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Accueil du site > Tribune Libre > Du droit au respect de sa vie privée au droit de chacun à faire de celle-ci (...)

Du droit au respect de sa vie privée au droit de chacun à faire de celle-ci un usage public

À propos de l’annonce de la séparation du couple « privé » que formaient Ségolène Royal et François Hollande.

Une personne publique, comme tout un chacun, a le droit de dire ce qu’elle veut (et quand elle le veut ) de sa vie privée ; nul n’est autorisé à lui dicter sa conduite sur un plan qui ne concerne que sa liberté personnelle d’être et de paraître.

Cela vaut, en effet, aussi pour chacun de nous, en cela que ce droit est aussi le droit de chacun, dans une société libre, à (re)construire son image sans être sous la pression ou le contrôle permanent des autres et en particulier des donneurs de leçons morales, concernant la vie privée ; ce droit à l’image implique le droit de chacun d’en faire un usage socialement utile à ses propres fins personnelles ou collectives. Il n’ y a plus, chez nous, de prêtres disposant du pouvoir de décider au nom d’une tradition incontestable ou de Dieu quel comportement privé est moral ou non. C’est heureux, car c’est là une des grandes conquêtes de la société laïque et un progrès de la liberté individuelle. Il est donc injustifié de prétendre juger, au nom de la politique, de l’annonce de la séparation entre SR et FH pour un motif moral quelconque.

SR , on le remarquera, n’a pas dit grand-chose sur ses relations privées avec FH, et sur la nature des motifs de sa séparation d’avec celui qui est toujours secrétaire général du PS. Celle-ci, dans le contexte politique qui est celui du PS, pourrait avoir de fait, en effet, une signification politique pour la suite des évènements politiques au sein et hors du PS. Elle s’est bornée à annoncer, en accord avec FH, le fait comme c’est son (leur) droit, comme l’est celui de choisir le moment qui lui paraissait le plus favorable à ses (leurs) visées politiques ; or, sur ce dernier point, sa (leur) volonté n’a pas été respectée par les journalistes qui ont annoncé avant terme au soir du deuxième tour cette séparation au risque de (ou pour) polluer le débat politique. Contrairement à ce que certains prétendent, cette séparation et cette annonce publique n’ont rien à voir avec la défense de la famille dont elle s’est faite l’avocate dans sa campagne, famille qui est (déjà) une cellule sociale et qui donc impose un minimum de transparence ; il va de soi, en effet, que la famille doit être politiquement soutenue, dans la mesure où elle joue un rôle central dans la socialisation des enfants, ainsi que dans la transmission des valeurs éducatives (et donc sociales) qu’elle met en jeu (respect, solidarité, autonomie). Mais la famille n’est en rien détruite par une séparation des parents : ceux-ci restent aussi responsables, dans leur tâche éducative, de leurs enfants, qu’auparavant.

Si donc chacun a ainsi le droit à son image, c’est-à-dire à faire usage, comme il l’entend, de sa vie privée, de la cacher ou de la révéler à sa convenance, chacun a aussi le droit de mentir sur sa vie privée dès lors que ce mensonge lui apparaît comme nécessaire à ses projets publics et à la défense de son intérêt social légitime. Ainsi Clinton a eu éthiquement raison de mentir ! Ce sont ses adversaires puritains qui ont eu politiquement tort, ce que les électeurs ont admis en le réélisant, de prétendre le destituer pour un mensonge qui concernait exclusivement sa vie privée, mais il a eu tort - mais pouvait-il faire autrement face à la perversité du puritanisme antilibéral ? - de ne pas se contenter de leur dire qu’il n’avait rien à leur dire.

Nous mentons tous et toujours, plus ou moins, sur notre vie intime ou privée, et nous avons raison de le faire, ne serait-ce, par exemple, que pour rester polis sans avoir le désir authentique de l’être. Nous jouons tous devant les autres sur l’apparence plus ou moins recomposée de notre vie et sentiments privés afin de poursuivre nos buts sociaux. Il faut donc toujours faire l’effort de trouver un compromis entre être et apparaître, exprimer sa vie personnelle, la cacher ou la travestir : c’est indispensable pour entretenir des relations libérales, pacifiques et socialement efficaces avec les autres. Cela ne va pas de soi et la réussite n’est pas garantie, mais seuls les moralistes totalitaires antilibéraux et puritains hypocrites peuvent exiger que tout de sa vie personnelle soit dit et que le mensonge dans ce domaine soit interdit. L’exigence de transparence absolue sur sa vie privée ainsi que celle de l’interdiction du droit de (re)composer une image privée pour les autres sont tout aussi liberticides l’une que l’autre.

Dans le cadre d’une société démocratique (c’est-à-dire libérale), seul le mensonge délibéré d’une personne publique sur sa vie ou activités publiques, politiques ou professionnelles, doit être dénoncé. Les prétendus journalistes qui font de la révélation croustillante, vraie ou fausse peu importe, concernant la vie privée des personnages publics et cela sans leur consentement, leur fond de commerce, doivent être sanctionnés au nom de la défense de liberté individuelle et du respect des droits de chacun dont le droit à l’image fait intégralement partie.

Laissons la religion morale aux Etats religieux et faisons tout pour nous rendre dignes de l’idée de laïcité.


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36 réactions à cet article    


  • Dominique Dutilloy Dominique Dutilloy 20 juin 2007 10:59

    Sylvain Reboul, merci pour cette petite mise au point à laquelle j’adhère totalement !

    J’estime que le (la) journaliste, qui se prête à la diffusion de nouvelles impliquant la vie privée d’une personnalité politique ou publique, salit,

    - non seulement l’image de marque de la personne visée,

    - mais également l’image même du média dont il(elle) est le(la) salarié(e) !

    Chacun a le droit de préserver sa vie privée ! Chacun a le droit de mentir sur sa vie privée et celle de sa famille pour préserver l’exercice même de son travail public ou politique !

