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Ennahdha et DAECH menacent la Tunisie

Les défaites subies récemment par les groupes terroristes DAECH et Al-Nosra en Syrie et en Irak, obligent leurs mercenaires survivants à chercher refuge dans d’autre pays, lorsque cela leur est possible. Or, quel meilleur pays que la Libye pour leur offrir une base de repli et de ressourcement ? À l’inverse de la Syrie, la Libye a été vite détruite par l’OTAN et livrée « pieds et poings liés » aux milices islamo-fascistes. De Libye, ces milices professionnelles pourront être facilement lancées contre les pays voisins, comme la Tunisie, l’Égypte ou l’Algérie qui reste l’objectif ultime des appétits de l’Empire anglo-sioniste. Le maillon faible de ces trois pays, la Tunisie, semble être la première cible. En effet, dans ce pays, le terrain a été préparé depuis trois ans par les Frères Musulmans d'Ennahdha, dont la marionette acceptable pour l’Occident s’appelle Marzouki [1], le président provisoire-qui-s’accroche. En 2011, à la stupeur générale, et bien avant DAECH, ils avaient déjà annoncé l'avènement du sixième califat [2], lequel s’est bien concrétisé en 2014,

A maintes reprises, l'« État islamique » a brandi des menaces contre le Maghreb, surtout après l’allégeance de nombreux éléments d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) à ce groupe terroriste. Les récents événements en Libye, plus particulièrement l’annonce de plusieurs groupes terroristes de leur allégeance à l’Etat islamique, viennent confirmer l’implantation de ce danger aux frontières tunisiennes et algériennes. En Syrak (Syrie + Irak) ce groupe est surtout combattu par les armées syrienne et irakienne. La coalition internationale simule des bombardements qui ont peu d’effets sur le terrain. Par exemple, Daech continue d’exporter son pétrole volé, au nez et à barbe des avions renifleurs et super équipés de la coalition. Les caravanes de camions citernes traversent sans encombre les déserts irakiens, syriens et jordaniens, pour livrer leurs cargaisons à la Turquie-membre-de-l’OTAN, et à la Jordanie, pseudo émirat abritant les camps d’entraînement occidentaux pour former des djihadistes.

Contrairement à ce qui se passe en Syrak, les bombardements de l’OTAN ont vite fait d’atteindre leurs objectifs de destructions. Donc, l’OTAN a préparé le terrain libyen, devenu tout à fait favorable au transfert, plus ou moins discret, des mercenaires djihadistes, de Syrak vers la Libye, via la Turquie- membre-de-l’OTAN. L'actuel gouvernement libyen, par le biais du « Conseil national », siégeant à Tobrouk, est réduit à l’inertie la plus totale. C'est ce que veut l'OTAN en général, et la France en particulier.

Les groupes islamistes libyens rattachés à l’EI.

- Le Groupe de Misrata (troisième ville la plus peuplée de Libye), ou force dite « Boucliers de la Libye », proche des thèses du Parti de la justice et de la construction (PJC), bras politique des Frères Musulmans, qui fait partie de l’opération « Fajr Libya ».

- l’« Alliance des forces nationales » (AFN) de Mahmoud Jibril, couvre la région de Zenten et tout l’ouest libyen, jusqu'aux frontières tunisienne et algérienne.

- Les milices dites « djihadistes », de Derna et de Tripoli (A. Belhaj, le super terroriste, d'Al-Qaïda, ex recherché par Kadhafi et par la CIA, ; reçu à Paris par de hautes autorités, adoubé par Paris et Washington comme gouverneur militaire de Tripoli).

Le politologue libyen Ali al-Kiassah estime que : "Les groupes terroristes se sont emparés après l’écroulement du régime de Mouammar Kadhafi d’immenses quantités d’armes. Pire encore : ils ont su pénétrer et noyauter les institutions étatiques et adoptent maintenant des décisions cruciales, ce qui garantit l’afflux d’argent aux terroristes. Ceux-ci imposent leur volonté aux Libyens."

Menaces sur la Tunisie

En Tunisie, la crainte se fait grande quand on sait que le retour des Tunisiens de Syrie et en Irak passe par la Libye, une terre de transit, où les armes circulent à profusion. La sécurité nationale est menacée, particulièrement en cette période transitoire, suite à la défaite aux élections législatives des Frères Musulmans, alliés déclarés de DAECH, auxquels ils fournissent des miliciens par milliers. Si les forces de sécurité tunisiennes commencent, depuis quelques mois (depuis la formation d'un gouvernement de technocrates) , à reprendre l’initiative par des opérations dites d’« anticipation », il n’en demeure pas moins que la menace est cette fois-ci réelle et qu’il faudrait se coordonner au plus vite avec l’Algérie afin de parer au danger. 

