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Éloge de la parité

Je me suis réveillé ce matin au bruit d'une rumeur insolite, d'abord vacarme indistinct, je comprenais bientôt à l'apparition de notes plus stridentes que ma voisine était déjà debout, matinale, et apparemment occupée à exprimer ses émotions, à se libérer. Peut être essayait elle simplement d'expier ce poids indescriptible, l'essence de sa si douloureuse condition, celle de n'être qu'une femme. C'est en tout cas l'impression que j'ai eu sur le moment, et c'est alors que certaines choses se sont soudain éclairées... Au fil de mes pensées, me hasardant malgré moi dans un effort intellectuel qui m'avait jusque là échappé, je comprenais enfin la condition féminine, et me mettais à la place des femmes pour la première fois, saisissant ainsi brusquement tout l'intérêt et le fondement de la cause féministe. Alors que depuis tant d'années je regardais ce courant de « réflexion » avec une certaine méfiance, j'ai soudain changé d'avis ce matin, grâce à ma voisine de pallier. J'ai réfléchis. Peut être est-ce là aussi le travail admirable de Madame Vallaud-Belkacem et des Femen qui porte finalement ses fruits en ce qui me concerne, allez savoir... Je sais que je ne suis qu'au début du chemin, mais je me sens déjà allégé à la simple idée de livrer ce témoignage.

 

Je souhaite me prononcer en faveur de plus de parité homme-femme, et trouve que c'est une merveilleuse idée. Car c'est vrai, l'appareil génital ne fait pas tout. Non plus que la génétique, les hormones et les instincts primitifs encore enfouis en nous. Non, tout ça n'est pas très sérieux, en fait, comparé à la profondeur rhétorique de l'idéologie égalitariste.

 

Afin de contribuer à davantage d'équité et tenter de faire progresser le bien être général des femmes, j'ai pris plusieurs résolutions. Dorénavant, je ne ferai plus de distinctions dans la vie de tous les jours, et si une femme ne me tient pas la porte à la sortie du cinéma par exemple, ou au bas de mon immeuble, je signalerai ce manque de courtoisie sexiste avec conviction, et ne me priverai plus de quelque commentaire désobligeant, afin de rééquilibrer, à ma manière, le concept d'égalité des sexes dans tous ses retranchements. De même, si une inconnue a l'audace de m'aborder dans un lieu public pour discuter avec moi, quel que soit le sujet, à partir d'aujourd'hui, je porte plainte. J’espère ainsi encourager le mouvement à mon humble échelle. Je pense d'ailleurs aussi expliquer à ma copine -pour la mettre complètement à l'aise- qu'elle pourra dorénavant sans honte m'offrir plus régulièrement des plantes sauvages et des bijoux si elle le souhaite, afin de célébrer de façon plus éthique la beauté moderne et harmonieuse de notre relation. Je songe également lui proposer de s'émanciper de cette obligation rétrograde qui la force à se faire belle chaque matin, de porter du maquillage, des vêtements moulants et du parfum, afin qu'elle cesse d'être -à son insu- sans arrêt l'objet de regards et de velléités mal placés, y compris de ma part. Je pense aussi qu'il est temps qu'elle ai le droit de faire d'avantage usage de sa propre carte de crédit lors de nos sorties en amoureux. En effet, je ne veux plus lui imposer ces moments humiliants où je paye par principe. En échange, je prendrai volontiers ses tours de vaisselle, de jardinage et de bricolage. Et puis de temps en temps, afin de vraiment la libérer de cette société machiste, en plus de me laisser passer l'aspirateur le mercredi, elle pourra également me sponsoriser pour un week de shopping avec les copains si elle le désire ! Il me semble que la cause le vaut bien... Oui, je vais maintenant me comporter de façon plus évoluée : plus serein, plus docile, plus enthousiaste vis à vis des plaisirs simples et futiles de la consommation et de l'existence, je me contenterai désormais d'un état d'esprit positif, suivant simplement le flots de mes envies, sans complexe, et sans inquiétude particulière quant aux conséquences de mes actes ou de mes paroles. Tant que nous ne recourrons pas à la violence ou au harcèlement sexuel, il me semble que tout est permis, non ? Car en fin de comptes, tant que j'exprime mes émotions, tout va bien ! Je sens déjà l'air frais de la libération me gagner...