    Donc, l’histoire du couple HOLLLANDE/ROYAL doit passer vraiment dans la sphère privée : elle ne regarde, ni le public dont nous faisons partie, ni les journalistes que nous sommes !

    Bravo pour cet excellent article qui a le mérite de remettre les pendules à l’heure !


    • LaEr LaEr 20 juin 2007 12:36

      « Chacun a le droit de mentir sur sa vie privée ». Je dois marquer mon désaccord profond. Un homme ou une femme publique a le droit d’occulter sa vie privée, et alors demander à ce qu’elle ne soit pas révélée, mais quand un homme ou une femme politique se sert de sa vie privée pour sa cote de popularité, elle passe dans la sphère publique : ELLE NE LUI APPARTIENT PLUS. A partir du moment où il s’en est servi comme d’une arme, elle peut se retourner contre lui.

      Quand on accepte le mensonge sur la vie privée (je ne parle pas de cacher sa vie privée, mais de la déformer pour la mettre en vitrine), cela revient à accepter définitivement le mensonge comme une arme politique acceptable, que ce soit sur les convictions, les idées, les promesses....

      95% de ceux qui ont eu à faire face à des révélations de grande envergure (je ne parle pas des potins « gala » ou autres) sont des personnalités qui ont choisi de mettre leur vie privée en avant... Qu’ils se prennent un retour de bâton en cas de mensonge n’est que légitime et justifié.

      Sarkozy en a fait les frais avec l’affaire « Cécilia à N.Y ». Mais la presse en aurait-elle fait ses choux gras si il n’avait pas auparavant exploiter à fond cette image de couple parfait dans la presse people ? Je ne pense pas.


    • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 21 juin 2007 02:20

      @ dutilloy. Droit de se faire, bien sûr. Droit de mentir ? Défendable, à une question qui n’aurait pas du être posée... mais vous restez un menteur. Toute question qui ne concerne pas la vie publique devrait être interdite.. et accueillie - en attendant le procès qui devrait s’en suivre - par une fin de non recevoir. Il faut arrêter la dérive vers la politique ordurière à l’américaine. Simple respect de soi et d’une culture.

      http://www.nouvellesociete.org/5147.html

      Pierre JC Allard


    • LE CHAT LE CHAT 20 juin 2007 11:35

      entièrement d’accord avec le fond de cet article , la vie privée doit comme son nom l’indique , rester privée .

      Mais comme dit le proverbe , pour vivre heureux , restons cachés . Que ceux qui étalent leur vie privée dans les magazines ne viennent pas se plaindre après d’être la proie des paparazzis , que les politiques qui jouent les puritains ne se plaignent pas si leurs écarts de conduite se retrouvent dans la presse , c’est qu’ils n’ont pas été discrets


      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juin 2007 15:04

        Je ne pense pas que SR et FH aient mis leur vie intime sur la place publique ou alors citez moi les ouvrages ou les interviews d’eux où ils le font ; au contraire, ce sont des journalistes qui ont, sans leur consentement, fait état de rumeurs les concernant. Ils sont donc parfaitement libres de rectifier leur image face aux rumeurs médiatiques devenues publiques et qu’ils estiment dévalorisantes pour leur action publique.

        Tout ce qu’ils ont dit eux-même c’est qu’ils étaient concubins et avaient 4 enfants, ce qui veut dire qu’ils constituaient une famille , ils n’ont fait que rapporter un fait public : une famille est une cellule sociale et non par simplement un contrat privé entre parents, car la reconnaissance des enfants est un acte juridique.

        Mais SR et FH ont été obligés d’annoncer qu’ils ne vivaient plus ensemble pour faire cesser les rumeurs plus ou moins malveillantes sur leurs rapports de couple (ce qui ne concerne pas juridiquement leur famille) et les exploitations politiques dommageables à leur combat qu’elles entretenaient.

        Par cette annonce ils ont justement voulu exercer leur droit à contrôler leur image publique, contre ceux, y compris au sein du PS, qui voulaient l’exploiter à leurs fins politiques et rien d’autre.

        Pour protéger nos droits fondamentaux dont le droit à l’image fait partie on est tout à fait justifié à mentir sur sa vie privée dès lors que celle-ci n’implique aucune violence criminelle et qu’elle peut être utilisée comme une menace politique (sur ce point je suis anti-kantien et je m’en explique sur mon site). Le droit de mentir peut être une nécessité au service d’un droit de l’homme. Mon père résistant n’avait pas cessé de 42 à 45 de mentir à son administration, en particulier sur ses activités politiques, voire militaires (Vercors) en affirmant qu’il était à son poste (en fait aussi pour préparer des explosifs dans le labo de son établissement) et qu’il rentrait chez lui tout les soirs.

        Vous me direz que la situation était différente ; pour la plupart en effet, mais pour qui est attaqué dans la presse sur sa vie privée l’effet de domination, voire d’humiliation, de meurtre social ou personnel, peut être de cette ampleur. La presse par ses investigations sur la vie privée peut exercer un pouvoir de nuisance d’essence totalitaire.

        Le vision totalitaire de la politique, en effet, commence lorsque justement la confusion entre vie privée et vie publique s’affirme aux dépens des personnes sans limite de droit. Accorder aux journalistes ce pouvoir exorbitant c’est, comme le disait déjà Tocqueville, transformer la démocratie en dictature ou tyrannie (douce, mais de ce fait implacable) de l’opinion.


