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Accueil du site > Tribune Libre > Enseigner les génocides, un devoir de citoyenneté ?

Enseigner les génocides, un devoir de citoyenneté ?

L’histoire des génocides est aujourd’hui presque totalement absente de l’enseignement en France. Ainsi la destruction des juifs d’Europe (dans le cadre plus large de la deuxième guerre mondiale évidemment) est placée, dans les nouveaux programmes d’histoire, à la fin de la première. Sous couvert de la longueur du programme cela permet de ne pas abordé ce phénomène.

Même en tant qu’étudiant en histoire à la Sorbonne (Paris 1), je n’ai pu assister à aucun cours concernant la destruction des juifs d’Europe et encore moins les nombreux autres génocides : Rwanda, Cambodge, Arméniens... Le sommet de cet état de fait fût en Licence où dans un cours parlant des phénomènes migratoires dans les mondes juifs du XX siècles, des heures de cours furent consacrées au pogrom russe à la fin du XIX siècle mais pas une seule heure ne fut consacré à la Shoa  !

Pourtant, dans le même temps, la mémoire ce des événements obsèdent nos sociétés (1). Les dangers d’une histoire expliquée à partir simplement des cérémonies mémorielles sont particulièrement forts. Je ne m’arrêterai que sur un exemple : il est souvent avancé dans ces cérémonies que 5,5 millions de juifs sont morts au cours de leurs transferts ou dans les camps de concentration/extermination. Cela est parfaitement faux, c’est oublier que 1,5 à 2 millions des victimes sont mortes dans les opérations mobiles de tuerie sur le front est. Ces déformations font à la fois le jeu des négationnistes mais plus grave encore elles empêchent de comprendre la manière dont c’est déroulé le phénomène. Les enseignants d’histoire ne peuvent laisser un tel état de fait demeurer.

Le génocide : un phénomène à décrypter

Aucun événement historique n’est plus à même que les génocide de laisser place à l’émotion sur la raison. Que ce soit pour les images (difficile de regarder pour la première fois nuit et brouillard sans avoir des frissons d’horreur) ou les textes (2). L’attitude commune face à une telle horreur est bien connue : les hommes qui on agit de la sorte sont des monstres absolus. Malheureusement cette protection psychologique est bien loin de la réalité. Les génocides sont perpétrés par des hommes ordinaires. Pire, ils s’inscrivent dans une pratique quotidienne qui parce qu’elle devient un quotidien est supportable. Au final, se cacher derrière l’horreur ne fait que reproduire les protections psychologiques que dressaient les acteurs du génocide : ce n’est pas moi ou quelqu’un de semblable qui a fait cela. Eux se cachaient derrière leurs supérieurs et la division des taches nous nous cachons derrière la déshumanisation des acteurs des génocides.

Le génocide : quelle méthode d’enseignement ?

Une des grandes « modes » consistent actuellement à emmener les adolescents en voyage scolaire à Auschwitz. Là au plus près de l’horreur, ils sont censés pouvoir réaliser l’événement. L’affaire des mauvaises blagues proférées par un élève avait fait grand bruit en France (3). Cette affaire est la démonstration même que les élèves n’avaient ni réalisé ni compris où ils étaient. Il ne s’agit pas du méthode d’enseignement d’histoire mais une méthode de diffusion de la mémoire. Comprendre Auschwitz ce n’est pas voir uniquement le camps mais aussi ce qui ce cache derrière. Comprendre Auschwitz c’est surtout réussir à pratiquer une analyse rationnelle là ou justement elle est le plus difficile à mettre en œuvre. Le génocide doit donc être traité comme un événement historique à part entière. Montrer l’horreur ne doit pas servir à émouvoir mais enclencher une réflexion sur le comment et le pourquoi. Le génocide est un concept qui doit être étudié en soit. La Shoah n’est pas le seul événement définissant ce concept, pourquoi ne pas pratiquer une analyse comparative des génocides ? La compréhension devrait en être facilitée. La diversité des comportements et des réactions selon les génocides est essentielle. Quelles similitudes entre la destruction des juifs d’Europe qui a voulu être dissimulée et le génocide des Tutsi par les Hutu au grand jour ? Il est donc indispensable qu’une partie d’un programme de terminale y soit consacré, que le sujet soit envisageable au baccalauréat, que notre société accepte ce que peut perpétrer l’être humain.

(1) http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=9680

(2) "Une saison de machette" de Jean Hatzfeld

(3) Ainsi un élève du lycée Jean-Jaurès de Montreuil a été exclu définitivement pour avoir dit "ils ont bien fait de brûler"



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45 réactions à cet article    


  • OLG (---.---.218.223) 28 août 2006 11:57

    Bonjour Gabriel,

    Ton article sort des sentiers battus, mais je ne comprends pas tout.

    Historien comme toi (Paris 4 à deux pas de Paris 1), il me semble que le fait d’enseigner les génocides relève avant tout de l’enseignement secondaire, voire même avant. Dès le plus jeune âge, en France, en Europe et dans le monde, tout enfant scolarisé est sensibilisé aux faits des génocides du 20e siècle (en particulier le génocide arménien, 1915-1922 et celui de la Shoah durant la Seconde Guerre Mondiale).

    Cet enseignement passe non pas seulement par des voyages à Auschwitz, mais également par le témoignage tout aussi poignant des « Justes », des anciens déportés et des résistants, qui viennent sensibiliser les écoliers et lycéens sur le génocide.

    J’adhère à ton propos sur le fait que l’émotion, en général, l’emporte souvent sur la réflexion. Néanmoins, il serait étonnant que l’on enseigne l’histoire des génocides qu’avec l’émotion, sans jamais évoquer les raisons et le contexte dans lesquels ils se sont déroulés.

