50 par des Africains l expression d’un racisme inavoué ! quel contre sens imbécile ! c est exactement le contraire : je voulais suggérer  que parmi ces travailleurs on trouvait déjà des immigrés -italiens , portugais, etc et donc que la critique du système de l’ immigration n’est pas polarisée sur les migrants du Sud . Maintenant parlons de ces derniers.
                    Les ignorants pleurnichards toujours prompts à verser des larmes sur les voisins lointains le font probablement comme le dirait Rousseau pour s exonérer d avoir à le faire pour leurs proches voisins !
                    J ai vécu et je vis toujours parmi les plus pauvres et les plus humiliés des citoyens du monde . Et ce que je constate invariablement c est que ce ne sont pas les plus déshérités qui s expatrient ; ceux ci restent cloués à domicile par manque de relations, de moyens, d’instruction, de famille etc, à l extérieur.
                    Cela dit je n éprouve aucune sympathie particulière pour les lâcheurs qui laissent leurs compatriotes se démerder avec leurs potentats locaux et dont un bon nombre revient au pays pour exploiter férocement les ouvriers et les personnels de maison payés à coups de lance pierre ! Ni pour ceux qui pratiquent la politique du coucou : pousse toi d’là que j’ m y mette !
                    J ai mes deux fils au chômage qui pourraient fort bien occuper des emplois de caissier ou de vigiles , vous voyez ce que je veux dire ?
                    par contre évidemment je suis totalement solidaire des travailleurs EN LUTTE où qu’ils soient ici où là bas ! Je ne suis pas employé de l’armée du Salut ni des restaus du coeur !  Je me sens solidaire des travailleurs sans papiers au nom de la solidarité de classe bien comprise, qq soient par ailleurs les problèmes qu’ils ou leurs progénitures peuvent poser socialement ; mais pas des nouvelles bourgeoisies issues de ’l immigration qui rameutent au service des représentants politiques du capital financier .
                    La majorité des Français et ça en défrise un paquet ( de l ump au pcrf semble t il ?) se prononce CONTRE l’immigration ! vous êtes derrière les masses  ! Oh elles doivent avoir tort ! Comme me le disait dans les années 70 un ex dur à cuire de la RDA : "il faut se les farcir les ouvriers !". Oui , quand on est devenu étrangers aux problèmes des masses  ils vous emmerdent !
                    C’est bien élevé de s en tenir aux chiffres « officiels » qui sont bien entendu neutres ! LOL quelle dérive ! et puis il faut lire au lieu d’éructer : si on déduit les enjouanais ça fait 15000 dans l hexagone pas 30. M. Tandonnet qui a produit un rapport sur la question chiffrait les entrées à 400000 .
                     
                    Tout est fait pour minimiser chez les immigrationistes ou assimilés …
                    Je verserais évidemment des larmes de crocodile sur les enfants qu on attend à la sortie des écoles pour les expulser car je suis probablement un crypto fasciste insensible évidemment à la détresse humaine . Ca pue son petit bourge trotskyste à plein nez ! Et je sens la moutarde me monter au nez justement ! comme au bon vieux temps où à Censier ils avaient affaire à moi Certains de ma génération doivent sûrement me reconnaître , salut les gars ! tjrs sur le pont ! …Mais bon j ai l habitude d’être confronté à la racaille qui frappe ou qui insulte d’où qu’elle vienne , j ai 10 ans d exercice dans le 95 et 20 ans de misère ouvrière ...


                    • taktak 16 mai 2013 14:00

                      @ Politzer.

                      il est normal de vous répondre ce débat est important. C’en est d’autant plus dommage de s’envoyer des anathèmes à la tête comme vous le faites dans votre première intervention puis celle-ci, alors qu’il ne me semble pas que ce que vous dites est si éloigné de ce que je dis.

                      je constate que l’on se comprend mal. C’est sans doute que je m’exprime pas comme il faut

                      1) je vais être très clair : vous reprochez au PRCF de ne pas être contre toute nouvelle immigration de main d’oeuvre. Très clairement c’est faux, lisez ce que le PRCF écrit dans son programme sur le sujet. Donc oui le PRCF est contre l’immigration de masse. S’il en est pas question dans ce texte, c’est parceque ce n’est pas son angle d’attaque principal. Donc je ne trouve pas votre reproche fondée. De même que je ne trouve pas votre violente critique à l’égard de ce texte de G Gastaud fondée : face à la diffusion massive de la xénophobie par l’UMP’PEN il est indispensable de ne pas laisser diviser la classe ouvrière et de combattre le racisme. Il faut donc est combattre la mise en concurence des travailleurs par la classe capitaliste et combattre la xénophobie que cette même classe capitaliste promeut. Ce texte est d’ailleurs une critique de la classe capitaliste démontrant que c’est elle qui casse la France.

                      2) je ne vous accuse pas d’être raciste, mais constate que certains de vos propos de votre commentaire précédent pouvez largement prêter à confusion, d’autant que l’on croise fréquemment sur ce site des frontistes avançant masqués. Bref, j’ai mal interprété au vu de la précision que vous donnez ici. Donc pas besoin de polémiquer sur le sujet

                      4) le terme d’immigration de peuplement me parait inapproprié. Les chiffres officiels ne sont pas parole d’évangile mais donnent tout de même une indications. le nombre étrangers d’origine communautaire travaillant en France (détachés selon le jargon technocratique) explose : voir ce rapport du sénat : http://lexpansion.lexpress.fr/economie/ce-qu-il-faut-savoir-sur-l-explosion-des-salaries-low-cost-en-france_381853.html

                      Dernière chose, vous comprendrez bien qu’en tant que militant du PRCF je me dois d’être prudent sur ce sujet afin de ne prêter aucun flan aux critiques innombrables des gauchistes accusant le PRCF de nationalisme. le débat n’est pas forcément évident à mener à travers un forum internet. je vous engage donc à contacter des militants du PRCF (il y en a partout en france) pour discuter de vive voix.


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