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Accueil du site > Tribune Libre > En 2010, ça va saigner

En 2010, ça va saigner

De quoi 2010 est-il le nom ?

Cachez cette dette que je ne saurais voir

Le rendez-vous est pris, l’année qui vient. L’endettement record, cumulé à une "reprise" encore plus molle que chez nos voisins, met la France au pied du mur : Va falloir rembourser sans compter sur une reprise de la consommation, ni sur une relance par l’investissement privé.

Résumons : la croissance anémique qui nous est promise pour l’année prochaine (0.75% selon les augures du gouvernement car les entrailles de Lagarde sont certaines) sera le résultat des plans de relance du gouvernement (le premier a eu lieu cette année, le second financé par le grand petit emprunt).

Problème donc, cette croissance ne doit rien au marché, ni aux acteurs privés. Elle est donc financée par l’endettement national (déficit budgétaire aux alentours de 9% et endettement proche de 90% du PIB annuel sans oublier les déficits sociaux).

Ce niveau d’endettement est intenable pour une raison simple : La perte de confiance qui en résulterait sur les marchés financiers serait catastrophique. La France ne serait plus un bon payeur et ne pourrait qu’emprunter à des taux plus élevés. Les intérêts de la dette deviendraient durablement le premier poste de dépenses dans le budget de l’Etat. C’est à dire que nous serions dans la même situation financière que les pays du Tiers-Monde il y a 20 ans ! On disait alors, que le niveau d’endettement de ces pays constituait le principal obstacle à leur développement...

Sur un radeau, médusés par la politique fiscale

Dans une telle situation, le bon sens prescrit au moins un maintien des rentrées fiscales. La récession comme une croissance très faible, réduisent déjà naturellement les rentrées fiscales.En effet, moins de profits, moins de travailleurs c’est autant en moins dans les caisses. La France connaît donc une dette conjoncturelle à la mesure de la récession, mais cela est inévitable et temporaire.
Plus grave cependant sont l’accroissement des déductions, la multiplication des niches, la disparition de la taxe professionnelle, la réduction aberrante de la TVA sur la restauration, le maintien du bouclier fiscal, l’exonération des heures supplémentaires. Autant de mesures qui ne sont plus seulement révélatrices de l’injustice sociale mais qui apparaissent désormais comme un contresens stratégique. Ces rentrées fiscales qui disparaissent nourrissent une dette structurelle et non pas conjoncturelle.

Résultat : Les déficits de la France explosent et le produit de l’impôt s’effondre.

Pierre est emmitouflé, Paul est à poil.

Depuis le début officiel de la crise, le gouvernement français a fait le pari de la relance par l’investissement et non par la consommation. Les entreprises, du CAC comme les PME, les ménages les plus aisés ont ainsi connu de substantielles baisses de leur imposition.

Pour compenser ces pertes, la stratégie des pouvoirs publics consiste à taxer davantage les ménages. La taxe carbone que ne paieront pas les entreprises du CAC mais qui se traduira effectivement par une augmentation comprise entre 6 et 10% des prix à la pompe pour les particuliers est de ce point de vue très représentative de la politique mise en oeuvre. Exonérer les entreprises, faire payer les ménages.

Les mesures destinées à la relance de la consommation sont les premières victimes du budget 2010 : la prime à la casse ? supprimée Le bonus écologique ? Réduit Les exonérations portant sur les dépenses en équipement écologique (fenêtres à double vitrage, panneaux solaires...) ? Drastiquement réduits... Pas de doute possible, en 2010 il vaudra mieux épargner !

Résultat : Des entreprises qu’il faut préserver, des salariés qui chercheront à limiter leurs dettes, faute de mieux.

Quand Damoclès prend conscience de sa triste condition

L’endettement conjugué à une reprise qui s’annonce bien terne rendent la situation bien délicate : plus moyen de se voiler la face, cette fois ci la faillite, la vraie, menace.

Quelles solutions à cette situation ? La France ne dispose plus de levier monétaire. Dévaluer l’euro et renouer avec l’inflation ne sont pas de son ressort. Tout au plus peut-on espérer que l’état calamiteux des finances de nombreux Etats de l’Eurogroupe incite la BCE à revoir, marginalement sa politique jusqu’ici fidèle à la ligne "pas d’inflation !".

Pas de parachute du côté de la monnaie donc, d’autant plus que l’euro a dangereusement tendance à s’apprécier ces derniers temps. Ne reste donc que deux possibilités. La première consisterait à se déclarer en cessation de paiement. Option extrême et peu envisageable à l’échelle de la 8° puissance économique mondiale. Si cette voie est empruntée, il y a fort à parier que cet état de fait ne sera en aucun cas officialisé.