    A vrai dire, il semble déjà acquis les connaissances historiques sur la Shoah dès lors qu’on entre en fac d’Histoire. Maintenant tout dépend de l’option d’enseignement que tu as pu suivre. N’évoque-t-on pas les débuts de la Shoah avec des explications plus précises sur l’histoire de l’Allemagne durant l’Entre-Deux-Guerre et la Seconde Guerre Mondiale ? J’avoue que le contraire me semblerait étonnant...

    Si tu m’éclairer plus en détail sur ton point de vue et peut-être sur ce qu’on t’a enseigné, ce serait le bienvenu.

    Cordialement.


    • Guil (---.---.170.165) 4 septembre 2006 13:09

      « mais également par le témoignage tout aussi poignant des »Justes« , des anciens déportés et des résistants, »

      Vous oubliez celui des bourreau, peut-être le plus important de tous car le plus rare et celui qui permettrait le mieux de comprendre comment en restant des gens ordinaire comme vous le dites, on n’en devient pas moins des bourreaux commetant des crimes affreux. Malheureusement les bourreaux écrivent rarement tant qu’ils sont en liberté - ou bien malhonnètement - et sont souvent passés par les armes quand ils sont arrêtés. Les peines de morts appliqués à Nuremberg après la seconde guerre mondiale nous ont privé d’un potentiel très important de témoignages cruciaux, c’est bien dommage.


    • Gabriel Maurisson 28 août 2006 12:04

      L’enseignement du génocide n’est pas fait en tant que telle. On traite de la seconde guerre mondiale et dans ce cadre on consacre maximum une heure au traitement de la shoa. Quant au génocide arménien, je doute qu’il soit évoqué dans le cadre des collèges et des lycées.L’action des Justes et des témoins est intéressante mais elle doit être nuancé par un discours qui doit sortir de l’émotion (différence fondamentale entre mémoire et histoire).

      Il est difficile de comprendre que Paris 1 ne possède pas une seule chair sur le génocide en lui même. L’histoire des génocides est un domaine comme les autres qui mérite d’être approfondie. Pour l’instant, on reste simplement à une transmission de la mémoire. Les génocides méritent une place spécifique dans l’enseignement de l’histoire et non d’être délaissé comme aujourd’hui


      • Gabriel Maurisson 28 août 2006 12:20

        « A vrai dire, il semble déjà acquis les connaissances historiques sur la Shoah dès lors qu’on entre en fac d’Histoire. » C’est un point sur lequel j’ai oublié de réagir. Je crois malheureusement que ce constat est trop optimiste. Oui les étudiants savent en général que des millions de juifs sont morts dans des camps de concentration. Mais combien connaissent les opérations mobiles de tuerie dans l’est ? Combien sont capables d’expliquer l’exclusion progressive des juifs de la société allemande et les raisons de cette exclusion ? Combien sont capables de comprendre la négociation tentée par les juifs (en grande partie) face aux nazis à cause de 1000 ans de négociation réussie pour vivre face aux chrétiens ?

        Personnellement je n’ai appris à comprendre cela qu’en lisant nombreux historiens comme Hildberg


        • Fedaykin (---.---.30.41) 28 août 2006 12:24

          Avant même de vouloir « plus(se) » parler des génocides, entre autre de la shoah et arméniens, il serait bien que nos cours d’histoire se mettent à l’heure et parlent également des génocides commis par un régime au moins tout aussi horrible que le nazisme qui est le communisme (80 Million de morts à peu près et ca continue encore aujourd’hui).

          On pourrait par exemple parler des Tibétains massacré par le régime Chinois, des Coréen affamé par leur gouvernement, et plus proches de la seconde guerre mondiale des polonais assassiné par les russes simplement parce qu’ils étaient officiers. Et des génocides comme ça il y en a de nombreux dont on entend jamais parlé. Il serait temps de mettre les pendules à l’heure.


          • Gabriel Maurisson 28 août 2006 12:35

            C’est la raison pour laquelle, je parle de l’histoire des génocides et non l’histoire de la shoa. La compréhension des génocides ne peut se faire que par l’étude des différents événements qui ont eu lieu. Mais aussi essayer de définir si il s’agit réellement d’un génocide. Je ne défends pas la Corée du nord mais cette dernière ne pratique pas à ma connaissance une extermination systématique d’une partie de sa population. Parler de génocide dans ce contexte ne fait donc que diluer le concept


            • (---.---.52.6) 28 août 2006 14:08

              Comme vous aimez les génocides, en voilà UN (document arte) pour vous ! attention : objectivité de rigueur ou le masque risque vite de tomber ! A vous de voir :

              Lettre au Roi des Belges à propos de... NOTRE HITLER A NOUS source : site les orgres !

              Sire,

              Avez-vous comme moi regardé hier soir sur Arte le remarquable film documentaire Le roi blanc, le caoutchouc rouge, la mort noire ?

              Avez-vous été, vous aussi, horrifié en voyant ces souffrances terribles infligées à la population du Congo par le roi Léopold II entre 1885 et 1908 ? Ces enfants dont on tranchait la main quand ils ne rapportaient pas assez de caoutchouc ! Ces hommes dont on prenait les femmes en otage afin qu’ils produisent plus ! Ces villages entiers qu’on brûlait pour asseoir la terreur ! Ces tortures sadiques !

              Avez-vous frémi, vous aussi, en entendant l’historien M’bokolo expliquer que ce génocide avait fait tomber la population du Congo de vingt millions à dix millions ?

              Ce n’est pas ce qu’on nous racontait à l’école, n’est-ce pas ? On nous parlait d’un « grand souverain visionnaire et bâtisseur » ! Alors qu’il s’est construit une des plus grandes fortunes du monde, à coups de tortures, de massacres et de mensonges ! Bruxelles, notre ville à vous et à moi, regorge de statues et monuments à la gloire de ce « grand roi ». C’est gênant. C’est comme si Berlin arborait fièrement des statues d’Hitler. Car, si on se place du point de vue des Noirs, Léopold II, c’était bien notre Hitler, n’est-ce pas ? Blanches ou noires, les victimes ont la même valeur.

