Education Nationale : Le Kaa Blanquer
Recruter + de profs non ! Mais introduire des drapeaux dans les classes, oui ! L'Assemblée a voté dans la nuit un amendement rendant obligatoire la présence du drapeau tricolore et du drapeau européen, ainsi que l’inscription des paroles de l'hymne national dans chaque classe. C’est dans le cadre de l'examen du projet de loi « sur l'école de la confiance. »[1] Avec macron, avec Blanquer, nos enfants ne sauront toujours pas compter/lire/écrire, mais pourront chanter les couplets de la marseillaise : « Entendez vous dans les campagnes - mugir ces féroces soldats - Ils viennent jusque dans vos bras, égorger vos fils, vos compagnes - Marchons, marchons, qu'un sang impur abreuve nos sillons » Edifiant non, l’apprentissage pour des gamins de 3 à 18 ans de ces paroles oh combien pour la paix des peuples...Il ne reste plus que le levé de drapeau du matin avant les cours, accompagné de la sonnerie au clairon de « soldat lève toi ».
Comme, il y a toujours dans la classe un élève plus lucide que les autres, qui, demandera certainement : « m’sieur, pourquoi Fatima ne peut pas porter son foulard sur la tête, alors que le drapeau européen dans la classe, avec ses 12 étoiles est un signe religieux ? » et paf, il va falloir y aller d’une explication abracadabrantesque... Il suffira à l’enseignant de demander si « c’est ton papa qui a dit ça ? » et avant d’attendre la réponse de s’exclamer « il est interdit de faire de la politique dans l’école ». Fermer le banc, ouvrez votre cahier à la page : mais, où, est ; donc, or, ni, car ?
Autre lubie
Un autre amendement du projet de loi "pour une école de la confiance".
Le remplacement des mentions "père" et "mère" sur les formulaires scolaires par "parent 1" et "parent 2".
Explication de la députée LaREM Valérie Petit, à l'origine de l'amendement : « cela vise à ancrer dans la législation la diversité familiale des enfants dans les formulaires administratifs soumis à l'école, notamment pour permettre de retranscrire la réalité des familles homoparentales. »[2] Et comme la folie n’a plus de limite, et bien, des associations s’écharpent, car selon elles cela créerait une hiérarchisation ; ben oui, qui est parent1 ? « le père, la mère ? », vaste question n’est-ce pas...Pendant que le pays est à feu et à sang, que le peuple français se révolte depuis 3 mois, et bien à l’assemblée on débat de ce grave problème... Qui tout de même de facto élimine la notion de famille.
Autre lubie
La notion d’exemplarité des enseignants... Une telle injonction venant de la part de nos élus ne manque pas de sel et même de selle, car, vraiment cavalière la notion...
L’article 1 du projet de loi indique que « la qualité du service public de l’éducation dépend de la cohésion de la communauté éducative autour de la transmission de connaissances et de valeurs partagées. Cela signifie, pour les personnels, une exemplarité dans l’exercice de leur fonction et, pour les familles, le respect de l’institution scolaire, dans ses principes comme dans son fonctionnement ».[3]
D’aucuns pourraient dire que, c’est une autre manière de museler le droit d’expression sous couvert de devoir de réserve... Et bien sûr le ministre a tout de suite rassuré qu’il ne voulait pas « toucher en quoi que ce soit au devoir de réserve », mais a défendu cette mesure « de principe », en reprochant à ses détracteurs « d'entretenir la crise de défiance que connaît le pays. » On est pas loin du complotiste... Car, pour ce ministre comme pour son boss, toute contradiction serait à visée « d’entretenir la crise de confiance ».
Autre lubie
« Les écoles internationales », qui, bonne idée permettront de suivre une scolarité multilingue, de la maternelle jusqu’au bac pour préparer au baccalauréat européen.
Blanquer se veut rassurant : « ces écoles ne seront pas l’apanage des fils de diplomates ou d’employés d’organismes internationaux. Mais les élèves du cru pourront aussi y postuler, à condition d’avoir un niveau en langue étrangère suffisant pour pouvoir suivre les cours en anglais, en allemand. »[4] J’aime beaucoup le « aussi », ce qui veut dire qu’avant ben, nada, pour les gosses de prolos ; mais bon, un vœux pieux...Qui peut vraiment candidater ? C’est un prof d’anglais qui vous parle. Les élèves qui sont envoyés en séjour linguistique par leurs parents ont toutes leurs chances, quant aux autres ? Des classes de 30 et +, 3 heures par semaine, si avec « ça », en étant bon élève il est possible d’avoir le niveau pour commander une pizza dans un resto à Londres, il en va autrement lorsqu’il s’agit de garnir les bancs de l’université de Cambridge. Donc, avec ce titre ronflant « d’écoles internationales », tout restera comme avant, dans une éducation à deux vitesses, en sous multipliées.
Autres lubies
Les « établissements publics des savoirs fondamentaux »...Pour faire court, ce sera comme dans le secteur hospitalier, fermer des petites écoles, et les rassembler en un pool, afin de faire des économies, au détriment de la qualité de vie des enfants et parents devant se lever de plus en plus tôt, et se déplacer de plus en plus loin.
Les mesures concernant les accompagnants d’élèves handicapés. La création de nouveaux contrats de 3 ans en CDD... Qui existent déjà.
L’instruction obligatoire dès 3 ans. Va engendrer des dépenses nouvelles pour les communes, responsables du financement des écoles publiques et de certaines maternelles privées sous contrat. Une étude d’impact a évalué ce surcout à 100 millions d’euros, 50 pour le public et 50 pour le privé... Mais là, peut-être que macron règle ses comptes avec tous ces maires récalcitrants... Vous me direz, je suis mauvaise langue, mais quant on connaît le « coco », tout est possible.
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Tout ce battage avait débuté à la rentrée 2017/1028
Titré : 12 changements pour bâtir l’École de la confiance.
« Dès la rentrée 2017, Jean-Michel Blanquer met en place des mesures pour bâtir l’École de la confiance dans un esprit de liberté et d’autonomie. Découvrez 12 changements pour l’Éducation nationale pour lutter efficacement contre les inégalités et renforcer la réussite des élèves et le dialogue avec les familles. »[5]
Le Kaa, Blanquer
Nous sommes en 2019, et l’école de la confiance et bien... Peut-être ne lire que les 3 premières lettres du mot « confiance », pour bien comprendre ce que le président, son ministre de l’éducation et les autres reptiles pensent de nous. Ouais, « aie confiance »... Aie confiance
Crois en moi
Que je puisse
Veiller sur toi ...
Fais un somme, sans méfiance.
(Kaa, le serpent du livre de la jungle)
Georges Zeter/février 2019
[1] https://www.lci.fr/social/ecole-de-la-confiance-bientot-des-drapeaux-francais-et-europeen-dans-les-classes-2112697.html
[2] https://www.bfmtv.com/politique/parent-1-et-parent-2-une-deputee-larem-propose-une-autre-solution-pour-mettre-tout-le-monde-d-accord-1633376.html
[3] https://www.20minutes.fr/societe/2452019-20190215-loi-ecole-confiance-sujets-font-plus-polemique-assemblee
[4] idem
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