      • LE CHAT LE CHAT 21 juin 2007 08:47

        @sylvain Reboul

        merci pour ta réponse ; j’ai regardé ce matin attentivement l’émission C dans l’air sur france 5 dont le sujet était le secret de Ségolène . Je ne sais pas si tu l’a regardée , mais cela peut apportr un éclairage sur le sujet de ton article . Quand on instrumentalise sa vie privée pour illustrer sa carrière politique , ségolène donne le biberon , ségolène à la maternité , ségolène fait les courses pour la rentrée des classes ,et qu’on se pipolise : ségolène ouvre sa porte aux journalistes de Gala , VSD et Paris match jusqu’à ségolène en maillot de bain dans Closer , il faut pas s’étonner que ça lui revienne comme un boomerang .

        quelle est le degré de machiavélisme chez cette femme qui s’attendait à la vague bleue pour sortir son bouquin pour faire une OPA sur un parti en plein désaroi . Elle pouvait se contenter d’un communiqué annonçant qu’ils se séparaient , mais non , il a fallut qu’elle écrive qu’elle lui a demansé de partir vivre ailleurs sa nouvelle vie sentimentale ... tout cela pour se poser en victime .

        Elle continue d’ailleurs à cracher dans la soupe en disant hier que 1500 euros bruts et 35 h pour tout le monde étaient des positions complétement irréalistes . Le PS est mal parti , y’aura des réglements de compte saignants ..

        bien à toi


      • LE CHAT LE CHAT 21 juin 2007 08:52

        on peut aussi se demander qu’elle aurait été l’attitude du « couple royal » si elle avait été élue ? Auraient t ils continué à jouer la comédie qui ne trompait plus grand monde depuis longtemps ; j’ai lu il y a quelques temps sur un fil qu’ils n’avaient plus que la sapinière en commun ...


      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 juin 2007 15:08

        Je me répète donc : l’image de la maternité ne relève pas seulement de l’ordre privé mais de la contrainte publique dans la mesure où

        1) d’une part elle concerne le soin des enfants qui relèvent de la responsabilité sociale tout autant que de celle, privée, de la mère ou du père ; on le voit immédiatement lorsque justement ces soins ne sont pas suffisants ou conformes à des normes d’hygiène et éducatives socialement validées, la justice peut à tout moment intervenir dans l’intérêt de l’enfant en le séparant de ses parents. Ainsi les enfants ne sont pas la propriété privée de leurs parents, mais sont élevés en vue de devenir des individus autonomes dans une société démocratique, pluraliste et libérale. C’est pourquoi la société a un droit de regard public sur la manière dont les parents s’en occupent et les éduquent (même et surtout lorsque les parents prétendent assurer la totalité de leur éducation)

        2) D’autre part, du point de vue de SR, l’image de la maternité associée à la fonction de responsabilité politique qu’elle revendique signifie que pour elle (et pour moi) son exemple vaut pour l’ensemble des femmes qui veulent assumer le double fonction sociale qu’est le travail et la responsabilité et la fonction maternelle. La question de la place de la femme dans la société est, pour elle (et pour moi) un problème politique majeur et donc une question publique centrale. Elle a voulu par là affirmer une revendication « féministe », à savoir que les fonctions de pouvoir social ne sont pas incompatibles avec la maternité afin de briser le préjugé machiste qui produit ce qu’on appelle l’effet « plafond de verre » que Laurent Fabius a parfaitement exprimé par la question : « Qui va garder les enfants ? ». La première division sociale du travail reste encore celle entre femmes et hommes dès lors que notre société a encore tendance à exclure les femmes du pouvoir social, politique et/ou économique à cause de la maternité.

        Donc, pour résumer, je dirais que nous ne sommes pas d’accord sur deux points :

        1) Nous ne mettons pas la différence entre public et privé au même endroit (voir mes autres commentaires). Ainsi La famille et la maternité concernent autant la vie privée que la vie publique. Disons que la famille est une justement une zone de chevauchement entre les deux. Par contre sont de la sphère exclusivement privée la sexualité et les modes d’expression des affections et des sentiments et les éthiques comportementales personnelles et relationnelles, dans la mesure où ils restent non-violents.

        3) D’autre part je considère que chacun est libre de révéler ce qui dans sa vie privée peut avoir un sens politique pour tous, ce qui est explicitement le cas

        3) Enfin dans les cas de défense de sa liberté individuelle, contre la tyrannie de l’opinion ou celle d’une régime politique totalitaire, le droit de mentir sur sa vie privée, voire publique clandestine, peut être une nécessité pragmatique incontournable. (ex : Clinton, les résistants). Contre la tyrannie et plus généralement contre toute forme de domination, tous les moyens sont bons, car la liberté est le principe de tous les principes démocratiques.

        Merci de m’avoir permis d’expliquer plus clairement la complexité de ma position.


      • LE CHAT LE CHAT 22 juin 2007 09:09

        @sylvain Reboul

        Fafa est mal placé pour faire la critique , il se pipolise aussi , tout le monde connait sa passion pour les carottes rapées smiley

        bien à toi


      • Icks PEY Icks PEY 20 juin 2007 11:54

        Bon, on connait l’auteur, alors forcément, on s’attend à lire des choses avec lesquelles un désaccord naita inéluctablement ...

        D’abord, vos affirmations en faveur d’une liberté de dire ou de ne pas dire ce que l’on veut peut faire sourire après toutes les rumeurs qui ont entouré le couple de Sarkosy. Je ne sais plus si vous aviez participé à ces pauvres caballes, mais que n’avons nous pas entendu !

        Et qu’on ne me dise pas que Sarko s’était mis en avant dans les médias car à ce que je sache, c’est bien Ségolène ROYAL qui s’est fait photographier quelques jours après un accouchement et qui a fait mariner la presse sur un supposé mariage avec François HOLLLANDE en Polynésie !

        Cela me donne la transition pour mon deuxième point de désaccord, votre article est incoryable lorsque vous légitimez haut et fort le fait de mentir sur sa vie privée lorsque sa vie publique l’exige : chacun a aussi le droit de mentir sur sa vie privée dès lors que ce mensonge lui apparaît comme nécessaire à ses projets publics et à la défense de son intérêt social légitime. C’est tout à fait incroyalbe d’écrire cela et je n’ose imaginer ce qui vous auriez dit si Sarko s’était comporté de la sorte : manipulateur, menteur, fraudeur, ... etc !