              Que comptez-vous faire, Sire ? Bien sûr, personne n’est responsable des actes de son arrière grand-oncle. Mais enfin, s’il est vrai que la fortune de la famille royale belge a pour origine un génocide, ça doit vous gêner terriblement ! Alors, voici deux suggestions...

              On parle beaucoup ces temps-ci, et à raison, du devoir de mémoire. On visite Auschwitz, et c’est très bien.

              Mais enfin, ne serait-il pas encore plus méritoire de s’occuper de notre Hitler à nous ? Je ne propose pas d’enlever ces statues choquantes. Il serait plus éducatif de les accompagner de quelques plaques expliquant ce qui s’est vraiment passé. Et de créer un musée du génocide congolais que les écoles pourraient visiter. Vous pourriez aussi, je ne sais pas, demander pardon ? Pas personnellement bien sûr, mais pour montrer que vous ne voulez pas être complice de ces crimes.

              Et puis aussi, pour ne pas rester seulement dans les symboles, ne pourriez-vous aider à réparer ? Comme vous le savez, les plus grosses fortunes de la Belgique se sont construites en pillant le Congo. Il existe un excellent livre, « Et l’Europe sous-développa l’Afrique » où le professeur Walter Rodney montre, faits et chiffres à l’appui, comment le colonialisme a bloqué le développement de ce continent. (Ce livre est déjà ancien et sans doute épuisé. Si vous ne le trouvez pas, appelez-moi, je vous le prêterai volontiers).

              Donc, si votre grand-oncle a tant volé, vous serez bien d’accord qu’il est juste de restituer. Vous donnerez ainsi un bel exemple à plusieurs grosses sociétés belges.

              C’est important pour le peuple du Congo. Il se débat dans une misère épouvantable parce qu’on l’a volé. Et, comme vous savez, parce que le pillage continue aujourd’hui. Sous des formes plus camouflées mais plus efficaces encore. C’est aussi important pour nous en Belgique. On dit que vous êtes très préoccupé par la montée de nos partis fascistes et racistes. Vous avez là un excellent moyen de les contrer.

              Puisqu’ils ne cessent de présenter les réfugiés noirs comme des « profiteurs » qui viennent nous prendre notre bien-être, n’êtes-vous pas le mieux placé pour leur couper l’herbe sous le pied ? En montrant que les peuples noirs ne sont pas des profiteurs, mais des victimes. Et que notre bien-être (enfin, plutôt le vôtre que le nôtre) provient largement de ce pillage commis contre les Noirs.

              Alors, Sire, je vous le dis bien sincèrement : Remboursez ! Remboursez de bon coeur, ne gardez pas pour vous le fruit du génocide ! Ainsi, vous pourrez regarder vos enfants et petits-enfants les yeux dans les yeux. Et tous les enfants noirs. Ca vaut mieux qu’un gros tas d’or mal acquis, n’est-ce pas ?

              MICHEL COLLON


              • Gabriel Maurisson 28 août 2006 14:24

                « Comme vous aimez les génocides », je les étudie mais ne croyez pas que j’aime en soit les génocides (la phrase a une ambivalence gênante...)

                Je regarderai le documentaire que vous me proposez sur le génocide gongolais. Je ne réagirai pas plus n’ayant rien lu sur ce dernier jusqu’à présent.


              • (---.---.52.6) 28 août 2006 14:42

                merci de m’avoir répondu ! vous semblez de bonne foi et quelqu’un qui recherche l’info de façon scientifique !

                bonne route sur ce chemin qui risque de vous faire sortir des sentiers tout traçés de l’eurocentrisme historique ! smiley


              • (---.---.170.68) 31 août 2006 09:40

                On devrait vous prendre au mot et rembourser les congolais...Je suis sûr que leur situation s’améliorerait d’un coup de baguette magique, comme celle des noirs à qui Mugabwé a donné les fermes des blancs au Zimbabwé....


              • GRL. (---.---.91.38) 28 août 2006 14:24

                On est encore loin du compte ...

                Enseigner les génocides ... permettez moi de m’arreter sur une question , sur l’enonciation d’une thématique à mon avis , mal formulée . Un génocide ne s’enseigne pas , heureusement .

                Mais , vous etes historien , alors , la premiere chose , c’est que vous savez par définition mieux que moi que les génocides sont survenus dans toutes les époques de l’histoire , à toutes les echelles et que malgré la terreur et le vent de misère qu’ils ont occasionnés parmi les peuples , ils sont toujours , .... « revenus » à l’occasion de guerres .

                Quelles sont alors les questions ? Est il utile de savoir que tel génocide a fait tant de morts en telle année et telle autre encore plus ? Est ce bien cela qui peut prévenir le retour de l’horreur ?

                N’est il pas temps , de croiser votre discipline avec d’autres , utiles à la compréhension des causes de la cruauté humaine et les moments « sociologiques » , « biologiques » même , qu’elle choisit pour se déverser sur des innocents ?

                Comprendre celà , c’est d’abord accepter de nombreuses notions qui bien qu’abordées depuis plus de trente ans de maniere sporadique par quelques illuminés visionnaires , sont à mon sens , la vérité de demain , les clefs de la formation mentale d’un projet de génocide à l’interieur d’un superorganisme humain , d’une societé ... mais celà semble , malheureusement , resister aux chapelles des historiens, car la théorie met en jeu des disciplines autres , de la sociologie , de la psychologie , mais aussi beaucoup de physiologie et pour finir la génétique et ses extensions , et même voire , d’autres définitions du vivant. ...

                Flou ? Oui , car je ne peux tout resumer en un post , mais certains ont déjà expliqué , et de plus miraculeusement bien.

                Alors , juste pour susciter l’intêret , disons qu’à l’heure actuelle , sont expliqués de maniere tout à fait probante :

                Les mécanismes de la propagation des idéologies de cerveau à cerveau , comme de véritables systemes autoréplicants , comparables aux gènes ainsi que la maniere dont un dictateur est désigné par le peuple comme « chef ».

