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Accueil du site > Tribune Libre > Du gender à l’eugénisme, ou l’humanité qui se déteste

Du gender à l’eugénisme, ou l’humanité qui se déteste

Trois sujets (gender au lycée, mariage homosexuel et révision de la loi de bioéthique) ont mérité l’attention des grands médias qui, bien entendu, se sont rigoureusement abstenus de toute analyse de fond, préférant opposer comme d’habitude un progressisme sympathique à la limite parfois un peu brouillon à l’expression habituelle du conservatisme le plus primaire. Les trois sujets étant absolument liés, je crois utile ou plutôt dramatiquement nécessaire de les relier ici.

1/ Le gender ou la théorie du genre devenue science

Le “gender” désigne un débat initialement anglo-saxon dans les milieux féministes lesbiens, en particulier aux Etats-Unis, lancé à partir des années 1970. Par opposition aux féministes mainstream qui revendiquent en même temps leur identité de femme et leur droit à diriger leur vie comme elles l’entendent en se délivrant des préjugés machistes, les tenant(e)s du gender considèrent qu’il faut aller plus loin et libérer l’espèce humaine de l’aliénation que constituerait l’attribution naturelle des organes génitaux en déconnectant ceux-ci de toute conséquence sur l’identité de l’humain. Pour faire simple, il s’agit d’expliquer à un garҫon qu’il n’a pas à se considérer comme tel parce qu’il a un phallus ou à une fille que ses seins et son vagin n’ont absolument aucune raison de l’empêcher d’être un garҫon.

L’éducation nationale vient d’imposer un enseignement du gender au lycée en sciences et vie de la terre, une matière ayant vocation à expliquer le fonctionnement de la nature. Cette introduction a suscité un certain débat, présenté par l’essentiel de la presse comme la conséquence du conservatisme habituel de quelques catholiques. Je me refuse pour ma part à penser que le sujet n’intéresserait que quelques “fous de Dieu”. Je pense au contraire que c’est un sujet d’intérêt général et que l’on n’a pas besoin d’être “endoctriné” par qui que ce soit pour ne pas vouloir que l’on inocule à nos enfants, en” sciences dures” tout du moins, ce qui génère a minima une grande confusion dans la personnalité en devenir qui est celle d’un enfant.

De fait, indépendamment de toute posture morale, le gender va très loin : un homosexuel n’est plus homosexuel puisque son partenaire n’est pas forcément du même sexe choisi ou genre que lui. A l’inverse, un hétérosexuel peut-être homosexuel si lui ou son partenaire décrète qu’il ne se sent pas lié, en termes d’identité sexuelle, par ses attributs génitaux. La finalité du gender est explicitement de supprimer la différenciation sexuelle du genre humain, ce qui emporte de nombreuses questions liées à la condition humaine, à la reproduction et à l’organisation de la société.

Pour creuser un peu, je vous recommande l’article suivant, remarquablement bien fait : http://anfe.eu/index.php/99-identite-sexuelle-identite-du-genre-categories/theorie-du-gender/identite-sexuelle-identite-du-genre/74-la-theorie-du-gender-origines-et-consequences

Petite conclusion intermédiaire : j’ai un peu le sentiment que les 68ards nous disent en fait en nous mettant dans les pattes cette théorie tellement en vogue qu’elle va être enseignée en sciences en non pas en philosophie que, certes, nous n’aurons pas la même prospérité que la leur, que le monde qu’ils nous laissent est difficile mais qu’au moins, si nous n’aurons pas leur opulence ni leur liberté, nous serons affranchis de la terrible contrainte avec laquelle ils ont été condamnés à vivre, leur sexe ! Merci qui ?

 

2/ Le mariage gay, sympathique conquête démocratique

Mme Jospin, la philosophe Sylviane Agacinski (c’est bon, elle n’est pas une catho intégriste-conservatrice-médiévale-réactionnaire ?) éclaire un peu le débat qui serait devenu urgentissime :

« On ne semble pas remarquer que la revendication du « mariage homosexuel » ou de l’ « homoparentalité » n’a pu se formuler qu’à partir de la construction ou de la fiction de sujets de droit qui n’ont jamais existé : les « hétérosexuels ». C’est en posant comme une donnée réelle cette classe illusoire de sujets que la question de l’égalité des droits entre « homosexuels » et « hétérosexuels » a pu se poser. Il s’agit cependant d’une fiction, car ce n’est pas la sexualité des individus qui a jamais fondé le mariage, ni la parenté, mais d’abord le sexe, c’est-à-dire la distinction anthropologique des hommes et des femmes.

D’abord, même si cela semble beaucoup agacer certains, le mariage est ouvert depuis toujours aux hommes et aux femmes, quelle que soit leur orientation sexuelle. Jean, homosexuel, peut parfaitement prendre femme, comme Jeanne, homosexuelle, peut « prendre homme » si leurs conjoints en sont d’accord. De la même manière, Jean, qui vit à Biarritz, a parfaitement le droit de se promener chaque jour au jardin du Luxembourg à Paris même si ce droit lui est absolument inutile puisqu’il vit à 900 km.

A quoi sert le mariage civil et pourquoi le droit l’assortit de privilèges fiscaux et patrimoniaux (ainsi que de devoirs) ? Il n’y a aucune option morale là-dedans, l’Etat considère à juste titre que le mariage entre un homme et une femme, dans son essence, est la formule idéale pour la reproduction, l’éducation des enfants et l’apprentissage de l’altérité entre les deux composantes naturelles de l’humanité que sont les hommes et les femmes, que dame Nature fait naître à parts à peu près égales (la légère différence en faveur des hommes à la naissance étant compensée par leur plus grande mortalité précoce).

