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Accueil du site > Tribune Libre > Drogue : salles de shoot et hypocrisie

Drogue : salles de shoot et hypocrisie

Le marché de la drogue représente des milliards et sert de financement à différentes activités officielles et non officielles. C’est parfois avec l’argent de la drogue que des gouvernements dit « démocratiques » financent des activités illégales ou des groupes insurrectionnels dans différentes parties du globe. C’est également pour cette raison que combattre réellement les réseaux maffieux de ce narcotrafic est compliqué et pratiquement impossible. Lorsque Bernard Tapie était ministre de la ville, il avait dit à peu près ceci : « si vous ne voulez plus de problème avec le trafic de drogue, il faut que la valeur marchande de la drogue soit égale à zéro ! » ; Ensuite il a commencé lui-même à avoir des tas de problèmes, peut-être pas seulement à cause de cela, mais quand même ! Car l’on touche là, à la base du financement de beaucoup, beaucoup de chose … et peut-être même dans le petit monde des partis politiques ???

Enfin un des aspects et non des moindres est que ce trafic fait également vivre de nombreuses personnes dans les quartiers populaires. L’argent de la drogue occulte l’absence de volonté politique pour résoudre les difficultés rencontrées dans les cités. Ce renoncement de l’Etat vis-à-vis de ces populations est éclipsé par l’apport de l’argent généré par le trafic de drogue ; si cet argent n’existait pas, de nombreux quartiers risqueraient de passer de l’explosion potentielle à une explosion réelle. La vérité est que l’Etat et les différents gouvernements n’ont aucun projet économique pour pallier à ce trafic. Sans l’argent de la drogue l’Etat devrait faire face à ses responsabilités. Mais il est plus facile de fermer les yeux, et faire du buzz, en organisant de temps à autre quelques interventions policières largement médiatisées. Malheureusement, ces opérations restent sans véritable suite et ne touchent pas au cœur du problème.

Les salles de shoot sont une vraie bonne fausse idée. Il s’agit seulement d’offrir un lieu sécurisé où les toxicomanes pourraient venir inhaler ou s’injecter leur produit. Ce serait un lieu où des médecins, des infirmières et des travailleurs sociaux, informeraient les usagers sur les dangers de la drogue, et comment en limiter les risques. Ces salles fourniraient le matériel stérile : seringue, garrot, coton… mais évidemment pas la substance elle même ! Donc, et c’est la que le bât blesse, le consommateur serait obligé de se débrouiller pour se procurer sa came : vol, trafic, prostitution, délinquance, rien ne changerait ! Sans compter que le produit ainsi obtenu auprès de différents dealers peut-être de mauvaise qualité et extra dangereux. Les salles de shoot sont donc de l’hypocrisie ; c’est un emplâtre sur une jambe de bois : on accompagne le système mais on ne le combat pas. C’est aussi démagogique que la volonté de certains de vouloir moraliser le capitalisme ! Mais j’ai bien peur que les plus virulents adversaires de la dépénalisation et de la légalisation des drogues, sont également ceux qui ont le plus intérêt à ce que rien ne change.

A l’époque du « produire français », L’Etat doit donc fabriquer et distribuer lui même la drogue à un prix bas afin qu’aucun toxico n’ai avantage à se la procurer par un autre système. S’il n’y a plus d’argent à gagner, les trafiquants et les dealers n’auront aucun intérêt à prendre des risques pour des clopinettes. C’est à travers un réseau de distribution et de fabrication pouvant garantir une drogue « pure et de bonne qualité », associé à des campagnes de sensibilisations, dès l’école primaire, sur les dangers que représente sa consommation que nous pourrons espérer sortir de cette spirale trafic-délinquance-violence-overdose et protéger nos enfants. Tomber dans le piége de la drogue n’arrive pas qu’aux autres, et tout ce que nous avons tenté pour le moment a été comme un coup d’épée dans l’eau. Alors il est temps de réfléchir différemment !