                Les mécanismes qui font qu’un superorganisme humain justifie son expansion territoriale et canalise son unité en désignant tout d’abord , un ennemi, totalement diabolisé , ainsi que la maniere précise dont est diabolisé cet ennemi , puis la maniere dont est sanctifiée par ses représentants , la marche sanglante d’un groupe humain vers l’affrontement dans le but « d’avaler » cet ennemi.

                Les mécanismes que la nature met en jeu lorsqu’elle envoie des millions d’etre humains mâles à la guerre et les « paris génétiques des superorganismes » faits dans une débauche de sang et de sacrifices ainsi que la maniere dont se font les alliances géopolitiques.

                Les mécanismes qui déclenchent chez les groupes humains vainqueurs , la décharge d’adrénaline et de testostérone qui les autorise à massacrer ou asservir les hommes et les enfants , à capturer les femmes et à violer , de l’antiquité jusqu’à nos jours.

                La maniere dont, ainsi, les empires se batissent, comment les vaincus se font integrer et le fait qu’ils n’auront jamais de position sociale égale à celles des vainqueurs dans le nouvel empire ainsi bâti.

                La manière dont une société, apres son apogée, perd peu à peu ses alliances stratégiques et commence à décliner du sommet de l’ordre de préséance des nations , la maniere dont son économie et son peuple perd la competitivité à l’issue de périodes fastes.

                La maniere dont une societé qui amorce le déclin s’occulte la vue pour ne pas voir sa chute et tente à tout prix de convaincre qu’elle est toujours au « sommet » par tous les moyens et peu à peu , la façon dont une créature sociale se disloque .

                Et finalement , la maniere dont elle va regagner de la superbe , en redésignant un nouvel ennemi , rassemblant ses sujets et se lancer dans une nouvelle boucherie ... si elle n’est pas avalée dans ce grand moment de vulnérabilité ...

                Tout ceci , tres résumé , défie les époque de l’histoire , et de plus ces notions sont completement transculturelles . Alors , telle est la suggestion d’enseignement que je vous propose à propos des génocides comme de beaucoup de faits d’histoire. Certains ouvrages dont celui de H.Bloom " reprennent littéralement les faits historiques les plus importants et les revisitent sur le plan de la physiologie , donnent les clef de la barbarie humaine applicable à tout peuple , élargissent la notion de vivant en comparant nos societés à de véritables êtres qui disposent de leurs cellules humaines comme nous disposons des nôtres.

                Ces ouvrages ont été validés par une vaste communauté de scientifiques et d’historiens de renom dont beaucoup ont été tres impressionnés par la qualité des liens tracés , par la précision des faits et par une logique non vulgarisée , mais de fait tres abordable.

                Il y a donc à mon sens , un enseignement qui peut prévenir un etre humain , le mettre en garde des forces qui pourraient le gagner , si un jour , la nation décadente dans laquelle il vit désignent peu à peu un ennemi , et qu’en quelques années de stigmatisation , un leader totalitaire s’empare du pouvoir , pour assouvir la soif de sang de la créature sociale. Cette enseignement permet entre autres choses de reperer les moments de fragilité des peuples dont le pays , la religion , l’idéologie est en phase de croissance , ou bien sur le déclin . Cet enseignement permettrait peut etre de barrer la route au fascisme naissant , si il était un peu plus considéré.

                L’histoire le prouve et reprouve , et puisque vous parlez de la Shoah , ne vous etes vous jamais demandé comment des millions d’allemands ont pu adherer à une pareille boucherie ? Comment tout un peuple a pu suivre , même si il n’était pas totalement « informé » , comment même , cette stigmatisation des juifs a pu s’étendre et commencer à gagner les pays voisins dont le notre, à la maniere d’une maladie virale ? N’y a t il pas au jour d’aujourd’hui , d’autres réponses à trouver aux sempiternelles répetitions de l’histoire ?

                Telle est ma proposition , une voie de recherche , qui pousserait les historiens à se rapprocher des biologistes , ethologues , psycho-neuro-immunologues , sociologues , car l’hitoire à elle seule , n’a jamais pu empêcher la répetition de ses horreurs , de ses génocide , et elle nous masque subtilement la vue car son echelle temporelle est bien plus vaste que celle d’une vie humaine . Il nous faut de nouveaux reperes pour anticiper et certains ouvrages osent parler franc et en donnent , preuves à l’appui.

                De plus et pour finir , m’est avis que la disponibilité de nos cerveaux pour évoluer devant les concepts d’humanité , peut d’autant mieux se faire dans une période où ... nous ne sommes pas en guerre .

                Qu’en pensez vous ?

                GRL


                • Gabriel Maurisson 28 août 2006 14:35

                  Je remets ma réponse après la votre pour plus de clarté

                  Lorsque vous dites « ’L’histoire le prouve et reprouve , et puisque vous parlez de la Shoah , ne vous etes vous jamais demandé comment des millions d’allemands ont pu adherer à une pareille boucherie ? Comment tout un peuple a pu suivre , même si il n’était pas totalement »informé« , comment même , cette stigmatisation des juifs a pu s’étendre et commencer à gagner les pays voisins dont le notre, à la maniere d’une maladie virale ? N’y a t il pas au jour d’aujourd’hui , d’autres réponses à trouver aux sempiternelles répetitions de l’histoire ? » Ne pensez pas que je préconise une histoire événementielle. Je m’interroge souvent sur les problèmes que vous évoquez (des réponses se trouvent d’ailleurs dans la destruction des juifs d’Europe par Hildberg).

                  Sinon Je suis parfaitement d’accord avec vous. L’histoire n’a pas à être la seule matière à s’intéresser aux génocides (vous oubliez d’ailleurs la philosophie). Cependant il est difficile d’affirmer que l’échelle temporelle empêche la compréhension. En effet le risque d’une telle analyse est d’en oublier les faits.