Ne reste que l’augmentation de la pression fiscale assortie d’une politique de rigueur ou d’austérité. Comme l’OCDE le réclame, les Etats trop endettés devront se serrer la ceinture en réduisant leurs dépenses en matière d’éducation, de santé ... Parallèlement, il faudra aussi assurer davantage de rentrées fiscales et donc augmenter fortement les impôts.

Reste à savoir sur qui !

L’important, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage.

La crise des financiers, banquiers et autres traders est peut-être derrière nous, mais finalement il ne s’agissait là que de notre pain blanc. On a pu, pour l’instant à peu de frais, se gausser, se réjouir ou pourquoi pas plaindre des perdants qui ont vu s’envoler les milliards virtuels avec lesquels ils jonglaient. Mais ce n’est qu’une fois la fumée dissipée que l’on peut commencer à chiffrer les dégâts bien réels que ces milliards de dollars virtuels et volatilisés ont causé. Le vulgus pecum,sur son canapé en brave Rantanplan, risque fort de s’apercevoir un peu tard qu’il est bien la première victime de la crise : dès 2010, il aura l’insigne chance de découvrir que ces revenus stagnent, que son épargne rapporte 1% l’an, que les mesures en faveur de la consommation ont disparu, que son forfait hospitalier a augmenté, que sa bagnole lui coûte plus cher, que ses clopes sont désormais un luxe. Ses employeurs lui expliqueront que pour son salaires des millions de chômeurs sont prêts à se battre, que d’ailleurs, à ce propos, il va devoir limiter le nombre d’heures supplémentaires ou bien que sa pause déjeuner est raccourcie.

La servitude volontaire et ses limites

Reste à mesurer le degré d’inertie de la population. Confrontée à une terrible crise économique dont les effets sociaux n’en sont qu’à leurs prémices, l’attitude des consommateurs que nous sommes devenus risque fort de se modifier : ne plus être en mesure de consommer ou être contraint de le faire moins risque fort de se traduire par un désenchantement généralisé. Accroître son endettement ? En cas d’incertitude sur l’emploi, de pression sur les salaires, la tentation est des plus réduites. Rappelons que c’est l’endettement excessif des ménages américains qui a été le symptôme le plus saillant de la crise que nous traversons.

Ainsi donc, le consommateur déchu se verrait contraint de revêtir à nouveau son costume de citoyen et d’agir en tant que tel.

Tout n’est pas perdu non tout n’est pas perdu de v(n)os mythes d’aurore ici le soleil brille pour tous et on y croit.
 

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16 réactions à cet article    


  • iris 18 novembre 2009 10:56

    Reste à mesurer le degré d’inertie de la population
    très fort en france -population vieillissante -mal informée- individualiste 


    • perlseb 18 novembre 2009 19:10

      Oui, ça c’est vrai : quand on est vieux, on en en veut bien des emprunts en vois-tu en voilà. Parce que c’est pas les vieux qui vont les rembourser ces emprunts mais ils peuvent espérer en profiter tout de suite.

      Non à l’exploitation des générations futures. Non aux emprunts et non à la dette. Il faudra choisir un vrai gestionnaire, donc pas un mec qui s’augmente en arrivant et qui fait monter les frais de l’Elysée.


    • Varsass 18 novembre 2009 11:27

      « Tout n’est pas perdu non tout n’est pas perdu de v(n)os mythes d’aurore ici le soleil brille pour tous et on y croit.  »

      Nous travaillons actuellement pour l’Europe, voir pour le monde ...


      • Rodolphe 18 novembre 2009 12:59

        @ varass

        Ah un connaisseur !!


        • thomthom 18 novembre 2009 13:58

          Certains analystes prédisent que la rigolade (façon de parler), ce sera plutôt pour 2012 (sans référence aucune aux prédictions anciennes et films/buzz à la mode)

          En tout cas, vous avez raison : on est mal barrés et loin d’avoir touché le fond !


          • Voris 18 novembre 2009 14:33

            « En 2010, on va nous saigner », vous voulez dire....


            • Rodolphe 18 novembre 2009 18:26

              Non ! Ca se sera pour 2011 ! Le temps de préparer un budget ! Patience !


            • Alain-Goethe 18 novembre 2009 16:12

              Par rapport aux Pdts de République précédents (qui avaient déjà induits du gaspillage), je pense que NS a accentué la dérive !

              Par ailleurs, Transparency international a publié hier son rapport sur la CORRUPTION :

              La France est corrompue ! etc...


              • Jiache 18 novembre 2009 16:20

                Très loin d’être un expert en économie, il me semble malgré tout que la dette n’est pas notre plus gros problème.
                Par contre le fait de ne pas pouvoir faire « tourner la planche à billets » me parait désastreux. L’inflation a rendu de grands services et en rend toujours (cf le billet vert). Le tout est de contrôler l’inflation, pas de l’empécher.
                Tant que la gouvernance financière Européenne ne changera pas de politique, on continuera à s’enfoncer.