Jusqu’à preuve du contraire (rassurez-vous, les scientifiques aiguillonnés par les adeptes du gender y travaillent), il faut un spermatozoïde et une ovule pour qu’un humain soit conҫu et une union entre deux personnes de même sexe est donc naturellement stérile. Les objections habituelles sont les suivantes :

- la réalité de la faculté reproductive n’est pas vérifiée avant le mariage et certains couples sont de facto stériles, par contrainte ou par choix. C’est exact, l’Etat n’impose pas un examen médical ni une déclaration sur l’honneur relative à la fécondité du mariage. Peut-être le devrait-il si cela peut donner de la clarté à ceux qui font semblant de ne pas comprendre la différence entre la règle et l’exception...

- les nouvelles techniques reproductives permettent déjà aux lesbiennes de profiter de la fécondation in vitro. Discrimination !!! Et les gays, alors ??? Il leur reste les mères porteuses mais il n’y a en France pas grand-monde qui semble être d’accord pour valider cette marchandisation du corps féminin (et c’est tant mieux) ;

- les couples homosexuels pourront enfin adopter les enfants qui attendent la chaleur et l’amour d’une famille. Sauf qu’il y a des années de liste d’attente pour les couples hétérosexuels qui veulent adopter et qu’il n’y a donc pas un problème de carence d’adoptants. L’adoption a d’ailleurs pour finalité la compensation en faveur de l’enfant abandonné et non la satisfaction d’un droit à l’enfant qui n’existe pas et qui n’est qu’un terrible égoïsme d’adulte.

Une synthèse et une proposition : le mariage n’est pas une institution destinée à encourager et subventionner l’amour de deux adultes, par ailleurs parfaitement respectable. Il a pour finalité l’offre d’un cadre stable pour la procréation, dont on estime qu’elle a une utilité sociale d’autant plus grande que les parents assument en grande partie l’éducation des enfants, futurs citoyens et contribuables. Dans un pays dont le système social est fondé sur un dynamisme démographique minimal, c’est sage…

Quant à la proposition, si nos élus ne peuvent résister à la tentation de satisfaire la revendication d’un petit lobby de peur d’être traités de réactionnaires, je serais prêt à me résoudre à la suppression du mariage civil. Il restera le mariage religieux ou le concubinage et les privilèges de feu le mariage ne seront plus attachés qu’aux enfants résultants de ces deux types d’union.

Dernier élément : beaucoup se sont indignés d’une comparaison qui a été faite entre le mariage homosexuel et la polygamie. Je ne comprends pas. Si la morale, éminemment relative en nos temps modernes, ne doit pas déterminer les choix politiques et législatifs, au nom de quoi fermerait-on un droit à trois, cinq ou trente adultes consentants qui s’aiment et veulent disposer d’une même reconnaissance de leur engagement ? Ou à deux frères ou à une mère et son fils ? Des restes de l’ordre ancien chez nos libérateurs ?

 

3/ La reproduction libérée des contraintes de la sexualité

Bon, maintenant que, gender oblige, nos sexes sont indifférenciés et nos organes génitaux réduits à l’expression résiduelle de l’infâme conservatisme de la Nature et que le mariage cesse d’être l’idiot utile de la réaction procréationniste, reste à gérer l’envie d’enfants de l’androgyne moderne qui, être supérieur qu’il est enfin devenu, ne saurait accessoirement accepter que son acquisition soit imparfaite.

Youpi, de gentils scientifiques uniquement désireux de mettre leur savoir à la disposition de l’humain libéré (et pas du tout, mais alors pas du tout poussés par l’appât du gain) nous proposent fécondation in vitro, diagnostic pré-implantatoire, demain clonage et/ou gamètes synthétiques et après-demain utérus artificiels. L’enfant sera choisi sur catalogue et peut-être parviendra-t-on à lui ôter les gênes pleureurs, pisseurs ou chieurs. Et surtout sexuels. Alleluia, la Nature ne sera plus qu’un lointain souvenir qui viendra s’ajouter à la longue liste des « heures les plus sombres de notre histoire » (vous savez, celles qui ont vu des êtres humains décider de l’utilité d’autres êtres humains).

La transition aura été rapide. Astucieux, nos amis scientifiques, épaulés par d’influents et bienveillants intellectuels, auront d’abord inventé la fécondation in vitro, destinée à réparer les injustices de la stérilité (et tant pis pour les embryons surnuméraires créés, détruits ou au mieux congelés) puis convaincu les uns et les autres qu’aucune condition ne saurait être posée à leurs clients. Un refus de vente, c’est dégueulasse, non ?

Gageons également que l’égalité restera une valeur phare de notre post-humanité. Il apparaîtra rapidement que l’Etat doit prendre à sa charge et garantir le droit à l’enfant parfait. Dans de nouveaux pôles de compétitivité en biotechnologie, nous aurons des matrices publiques qui garantiront une qualité de production exceptionnelle

Alors, l’Homme sera enfin libre. Le Meilleur des Mondes sera retiré de la vente et rejoindra dans la prohibition les manuels de la barbarie comme Mein Kampf, à moins que celui-ci soit réhabilité en hommage à son auteur, brillant opérateur de l’eugénisme d’Etat.

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Du gender à l'eugénisme, ou l'humanité qui se déteste

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50 réactions à cet article    


  • Harfang Harfang 27 juin 2011 10:51

    Je ne connaissais pas le « gender »... et d’où nous vient cette merveille ? Des USA ? Non, parce qu’ils sont toujours en pointe en matière d’idées à la con...



    • Iren-Nao 27 juin 2011 11:01

      Cher Phiconvers

      Vous etes surement un dangereux traditionaliste, il est tout a fait urgent que vous compreniez que ces abjectes penetrations matrimoniales sont necessairement des viols degueulasses.


      Il est reconfortant que tout de meme de temps en temps ces choses la soient dites. Merci.

      Iren-Nao


      • sonearlia sonearlia 27 juin 2011 11:03

        Pure propagande créationniste.