                  Je finirai sur le fait qu’à mon avis l’histoire n’a pas vocation a empêché les futurs génocides (se serait très prétentieux) mais à essayer de dégager des éléments de compréhensions

                  merci pour votre long commentaire


                • GRL (---.---.91.38) 28 août 2006 15:17

                  ... Avec plaisir , comme l’on dit à Toulouse .

                  J’entends bien ce que vous me répondez , mais si aujourd’hui , on emmene des jeunes visiter les camps , si d’Auchwitz à Zanzibar , les sites sont pour celui qui y passe , les gardiens d’une mémoire sombre d’une dimension de l’humanité , ne pensez vous pas que le but , au delà de « se souvenir des faits » n’est pas , « ... s’en souvenir dans l’espoir ( avoué ou non ) qu’ils ne se reproduisent plus » ?

                  Même si cela semble prétentieux , c’est tout de même le but de ces témoignages , au delà du souvenir des disparus , le souvenir est là pour prévenir , pour ne pas que cela revienne , non ? Pas juste pour le souvenir . En rester là serait une dimension trop « poetique » de l’horreur et la peur qu’elle doit logiquement distiller en nous.

                  C’est pour celà que plus qu’un commentaire , mon intervention est une proposition que je vous fait parce que vous etes historien et parce que ce sujet vous préoccupe et vous a poussé à rédiger ici. Alors si le coeur vous en dit , allez sur le site de l’auteur que je cite , et lisez son livre « Le principe de Lucifer » dont le titre ne se comprend que lorsqu’on ouvre le livre , je vous assure que vous ne le regretterez pas , même si il bouverse quelque peu les connaissances établies , vous ne le regretterez pas en tant qu’historien , car d’aucune maniere , il ne dérange ni ne conteste les faits (tout en les citant abondemment ), bien au contraire . Par contre il les explique d’une maniere radicalement differente et là est son intêret , pour l’histoire en général et pour la question précise des génocides , évoquee par cet article .

                  Bien à vous .

                  GRL


                • Gabriel Maurisson 28 août 2006 15:31

                  Le message plus jamais çà n’est évidemment pas contestable mais il ne sert à mon avis pas à grand chose. (le cambodge et le rwanda n’en sont-ils pas les meilleurs preuves ?)

                  Concernant le livre que vous me conseillez, je vais le lire


                • GRL. (---.---.91.38) 28 août 2006 15:47

                  Vraiment si vous faites celà , vous me voyez ravi par avance , tellement ma conviction est grande devant cet ouvrage , tellement les 12 ans de recherche qui ont permi sa réalisation ont donné là un fruit qui peut etre ( vraiment ) une réelle chance pour l’humanité . Et comme le disent nombre de critiques de renom , « de ces livres là , il en existe somme toute tres tres peu » . Une chance à saisir que je vous souhaite alors fructueuse et integre , merci à vous , et sincerement bonne lecture.

                  GRL.


                • Gabriel Maurisson 28 août 2006 15:52

                  Je viens de faire ma commande sur amazon. Je tiendrai donc parole. J’attends avec impatience ce livre qui m’a l’air très intéressant.

                  D’ailleurs un article (ou co-article smiley ) sur le sujet pourrait être utile.


                • GRL (---.---.91.38) 28 août 2006 16:28

                  je pense en effet qu’il le serait , au terme de votre lecture bien entendu , si ce qui y est proposé fait echo en vous , car lorsque l’on tient une clé dans la main , même si elle ne glisse jamais parfaitement dans de telles serrures , de tels verrous que sont les mysteres de l’histoire , il est à mon sens de notre « devoir » citoyen , humaniste , d’en faire part aux autres , de donner nouvelle matiere à débattre , à mâcher , afin de nourrir l’espoir d’acquérir de nouveaux garde fous , face à la folie dans laquelle nos créatures sociales nous emmènent parfois , chose à laquelle , peu de peuples on su resister jusqu’alors . Je n’ai en ce sens rien à gagner personnellement de faire cette sorte de propagande . disons que je tente de partager mon enthousiasme , et en ce sens , je suis d’accord pour , le moment venu , participer à un eventuel article sur le sujet , car il me tient particulierement à coeur.

                  Merci de votre confiance.

                  GRL


                • Vendeta (---.---.102.20) 28 août 2006 15:16

                  Bonjour,

                  je trouve surprenant que vous puissiez être encore demandeur d’information sur la Shoa aujourd’hui... ???? Depuis le secondaire, la Shoa a été décripté, montrée, remontrée, parfois avec des images d’une violence (non instructive" pour des jeunes... Les médias écrits et TV (France télévision) sont un formidable livre ouvert sur cet évenement... Le nombre de documentaires et livres sur la Shoa dépasse largement la somme de ceux explicant tous les autres génocides réunis.. Et de cet innondation, est né un déséquilibre évident aujourd’hui, sur Les Génocides... Et dire que c’est le plus monstreux, serait créer une échelle de valeur de la vie entre des peuples , ce que je me refuse à faire...car un juif=un rwandais=un coréen...etc Mais cette disproportion et l’obligation de comparaison systématique entre un génocide et la Shoa, devenu une échelle de Richter des génocides, rends l’analyse des génocides récents très subjective...et souvent sous documentée... D’ailleurs ce déséquilibre a été récemment utilisé par un cetain comique pour défendre sa cause...qu’on soit d’accord ou on sur la manière : l’ensemble des historiens et journaliste, et politiques, ont reconnus ce déséquilibre... et on vite fait de rééquilibrer les choses...Cérémonie et journée officielle contre l’esclavage, reportages et livres ..