 

Mais tant de choses restent à faire au niveau de la société...

 

Tout d'abord, en ce qui concerne le marché du travail, il me semble qu'il serait grand temps de voir plus de femmes disposer du loisir de vivre de leur passion pour un métier dangereux et éreintant. En effet, à ce jour, l'immense majorité des métiers à risques sont encore trop souvent accaparés (et jalousement gardés) par des hommes. Ces brutes soi-disant dévouées qui profitent ainsi en toute insouciance, aux dépens des femmes, d'un quotidien bien plus intense et bien plus excitant d'un point de vue professionnel. Un scandale qui n'a que trop duré, et qui fait qu'environ 98% des accidents mortels sur les lieux de travail sont réservés aux hommes. Place à la modernité ! Équilibre statistique bon sang ! Les femmes aussi ont droit au frisson du danger au travail.

 

Ainsi, les métiers où la musculature et l'endurance sont requis -et entretenus- ne devraient plus demeurer à l'usage quasi exclusif des hommes... L'exercice physique sur le lieu de travail, ça doit être ouvert à tout le monde je pense. On devrait d'ailleurs pousser en avant et faciliter l’expansion du commerce de la testostérone je trouve. En piqûres, en cachets ou en solution soluble dans l'eau, une ingestion régulière pourrait peut être aider à voir davantage de femmes sur les chantiers, dans les ateliers de sidérurgie, sur le bord de nos routes l'hiver, chez les pompiers et la police par exemple. Je suis sûr que la société s'en porterait mieux, et dépasserait se faisant l'immonde archaïsme sexiste qui fait qu'on considère toujours à ce jour, malgrès les beaux discours, que les hommes et les femmes ne sont pas tout à fait égaux en tous points.

 

Bien sûr, il faudra aussi fournir quelques efforts au niveau de l'armée, car la aussi on constate un important malaise, et ce depuis de nombreuse générations : Près de 99 % des morts au combat sont des hommes ! Quelle honte.

 

Du champs de bataille aux services d'intervention spéciaux, il est temps de changer les mentalités. Les femmes aussi ont le droit de mourir pour protéger leur patrie ! Nan mais zut alors !

Il faudra bien sûr pour cela, peut être équilibrer un peu les choses en forçant les hommes à pratiquer davantage ces métiers ennuyeux et dégradants de planqués de l'administration, du secrétariat, du commerce du textile et autres salons de manucures, et leur permettre également, via de nouvelles législations, de participer dans de plus larges proportions à la tâche ingrate et indélicate qu'est celle de rester à se morfondre au foyer en tenant compagnie à leurs enfants.

 

Bien sûr dans ce sens là, il n'y aura probablement pas de problème, puisque contrairement aux hommes, les femmes savent partager, et ont en elles par la naissance ce goût de l'équité et de la magnanimité. Oups, j'ai fait du sexisme là, désolé. Mais bon, dans ce sens là ça va, car la femme, on le sait bien, ne nous en cachons pas, est bien supérieure à l'homme lorsque l'on parle de spiritualité, de logique ou de bon sens commun. En effet, si les hommes n'oppressaient pas tant les femmes depuis la nuit des temps, on s'en rendrait davantage compte au niveau de la société toute entière. Au lieu de s'empresser de se charger de toutes ces tâches ingrates et dangereuses, et donc aussi, de fil en aiguille, des rôles de pouvoir, les hommes devraient méditer à tout ce que les femmes auraient pu accomplir sans cette odieuse oppression. Nul doute qu'elles auraient fait bien mieux depuis tout ce temps...

Il nous faut maintenant voir ces terribles inégalités évoluer dans le bon sens. Mais le gâtisme paternaliste est en fait tellement encré dans nos mentalités que nous ne remarquons même plus tous ces détails, et sous prétexte d'une sorte de pseudo répartition des tâches, on continue de constater d'immenses injustices structurelles sur le marché du travail.

 

Enfin, disons quand même que c'est aussi se faisant un humble et mince dédommagement pour elles jusqu'ici, sachant que beaucoup de femmes ont en fait deux emplois chaque jours... Une véritable double peine, exploités à la fois par les entreprises et par leurs familles. Mais si le travail salarial est légal, reconnu et rémunéré, l'exploitation des femmes par leur conjoint et enfants est elle rarement recensée, chiffrée et prise en compte en termes d'effort et de sacrifice. Non plus n'apparaît cette diabolique aliénation dans le PIB français. Un scandale qui dure.