D'autre part, il ne faut pas oublier le fait qu'Ennahdha, lorsqu'elle avait le pouvoir total en Tunisie (2011, 2012, 2013), avait acheté à la Turquie des blindés israéliens défaillants, dans le but de piéger l'armée nationale dans sa lutte contre ceux qu'Ennahdha avait qualifié de "sportifs" du mont Chaambi, et qui sont en réalité des terroristes aguerris, retranchés dans les montagnes les plus inaccessibles de Tunisie. 

Le président de l’Académie russe des sciences géopolitiques Constantine Sivkov commente : "Les pays comme l’Égypte ou l’Algérie vaincront, sans aucun doute, la menace terroriste depuis le territoire libyen. Il est possible que les problèmes les plus sérieux surgissent en Tunisie. La situation peut évoluer selon deux scénarios. Premièrement, les commandos de l’EI engagent une lutte armée contre la Tunisie et il est possible qu’ils remportent la victoire. Deuxièmement, l’EI se met à s’entendre avec les islamistes tunisiens en vue de concentrer les efforts communs pour renverser le régime. Un tel scénario est, à mon avis, probable et beaucoup plus dangereux que le précédent."

Un soutien sans relâche de la France aux « Islamistes modérés » tunisiens et syriens

Il peut sembler curieux de constater le soutien sans failles des autorités et des médias français aux islamistes dits "modérés" , comme ceux d’Ennahdha en Tunisie, ou ceux d’Al-Nosra [3] en Syrie. Durant toute la campagne électorale tunisienne (législative puis présidentielle) de ces mois d'octobre et de novembre 2014, Le Monde, Libé, Le Figaro et d'autres journaux ont tout fait pour discréditer le parti bourguibiste et laïc "Nidaa Tounes", seul parti capable de battre les islamo-fascistes d'Ennahdha. Des articles tendancieux et mensongers dans ces journaux, des reportages bidonnés de TF1, M6, BFM, France 24 ou d’Euronews, à l’image de ceux de la chaîne d’Al-Qaïda, Al-Jazeera, présentent « Nidaa Tounes » (i.e . L’Appel de la Tunisie) et son leader BCE (Béji Caïd Essebsi) comme des émanations de l'ancien régime de Ben Ali, dont la France a toujours été, jusqu’au jour de sa chute, un fervent soutien ! Ghannouchi (le président et gourou des Frères Musulmans tunisiens) et Marzouki, tiennent exactement le même langage : est-ce un hasard ?

Mais "Nidaa Tounes" n'a rien à voir avec Ben Ali et sa clique de voleurs, c'est pour cela que la majorité des Tunisiens lui font confiance.

Cette position de la France et de ses "médias à la botte" est facilement explicable. La France , de Sarko et de Hollande, n’est que l’un des vassaux de l’Empire anglo-sioniste. Elle exécute scrupuleusement la partition que lui dicte son suzerain, tout comme les islamistes tunisiens et syriens. France et islamistes ont le même patron : ils se retrouvent donc sur les mêmes lignes de front.

 

NOTES

[1] Un soutien qui en dit long sur Marzouki  :

Logo de Hizb ut-Tahrir : sur le drapeau noir, flottant, figure la profession de foi islamique ; la même qui figure, mais en abrégé, sur le drapeau, aussi noir, du sinistre Daesch [acronyme de al-Dawla al-Islamiya fi Iraq wa ash-Sham (État Islamique en Irak et au Levant)].

Ridha Belhaj, porte-parole du Parti islamiste Hizb Ettahrir, parti le plus fondamentaliste de la scène politique tunisienne, dont les orientations reposent sur le califat et "la Sharia comme constitution*, a déclaré, lors d’une conférence de presse tenue ce samedi 15 novembre 2014, que son parti soutient la candidature aux élections présidentielles du Président sortant Moncef Mazouki qui « bénéficie d’une bonne marge de popularité » , sous-entendu, cela va de soi, auprès des fous de Dieu de Hizb Ettahrir !

[2] Ennahdha invite Hamas et Hammadi Jebali parle du 6ème Califat

Le mouvement Ennahdha a organisé dimanche 13 novembre 2011 au théâtre de plein air de Sousse, un meeting avec la participation des leaders du parti dont notamment son secrétaire général Hammadi Jebali. A été conviée à ce meeting également, Houda Naïm, membre du mouvement islamique palestinien « Hamas ».