Yan HAMAR pour Conscience Citoyenne Responsable

http://2ccr.unblog.fr/2012/10/26/salles-de-shoot-et-hypocrisie/

A lire également : LE TABAC, POISON EN VENTE LIBRE

Et sur les citées : LA BANLIEUE ET NOUS …

« Celui qui voit un problème et qui ne fait rien, fait partie du problème »…GANDHI


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14 réactions à cet article    


  • pissefroid pissefroid 30 octobre 2012 11:14

    Pour plus d’information sur la drogue voir le livre de Michel Koutouzis et Pascale Perez

    Crime, trafics et réseaux.

    En ce qui concerne les salles de « shoot »,
    elles améliorent les conditions sanitaires des injections,
    et en cela,
    elles diminuent les risques de contaminations microbiennes ou virales,
    c’est donc un mieux.


    • Rensk Rensk 30 octobre 2012 14:03

      Drôle votre point de vue très limité « cocorico »...

      "L’ouverture de salles pour toxicomanes continue de faire débat en France. Chez nos voisins helvétiques, l’expérience a commencé il y a vingt ans. Et le bilan est franchement positif« .

      Elle fait partie du dispositif dit de »réduction des risques", au même titre que les distributions de seringues ou les prescriptions d’héroïne. Ces mesures forment le quatrième pilier d’une stratégie nationale qui en comprend trois autres : prévention, thérapie et répression.

      Des résultats spectaculaires

      Vingt ans plus tard, les résultats - issus d’évaluations annuelles pointilleuses - sont spectaculaires. Les décès par overdose ont été divisés par deux entre 1991 et 2009. Sur cette même période, on observe un recul de 80 % de la mortalité due au sida chez les toxicomanes. La « petite criminalité liée à la consommation de drogue » a été réduite de 70 %. L’âge moyen des dépendants a légèrement augmenté, et ils sont de plus en plus nombreux à suivre un traitement de substitution. Les cas de dépendance sévère, eux, ont baissé de 10 000.

      La Suisse (7 484 000 habitants) compte près de 22 000 héroïnomanes, contre 150 000 en France (64 500 000 habitants)...

      Et j’en suis sûr... Vous les français ne savez point que c’est votre pays qui critique le plus fort la Suisse a l’ONU et pourtant... C’est la France qui vends à la Suisse son héroïne pure (sûrement a cause de l’Afghanistan et l’armée ?!??)


      • LeClérocrate 30 octobre 2012 17:58

        « L’Etat doit donc fabriquer et distribuer lui même la drogue »


        Mais bien sur. Vous avez du en prendre en tout cas, pour écrire un truc aussi débile.

        • Robert GIL ROBERT GIL 30 octobre 2012 18:06

          la phrase en entier :

          "A l’époque du « produire français », L’Etat doit donc fabriquer et distribuer lui même la drogue à un prix bas afin qu’aucun toxico n’ai avantage à se la procurer par un autre système. S’il n’y a plus d’argent à gagner, les trafiquants et les dealers n’auront aucun intérêt à prendre des risques pour des clopinettes."


        • LeClérocrate 30 octobre 2012 18:11

          J’aurais pu citer toute la phrase que mon commentaire serait rester le même.


        • Christian Labrune Christian Labrune 31 octobre 2012 00:19

          Cette « solution » est en effet particulièrement idiote, ce serait quelque chose comme un génocide programmé. Je ne sais plus quel spécialiste disait un jour dans une émission de radio que j’écoutais qu’il fallait reconnaître avant tout que la drogue - du moins les premières fois - c’est très agréable. Cela reviendrait dont à euthanasier tous ceux qui, à un moment où à un autre, sont confrontés à des difficultés d’insertion sociale, au chômage, ou simplement aux désarrois de l’adolescence et pourraient être tentés de se replier immédiatement vers je ne sais quel paradis artificiel . On sait très bien aussi qu’il n’y a pas à distinguer entre les drogues dites « dures » et les autres. J’ai connu trop d’élèves qui s’étaient mis à fumer des drogues « douces » et qui ont développé de ces psychoses graves qui conduisent inévitablement à l’hospitalisation en psychiatrie. En ce sens, les déclaration du pauvre Peillon étaient complètement irresponsables. Le problème est d’une infinie complexité. Au lieu de se prendre pour des apprentis-sorciers capables de trouver des solutions magiques, les socialistes feraient mieux de laisser les choses en l’état. Mais la tentation des « réformes » qui détruisent tout est chez eux irrépressible. L’école républicaine héritée de la troisième république n’était pas excellente mais ils ont préféré la détruire radicalement. Politique de gribouille. La seule pour laquelle ils aient d’authentiques dispositions. 