                  Mais le problème est plus profond : quel but ou conséquence d’enseigner les génocides à tout pris, de façon générale (cad en dehors des éleves d’histoires géo, et social) ? Le but est bien sur d’apprendrz l’histoire et aussi indirectement empêche que cela se reproduise : là c’est raté car malgré lHolocauste la leçon n’a pas été retenu : Rwanda, Cambodge, Russie, Corée, Yougoslavie, Palestine... par contre le revers de la médaille est qu’a trop vouloir éduquer on peut entrainer un sentiment de rejet de l’autre/ je m’explique : Enseigner l’esclavage ne peut-il pas aujourdh’ui inciter certains individus de couleur à avoir de la haine pour les desendant de tortionnaire... ? La sensation de non assimilation des minorités peut alors être coparer à l’esclavage passé ! Parler du génocide arménien ne ravive-t-on pas la haine truco-amréniene ? Faut-il dès aujourdh’ui enseigner au Rwandais le génocide Tutsi sur les utus ? Evoquer le massacre des palestiniens ne fait-il pas que d’envenimer les relations arabo-israliennes partout dans le monde ?

                  Et deuxième effet dangereux : le ras-lebol de culpabilistation Les mouvements néo nazi et antisémites sont en plein expension outre Rhin, car une partie croissante de la jeunesse, rejette la culapbilité que l’on fait porté à tous les allemands pour les crimes de leur parents. Et donc commence à ressentir exactement ce qu’on ressentit les allemands après la défait de 1918...l’humiliation sur laquelle Hilter a joué pour arrivé au pouvoir. Et ce phénomène commence à prendre de l’ampleur en Europe, car nous sommes à la 4eme génération et même si ils spont conscients de l’histoire, nombres de peuples ne veulent plus être juger sur le passé de leur nation...et il on raison.

                  Donc il faut faire attention lorsqu’on veut ’enseigner’ les génocides ; la mesure, l’égalité, et l’objectivité doivent être rigoureuses...sinon....les esprits les plus belliqueux seront se servir de cette ’histoire’ pour en fabriquer une nouvelle...peut-être plus sombre...

                  V.


                  • Gabriel Maurisson 28 août 2006 15:24

                    Je suis parfaitement d’accord avec vous (je vous invite à lire le premier article que j’ai publié sur agoravox voir note 1 de mon article).

                    Je ne demande pas un enseignement mémoriel mais historique. Celà non au nom du plus jamais çà (plein de bonnes intentions mais très crédule) mais parce que le génocide est à mon avis le meilleur révélateur de la diversité des réactions individuelles et de groupes dans nos sociétés. Comprendre les génocides c’est comprendre de manière directe un grand nombre de mécanismes de nos sociétés modernes.


                  • (---.---.52.6) 28 août 2006 15:28

                    vous n’y etes pas du tout ! ce qui est arrivé aux juifs en Europe n’est que l’application d’une partie des tortures et barbaries infligées par les blancs à tous les non-blancs de la planète !

                    c’est d’ailleurs la suprème humiliation ressentie par bon nombre de blancs furieux qu’on leur aient appliqués les programes appliqués bien avant et surtout après aux sous humains non blancs de la planète !

                    Fort de cela, il est donc prévisible que les nazillons allemands et même d’ailleurs se disent, mais pourquoi on devrait porter cette croix nous ? doigter alors qu’ils (les autres blancs) ont fait pareil et surtout PIRE !

                    comment voulez vous hiérarchiser les victimes et les centaines de milliers de génocides que vous avez perpétré en pensant que tout ira comme si ? pourquoi fait de la shoah un génocide « par hasard » ?

                    ce n’est qu’une logique implacable ! votre barbarie envers les autre peuples de la planète s’est retourné contre vous !


                  • caramico (---.---.227.236) 28 août 2006 15:17

                    Sans aucune intention de minimiser aucun des génocides cités ci-dessus, est-ce quelqu’un s’est penché également sur la disparition quasi totale des populations indiennes en Amérique du Nord où des Aborigènes en Australie et ne peut-on pas parler également dans ces deux cas de génocide ?


                    • Daniel Milan (---.---.2.147) 28 août 2006 17:39

                      Et le génocide du peuple palestinien perpétré par Israël ? smiley


                      • Serpico (---.---.154.23) 28 août 2006 19:01

                        à l’auteur « La Shoah n’est pas le seul événement définissant ce concept, pourquoi ne pas pratiquer une analyse comparative des génocides ? »

                        Fais gaffe, malheureux !


                        • daniel (---.---.217.252) 28 août 2006 19:28

                          Un génocide est l’extermination, physique, intentionnelle, systématique et programmée d’un groupe ethnique, national, religieux ou racial. C’est un cas extrême de crime contre l’humanité.(définition extraite de Wikipedia)

                          @PXXX 1- Le Roi des Belges n’a pas commis de « génocide » au Congo. Il n’y avait pas de volonté d’extermination, et pour cause : il s’agissait de faire travailler, d’esclavagiser les populations pour le trafic de l’ivoire dans un premier temps, l’industrie du caoutchouc ensuite. L’horreur n’en demeure pas moins. On peut lire sur le sujet « Au coeur des ténèbres » de Conrad.

                          2- Il est trés interressant de voir comment Léopold s’y est pris pour s’approprier le Congo (car il en est devenu « propriétaire », la colonisation est venue plus tard). Léopold a mené une campagne trés forte et soutenue contre les esclavagistes (arabes , mais aussi sub-sahariens) qui à l’époque ravageaient le Congo . Il a réussi à mettre dans sa poche tous les mouvements anti-esclavagistes, pro-africains, etc...de l’époque , et c’est grace à cela qu’il a pu se faire mandater pour intervenir au Congo et y mettre en place son systéme . Une leçon à méditer aujourd’oui sur les enfers pavés de bonnes intention...

                          3 - Le probléme avec les crimes contre l’humanité c’est que l’Histoire n’est composée que de cela....Les Zoulous de SHAKA ont massacré toutes les tribus qui refusaient de s’allier à eux , et procédé à des « épurations » systématiques des tribus qui s’alliaient ; les Aztéques ont construit leur empire dans le sang des Tlaxcalas, entre autres ; les Arabes de la conquête ont massacré ou réduit en esclavage tout ce qui se déclarait Chrétien : des millions de personne... ;Et les Mongols..Et les Ottomans...Quant aux Européens en Amérique et en Afrique je ne crois pas qu’on puisse aujourd’hui ignorer le moindre de leurs crimes....