        C’est grave à mes yeux de légitimier par avance des mensonges, quels que soient les prétextes. A fortiori lorsque ce ne sont pas des mensonges pas omission, mais bien des mensonges volontaires. Vous comparez avec Bill Clinton, mais ce n’est pas comparable. Clinton a menti dans le cadre d’une autre enquête qui ne concernait pas l’affaire Levinski. c’est donc encore une autre situation.

        Tandis que là, on a quand même l’aveu explicite que toute la relation conjugale affirmée depuis un an et demi par ROYAL n’est qu’un énorme mensonge de marketing : son mariage en polynésie, ses gestes d’affection avec son mari, la question de savoir si Hollande vivrait à l’Elysée, tout cela, ce sont des mensonges volontaires qui n’ont qu’un but : induire en erreur les électeurs sur la situation réelle du couple.

        Enfin, vous affirmez de façon péremptoire que les séparations de couple n’ont aucun impact sur les enfants. J’aimerai vous croire, mais malheureusement, soit vous ne connaissez pas bcp de couples qui se déchirent, soit vous êtes naifs. Et les statistiques scolaires démontrent que les enfants de divorcés traversent plus de difficultés car ils subissent de plein fouet les remous de la vie affective de leurs parents. Mais c’est un autre débat.

        Icks PEY


        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juin 2007 15:19

          Le mensonge sur sa vie privée, mais pas sur sa vie publique en démocratie, peut être un moyen (et souvent primordial) de préserver sa liberté face à la terreur de l’opinion ou d’un régime totalitaire. Je ne justifie pas le mensonge en général sous tel et tel prétexte mais sous les conditions que ce mensonge en démocratie ne porte pas sur notre vie publique et aux regard des règles de droit (et cela vaut aussi pour l’économie).

          Condamner le mensonge en général c’est faire de la métaphysique en chambre ou du moralisme niais et/ou hypocrite : qui ne travestit pas plus ou moins sa vie privée dans le domaine public ? Cela fait partie du droit à l’image de soi)), mais c’est surtout, et en cela il est pervers, donner aux autres tout le pouvoir de nuisance possible sur soi. Je ne suis pas du tout kantien, ni chrétien ; et encore : l’église a toujours justifié l’usage du mensonge pour imposer le droit de Dieu tout en forçant à l’obligation de l’aveu sur sa vie privée le fidèle dans la confession, pour mieux le contrôler dans ses désirs et ses actes les plus intimes.

          l’exigence de ne jamais mentir publiquement sur sa vie privée est totalitaire (lire par ailleurs mon commentaire sur ce point plus haut)


        • Icks PEY Icks PEY 20 juin 2007 16:55

          Je suis fondamentalement en désaccord avec vous.

          De mon point de vous, vous confondez mensonge et protection de la vie privée.

          Ce serait l’exigence de transparence absolue (et donc l’absence de vie privée) qui serait l’apanage du totalitarisme et non l’exigence de vérité. Mais visiblement, vous confondez les deux.

          Nul ne doit être contraint de dire ce qu’il n’a pas envie de dire, c’est entendu. Mais nul n’est habilité à tranvestir la vérité.

          Un homme d’état qui cache une liaison illégitime, cela relève de sa vie privée et ce désir doit être respecté. Et je me moque bien de savoir si Mitterrand, Chirac ou Sarko ont une ou des maitresses.

          En revanche, qu’un homme d’état mette en scène sa vie privée de façon mensongère pour s’attirer tel ou tel avantage dans l’opinion publique, c’est tout à fait anormal et ne saurait être justifié.

          Icks PEY


        • claude claude 20 juin 2007 18:15

          bonjour,

          tout ceque nous faisons ce sont des cancans de concierges : en effet nous ne vivons pas dans l’intimité du couple sr&fh.

          je me souviens que quand ségolène avait accouché de sa dernière fille, elle avait convoqué la presse pour qu’ils fassent un reportage une fois pour toute, et après qu’une course au paparazzi ne soient pas lancée aux trousses de ses enfants.

          rapellez -vous, à l’époque , elle avait 35 ans et elle était ministre, et de plus, cétait une première en france : une femme ministre enceinte pendant son mandat. c’était donc normal, que les français voulussent en savoir plus.

          à titre indicatif : quand juppé a été papa la dernière fois,( il a un fils avec sa dernière épouse) cela a aussi paru dans les journaux.

          en tant quE mère, je comprends que sr&fh aient voulu protéger leurs enfants : je ne crois pas que cela soit agréable, pour des adolescents, de voir la vie sentimentale de leurs parents étalée sur les couvertures des magasines. ils ont déjà eu à supporter les attaques politiques, parfois assez dégueulasses, que subissent leurs parents dans l’exercice de leur métier (croyez -vous que ce soit agréable de voir traiter sa mère d’incapable ???)

          je pense que tout cela est un mauvais procès : les adversaires de ségolène trouvent dans cette affaire de quoi souffler sur les braises et finir de la démonter aux yeux de l’opinion. pour les autres, comme il a été dit sur le fil, on n’a pas à savoir quelle est la vie sentimentale de nos politiques : pendant la 5° république, je crois qu’à part le général et pompidou, les autres présidents était reconnus pour avoir souvent cédé à la tentation des conquêtes féminines...

          tout ce que souhaite, c’est qu’en tant que parents aimants, ils puissent contnuer à vivre avec cordialité, pour le bien de leurs enfants. pour le reste, je laisse aux bonnes âmes de la politique le soin de s’en occuper...