M. Jebali, dans son discours, a déclaré solennellement « qu’il s’agit là d’un moment divin, dans un nouvel Etat, dans un 6ème Califat, inchallah ».

[3] Les groupes de l’Etat Islamique DAESH et Al-Nosra, ne sont que ʺnoir turbanʺ et ʺturban noirʺ

En Syrak, les deux principaux groupes armés par l’Occident sont « Daech » et « Al-Nosra ». Dans leurs tentatives effrénées de nous présenter des terroristes « gentils », c’est-à-dire chargés de liquider Assad et son régime laïc et anti impérialiste, les médias occidentaux ont successivement adopté l’ASL (Armée Syrienne de Libération, disparue aujourd’hui), puis le Front Al-Nosra (mercenaires financés par l’Arabie). Les horribles exactions répétées de Daech (financé par le Qatar) ont fini par exaspérer leurs commanditaires, ce qui a entraîné la constitution de la coalition internationale, sorte de « tigre en papier » , dont l’unique but est de calmer les opinions publiques occidentales. Car, sinon, comment expliquer que Daech continue , sans problème, à vendre son pétrole en Turquie et en Jordanie, sans que l’armada aérienne la plus puissante du monde arrive à stopper les caravanes de camions citernes traversant les déserts syrien , irakien et jordanien, sans compter les frontières turques et jordaniennes !! Donc, on entreprend de disculper le front « Al-Nosra » des actes terroristes commis à l'encontre des populations syriennes et irakiennes. Ne s'étant pas, officiellement, attaqué aux otages occidentaux, les médias présentent ce mouvement comme étant distinct de « Daech », parce que ce dernier a excellé dans les meurtres et les décapitations largement diffusés sur les mêmes médias. Les tentatives de blanchir l’image d’« Al-Nosra », s’inscrivent dans le contexte d’un processus visant à légitimer l’Islam politique sunnite (i.e. l’islamisme), en dépit de l’extrémisme, du fondamentalisme et du terrorisme dont il fait preuve.

Hannibal GENSERIC

VOIR AUSSI :

Syrie : Pourquoi la Tunisie fournit-elle autant de terroristes ?


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2 réactions à cet article    


  • armand 24 novembre 2014 17:17

    C’est très curieux ce qui se passe, ils vont crescendo, de plus en plus étendus de plus en plus violents de plus en plus armés, j’ai le sentiment qu’ils ont soupesé nos interventions et ont vu que nos réactions étaient sans effets importants ou décisifs, il va y avoir donc une sorte de clash final mais je ne sais quelle forme il aura. Incroyable qu’ils réussissent à avoir une logistique que l’occident pourrait leur envier, qui dénoncera les pays qui y aident et proposera un embargo ?


    • Hannibal GENSERIC Hannibal GENSERIC 25 novembre 2014 06:11

      Le parti islamiste tunisien Ennahdha pour les nuls


      Le parti islamiste tunisien Ennahdha pour les nuls, à travers trois parmi ses plus illustres fondateurs historiques, qui furent aussi ses présidents, et quelques-unes parmi leurs célèbres prises de position :  

      - Au centre, le Grand gourou, Rached Ghannouchi, actuel président d’Ennahdha, a qualifié les terroristes d’Ansar ach-Sharia de ses propres enfants, annonciateurs d’une nouvelle culture, et les a incités, dans une célèbre vidéo fuitée, à infiltrer l’armée, la police, l’administration et les médias parce que ceux-ci ne sont pas encore acquis à la cause islamiste, avait-t-il précisé. Quant à la femme, pour Rached Ghannouchi « le fondement de sa nature féminine ne repose que sur sa fonction sexuelle ». 

      - À sa gauche, Sadok Chourou, constituant qui a appelé, du haut de la tribune de l’Assemblée Nationale Constituante, au cours d’une séance plénière diffusée en direct sur Wataniya 2 (l’équivalent de France 3 en Tunisie), à couper les mains et les pieds des sit-inneurs, grévistes, syndicalistes et opposants aux islamistes, en s’appuyant sur sa propre interprétation d’un verset du Coran. 

      - À sa droite, Habib Ellouze, fervent partisan de l’excision des femmes qui considère cette barbare mutilation comme étant une opération esthétique bénéfique pour l’harmonie du couple, constituant djihadiste qui a plaidé, en direct sur les ondes, pour le djihad en Syrie en déclarant que s’il était plus jeune il s’y serait engagé.

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