        • machiavelle machiavelle 23 août 2011 17:12


          quant àtoi, ta réponse tient de la pure propagande maçonnique au même titre que ta fameuse « déclaration des droits de l’homme et du citoyen »... qui n’a absolument rien de laïque et encore moins d’athée !

          j’en veux pour preuve le symbole de l’ecole des mystères de l’egypte antique qui figure tout en haut de cette fameuse déclaration, et qu’une créature ailé pointe de son sceptre..

          àbon entendeur..


        • Kergadon 27 juin 2011 11:40

          Mais pourquoi donc l’état s’occupe de produire des articles de code pour régler les relations entre un homme et une femme ?

           
          C’est manifestement faire preuve de grande méfiance à l’égard de l’amour. C’est même une grave injure à l’amour. Que voulez-vous qu’il sorte de bon d’une injure ?

          Maintenant, que les homosexuels réclament de l’état, qui jusqu’à présent s’était abstenu, qu’il produise aussi des articles de code pour régler leurs relations interpersonnelles, ça dépasse l’entendement. Mais je reconnais qu’ils ont le droit d’être aussi c.ns que les hétéros qui se marient.
           
          Remarque : pour la polygamie, il n’y a besoin d’aucune innovation législative, la loi de 1901 sur les associations peut très bien faire l’affaire. Pour la polygamie homo, aussi.

          • dereck 27 juin 2011 11:45

            Que ce soit Historique et anthropologique le gender n’a aucune base c’est du vent.
            D’ailleurs aux USA le gender a autant de crédibilité que bilbot le hobbit et la terre du milieux, même si je pense que la terre du milieux est plus crédible.


            • Laratapinhata 27 juin 2011 12:19

              Tout ce qui est excessif , est insignifiant...


              • phiconvers phiconvers 27 juin 2011 13:09

                Détail, la virgule n’est pas nécessaire.
                Je revendique ma dernière partie, bien sûr un peu « prononcée », qui n’est déjà plus complètement de la science-fiction.


              • Laratapinhata 27 juin 2011 14:40

                Vous avez parfaitement raison.. mais je suis malade et ce matin j’avais oublié mon médoc... Alors, je n’arrivais à me concentrer que sur une chose à la fois : l’idée, et pas l’orthographe ou la syntaxe.


              • Louise Louise 27 juin 2011 15:31

                Je plains les professeurs qui devront enseigner cette théorie surréaliste... d’autant plus qu’ils sont censés enseigner des sciences exactes ! J’imagine les réactions des ados... smiley


                • tikhomir 27 juin 2011 17:03

                  Le mieux c’est de ne pas rire, les ados vont y croire... Ils y croiront autant si ce n’est plus que beaucoup d’étudiants de sciences po, ils y croiront autant que les autres choses qui sont passées dans les programmes...


                • johnford johnford 28 juin 2011 10:44

                  ça et les clips promouvant l’androgynie ( en faisant passer ça pour une rebellion alors que ces musiques sont mises en avant par des octogénaires milliardaires) :

                  On cherche à créer de petits consommateurs idéaux, à la fois attirés par les produits féminins et masculins ; à moins qu’on amène étape par étape la pédophilie dans le programme pour permettre à nos élites de pratiquer tranquillement.


                • gaijin gaijin 27 juin 2011 15:32

                  enfin des gens qui s’occupent de choses réellement cruciales pour le développement de l’humanité
                  la notion de genre pose en effet bien des problèmes insoupçonnés :
                  pourquoi y a t’ il dans la langue un genre aux mots ( et non pas un gendre homo )
                  par exemple on dit le soleil et la lune hors la lune désigne également l’arrière train des mammifères bipèdes qui est du genre masculin par exemple dans l’expression :« montrer sa lune aux passants » il est notoire que la lune en question est en fait un cul ce qui est une source de confusion ( pas le cul la confusion des genres )

                  autre problème crucial : les toilettes ; finit la ségrégation ! enfin on cessera de reprocher aux hommes de ne pas baisser l’abattant puisqu’il n’y en aura plus ( d’hommes ) sans compter que le spectacle des ex femmes essayant de pisser dans des pissotières devrait être du dernier comique ....

                  dernier et non le moindre problème crucial ainsi résolu : celui du sexe des anges n’ ayant plus sur terre la moindre notion de genre la question disparait d’elle même
                  enfin !!!

                  sacré américains ......

                  la prochaine fois nous étudierons les mérites de la suppression de notions de haut et de bas
                  ce qui résoudra enfin l’insupportable difficulté liée au stalagmites et stalactites
                   


                  • Cocasse Cocasse 27 juin 2011 16:09

                    Ce « gender », c’est de la merde, un truc de tarlouze/tafiole/fiotte.


                    • docdory docdory 27 juin 2011 17:08

                      @ Phiconvers

                      Merci de cet article réjouissant et ironique, dont j’ai apprécié tout particulièrement la première et la deuxième partie.
                      L’existence d’ inepties telles que la théorie sociologique « gender » illustre bien le fait que certaines « sciences » comme la sociologie n’ont de science que le nom, et ne devraient en aucun cas venir parasiter les pauvres cours de SVT qui en sont déjà réduits à la portion congrue !
                      Pour ce qui est du mariage homosexuel, je suis persuadé que les journalistes bobos qui en font la promotion à longueur d’année dans les médias seraient bien ennuyés si un de leurs fils ou une de leurs filles annonçait son intention de contracter un « mariage » homosexuel, si un jour celui-ci est légalisé.
                      A mon avis, cela m’étonnerait que ces parents bobos organisent une grande fiesta avec leurs amis et famille pour fêter ça. Ils essaieraient plutôt de faire en sorte que ça se passe dans la discrétion... à supposer qu’ils assistent au mariage en question !
                      Pour ce qui est de la troisième partie de votre article, je dirais que, certes, science sans conscience n’est que ruine de l’âme, mais qu’ill ne faudrait quand même pas jeter le bébé avec l’eau du bain.
                      Les différentes possibilités que vous énumérez ne sont ni bonnes, ni mauvaises en soi, mais par l’utilisation éventuellement abusive qui peut en être faite.