                          4- Il y a une spécificité à la Shoah et au génocide arménien par rapport à tous ces crimes : c’est l’extermination systématique et intentionnelle d’un peuple . Spécificité qui n’a rien d’inédit. Il suffit de lire la Bible, le Livre de Josué et de voir comment la terre de Canaan fut conquise par les Juifs. Elle le fut par l’extermination, physique, intentionnelle, systématique et programmée de tout le peuple qui y vivait jusqu’alors, y compris les femmes, les bébés, les vaches et les chiens...A croire que Josué était le modéle de Hitler. Quand aux génocides Rwandais , la lumiére n’a toujours pas été faite sur l’ensemble des évenements...Pas plus que ne font l’objets d’enquêtes sérieuses les génocides commis sur les Hutus au Congo ou au Burundi, ou même au Rwanda....Seule le génocide commis par les Hutus sur les Tutsis a été « étudié » mais aussi instrumentalisé pour couvrir les génocides commis par les Tutsis de Kagame... Et les responsabilités des Tutsis de Kagame et des Ougandais qui ont littéralement « poussés au crime » n’ont encore ni été étudiées de façon sérieuse ni même abordées d’un oeil au minimum objectif.

                          5- Enseigner de façon spécifique les génocides ? ils font partie de l’Histoire , les en extraire pour en faire des objets particuliers risqueraient de eut ôter leur sens, et de conduire à une incompréhension globale de l’histoire.


                          • Gabriel Maurisson 28 août 2006 19:48

                            « 5- Enseigner de façon spécifique les génocides ? ils font partie de l’Histoire , les en extraire pour en faire des objets particuliers risqueraient de eut ôter leur sens, et de conduire à une incompréhension globale de l’histoire. »

                            Cela ne veut pas dire grand chose il me semble. Si tout objet d’étude historique n’est valable que dans une analyse globale alors aucune étude historique n’a de sens. Il est une chose de prôner comme moi qu’il faut faire et enseigner une histoire des génocides mais celà n’induit pas de ne pas étudier le contexte.

                            En ce qui concerne votre développement sur les génocides, j’adhère pleinement à votre définition par contre vous oubliez le génocide Khmer rouge qui répond aussi à vos critères


                          • gem (---.---.117.249) 28 août 2006 19:52

                            bien vu point 4 : il est bien clair que Les juifs constitue le modèle indépassable, et R. Girard nous dit ce qui devait en résulter... Mais la Bible dit aussi que Josué n’a pas fait ce que « Dieu » lui prescrivait !


                          • gem (---.---.117.249) 28 août 2006 20:07

                            J’aime bien cet article, il me fait rebondir : en fait, je crois que plus généralement il n’y a pas, actuellement, d’enseignement de l’Histoire. Il y a juste un peu de « vernis chronologique », point barre. Mais les grands phénomènes ne sont jamais étudier :

                            Rien sur les Révolutions, Coup d’état, etc. les structures politiques et la façon dont elles se succèdent.

                            Rien sur les Guerres, les prétextes les plus communs pour les déclencher, les raisons profondes qui les motivent, les façon de les finir, les liens entre la structure politique d’un pays et son aggressivité

                            Rien sur les conquètes territoriale et inversement les guerre d’indépendance/secession, la façon dont elles se font et se défont.

                            Rien sur les migrations, les explorations, les rencontres entre deux peuples.

                            Rien sur la diffusion des Religions, plus généralement des corpus idéologiues.

                            Rien sur les hommes « qui font l’histoire », Ni sur leur famille, ni de ce qu’on sait de leur famille d’origine, ni de ce qu’on suppose de leur psychologie.

                            Et, vous avez raison, rien sur les exterminations et Génocide, dans quels conditions ils se produisent, comment on les prépare, comment on les fait, à quoi on peut soupsonner qu’ils menacent.

                            Rien de rien. Comme si le Structuralisme n’avait jamais exister !


                          • daniel (---.---.217.191) 28 août 2006 22:45

                            @G.Maurisson 5- Je ne parlais pas d’analyse historique mais d’enseignement (ce dont vous parliez...) hors les génocides ne sont que l’aboutissement de projets bien précis à situer au préalable dans l’histoire globale.

                            Par exemple le génocide Khmer est 1 aboutissement du communisme ....Il en est indissociable...Les points de comparaison sont les massacres commis par les autres régimes communistes ; la différence avec les autres régimes tient au nombre , à la précision de la planification, mais certainemnt pas à l’intention qui était d’éliminer tous les ennemis de classe, donc bien une volonté génocidaire. Les Castristes ont selon certaines estimations massacré entre 3 et 5 % de la population de Cuba, les Chinois de Mao environ 8 % des Chinois ;les Khmers étaient aussi motivés mais sans doute plus perfectionnistes . Si les Vietnamiens n’étaient pas intervenus, il n’y aurait sans doute plus un Khmer aujourd’hui.

                            L’idée en termes d’enseignement, serait donc d’étudier le communisme jusque dans ses conséquences les plus ultimes dont le génocide de populations entiéres...

                            Enseigner « les » génocides Khmer ; Juifs ; Tutsis et Hutus ; Arméniens , etc de maniére groupée,.de maniére spécifique me semble d’autant plus dangereux qu’il mélange tout ... Faut dire que c’est une tendance à la mode que de réduire tout à des thématiques anachroniques.

                            Il y a quelques temps j’ai acheté à ma fille un livre (trés beau, bien illustré) sur les Pyramides. 26 pages sur les Pyramydes Egyptiennes, 15 pages sur les Pyramides Mayas, le tout sur le même plan.... C’était pas mal fait ...A part que maintenant dans l’esprit de ma fille les Mayas, les Egyptiens c’est la même chose, la même époque,etc...Et j’ai un peu de mal à redresser un peu la barre... La semaine derniére j’ai trouvé un bon livre sur l’ancienne Egypte . En termes d’enseignement c’est bien par là qu’il fallait commencer...C’est ce que j’entends quand je parle d’histoire « globale »


                          • Anchoi (---.---.2.147) 29 août 2006 01:37

                            La Shoah unique, « avoir eu la Shoah », la religion de la Shoah... C’est au choix !