                • zelectron zelectron 19 novembre 2009 14:43

                  @ Jiache
                  De ce coté là ne vous faites pas de soucis, le père Trichet n’est pas né de la dernière pluie, chaque fois que la planche fonctionne aux USA, il y répond. Sauf que ce sont les petits pays qui payent (« on » fait taire la Chine ou l’Inde en achetant...).


                • Rodolphe 18 novembre 2009 18:25

                  @ Vilistia

                  Je suis ok avec la 2° partie de l’intervention, mais
                  1/ Comme vous le dîtes il ne s’agit que de certaines PME
                  2/ Cela ne concerne pas les grosses entreprises côtées en bourse qui par exemple ne paieront pas de taxe carbone
                  3/ L’économie réelle est à l’arrêt tandis que la bourse se goinfre grâce aux liquidités injectées par vous et moi
                  4/ La consommation reste bien atone. Les Français prévoient de dépenser moins que l’année précédente (qui était déjà mauvaise) pour les êtes de fin d’année.

                  Bien à vous


                • BA 18 novembre 2009 18:23

                  Mercredi 18 novembre 2009 :

                  Etats-Unis : des nouvelles de l’économie réelle.

                  En octobre 2009, les permis de construire ont chuté de 4 %.

                  En octobre 2009, les mises en chantier ont plongé de 10,6 %.

                  Sur les 12 derniers mois, les permis de construire ont chuté de 24,3 %.

                  Sur les 12 derniers mois, les mises en chantier se sont effondrées de 30,7 %.

                  Message transmis à ceux qui croient encore les bourrages de crânes de la propagande médiatique.

                  Message transmis aux gogos qui croient que la récession est finie.

                  Message transmis aux naïfs qui croient que la reprise est là.

                  Message transmis aux adeptes de la méthode Coué.

                  Message transmis à madame la marquise Christine Lagarde.

                  http://www.boursorama.com/international/detail_actu_intern.phtml?num=d3b27fd69973bbbecb67be5edccd67b3


                  • ELCHETORIX 18 novembre 2009 18:59

                    Bonsoir l’auteur , votre chronique dépeint un avenir immédiat assez douloureux pour les ceusses qui produisent la richesse nationale pour le plus grand profit des ceusses qui la dilapident !
                    l’année 2010sera douloureuse pour ceux qui s’acquittent des impôts et désastreuse pour les ceusses qui essayeront de trouver un travail pour produire du PIB , QUI SERA ENTRE LES MAINS DES CEUSSES QUI engrangent la monnaie ( les banquiers et les grands capitaines d’industries multinationales , car pour ce qui en reste dans l’hexagone .., mis à part les emplois de services et de commerces ..)
                    Est-ce que les «  pressés » comme un citron ( dont je fais parti ) , vont se réveiller ...
                    ..j’en doute , ce n’est que quand la classe moyenne sera déconfite en espèces sonnantes et trébuchantes + déplumée d’une partie de son propre patrimoine ( ses biens immobiliers ou forêts ou petites affaires artisanales) que cela « bougera » réellement .
                    Hasta luego !
                    RA .


                    • herve33 18 novembre 2009 21:15

                      Excellent article qui résume bien la situation actuelle sauf que cette crise financière est peut-etre derrière nous . Mais , toutes les conditions sont réunies pour qu’une autre méga crise survienne et comme le souligne votre article , ca va saigner .

                      Le monde de finance a bien compris qu’il peut compter sur l’argent gratuit distribué par les gouvernements , donc ces vampires de la finance continuent la partie de casino , la spéculation a repris tout ces droits et on recommence comme si la crise n’avait pas existé mais en pire . Mais il y a un hic , c’est que ces spéculateurs et ce monde financier vivent dans un monde virtuel totalement déconnecté de la réalité économique . En résumé , le monde financier brasse une grande partie d’argent virtuel qui ne repose sur plus rien de tangible .

                      La vérité finira tôt ou tard par apparaitre au grand jour . Des mesures ont été prises par les banquiers pour changer les règles comptables pour cacher cette vérité et cela ne fait que retarder le big Krach .


                      • dohc 18 novembre 2009 21:54

                        pour la révolte, il y aurait un créneau entre la fin de « plus belle la vie » et le début de « secret story »...


                        • BA 19 novembre 2009 00:36

                          Tous les clignotants sont au rouge  :

                          Problème numéro 1  : tous les pays occidentaux sont confrontés à un chômage qui explose. Aux Etats-Unis, le chômage a atteint 10,2 % en octobre.

                          Problème numéro 2 : la consommation baisse, et la consommation va continuer à baisser.