 

La véritable solution serait peut être, la science avançant maintenant au même rythme que la morale, de partager l'enfantement et l'usage de l'instinct maternel entre les genres... En effet cette douloureuse épreuve, tâche ingrate et rabaissante qu'est de donner la vie, est toujours imposée -et ce exclusivement- aux femmes. Non seulement gît ici même la racine première du sexisme, mais en plus, des années plus tard, alors que les hommes se prélassent généralement dans le canapé avec leurs amis en regardant le match, c'est encore trop souvent « bobonne » qui s'occupe des enfants, qui fait le ménage, la cuisine et le repassage. Ce manque de mobilité à domicile, et qui contraste avec celle observée en extérieur, est probablement dû au sur-poids occasionné par cette excroissance superflue qui pèse au niveau de leur entre-jambe. Peut être dans certains cas, est il temps de penser à la chirurgie. Au bout d'un moment, je comprendrai que les femmes se mettent en grève et refusent de continuer de concevoir des enfants dans ces conditions ! Et franchement, vu les circonstances, qui pourrait les blâmer ? Mais les femmes sont si courageuses, si dévouées, que malgrès toutes ces humiliations -dont on a probablement point vue d'égal dans toute l'histoire du vivant terrestre-, elles continuent, globalement, de vouloir des enfants...

Attendez, je verse une larme...

On comprend que près de 70 % des divorces soient demandés par les femmes, car le vrai fardeaux, ce n'est pas les enfants, mais bien le mari, la plupart du temps. Une pension suffira amplement, merci messieurs...

 

On notera d'ailleurs aussi la force de caractère dont font preuve les femmes par rapport aux hommes quand il s'agit du problème du suicide. Près de 75 % des victimes de suicide sont des hommes. Putain, trois quarts des suicidés sont des lâches ! Alors que le dernier quart, sans aucun doute, représente vraisemblablement des victimes isolées et désespérées par l'oppression masculine...

 

Et puis bien sûr, parmi les sujets les plus douloureux, celui des femmes battus bat lui tous les records. Inutile d'en rajouter, c'est là bien sûr un sujet très grave et particulièrement navrant.

 

Cet après midi même, alors que je me rendais dans mon bistrot préféré, Jean Paul, un habitué bien implanté sur le site, fit preuve -lors du virage anguleux du troisième pichet- d'une grande témérité en clarifiant son opinion sur le sujet :

« La première fois qu'une femme se retrouve battue par son conjoint ou ami, c'est de la faute de l'homme, j'en conviens, et le condamne. Toutes les fois qui suivent, en revanche, se sera de sa faute à elle, car elle est restée en connaissance de cause. »

Hier encore, je n'aurai peut être pas réagi ainsi, mais du fait de ma récente illumination, j'ai laissé mes copines du club de karaté lui casser la figure. Non mais franchement, quelle honte, comme si les femmes, à notre époque, avaient encore à leur disposition une quelconque forme de choix en ce qui concerne les relations sentimentales ! Il peut s’estimer heureux d'être encore en vie, quel salaud !

 

Enfin pour finir, par ces temps si difficiles pour les femmes, comment ne pas revenir également, avant de conclure, sur ce scandale mondial : l'épineux sujet du recrutement dans l'industrie du cinéma ; où de si nombreuses actrices, après avoir passées des années à cachetonner des millions de dollars dans la douleur et l'humiliation, pour la quasi seule grâce de leur plastique, viennent maintenant réclamer dignement justice auprès de ceux qui les ont « introduites » dans ce milieu pourri ou qui ont rédigés les modalités de ces contrats asservissants. Elles ne pouvaient pas parler jusque là, rendez vous compte, cette odieuse loi du silence, qui quoique en général très lucrative, est entièrement de la faute des hommes, elle aussi. Car qu'avaient elles en tête en allant à la rencontre de ce riche producteur dans sa chambre d’hôtel de luxe ? Eh bien je vais vous le dire, elles pensaient à termes, par leur simple présence, grâce à l'effet du papillon magique, apporter la paix dans le monde, endiguer la famine et stopper la pollution au carbone. Car c'est ça une femme moderne -quoique parfois naïve- c'est le courage et le dévouement à l'état pur, l'espoir, le plus souvent loin de l'attention et des projecteurs, c'est le goût du sacrifice et des grandes causes, dans l'ombre. Et c'est vraisemblablement pour ces nobles raisons qu'elles ont consenties à se faire tripotées par ce goujat, qui en dépit de toutes les apparences et de son curriculum, n'était en fait qu'un monstre épris de pouvoir et de lubricité.