                      • phiconvers phiconvers 28 juin 2011 01:15

                        Je pense que ces « avancées » sont intrinsèquement dangereuses et perverses mais j’admets qu’elles sont le résultat de la confusion philosophique et anthropologique du monde moderne. En d’autres termes, il n’y aurait pas d’offre s’il n’y avait pas de demande. Et c’est pour cela que j’ai relié les trois sujets.

                        Accessoirement, je crois profondément à la nécessité de la soumission du scientifique aux valeurs humanistes, le fameux serment d’Hippocrate pour les médecins par exemple, malheureusement tordu dans tous les sens ces dernières années pour essayer de le faire coller aux nouveaux droits. Il faut rétablir un enseignement en « humanités » solide dans les carrières scientifiques.


                      • docdory docdory 28 juin 2011 09:39

                        @ Phiconvers

                        Quelques petits détails techniques :
                        - la fécondation in vitro ne sert essentiellement que pour les femmes atteintes de stérilité dite « tubaire » ( par obstruction des trompes ) . L’’ovule dans ce cas ne peut pas franchir l’obstacle des trompes d’où stérilité , car les spermatozoïdes ne peuvent rejoindre les ovules. La FIV permet de mettre spermatozoïdes et ovules en présence, et ainsi de mettre l’embryon résultant dans l’utérus.
                        - ce n’est donc pas cette technique qu’utilisent les lesbiennes , qui ont recours à l’insémination artificielle dans les pays où les célibataires ont accès à cette technique, ce qui n’est pas le cas de la France . Elles peuvent avoir recours à des « inséminations artificielles sauvages » ( j’ai vu plusieurs fois le cas de couples de lesbiennes dans lesquels la femme à féconder me déclarait avoir recours au sperme du frère de sa partenaire émis dans la pièce d’à côté dans une cuillère, afin ensuite de se l’introduire « là où il faut » ! )
                        - le diagnostic préimplantatoire est utile lorsque à plusieurs reprises, il y a eu une maladie génétique incompatible avec la survie dans la progéniture d’un couple : dans ce cas , ce diagnostic, lorsqu’il est possible, ce qui est rare, permet de choisir des gamètes non porteurs de la mutation fatale, et d’implanter un embryon sain.

                      • docdory docdory 28 juin 2011 09:43

                        @ Phiconvers

                        Utilisées en respectant les règles de l’éthique et les indications médicales strictement encadrées, la FIV et le diagnostic pré-implantatoire ne me paraissent pas poser de problème déontologique.

                      • docdory docdory 28 juin 2011 11:28

                        @ Phiconvers

                        Par contre, la gestation pour autrui ( mères porteuses ) me paraît complètement inacceptable d’un point de vue éthique, car elle utilise l’être humain ( la mère porteuse ) comme un moyen.
                        En cela elle contredit un des principes fondamentaux établis par Kant : « Agis de façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre, toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen. »

                      • phiconvers phiconvers 28 juin 2011 13:43

                        Merci pour ces éléments Docdory. Ces « progrès » me font un peu penser a l’invention de la dynamite. Nobel n’avait aucune mauvaise intention initialement.
                        Mais on pourra en reparler sur un autre fil ou sur celui-ci i vous voulez.


                      • docdory docdory 28 juin 2011 17:40

                        @ Phiconvers

                        Le bien et le mal sont étroitement intriqués et souvent inséparables. L’invention du moteur à explosion a fait beaucoup plus de mort en définitive que les bombes atomiques, mais je suis bien content d’avoir ma voiture , et les malades et blessés graves sont bien contents d’être transportés promptement à l’hôpital en ambulance...
                        Pour ce qui est du cas précis de la FIV, il ne me semble pas qu’il y ait eu des dérives éthiques injustifiables pour l’instant, ça a juste permis l’enfantement à des femmes qui avaient les trompes bouchées et qui étaient condamnées à ne pas avoir d’enfants jusqu’à l’invention de cette technique.
                        Le diagnostic pré implantatoire n’a pas, pour l’instant , donné lieu à des dérives ( du moins pas à ma connaissance ), mais il faut bien sûr être très vigilant.

                      • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 27 juin 2011 17:47

                        Je me pose la question de savoir si vous avez le droit, ainsi que l’état qui déjà s’interroge partout dans le monde sur cet étrange pouvoir qui met en cause la liberté et le droit individuels de se construire une sexualité, de décider du genre des autres personnes . La décision de votre sexualité personnelle qu’il ne faut par confondre avec votre sexe biologique transformé socialement en genre collectif figé, ne vous suffirait-elle pas pour demander que l’état vous confirme dans votre sexualité, au travers des interdits et obligations qu’il devrait, selon vous, imposer à tous ? Vous faut’il un genre pour pour vous rassurer sur votre identité sexuelle ? 


                        J’espère pour vous que vous n’interdiriez à personne de faire ce que vous vous interdisez à vous-même (ce qui est votre droit) , sinon vous risquez fort d’être à votre tour victime de l’ostracisme des autres au nom d’une sexualité réglementaire (genre) et/ou conforme à une morale qui n’a d’autre but que de préserver, en prétendant le justifier par la nature, le sexisme social dominant et dominateur.

                        Votre combat est d’arrière garde, vous en avez vous-même conscience dans votre article (ce qui, du reste, le rend intéressant). La nature ne justifie aucune norme sociale : elle est tout sauf morale et encore moins moralisatrice, car elle ne connait, sauf pour les métaphysiciens accrochée à la croyance en un ordre naturel divin, ni le bien, ni le mal.