                          Problème numéro 3 : aux Etats-Unis, comme en France, les consommateurs sont incapables d’emprunter pour consommer car ils sont fauchés et surendettés.

                          http://www.lesechos.fr/info/finance/afp_00202292-france-la-hausse-des-dossiers-de-surendettement-s-accelere.htm

                          Problème numéro 4  : le nombre de crédits accordés par les banques s’effondre.

                          Variation annuelle de l’encours : total des crédits accordés aux ménages américains :

                          http://www.crisedusiecle.fr/usa-credits-menages-detail-TOTAL.html

                          Variation annuelle  : total des crédits accordés par les banques aux ménages français  :

                          http://www.crisedusiecle.fr/france-credits-menages-flux-detail-TOTM2.html#graph2

                          Aux Etats-Unis, comme en France, comme dans presque tous les pays occidentaux, les problèmes s’accumulent  : le chômage explose, la consommation chute, les consommateurs sont surendettés, et donc les consommateurs empruntent de moins en moins.

                           

                          Problème numéro 5  : c’est donc l’Etat qui va soutenir la consommation.

                          C’est l’Etat qui va se surendetter en prenant le relais du consommateur.

                          - En France, l’Etat distribue des primes aux consommateurs pour qu’ils continuent à consommer (prime de rentrée scolaire, prime à la casse, prime à la cuve, prime pour les logements économes en énergie, prime de Noël, etc.)

                          - Aux Etats-Unis, cet été, l’Etat a distribué une prime aux consommateurs pour qu’ils achètent une voiture neuve. Mais ça n’a pas duré. Quand l’Etat a arrêté de distribuer cette prime, les ventes de voitures se sont effondrées.

                          - De même, l’aide surnommée « Cash for houses » est donnée aux primo-accédants. Quand un ménage américain achète un logement, l’Etat lui donne un crédit d’impôt de 8000 dollars. Cette aide devait se terminer en novembre. Les hommes politiques américains ont compris que les ventes de logement allaient s’effondrer si cette aide s’arrêtait. Du coup, ils ont voté une loi prolongeant ce programme d’aide jusqu’au 30 avril 2010  !

                          - Conséquence  : aux Etats-Unis, comme en France, comme dans presque tous les pays occidentaux, l’Etat se surendette encore plus. Les consommateurs sont surendettés, et l’Etat est lui-aussi surendetté.

                          Dette publique de l’Allemagne  : «  L’Allemagne aurait aussi un ratio dette sur PIB moins élevé que la moyenne en 2010 (à 76 % du PIB, contre 84 % pour la zone euro en moyenne).  »

                          http://blogs.lesechos.fr/article.php?id_article=3170

                          Dette publique de la France  : «  Selon le ministère du Budget, la dette publique est attendue à 77 % du PIB à la fin 2009, 83 % en 2010, 86 % en 2011 et 88 % en 2012, en lien avec l’envolée du déficit public et la crise économique qui frappe la France.

                          Au niveau du G20, les prévisions sont sans appel  : le niveau de la dette publique au sein du groupe va atteindre 86,6 % du PIB d’ici 2014, contre 62,4 % avant la crise.

                          Et parmi les mauvais élèves du G20, le Royaume-Uni – dont la dette devrait atteindre 99,7 % du PIB en 2014, contre 44,1 % actuellement selon le FMI – ou encore les Etats-Unis – pour qui le FMI planche sur un taux d’endettement de 112 %, contre 63,1 % en 2007.

                          La mention spéciale revient tout de même au Japon, avec un ratio qui passerait de 187,7 % en 2007 à 239,2 % du PIB nippon en 2014.  »

                          http://www.moneyweek.fr/conseils/01263/dette-publique-etat-fmi.html

                          Dette publique de l’Italie  : «  Les raisons de la grande urgence italienne s’expliquent par la taille élevée de la dette publique qui, selon les prévisions, pourrait dépasser 117 % du PIB en 2011.  »

                          http://www.ambafrance-it.org/spip.php?article2836

                          Dans presque tous les pays occidentaux, l’Etat se surendette pour soutenir la consommation. Si les aides d’Etat et les primes s’arrêtaient, la consommation s’effondrerait brutalement.

                          Jusqu’à quand va durer cette fuite en avant ?

                          Jusqu’à quand va gonfler cette gigantesque bulle  ?

                          Jusqu’à quand va gonfler cette bulle de surendettement des Etats occidentaux ?

                          Réponse  : jusqu’à ce que cette bulle de surendettement des Etats occidentaux explose.

                           

                          Quand la bulle de surendettement des Etats occidentaux explosera, qui sauvera les Etats occidentaux ?

                          Réponse  : rien, ni personne ne pourra sauver les Etats occidentaux. Ils seront contraints de se déclarer en défaut de paiement. Ils répudieront leur dette.

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