 

Bien sûr à Hollywood, de nombreux enfants ont été et sont toujours abusés sexuellement par de riches pédérastes, mais ce sont le plus souvent des garçons, donc c'est moins grave. #balance ton pédophile ? Non, ce n'est pas vraiment à l'ordre du jour, la cause des actrices sur-payées sur le déclin est quand même plus importante, faut pas déconner. (Et laissez donc nos amis les « gays » tranquilles, c'est des copines !)

 

Enfin bref, énumérer l'ensemble des injustices faites aux femmes à notre époque, ces incivilités en cascade, cette sempiternelle oppression, relèverait, pour bien faire, d'un travail encyclopédique. Mais je voulais simplement attirer votre attention sur ce déni de réalité qui touche tant de nos concitoyens en cette époque dépravée, et dont j'ai enfin pris totalement conscience pour ma part, où la femme, spécialement si elle est particulièrement plantureuse, n'a plus aucun pouvoir sur elle même et sur le monde qui l'entoure... Et tout ça, c'est bien la faute des hommes, sans aucun doute. Merci pour leur courage et leur simplicité, encore un peu de patience les filles, bientôt, un peu de sperme congelé suffira à perpétuer l’espèce et la civilisation, les progrès sérieux pourront alors commencer, et tout ira bien dans le meilleur des mondes. Ouf. Vive le progrès !

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12 réactions à cet article    


  • Diogène diogène 20 janvier 2018 10:35

    « un peu de sperme congelé suffira à perpétuer l’espèce et la civilisation »


    problème : à peu près une naissance sur deux est un mâle. Un seul suffit pour produire le sperme nécessaire à la fécondation qui assurera la pérennité de l’espèce. Un bon programme eugéniste permettra de sélectionner les meilleurs gènes.

    Mais qu’est-ce qu’on fait des autres ? On les stérilise pour les engraisser ou on les passe au broyeurs comme les poussins ?

    • Ciriaco Ciriaco 20 janvier 2018 12:44

      C’est marrant comme la défense des droits élémentaires d’une partie a toujours fait chier l’autre. Y voir un rapport éclatant des rapports de domination ? Non, faut pas déconner smiley


      • JC_Lavau JC_Lavau 22 janvier 2018 19:15

        @Ciriaco Tu es loin d’être le premier bredin qui nous bassine de sa propagande forsenée.
        Mon envahissante môman aussi nous bassinait du matin au soir de ses récriminations misandres victimaires. Quand on la priait de se taire pour nous laisser une minute de répit, elle explosait de rage et de haine : « Oh mais vous êtes tous des cons ! Vous êtes tous les mêmes et vous m’emmerdez tous ! ».

         
        — 
        Né dans le sérail misandre victimaire, j’en connais les turpitudes.
        Les morts ne témoignent pas. Moi si, jusqu’à présent. Et cela, les imposteurs et les tortionnaires ne me le pardonneront jamais. Les imposteuses tortionnaires notamment. 

      • Ciriaco Ciriaco 22 janvier 2018 12:05

        @Armand Simon
        Comme je le disais, c’est la réaction des hommes qui me convainc le plus de la pertinence du propos théorique des féministes - il faudrait en fait parler à ce sujet d’intellectuelles car je parle de notions qui sont de cet ordre - et remarquer que cette réaction colle plutôt exactement à ce qu’elles décrivent de manière plus formelle.

        L’intérêt du débat, très nauséabond, aura au moins été de rendre visibles des structures anthropologiques, précisément celles qui nous agissent et qui définissent notre relation à la certitude et l’évidence.

        Prenez la peine d’au moins vous relire : vous rejetez tout en bloc, avec des arguments biologiques, physiques - et toutes ces choses qui ne seraient que de l’ordre du bon sens, alors que les inégalités sont factuellement incontestables (% de violence, % d’agressions sexuelles et de viols, inégalité salariale, non application de législation, manque de volonté politique dans celles-ci, etc.).