                        • phiconvers phiconvers 28 juin 2011 01:21

                          J’ai le droit (et le devoir) de veiller à ce que l’école à qui je confie mes enfants leur enseigne. J’ai le droit de vouloir une société qui promeut des valeurs dans lesquelles je me retrouve et ne se contente pas de gérer les choix individuels et les instincts. J’ai le droit d’avoir la plus grande m’efiance à l’égard de la folie destructrice des Hommes.

                          Vous avez pour votre part le droit de ne pas partager mon point de vue, bien sûr.


                        • phiconvers phiconvers 28 juin 2011 01:30

                          J’oubliais : vous vous méprenez si vous croyez que je suis convaincu que ce combat est d’arrière-garde ; de nature paresseuse, je me serais épargné la peine d’écrire si tel avait été le cas !


                        • docdory docdory 28 juin 2011 09:54

                          @ Sylvain Reboul

                          Le combat de Phiconvers ne me paraît pas du tout d’arrière garde, mais d’avant garde.
                          - L’étude des sciences est indispensable à la formation des esprits. Le remplacement d’une partie du contenu scientifique de ces cours par des cours d’idéologie ( la théorie « gender » ) est une grave défaite pour l’intelligence, et donc pour le progrès.
                          - Le mariage homosexuel est, vous le savez-bien, un cheval de Troie pour l’adoption d’enfants par les couples homosexuels.
                          Je ne sais pas si vous avez, parmi vos amis, des personnes adoptées. Demandez leur si elles auraient trouvé acceptable d’être adoptées par des couples homosexuels, vous verrez leur réponse indignée ! Il est déjà très difficile psychologiquement d’être une personne adoptée, et vous ne voyez rien d’inhumain d’infliger à des enfants qui ne demandent qu’à vivre normalement une nouvelle situation hors-normes ?

                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 29 juin 2011 12:44

                          Nous ne devons pas avoir les même amis et si vous consultez les quelques 200000 enfants déjà en situation dite (à tort) d’homoparentalité ( à tort parce que chacun est toujours sexuellement différent dans son rapport à l’autre du couple et dans son rôle vis-à-vis des enfants ) je doute fort qu’il vous disent qu’ils ont vécus un enfer éducatif.


                          Combat d’arrière garde ? au vue des sondages sur cette question et de l’évolution dans tous les pays du monde comparables au nôtre, y compris les USA pourtant plus religieux que le nôtre, et même d’une Marine Le Pen, je pense en effet que ce combat est en voie d’être perdu et cela pour un bonne raison : dans une société laïque la norme change toujours dans un sens libéral et comme vous dites individualiste en terme de droits égaux. Il n’y a pas d’exemples contraires : prenez le divorce, la responsabilité parentale,la contraception et l’avortement, et... l’homosexualité qui est aujourd’hui en droit acceptée comme aussi légitime que l’hétérosexualité et donc mise hors toute discrimination sociale. Dans un tel contexte le refus de l’homoparentalité est rationnellement une aberration. Le droit est cohérent ou n’est pas le droit, mais une coutume irrationnelle.

                          La question de la pluralité des valeurs dans une société libérale et du débat qu’elle rend possible doit être mise au centre de tout projet éducatif, lequel doit d’apprendre aux enfants à penser par eux-même. (Kant). Donc n’enfermez pas vos enfants au nom de vos valeurs dans une vision unilatérale et figée du bien et du mal et encore moins dans l’intangibilité d’une tradition sacralisée.

                          .



                        • phiconvers phiconvers 29 juin 2011 13:12

                          Vous vous abstiendrez de me dire comment éduquer mes enfants, merci...

                          Votre conception du droit est effrayant et je n’ai absolument pas la même analyse du futur que vous. Votre modèle conduit au tribalisme et à la fin de la civilisation.


                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 29 juin 2011 17:50

                          Pensez par soi-même dans la diversité des choix raisonnés serait, selon vous, du tribalisme ? de quelle tribu parlez-vous ? de la tribu démocratique ? Si oui je préfère encore cette dernière à la tribu catho ou islamiste. Pour ma part ce n’est en rien du communautarisme mais, tout au contraire, de l’individualisme théorique libéral 



                          Vous faites comme MLP lorsqu’elle se fait l’apôtre de la laïcité : faire dire dire au mot le contraire de ce qu’ils signifient.

                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 29 juin 2011 17:51

                          Faire dire aux mots..avec mes excuses


                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 29 juin 2011 18:37

                          J’ajoute que dans notre société « vos » enfants ne sont pas votre propriété privée et que leur éducation relève aussi de l’état (domaine public) et de la société en général dans sa diversité, dont ils seront les citoyens. Les enfants devront, une fois adulte, d’abord s’appartenir à eux-même et la liberté critique de penser s’apprend. Cela a été mon métier pendant 39 ans !


                          L’éducation dans une société démocratique doit être critique et donc faire droit à la pluralité des options et croyances en vue du libre choix donc raisonné des individus-citoyens.

                          Conclusion : le communautarisme, y compris et d’abord dans le domaine de l’éducation, est plutôt de votre côté théorique que du mien.

                        • phiconvers phiconvers 30 juin 2011 02:35

                          @ S. Reboul,

                          Mes enfants ne sont bien sûr pas ma propriété, ils me sont confiés par Dieu ou la Nature, comme vous voulez (c’est toute la différence par ex. avec les enfants concus - pardon, je n’ai pas la cédille sur mon clavier - en labo et sur mesure ou commandés à une mère porteuse par un couple homo prospère....). Je ne partage par contre pas leur éducation avec l’Etat et encore moins avec le ministère de la rue de Grenelle, à qui je demande d’essayer de leur transmettre une instruction. La transformation du nom (et donc de la philosophie) de ce ministère a été funeste de mon point de vue. Je peux éventuellement admettre que l’Etat se charge d’une éducation patriotique sur laquelle j’entends cependant exercer un contrôle, plus que jamais en ces temps troublés et de grande confusion de nos élites politiques. Bien sûr, si mon épouse et moi sommes les éducateurs principaux (et donc responsables), nos enfants se nourrissent également d’influences extérieures au fur et à mesure de leur développement. C’est une raison supplémentaire de leur fournir un solide bagage éthique et/ou moral selon votre définition des termes et vos éventuelles réactions épidermiques à la notion même de morale. Tout ne se vaut pas en effet et avoir un esprit critique requiert une formation de qualité. Vous faites référence à votre métier, d’enseignant dans le public probablement, permettez-moi de vous rappeler que l’enseignement privé hors-contrat existe (et se développe) en France. Je n’y ai pas eu recours jusqu’à présent mais je n’h’esiterai pas le jour venu, si l’Etat persiste à vouloir inoculer des bêtises à mes enfants.