        • Robert GIL ROBERT GIL 31 octobre 2012 09:10

          si vous preferez continuer dans ce systeme de traffic, de dealers, de delinquance et que pour se procurer leur doses les toxico braquent les sacs des petites vieilles ou autre actes de violence , libre a vous (surtout si vous avez des interets dans ces trafic). Sinon il faut commencer a envisager le probleme differement...depuis 50 ans la lutte contre le traffic est un echec et la conso de drogue ne cesse d’augmenter !

          que proposez-vous, a part renforcer les politiques actuelles qui sont un veritable echec ?


        • Christian Labrune Christian Labrune 31 octobre 2012 10:36

          @Robert Gil

          Votre réponse est irrecevable. Ainsi, ceux qui ne partagent pas vos idées délirantes sur la résolution du problème ont probablement « des intérêts dans ces trafics ». C’est carrément odieux. C’est comme si je vous accusais, de vouloir vendre plus tranquillement de la drogue à proximité immédiate des salles d’intoxication que vous proposez, pour pouvoir bénéficier d’une tolérance de la police. L’accusation paraîtrait méprisable à quiconque, et à juste titre.

          Je ne propose rien parce que je ne suis pas du tout un spécialiste de la question, mais tout ce que peux vous dire, ayant été professeur pendant plus de trente-cinq ans, c’est que les drogues, et même les plus « douces » constituent pour les jeunes un redoutable danger, surtout quand les parents eux-mêmes sont des consommateurs, ce qui est loin d’être rare.

          Je vous l’ai dit : ce gouvernement est encore plus incompétent que le précédent, ce qui n’est pas peu dire. Tout ce qu’on peut espérer, c’est que les socialistes se contentent d’expédier médiocrement les affaires courantes sans essayer de rien « réformer ». Au fil des années, bien des banlieues sont devenues des zones de non-droit. Les populations de ces zones déshéritées sont la clientèle électorale privilégiée des socialistes et les petits trafics, celui de la drogue en particulier, y seront donc de mieux en mieux tolérés. Je me demande même si les dispositions envisagées ne vont pas délibérément dans ce sens-là. Au reste, sur le plan idéologique, le PS, en France, est déjà une drogue dure. C’est l’opium du peuple. Les Français ont tâté il y a trente ans des méthodes de l’homme à la francisque. Ca les a bien démolis mais ils en ont redemandé au printemps. C’est une addiction funeste, et qui finira par les faire crever. 


          • Robert GIL ROBERT GIL 31 octobre 2012 15:58

            donc on continue comme ça...c’est votre choix, mais vous ne resoudrez pas ni le probleme des trafics ni celui des toxico et encore moins celui de la delinquance....


          • Nomade 31 octobre 2012 10:45

            Déja, salles de shoot sont des termes de journalistes à sensation...

            Locaux d’injection est le terme approprié.Et l’on voit bien dans votre article que vous n’avez aucunes connaissances de la réalité du terrain.

            Alors selon vous, laissons les se prêter des seringues usagées et s’infecter du vih ou d’épatites, c’est clair que c’est mieux pour la socièté. C’est stupide...

            En Suisse, là où je vis, ces locaux existent déjà depuis un bout de temps et l’on constate une diminution des maladies transmissibles, une meilleure hygiène et surtout, l’on connaît les toxicomanes donc on peut tenter petit à petit de les prendre en charge et de leur proposer des voies pour en sortir.

            N’est-ce pas mieux que de laisser des gens à l’abandon ?

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