        Quant au concept de genre, il n’exclut pas celui de classe sociale ; un concept est toujours une façon de croiser une grille interprétative avec la réalité mais je n’ai pas la place ici pour faire de l’épistémologie. En mettant les caractères « masculin » et « féminin » en dehors du simple rapport au sexe, il permet par contre de se donner des éléments d’analyse des rapports de pouvoir et d’autorité. Vous appelez ça « caractère » comme si le mot « genre » allait vous tâcher les doigts, et ce faisant vous ne vous départirez pas d’une analyse sexuée, cette logique qui vous ramène inévitablement à votre biologisme, et qui occulte le fait que les hommes et les femmes - et c’est tout le combat des féministes ! - n’ont des droits qu’en tant que sujets sociaux et politiques, focus qu’il serait temps de mettre en valeur dans ce domaine dès lors que nous parlons de société et non pas de fourmilière ou d’une quelconque autre jungle qui aurait l’intérêt de justifier vos positions quand cela vous conforte.


        Je vais vous poser une question fort simple : qu’est-ce qui vous empêche dans vos relations quotidiennes de traiter aussi sincèrement que vous le faites votre voisine, votre collègue ou votre patronne de primate, si ce n’est la réalité des structures dont je parle - ce qui vous individualise, vous socialise et permet une reconnaissance réciproque du droit, et pourquoi vous retranchez-vous de cette façon dès qu’on parle de la spécificité de la lutte des femmes ?

        • Ciriaco Ciriaco 22 janvier 2018 13:42

          @Ciriaco
          *Cette réponse s’inscrit bien sûr dans le fil de votre réponse.


        • JC_Lavau JC_Lavau 22 janvier 2018 14:03

          @Ciriaco. Janissaire, n’est-ce pas ? Et depuis que ta môman t’a recruté comme janissaire pour l’aider à zigouiller ton pôpa, t’es-tu bien développé ? Qu’as-tu réussi à faire ?
          A te voir raisonner par l’insulte, on a comme des doutes.

          Elles ont aussi suicidé un de leurs janissaires les plus passionnés, Léo Thiers-Vidal. Lui aussi happé par leur passion des sacrifices humains.


        • Ciriaco Ciriaco 22 janvier 2018 14:08

          @JC_Lavau
          Je crois avoir posé une question à l’auteur de cet article. Qualifier le ton de l’article de cynique relève de l’acquisition de compétence en lecture. L’auteur a fait cependant une réponse plus sérieuse, et il me semble qu’il s’y exprime plus délivré des catégories du spectaculaire.


          Je fais état d’un certain nombre d’éléments et lui pose une question. Que cela vous dérange ne me gêne pas.

        • JC_Lavau JC_Lavau 22 janvier 2018 18:12

          @Ciriaco Le maréchal-comte Helmuth Karl Bernhard von Moltke est bien de ton avis : « La guerre sexiste est sainte ! Sans elle on sombrerait dans le plus hideux masculinisme. »


        • Larry Bird Armand Simon 22 janvier 2018 18:49

          @Ciriaco

          « Comme je le disais, c’est la réaction des hommes qui me convainc le plus de la pertinence du propos théorique des féministes »

          Eh bien ça laisse songeur quant à la qualité de votre analyse du sujet ! Moi, ce qui me convainc de la pertinence d’un propos théorique, c’est d’abord son fondement, ses tenants et aboutissants, les circonstances, les modalités, etc... Mais bon, chacun son truc je présume.

          « précisément celles qui nous agissent et qui définissent ... »

          Ma relation à la certitude et à l’évidence dans ce cas précis, c’est qu’au mieux vous faites preuve d’inattention, au pire que vous rendez là visibles des lacunes au niveau de la structure grammatical.

          « Prenez la peine d’au moins vous relire »

          Je ne vous le fait pas dire !

          « un concept est toujours une façon de croiser une grille interprétative avec la réalité »

          Euh, c’est pour le moins hasardeux et réducteur ça. Mais dites moi, il n’y pas que la forme qui vous fait défaut dans ces commentaires ! 