                          Sur le risque de déviance tribale maintenant, je suis absolument convaincu qu’il est un effet pervers de l’individualisme, et donc de la démocratie si vous considérez qu’elle tend à le favoriser (ce qui ne me semble pas évident). Vous mésestimez l’importance de l’identité et des valeurs dans la vie de l’Homme. Quand celui-ci ne se retrouve plus dans une communauté nationale parce que celle-ci fait le choix du relativisme, sa tendance naturelle est de se replier sur une communauté identitaire, infra-nationale, c’est-à-dire une tribu. Vous semblez ignorer que nous sommes des êtres sociaux !


                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 30 juin 2011 08:41

                          Que vous le vouliez ou non nous ne sommes plus dans une société traditionalisme, elle n’est pas sur le plan des valeurs relativiste car elle fait de la liberté individuelle, de l’égalité des droits universels et, dans une mesure plus difficile, de la solidarité des valeurs laïques fondamentales.


                          Pour le reste c’est la tolérance et le débat rationnel critique qui fondent la possibilité de la vie politique en démocratie . Il est vrai que la démocratie ne peut tolérer l’intolérance moralisatrice fanatique de type religieux, en particulier vis-à-vis des enfants. Donc cette tolérance est limitée, mais pas du tout relativisme des valeurs ou principes du bien-vivre avec les autres. 

                        • phiconvers phiconvers 1er juillet 2011 03:47

                          S. Reboul,
                          Nous n’avons pas la même vision de la société, de ce qu’est le relativisme et votre intolérance pour ce que vous appelez les ennemis de la liberté est effrayante.
                          Nous nous éloignons du sujet de toute manière, j’observe que votre réfutation de mon article est bien légère et s’appuie trop souvent sur des arguments d’autorité, par nature contestables.
                          Petite conclusion : je n’aurais pas aimé vous avoir comme prof de philo., nous nous serions sans doute pas mal chamaillés !


                        • Sylvain Reboul Sylvain Reboul 2 juillet 2011 11:52

                          Êtes vous pour la tolérance théorique du fanatisme religieux et/ou politique, y compris vis-à-vis des enfants ?


                          Si c’est le cas ne sommes ni l’un ni l’autre relativistes en effet et le débat est clos : vous êtes contre les valeurs de la démocratie politique et pluraliste et je suis pour. Il n’ y pas de débat possible entre les amis et les ennemis de la démocratie puisque les seconds, les fanatiques, se mettent nécessairement hors tout débat possible. C’est aussi simple que cela...

                          Je me demande quel prof de philo vous aurait agréé...Selon mon expérience de l’enseignement de la philosophie aucun : il suffit de consulter les programmes de philosophie de terminales pour être convaincu que la liberté de penser rationnellement d’une manière critique est son seul credo.

                        • phiconvers phiconvers 2 juillet 2011 17:05

                          Vous avez, S. Reboul, la froideur glacée des doctrinaires, celle des terroristes de la Révolution qui ont conduit le génocide du « peuple ennemi de la liberté » (savez-vous que c’est le massacre des Vendéens qui a servi de champ d’études ’ G. Babeuf, le premier à avoir théorisé l’idée de génocide ?).

                          Je crois que l’éducation et le partage de valeurs communes (je ne parle ni de l’indifférence, ni de l’indifférenciation...) sont nécessaires à la vie en société et à la démocratie, qui suppose un peuple qui est un peu plus que la somme d’individus.

                          J’ai trouvé bien fade l’enseignement de la philosophie au lycée et, ayant choisi une voie littéraire par la suite, j’ai trouvé bien plus de satisfaction et d’apprentissage de la liberté par l’histoire, les langues et les lettres mais ce n’est pas le sujet.


                        • Biassu Biassu 27 juin 2011 19:20

                          Bravo pour cet argumentaire plein de bon sens. Le gender est l’exemple même de l’infiltration insidieuse de théories délirantes dans les pensées collectives. On cède sans réagir aux lubies d’une infime minorité par peur de passer pour des dinosaures réac (et peut-être même cathos pour certains, ce qui est encore plus grave). On croit bien faire parce qu’on nous a appris à être tolérants, ouverts et compréhensifs.

                          Et finalement, on se réveille un matin au cœur d’une société dont les fondements mêmes sont complètement sapés, plus rien n’a de sens, plus rien n’est absolu, il n’y a plus que l’Individu et ses droits ; le collectif n’a plus pour finalité que de se mettre au service de l’individu et la satisfaction de ses moindres désirs.


                          • phiconvers phiconvers 28 juin 2011 01:22

                            Merci, si cet article vous a plus, puis-je vous demander de la partager autour de vous ?


                          • easy easy 27 juin 2011 20:00

                            Un individu qui se sent subir des contraintes parce qu’il a un pénis, devrait comprendre que ce même pénis l’affranchit d’autres contraintes.
                            Il devrait comprendre que le productivisme serait très intéressé de ne pas avoir à s’embarrasser des différences de nature.
                            Il devrait comprendre que le productivisme ne trouverait que des avantages à ce que chacun puisse en changer et qu’en un rien de temps, il en fera une obligation. 

