Je vous avoue qu'après avoir avoir été au PS, puis au Parti de gauche - Front de gauche, j'ai comme l'impression de compter parmi les rares citoyens, un peu à l'instar d'Octave Mirbeau ou de Victor Hugo, qui se gauchissent en vieillissant ! J'en suis à me demander si je ne deviens pas maoïste !

Je dis ça, je dis rien et les propos qui suivent n'engagent que moi, mais quand j'ai lu l'article de La Tribune intitulé DSK a un nouveau travail, banquier d'affaires luxembourgeois, je me suis dit que ce zozo mériterait de revenir à l'essentiel dans un camp de rééducation par le travail.

Voilà, un type qui affirme être de gauche et qui devient banquier d'affaires dans un paradis fiscal pas loin de Lille !

Il y a un truc qui cloche, non ?

L'article souligne que DSK est également :

« officiellement conseiller du gouvernement serbe depuis le 17 septembre 2013 et membre du conseil de surveillance de deux institutions financières détenues à majorité par les pouvoirs publics russes : le Fonds russe des investissements directs (RDIF) et la Banque russe de développement des régions (BRDR), contrôlée par le pétrolier Rosneft. »

En l'espèce, DSK a tellement privatisé et privilégié les intérêts de l'oligarchie au ministère de l'économie et à la tête du FMI que ses maîtres le récompensent en lui octroyant quelques postes prestigieux et fort bien rémunérés. Et ce, malgré ses turpitudes et les poursuites judiciaires dont il fait l'objet. Un bel exemple de réinsertion pour un ancien taulard !

Le gars DSK n'accepte pas ces missions en qualité de bénévole ou de smicard... J'espère qu'au moins, il ne perçoit pas ses retraites d'ancien prof, de parlementaire et de ministre. Hein ?

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Que d'anciens politiciens passent ainsi dans le privé, en qualité de salarié ou de vacataire, devient d'une telle banalité que les médias dominants n'osent même pas soulever la question éthique. Ils préfèrent divertir le bon peuple en s'extasiant sur les trajectoires personnelles de ces individus, leur train de vie dispendieux, leur goût pour l'art, leur simplicité, leur bon sens, leur humanité...

Schröder, Blair, Clinton, Sarkozy et j'en oublie s'enrichissent en donnant des conférences, en délivrant des conseils à des multinationales, ou en se faisant coopter dans des conseils d'administration comme si ces types avaient une pensée ou des compétences hors du commun.

Permettez-moi de penser qu'il ne s'agit que de banals et vulgaires renvois d’ascenseur, révélateurs de la dérive morale d'une classe politique acquise au néolibéralisme. Après avoir privilégié au cours de leur carrière politique les intérêts de l'oligarchie au détriment des intérêts de leur peuple, ces types en retraite politique se font généreusement rétribuer... pour services rendus ? CORRUPTION ?

Remarquez, certains encore en activité, tels que Copé ou Steinbrück, se font grassement payer en donnant des conférences. Time is money et l'argent n'a pas d'odeur...

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J'en vois déjà qui rétorqueront que je joue les pères fouettard, mais que voulez-vous, ces politiciens-là ne cessent de donner des leçons de morale et de culpabiliser le peuple pour justifier leurs réformes de régression sociale tout en attisant la haine des syndicats, des immigrés, des "assistés" :

  • le système public de soins ? Trop cher, les gens abusent !
  • la retraite à 60 ans à taux plein ? Trop chère, les gens vivent plus vieux !
  • les services publics ? Trop chers, et inutiles !
  • le SMIC ? Trop cher, c'est mauvais pour la compétitivité !
  • les minimas sociaux ? Trop chers, c'est de l'assistanat !
  • la gratuité des transports en commun ? Trop chère, le pays n'en a pas les moyens !
  • etc ? Trop cher, ne soyez pas égoïstes, pensez aux jeunes générations !

Par contre, rien n'est trop beau pour eux !

Tous ces éléments m'inclinent à penser que ces zozos mériteraient de vivre dans la précarité pour subir eux-mêmes leurs propres réformes... Ils goûteraient ainsi à la douceur du chômage, aux bienfaits de la flexibilité grâce aux périodes de boulot à temps partiels avec un salaire de misère et de chômage, au vertige exaltant de la baisse inexorable de leur allocation chômage, au bonheur d'accomplir des stages de formation bidon, à l'allégresse de pointer à Pôle emploi sous peine d'être radié, à l'opulence du RSA, voire même à la jouissance du SDF et des soupes populaires...

Considérant la prison comme l'ultime peine, la rééducation par le travail en milieu ouvert me semble parfaitement adaptée à cette engeance de politiciens .