        • claude claude 20 juin 2007 18:25

          à icks pey :

          on peut très bien être divorcés et conserver des relations affectueuses, surtout quand on a des enfants : cela les aide à pouvoir grandir sereinement.

          et qui sait si fh et sr n’ont pas après 30 ans ce genre derapport ? qui vous dit que fh n’est pas fier du parcours de sr ? nous sommes dans les spéculations.... ne tombons pas dans le « radio-langue-de-putes » dont nous sommes, à notre corps défendant bien sûr, si friands smiley


        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 juin 2007 15:24

          Je ne confonds pas les deux, je dis que parfois on ne peut les séparer : Exemple : si on vous demande dans un contexte d’homophobie, si vous entretenez des relations homosexuelles , vous pouvez, en effet, dire que vous ne voulez pas répondre ou dire que ce n’est pas le cas et ce n’est théoriquement pas la même chose.

          Mais pratiquement cela ne marche pas forcément, voire presque jamais, car si vous refusez de répondre, vos adversaires ou ennemis seront tenté d’en conclure que cela vaut comme un aveu. Si on vous demande si vous avez le SIDA etc... Si Clinton avait dit qu’il ne voulait pas répondre, dans un contexte puritain qui l’obligeait à répondre, alors il aurait immédiatement été sommé de répondre, une non-réponse aurait valu d’aveu...

          Il et clair que son mensonge a été reconnu par la majorité de ses électeurs comme indissociable de son droit à protéger sa vie privée, et donc comme l’effet pervers de l’exigence de transparence qu’on voulait lui imposer dans ses relations privées, y compris à la maison blanche !

          Vive la casuistique !


        • Icks PEY Icks PEY 21 juin 2007 17:35

          @ Reboul

          Oui, je suis d’accord avec vous, mais c’est là où je fais une différence entre le mensonge de protection qui consiste à refuser de communiquer une info qui relève de sa vie privée, et le mensonge de marketing (de propagande aurai-je pu dire si ce mot n’était pas connoté dorénavant) qui consiste à exprimer une idée fausse dans le seul but de racoler telle ou telle frange d’un électorat.

          Bien cordialement

          Icks PEY


        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 juin 2007 18:56

          Je pense que nous avons donné les éléments suffisants d’une réflexion de fond sur un problème qui engage notre vision de la liberté dans son rapport à l’opinion ; grand merci à tous ceux qui ont pris la peine d’y participer au profit de tous les lecteurs.

          Quant à ceux ceux qui se font un plaisir débile de noter négativement mes interventions sans même avoir pris la peine de les comprendre, semble-ils, puisqu’ils ont eu la paresse et/ou l’absence de courage intellectuel de dire en quoi mon texte leur paraissait non constructif, leur vote, pur mouvement d’humeur, est par définition vide de sens, donc de pensée. Heureusement qu’il se cachent derrière l’anonymat : leur absence d’éthique intellectuelle n’est certainement pas celle de mes commentateurs les plus critiques de mon article ; je mets au crédit de ceux-ci, puisqu’ils ont pris la peine d’y répondre, la conviction qu’il les a intéressé.

          Les votes non-justifiés sont les pires trolls qui soient, tout à fait indignes d’une débat démocratique.

          « Ce qu’on ne peut (ou veut) pas dire, il faut le taire. » (Wittgenstein)


        • Marsupilami Marsupilami 21 juin 2007 19:05

          @ Sylvain Reboul

          Très bon article, très bien enrichi par tes échanges avec Icxs Pey. Dommage que la plupart des réactions ne soient pas à la hauteur de cette réflexion.

          Et que penses-tu des déclarations de Ségolène qui a avoué aujourd’hui qu’elle a défendu des positions économiques (smig à 1500 euro, 35 heures) auxquelles elle ne croyait pas ?

          Là, on n’est pas dans le légitime mensonge vivant à propéger la vie privée, non ?


        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 juin 2007 20:31

          On est dans la politique qui consiste à être présenté par et pour un parti, à le représenter et donc à se soumettre à son programme . C’est la même chose pour un avocat...

          Elle ne ment pas, elle s’abstient de dire ce qu’elle en pense de par sa fonction et les règles du jeu, c’est aussi la même chose pour un employé de n’importe quelle entreprise....Tout le monde savait, du reste, ce qu’elle en pensait (subtil) ; elle l’avait dit sans ambages en s’inquiétant puliquement des conséquences éventuelles de cette mesure sur l’ensemble des salaires .


        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 21 juin 2007 20:58

          « C’est tout à fait incroyalbe d’écrire cela et je n’ose imaginer ce qui vous auriez dit si Sarko s’était comporté de la sorte : manipulateur, menteur, fraudeur, ... etc ! »

          Vous devez vous tromper de personne, je n’emploie jamais ce genre de procédé. Je me contente de critiquer les éléments de programme où les décisions que je juge fallacieux ou dangereux. Je ne dénonce ou approuve que les propos et/ou les comportements politiques et ne fait jamais mention de la vie privée des personnes, pas plus de NS que de SR, sauf lorsqu’on les attaque injustement me semble-t-il sur ce qu’ils veulent en dire dès lors que les médias en font une affaire politique anti-politique. Ce qui est parfaitement le droit des personnes attaquées par un tel procédé. Et ce, pour défendre ce droit de dire ce qu’ils veulent sur ce sujet. Cela procède de mon refus radical de tout puritanisme moraliste, c’est à dire de mon libéralisme fondamental.


        • non666 non666 20 juin 2007 12:05

          Si je comprends bien votre thèse, nous mentons tous pour poursuivre nos « buts sociaux », et seuls les mensonges sur notre vie publique doivent etre denoncés.

          Nous allons donc enfoncer un peu plus le clou sur le crucifié, histoire qu’il ne se sauve pas.

          Dans nos « democraties », l’election suppose desormais non seulement l’adhesion aux idées de ce qui est sensé etre incarné par un homme politique, mais aussi et surtout dans nos société de l’image , sa notoriété.

          Or la mise ne notoriété de Sarkozy/Royal a utilisé sans vergogne tous les rouages possibles, y compris ceux de leurs vies privées.

          L’une a joué de sa vie privée de femme active tout a la fois mère de 4 enfants, compagne en union libre et donc moderne et « In ». Femme des années 80 ayant reussit l’amalgame de l’autorité et du charme...