                            « Marcel, dès lundi prochain, vous prendrez un nouveau poste situé à Abidjan, vous vous y pointerez en blonde et on vous appelera Suzanne ».


                            • phiconvers phiconvers 28 juin 2011 01:25

                              C’est tout à fait cela. On se trompe toujours quand on ignore que le capitalisme se trouve fort encombré par les contraintes humanistes.


                            • Capreolus Capreolus 27 juin 2011 23:57

                              Merci pour ces propos intelligents, mesurés qui mettent un peu d’air frais dans ce climat de capitulation générale devant le diktat des lobbies homosexuels.


                              • Iren-Nao 28 juin 2011 05:27

                                Capreolus,

                                Permettez que je me joigne a vous :

                                Merci pour ces propos intelligents, mesurés qui mettent un peu d’air frais dans ce climat de capitulation générale devant le diktat des lobbies homosexuels.

                                Iren-Nao


                              • hommelibre hommelibre 28 juin 2011 14:28

                                Je partage la critique sur les gender studies (ça fait mieux en anglais, parce qu’en français genre a d’autres connotations que sexuées).

                                La vague gender passera et l’on se demandera un jour comment les humains des années 2000 auront pu à ce point se laisser bluffer par cette théorie. Théorie qui mène à l’impasse intellectuelle.

                                Genre est indubitablement associé à masculin et féminin, qui sont eux associés au sexe initialement biologique. On ne choisit pas son sexe, on choisit son ou sa partenaire, du même sexe que nous ou de l’autre sexe. Les sexes sont par nature et par définition différents. C’est la condition de la procréation, qui jusqu’à preuve du contraire reste le moyen d’exister en tant qu’espèce. D’ailleurs si les sexes n’étaient pas différents, les homo hommes coucheraient indifféremment avec des hommes ou des femmes, puisqu’il n’y aurait pas de différence. Idem pour les lesbiennes, dont on se demande pourquoi elles choisissent systématiquement des partenaires de sexe féminin. Ce ne serait pas du sexisme discriminatoire, ça ? Quand je verrai une majorité de lesbiennes avec des hommes et une majorité de gay avec des femmes, je me dirai que les gender ont peut-être du sens...

                                Maintenant, si les gender studies proposent simplement que l’on n’enferme pas les individus dans un rôle unique, et que par exemple des femmes peuvent être camionneurs et des hommes couturiers, c’est déjà ce qui se passe, me semble-t-il. Mais en réalitéà cela sert surtout d’alibi à faire accepter culturellement l’homosexualité. Je ne suis pas opposé, les homosexuel-les sont des humains égaux en droit et en valeur aux autres humains. Mais pourquoi avoir besoin de « gommer » en quelque sorte leur homosexualité derrière ce fatras gender ?

                                En finalité les théories genre sont destinées à déconstruire le masculin. On veut éliminer le masculin, ce qui met fin aux problèmes des féministes, des gays et des lesbiennes. La guerre des sexe passe là où elle peut.

                                Le thème de cet article est tout sauf d’arrière-garde. En quoi la dictature gender et Bourdieusesque serait-elle d’avant-garde ?


                                • Engels 28 juin 2011 19:13

                                  Le gender... Ce qui m’interpelle c’est que la plupart des gens trouve que cette article parle de ce mouvement. A la rigueur l’article est un exercice de rhétorique pour démolir le mariage homosexuel.


                                  En première partie l’auteur expose une idée minoritaire « délirante » d’une minorité de lesbiennes américaine.
                                  Au milieu l’auteur expose SA vision du mariage et démontre pourquoi le mariage homosexuel n’y correspond pas.
                                  Et de conclure par une extrapolation avouée que gender (un mouvement bien minoritaire) + mariage homosexuel (ho, une question de société) = eugénisme. En marquant la caricature ; il ne faudrait pas discuter trop sérieusement de la suite logique. Il faut juste intercaler la question de société entre deux idées extrêmes, très peu populaires et qui ne porteront pas à débat. Elles servent juste à faire connoter le mariage homosexuel, à marquer l’esprit par leur « bétise » pour que très peu de personnes n’aillent se dire que l’assertion sur le mariage est fumeuse.

                                  Car oui, elle est fumeuse cette partie sur le mariage. L’Etat donnerait des droits pour son intérêt (croissance démographique) et non plus selon les valeurs de ses citoyens. Citations de l’auteur :
                                  «  l’Etat considère à juste titre que »
                                  «  l’Etat n’impose pas un examen médical ni une déclaration sur l’honneur relative à la fécondité du mariage. Peut-être le devrait-il si cela peut donner de la clarté à ceux qui font semblant de ne pas comprendre la différence entre la règle et l’exception... »
                                  «  le mariage n’est pas une institution destinée à encourager et subventionner l’amour de deux adultes, par ailleurs parfaitement respectable. Il a pour finalité l’offre d’un cadre stable pour la procréation, dont on estime qu’elle a une utilité sociale d’autant plus grande que les parents assument en grande partie l’éducation des enfants, futurs citoyens et contribuables. »

                                  En fait tout le paragraphe serait à citer.
                                  Je renverrais même l’auteur au dernier élément qu’il soulève : il ne comprend pas pourquoi on s’indigne du rapprochement entre mariage homosexuel et de la polygamie. C’est vrai que la morale de notre temps est si permissive...Mais là il reparle de morale, alors qu’il parlait tout à l’heure de reproduction, de croissance démographique. 
                                  Selon ses arguments il faudrait effectivement légaliser la polygamie : elle est bien plus productive que la monogamie sur les points qu’il juge important.


                                  En résumé, cette article est un petit exemple de rhétorique servant à enfoncer le mariage homosexuel sur le fond d’une idéologie que je qualifierai de puante. Une idéologie où l’Etat et la société prime sur le bien-être de l’individu.