          « Je vais vous poser une question fort simple... »

          Fort simple ? Comme vous y allez... Euh... Serait-ce une sorte de Kamoulox rayon grammaire ? Me retrancher ? Derrière la désignation de faits et de réalités indubitables ? Trop abusé quoi. La lutte des femmes ? Contre qui et contre quoi exactement ? C’est bien ça toute la question ! Allez donc vous interposer vous même entre les femmes battues et leurs maris violents, entre les femmes violées et leurs agresseurs, entre l’employée et son patron sexiste, entre le tribunal et le juge d’application des peines, entre le code pénal et son application in situ, ce sera sûrement plus utile pour votre cause que de nous rebattre les oreilles à nous, braves gens bien éduqués qui condamnons vraisemblablement tout autant que vous ces comportements et ces manquements à la légalité, avec cette sempiternelle victimisation conceptuelle... « Les » femmes, au delà de l’enveloppe charnelle qui les définies comme telles, ne sont pas une catégorie réductible et simplifiable à souhait ! Il faut, si on veut pouvoir situer quoi que ce soit d’utile à un débat d’idée sur le fond, inclure dans l’équation les paramètres particuliers et sous-jacents, le statut social, le caractère propre à chacun, la nature de notre condition de mammifère, l’histoire, la géographie, la culture, etc... Les sciences humaines, ce n’est pas aussi simple et limpide que les mathématiques. Vous comprenez ? Non, je suppose...

        • Ciriaco Ciriaco 22 janvier 2018 22:35

          @Armand Simon
          Je n’ai pas d’illusion sur le fait que ce n’est pas par voie de commentaires que l’on développe des idées, mais vous écrivez dans la sphère publique, et je vous réponds. Si vous vous intéressiez tel que vous le suggérez aux savoirs concernés par le sujet qu’on évoque... ce qu’on voit dans votre article, c’est un revers de dédain.


          « De même, si une inconnue a l’audace de m’aborder dans un lieu public pour discuter avec moi, quel que soit le sujet, à partir d’aujourd’hui, je porte plainte. »
          Etc., etc. etc.

          Que faudrait-il que je lise chez vous ? Pourquoi ne pas rajouter que c’est de l’humour, après tout, une totalité emporte toujours tout. Vous savez combien de fois j’ai vu ce genre de truc dans les mots des hommes ? Par contre je vois des minettes qui ne refusent pas le désir le samedi soir, mais qui se demandent comment elles vont justifier le fait de porter des bas si elles se retrouvent chez les flics après une agression, parce qu’elles parlent de ce qu’elles connaissent. Voyez, c’est rigolo !

          Mais ce n’est pas tout : ce constat sur le réel ne rend pas pleinement compte de ce qui se passe ; oui, la réaction de beaucoup hommes - mais aussi de certaines femmes - est extrêmement emblématique.

          Pourtant vous posez une question intéressante dans votre commentaire concernant la diversité des conditions du réel, et vous avez tout à fait raison : mais croyez-vous que des intellectuels comme Beauvoir, Dorlin ou Fassin passent leur temps à lire des blagues ? Il y a belle lurette qu’ils ont proposé des concepts originaux pour tenter d’approcher cette complexité (l’intersectionnalité devrait répondre à votre question sur ce problème et comment l’aborder au mieux). Comprendre, ça ne fait pas de miracle, mais ça permet d’appréhender ce qu’on ne vit pas. Et ça nécessite un effort et un temps.

          Maintenant, comme je le disais, c’est aussi bien sûr aussi une expérience sociale, et je ne vis pas entouré du luxe suffisant pour m’endormir dans la vie urbaine : je suis d’autant plus convaincu par des idées que j’ai les faits sous les yeux. Tout cela est au fond tellement plus simple, et vous le reconnaissez vous-même dans votre commentaire : reconnaître ce que les femmes nous disent, voilà de quoi il s’agit. Les débats sont biaisés par d’autres facteurs qui éloignent ce mouvement social de sa vérité, parce que les féministes ont raison quand elles disent qu’il y a des enjeux de pouvoir et de territoire dans la considération des femmes.

          Et je suis d’accord avec elles : j’ai aussi le sentiment de savoir qui perd dans cette affaire et pourquoi.

        • Ruut Ruut 22 janvier 2018 13:31

          Merci pour ce texte qui recadre le débat.

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