          C’est ELLE qui a posé cette carte la sur la table, la vendu aux hebdomadaires, aux emissions peoples, aux tabloids pour acheter de la notoriété.

          C’est LUI qui joué la carte de la famille recomposé, du couple uni dans la vie privée ET dans la vie publique en faisant de son epouse son point d’entrée obligatoire dans TOUS ses mandats publics, dans TOUS ses roles republicains.

          A bercy, place beauveau, dans le 92, a la mairie de Neuilly, a l’UMP, il etait impossible de voir le micro-hero sans passer par sa moitié...

          Ce que vous demandez revient a interdire de commenter la nudité d’un exhibitionniste qui vient de traverser la pelouse du stade de France pendant un match internationnal...

          Il aurait le droit de s’exhiber mais nous ne serions pas sensé le regarder et surtout nous souvenir quand il l’a decidé ?

          Replantons un autre clou.

          Vous dites : « Dans le cadre d’une société démocratique (c’est à dire libérale),... »

          La democratie n’a rien a voir avec un société « liberale » vu ce à a quoi est associé ce mot. Car paradoxalement ce que vous demandez est justement anti-liberal au sens strict et anti-democratique.

          Un liberal authentique s’opposerait a toute censure, surtout sur des faits averés et rendus publics par les intéréssés. Un democrate se rappelerait au devoir de memoire, au fait que certains ont pretendus incarner des valeurs morales et familiales et qu’il est bon de voir qu’ils ne sont en rien les exemples qu’ils pretendaient etre.

          Le devoir de memoire, vous vous rappelez ?

          Enfin, il convient surtout de se rappeler que les deux couples qui sont sur la selette ont joué a fond la carte de la peopelisation pour faire oublier leur creux theorique et politique.

          Royal ne tranche pas entre le marxisme reformiste congenitale du PS et le social-liberalisme(Vous avez dit blairisme ?), la social-democratie ou quoique se soit. Son jeu d’icone et sa vie personnelle etait justement la pour faire oublier ce vide...

          Quand a Sarkozy, il a été danser sur toute les tables, du FN aux democrates pour faire oublier qu’il est d’abord et surtout un liberal atlantiste et pro-israelien. La aussi sa com et son image familial ont permis de jeter un nuage de fumée sur le reste.

          Ils ont joué, ils ont perdu.

          Car desormais on voit ce qu’il y a derriere les images vendus et elles paraissent aussi fausses que le reste de ce qui etait vendu.

          Un autre defenseur du droit à l’intimité des exhibitionnistes ?

          Au suivant.


          • LE CHAT LE CHAT 20 juin 2007 12:24

             smiley smiley smiley

            quand est ce que tu nous écris un article ?


          • non666 non666 20 juin 2007 13:43

            Tu sais le chat, je suis timide dans le fond....

            Et puis pour ecrire un article, il faut avoir des idées, du talent. Moi je suis un obscur commentateur que personne ne doit lire dans le remu-menage d’agoravox.

            J’agis donc en badaud, me contentant de commenter les grands de ce monde et leurs geniales thèses, lachant parfois une remarque, parfois un pet ou un rot !

            Et puis je ne suis pas vraiment du modem, je n’ai donc pas vraiment le droit de m’exprimer ici. La censure qui a frappé certains de mes posts me montrent que le politiquement correct et la complaisance envers certains interet sevi trop pour que je me fatigue a poster autrechose que des commentaires.

            Comprenne qui pourra.


          • non666 non666 20 juin 2007 13:56

            Decidement tout le monde couche avec des journalistes du Figaro !

            De la a dire que ce journal est un lieu de rendez vous...

            Ce journal met tellement en scene certains hommes politiques qu’on se demande s’il n’y ont pas un bureau ! Pour d’autres, on sait desormais qu’ils y ont un lit...

            Bottom/PPDA, NS/Fulda , FH/XY , Borloo/Schoenberg , Barnier/Drucker , Kouchner/Ockrent, Dsk/Sinclair qui ne couche pas avec au moins un journaliste ou n’a pas avec lui des rapports d’argent finalement ?

            Pour etre elu, il faut avoir de la notoriété. Pour avoir de la notoriété, il faut passer à la TV, à la radio, dans les journaux. L’argent et le sexe etant des moyens de paiement eternels, le melange de genre entre les journalistes et les politique n’est plus une exception, c’est tout.

            En 1789, les pretres etaient les soutiens de l’ancien regime car les curés ; dans leurs sermonts expliquaient au bon peuple que pour etre un bon chretien et servir Dieu il fallait bien servir son seigneur et maitre.

            Les journalistes ont juste remplacé les curés et l’Eglise, c’est tout. C’est par eux que passent l’interdit , le politiquement correct, l’admissible et le tabou de nos sociétés.

            Notre noblesse politique fraie donc fort logiquement avec cette nouvelle Eglise.

            Les seuls qui sont bernés sont , comme d’habitude, les gens du tiers etat.

            Vous n’avez pas d’eveques, de Bertersmann, de Rottshild, de Lagardère ou de Fulda dans vos relations ?

            Vous serez ignorés et battus !


          • prgrokrouk 20 juin 2007 14:44

            Mais si, mais si


          • Greffière 20 juin 2007 15:37

            Je ne vois pas à quel moment de la campagne (des dates, des faits !) Ségolène Royal a utilisé sa famille à des fins de peopolisation comme vous le dites.


          • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juin 2007 15:40

            « L’une a joué de sa vie privée de femme active tout a la fois mère de 4 enfants, compagne en union libre et donc moderne et »In« . Femme des années 80 ayant réussi l’amalgame de l’autorité et du charme... »

            C’est justement sur ce point que porte notre apparent désaccord :

            Cette image ne porte pas sur la vie privée mais sur la vie publique : être reconnus comme légalement concubins (ex : pour les impôts) , être mère et femme politique ne sont pas des éléments de le vie intime mais des éléments de la vie publique et sur ce point SR e FH n’ont jamais rien caché ; par contre exiger d’eux de savoir s’ils couchaient encore ensemble tous les soirs et s’ils n’avaient pas de vie sentimentale à côté, c’est faire irruption, sans leur accord, dans leur vie strictement privée. Il ont seuls le droit de dire ce qu’il en est de leur vie privée dès lors que par certains éléments celle-ci touche à leur vie publique ; : ce qui est le cas d’une séparation de corps ou de biens pour deux personnes qui, de plus, font de la politique ensemble sans être nécessairement d’accord sur tout..


          • bozz bozz 20 juin 2007 12:09

            Mon cher reboul, vous connaissez mon point de vue sur votre position, nous nous en sommes expliqué il y a quelques jours seulement, je souhaiterais donc revenir sur un point qui me semble essenciel : on ne peut en aucune façon mentir pour légitimer une position politique, c’est le règne de la mauvaise foi, qu’un homme politique garde pour lui sa vie privée est tout à son honneur mais qu’il s’en serve pour faire de la politique et que en plus ses affirmations sont fausses est inadmissible !

            Que penseriez vous d’un homme politique se déclarant homosexuel avec fracas au 20h de tf1 pour conquérir la mairie d’une grande capitale, et que quelques jours plus tard, après l’élection on se rend compte qu’en réalité il est hétéro et qu’il a menti sur sa sexualité pour avoir les voix corporatistes de certains arrondissements ? Ce n’est pas légitime de mettre en avant sa vie privée quelqu’en soit ses raisons, perso, je me fous pas mal de savoir avec qui couche un tel ou une telle et qui est marié à qui sauf si cela interfère dans la vie politique directement par exemple savoir que Kouchner est marié à Ochrent permet de mieux comprendre certaines de ses réactions etc...


            • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 20 juin 2007 16:08

              Lire mes commentaires plus haut :

              tout ce que SR et FH ont fait, c’est de montrer ce qui dans leur vie privée était d’incidence publique et sur ce point ils n’ont jamais menti : ils étaient concubins, ils étaient parents de 4 enfants et SR a voulu montré qu’on pouvait être mère en politique, ce qui est une image publique ; mais ils n’ont jamais rien révélé de leurs rapports intimes ou affectifs ; l’annonce de leur séparation, elle-même, est un acte public qui du reste a une portée juridique, comme vous le savez. Mais en ce qui concerne la séparation intime c’est leur affaire et non celle de l’opinion ou de la presse ;

              Il y a désaccord entre nous sur ce qui est public et ce qui est privé dans les relations entre les personnes : une famille est une entité sociale publique comme le sont des concubins, pour le reste, par exemple les relations intimes et sentimentales, l’état de santé, (et je ne suis évidemment pas d’accord avec la jurisprudence Mitterand à ce sujet, en cela qu’il s’est cru obligé d’affirmer qu’il ne cacherait rien à ce sujet ; on voit ce que cela a donné ; il vaut mieux dire que la personne doit rester maître dans ce domaine, à savoir doit décider ce quelle veut dire ou non, voire si cela est nécessaire se donner le droit (droit que je revendique clairement pour moi même et les autres, comme nécessaire à la liberté) de mentir sur sa santé pour ne pas être, sans raison politique ou économique, disqualifié. Autre exemple : si vous avez le SIDA vous avez le droit de ne rien dire à votre employeur et même de le nier, s’il vous pose la question en vue de vous licencier si vous l’avez !)) cela relève de la vie privée et seuls les personnes concernées ont le droit de dire ce qu’elles veulent dire ou ne pas dire, voire de mentir pour se protéger d’une menace.

              Nous mentons tous, plus ou moins, ne serait-ce que par omission, sur notre vie privée pour nous défendre contre le risque de soumission à l’opinion et/ou pour maintenir notre position sociale ; c’est le prix de notre liberté individuelle. Qui refuse de le reconnaître et exige des autres qu’ils ne mentent pas sur leur vie privée sont des ennemis de la liberté. .


            • Utaupix 20 juin 2007 12:43

              Je ne suis pas d’accord avec vous.

              Il y a plus d’un an, avant la censure de la presse, un journal avait annoncé les liaisons de NS avec une journaliste du Figaro, ainsi que les escapades de Madame aux Etats-Unis et celle de FH avec une journaliste, de qui ??? du Figaro.

              A première vue ce journal est fournisseur « d’artisans d’embrouilles » familiales !!

              La presse savait donc que FH a une liaison avec cette journaliste depuis plus de 2 années.

              Il suffit d’écouter l’enregistrement de l’annonce faite par SR de sa séparation d’avec son compagnon de 28 ans, pour saisir l’émotion et la peine, que cette décision, lui provoque. Diffusée par le journal le monde d’hier.

              Par ailleurs, cette annonce fut faite parce qu’en parallèle, un journal, encore, l’avait devancée.

              Je pense que SR a voulu préserver ses enfants, certainement perturbés déjà par une campagne électorale qui s’est montrée éprouvante pour elle-même, donc pour leur mère ; car, rien ne lui fut épargné, durant celle-ci.

              Alors, dénoncer une vérité qui se savait pour qu’en plus, NS s’en serve dans sa campagne comme il le tenta lors du débat SR/NS. Je crois qu’elle a eu raison de s’en abstenir.

              Et rassurez-vous, je ne suis pas socialiste.

              Est-ce que vous croyez que le couple Cécila / NS marche si fort que cela ?

              Madame profite uniquement de l’opportunité qui lui est apportée sur un plateau pour tenter de faire son trou en politique !!

              Selon des articles sur ce site, elle n’aurait même pas tenu son rang, lors du sommet du G8 qu’elle quitta, soi disant pour aller fêter l’anniversaire de sa fille de 20 ans.

              On voit très clairement où sont ses priorités.

              Faire de la politique en couple, ce n’est pas aisé.