                                  • phiconvers phiconvers 29 juin 2011 03:47

                                    Cher Engels,
                                    J’ai lu et relu avec intérêt votre intervention et c’est avec plaisir que j’y réponds.
                                    D’abord, je veux vous rassurer et vous dire que des trois parties de mon article, c’est la seconde, relative au « mariage » de personnes de même sexe, qui m’emeut le moins.
                                    Je ne dissimule absolument pas le lien logique entre les sujets, je l’affirme dès l’introduction. Aucune manoeuvre de ma part donc.
                                    Je vous concède bien volontiers que le gender est une idée minoritaire délirante, mais le problème est qu’elle est désormais enseignée au lycée, en sciences. Comprenez que le père de famille que je suis s’en préoccupe !
                                    Sur le « mariage » entre personnes de même sexe ensuite, j’ai lu avec un vif intérêt vos citations de mon article. Permettez-moi de vous dire que je m’y retrouve pleinement ! Je n’ai malheureusement pas vraiment trouvé de réfutations, si ce n’est, à la fin, votre éloge de l’individualisme. Je ne le partage pas parce que je crois que l’individualisme exagéré est l’ennemi du bien commun. Je crois profondément au rôle régulateur de l’Etat, en économie comme en matière d’organisation de la société. Je ne suis pas relativiste, ni angélique sur l’espèce humaine, dont les seuls instincts ne sauraient régir les sociétés qui se prétendent civilisées.
                                    Je vous rassure enfin, je n’ai aucune sympathie pour la polygamie, j’entends juste remarquer qu’il est paradoxal de refuser toute considération morale dans l’élaboration de la loi tout en rejetant des pratiques comme la polygamie ou l’inceste.
                                    Je finis en vous signalant que votre quailification de mon idéologie supposée n’est pas digne de quelqu’un qui prétend débattre. C’est un peu trop simple (et usé) de rejeter vos adversaires en traitant leurs idées de puantes. L’odeur elle-même n’est-elle pas profondément relative, Monsieur l’intolérant ??


                                  • Le péripate Le péripate 30 juin 2011 09:11

                                    Comme la langue, le mariage est une institution très antérieure à l’État, une institution qui plonge ses racines dans le cours du procès d’hominisation. Le mariage existe aussi bien dans les sociétés à état que dans les sociétés contre l’état. 
                                    C’est un long processus évolutionniste qui forge les bonnes institutions.

                                    L’état n’a, en théorie donc, rien a faire avec le mariage, sinon qu’à constater et faire respecter les termes de contrats librement consentis. Mais bien au contraire les minorités organisées l’utilisent pour faire avancer leurs vues et les dégâts sont, amha, considérables.


                                    • Le Moralisateur Moustachu Masqué Le Moralisateur Moustachu Masqué 1er juillet 2011 16:54

                                      Article intéressant même si votre vision du mariage (historiquement juste) m’effare par son conservatisme :
                                      -mariage doit égaler enfant - sauf stérilité,
                                      &
                                      -mariage doit donc entrainer support de l’état (avantages fiscaux par exemple) alors qu’il me semble évident que mérite ce soutien seulement celleux qui ont la charge d’élever un/des enfant/s indépendamment d’un quelconque contrat passé entre elleux.

                                      Une autre remarque, vous écrivez « Mme Jospin, la philosophe Sylviane Agacinski ».
                                      Que nous apporte de connaitre le nom de son conjoint ?...
                                      Sa pensée serait-elle si insuffisante (ce que je ne pense pas du tout) qu’il faille en appeler à son homme-qui-lui-est-connu-et-qu’il-apporte-un-certain-poids-dans-un-argumentaire-sophiste ?
                                      ...

                                      Sur la polygamie, aucune objection. La comparaison est justifiée et me semble possible... si l’on parle de polygamie choisie (bien sûr). L’amour est ce qu’il est alors pourquoi l’état, la société ne reconnaitraient-il pas, de la même manière, les pratiques hors-normes (historiquement parlant et encore...) ?

                                      Mais oui effectivement les gender studies (dans leur diversité puisqu’elles le sont, diverses) devraient être enseignées en philo et non en SVT.

                                      Redéfinir le rôle du mariage (ou son absence de rôle) - création humaine- dans une société laïque n’a pas DU TOUT les mêmes conséquences que (vouloir) redéfinir la procréation - création naturelle.
                                      L’une affecte la société l’autre notre animal-human-ité.


                                      • phiconvers phiconvers 2 juillet 2011 02:26

                                        Rassurez-vous, ma perception du mariage est bien plus large que sa finalité reproductive. Je m’intéressais ici au mariage en tant qu’institution civile, c’est-à-dire vu de l’Etat. Et, de fait, c’est cette finalité reproductive, ainsi que le cadre éducatif qu’il offre aux enfants qui intéressent l’Etat ou la collectivité. C’est pourquoi je ne vous suis pas complètement sur le fait que l’aide ou les privilèges ne doivent être liés qu’à la charge d’enfants, sans considération pour le type de contrat passé entre les parents. Un enfant est plus protégé par les obligations posées aux conjoints par le mariage.

                                        Sur Sylviane, n’y voyez aucun machisme selon lequel une femme ne vaut que par son mari. Le fait est que, pour l’état civil, Mlle Agacinski est devenue Mme Jospin et que j’ai mes doutes sur sa notoriété malgré les choses intéressantes qu’elle dit (parfois ou souvent).

                                        Sur la reconnaissance des pratiques « hors-normes » par l’Etat, je n’en vois pas vraiment l’intérêt, cela me semble devoir relever du contrat - juridique ou pas - entre deux (ou plus !) adultes sans intervention de l’Etat qui n’a pas à s’intéresser à la sexualité ni aux sentiments des citoyens mais doit par contre favoriser la famille en tant que cellule sociale indispensable. C’est ce que j’explique justement dans mon article.


                                      • Jean Lannes Christopher Lings 6 juillet 2011 13:08

                                        Excellent article !

                                        Je relai : Le bréviaire des patriotes

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