              Etre devant les caméras, être constamment la proie de journalistes, ce ne doit pas être très drôle tous les jours.

              Et pas facile de conserver de ce fait sa vie privée.


              • claude claude 20 juin 2007 14:19

                bonjour,

                je suis d’accord avec l’auteur utaupix : par égard pour les enfants du couple sr&fh, que leur vie privée, le reste...

                tous les hommes et femmes politiques d’un certain niveau sont pris en photo avec leur famille : chirac, mitterand, giscard...

                à part leur fils ainé, thomas qui est majeur, on ne voit pas souvent les enfants royal-hollande.


                • leréveur 20 juin 2007 18:24

                  c’est bien le moment de parler de dignité !!!

                  et aller chercher une élection en prenant les gens pour des imbéciles, c’est à ranger dans quel tiroir ??

                  http://libertesinternets.wordpress.com/2007/06/02/journaliste-a-paris-match-la-maitresse-de-francois-hollande-est-outee-par-un-blog/


                  • Philippe D Philippe D 20 juin 2007 18:24

                    Il me semble que le problème est ailleurs :

                    Qu’ils couchent ensemble ou avec d’autres que le conjoint légal ou officiel, c’est leur affaire ! Ca peut réjouir le petit côté voyeur que nous avons tous un peu, mais en gros on s’en fout !

                    En revanche là où ça a une vraie importance, et où l’on est bien obligé d’en parler, d’y réfléchir, c’est quand cela a des conséquences directes sur la politique :

                    La campagne de SR, sa candidature, le choix de ses conseillers, les caffouillages du PS ont-ils été plus ou moins consécutifs au coup de canif dans le contrat de FH ? Ont-ils été alimentés par les tensions qui se sont créées ? De même, la lutte actuelle pour la prise de pouvoir au PS, etc ...

                    Il y a maintenant des évènements à réenvisager avec un éclairage un peu différent. Relisez Eric Besson, qui dans son bouquin ne fait strictement aucune allusion à la vie privée de SR-FH, on peut un peu mieux comprendre maintenant que les relations SR-FH jouaient en fait un rôle de parasite pendant toute cette campagne. Cette lecture n’était pas évidente avant car il nous manquait une clé.

                    Ici, l’intrusion dans leur vie privée nous devient, malheureusement pour eux, nécessaire pour comprendre et décrypter.


                    • Antoine Diederick 20 juin 2007 19:31

                      excellent article....le mensonge est vertueux, il n’y a que des contextes insanes.


                      • Internaute Internaute 21 juin 2007 08:10

                        « Il n’ y a plus, chez nous, de prêtres disposant du pouvoir de décider au nom d’une tradition incontestable ou de Dieu quel comportement privé est moral ou non. »

                        C’est strictement vrai mais reconnaissez que les prêtres ont été remplacés par nos maîtres à penser qui se chargent en toutes occasions de décider ce qui est bon pour le peuple et ce qui est mauvais pour le peuple, ce que nous devons accepter et ce que nous devons refuser.

                        Il me semble au contraire que nous rentrons depuis quelques années dans une période d’obscurantisme dangereuse. Nous avons pris l’habitude d’appeler le JT le « prêche de 20 heures ».


                        • Vilain petit canard Vilain petit canard 25 juin 2007 14:37

                          @ Sylvain Reboul

                          Vous dites plus haut « ont été obligés d’annoncer qu’ils ne vivaient plus ensemble pour faire cesser les rumeurs [...] ». Ben justement, ce n’étaient pas des rumeurs, c’étaient des informations, puisqu’elles étaient vraies, on le voit bien maintenant... Encore ce terme galvaudé de rumeur, qui sert trop souvent à désigner des informations « non autorisées », c’est-à-dire non agréées par la junte journalistique et autres directeurs de conscience.

                          J’estime que Mme Royal et M. Hollande ont suffisamment fait savoir qu’ils étaient ensemble, qu’ils avaient des enfants ensemble, etc. (on a même eu droit aux photos de maternité) pour qu’on puisse s’intéresser à informer le public sur le changement de donne. Surtout s’il s’agit d’une presque Présidente et d’un chef de parti, l’électeur a le droit de savoir...

                          Idem, en moins politique, pour le sieur Sarkozy, quand on joue les amoureux éternels devant les photographes de Paris-Match, il faut s’attendre au retour de bâton. Mais tout s’est arrangé, on dirait ?

                          J’entendais l’autre jour Raphaëlle Bacquet (du Monde) à la télé chez Calvi, où elle disait son soulagement de voir enfin dite cette séparation, qui « ressemblait limite à un secret de Polichinelle ». Comme on comprend son soulagement ! Voir enfin rendue public ce qu’elle s’oblige depuis des mois à taire, de peur de contrarier deux dirigeants politiques ! Mme Bacquet, sans s’en rendre compte en dit long sur les habitudes du cénacle parisien des journalistes « politologues »... Que serait-il arrivé si Mme Royal avait gagné les élections ? Un grand rabibochage à la Sarkozy, avec Venise et ... Paris-Match ?

                          Et maintenant, vous nous faites une défense de la vie privée. C’est bien argumenté, c’est bien écrit, mais pourquoi se fatiguer ? Les Français s’en foutent complètement, comme ils l’ont d’ailleurs montré avec les aventures de Giscard, de Mitterrand, et de Chirac, la sexualité de M. Delanoë, les mariages Ockhrent-Kouchner et Sinclair-Strauss-Kahn, et les déboires conjugaux de Nicolas. Au point où on est, le Français moyen, Jean-Louis Debré pourrait annoncer son PACS avec Jack Lang, « ça lui en toucherait une sans faire bouger l’autre »...

                          Mais il reste toujours des journalistes, des intellectuels et de gens sachant penser, qui eux, croient que « le peuple » accorde encore quelque importance aux moeurs... comme si nous étions aux USA.

                          Eh non, pas encore...

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