                          • Gabriel Maurisson 29 août 2006 09:46

                            Je suis d’accord avec vous, on ne peut pas étudier un génocide en soit en oubliant le contexte (comme je vous l’avais déjà précisé). Le contexte ne doit pourtant pas prendre forcement le pas sur le sujet étudié. Sinon, on ne parle jamais des campagnes parce que l’on pas le temps de parler du système urbain... Je caricature mais à peine, la deuxième guerre mondiale étant souvent le prétexte pour ne pas étudier la destruction des juifs d’Europe. De plus contrairement à ce que vous dites la comparaison entre les génocides est utile (dans une deuxième temps, après avoir étudié une série de phénomène précis). En effet, elle permet de mieux saisir les constantes et les variantes du phénomène. Il ne s’agit pas d’oublier le contexte mais de permettre aux élèves de mieux comprendre les actions et les réactions des acteurs de ce phénomène. Comparer permet d’éviter des simplifications.


                          • Constat (---.---.168.138) 29 août 2006 10:45

                            C’est vrai, on peut difficilement les dépasser en matière de haine, de racisme, de mépris, de cupidité... smiley


                          • haina (---.---.22.172) 30 août 2006 10:37

                            Cette definition du mot genocide correspondrait tout a fait a ce qui ce passait il y a peu en oceanie et en extreme orient(et puis pourquoi pas tant qu’on y est sur le continent americain du nord au sud)C’etait pas les cocos, c’etait les europeens !. Mais si le groupe humain definit comme victime a ete completement eradique par les forces europeennes colonniales, qui viendra rappeler ces genocides dans les livres d’histoire ? Les familles juives ont eu des rescapes, quelques unes ont de grands moyens financiers et la shoa ne sera pas oubliee. Mais les indigenes dont il ne reste que des dessins au fusain croques par l’ethnologue et manges tout cru par nos aieuls ??


                          • herbe (---.---.174.89) 28 août 2006 21:28

                            Merci pour cet article.

                            Vous avez suivi l’excellent conseil de GRL pour commander « Le principe de Lucifer » ouvrage fort recommandable (il y a aussi « Comment les systèmes pondent » de Pascal Jouxtel comme excellente introduction à la mémétique).

                            En attendant de pouvoir lire ce(s) livre(s) vous pourrez lire tout de suite le document suivant disponible ici :

                            http://www.admiroutes.asso.fr/baquiast.htm

                            (En libre téléchargement)

                            Le chapitre 5 est consacré à la mémétique, mais tous les autres sont intéressants !

                            Bonne lecture !

                            Réservez tout de même quelques bonnes heures de votre temps smiley mais ça vaut le coup....


                            • Candide (---.---.86.148) 29 août 2006 03:39

                              La vraie question que je me pose est : Est-ce que génocider l’autre n’est pas dans la nature humaine ? Depuis Cro-magnon qui a génocidé Néanderthal. Les Espagnols qui ont génocidé les Aztèques qui ont génocidé les Toltèques qui ont génocidé les Incas qui ont génocidé les Mayas,ou dans l’autre sens,ou je ne sais plus,enfin,l’esprit y est. Peut-être bien qu’on devrait tous s’entre-génocider au plus vite,histoire d’abandonner la planète aux ours,gorilles,gazelles et autres baleines qui pourront se la couler douce à l’ombre de cocotiers millénaires. Pour que tout soit pour le mieux dans le meilleur des mondes.


                              • Zamenhof (---.---.22.176) 29 août 2006 23:38

                                ET le génocides des tziganes, ne pas oublier celui-là !

                                Le fait que , contrairement aux juifs, le racisme (et la persécution) à leur égard n’a pas diminué d’un poil après le génocide par rapport à avant, que personne ne se soit senti géné de continuer à être raciste anti-tzigane après est inquiétant sur la nature humaine, car il donne sérieusement à penser.


                                • Aïcha Qandicha (---.---.223.51) 29 août 2006 23:51

                                  Quand on lit par ailleurs sur Agora, par la plume du singe savant de Smara, patrick adam, que la colonisation a été civilisattrice pour l’Afrique et qu’elle a notamment sorti le Maroc du Moyen-âge, sans que ça ne choque personne, on se demande bien pourquoi alors enseigner le génocide... Si c’est pour focaliser uniquement sur la Shoah, autant vous dire tout de suite que le monde ne tourne pas autour des malheurs des juifs pendant la 2e guerre mondiale !


                                  • Gabriel Maurisson 30 août 2006 09:00

                                    SI vous lisez mon article et les commentaires que j’ai rajouté, vous verrez sans aucun doute possible que je focalise pas sur la shoa et je suis justement partisan d’un enseignement croisant les différents génocides.


                                  • Aïcha Qandicha (---.---.211.241) 30 août 2006 09:13

                                    Alors, comment enseigner le génocide quand d’aucuns aimeraient bien enseigner les vertus civilisatrices de la colonisation ? Bon nombre de Français sont persuadés d’avoir apporté le progrès et la civilidation aux peuples là où ils ont aporté le pillage des ressources, le tripatouillage des frontières, l’acculturation de l’identité, le soutien des régimes corrompus...... Bref, la colonisation, pour ne pas dire le pillage de l’Afrique, n’est-il pas équivalent à un génocide ?


                                  • Gabriel Maurisson 30 août 2006 09:41

                                    Comparer la colonisation et le génocide me semblent bien difficile. L’objectif du premier est d’exploiter par tous les moyens possibles les ressources d’un pays en asservissant plus ou moins la population du pays. Le deuxième a pour but l’extermination totale des populations.

                                    On peut toujours rapprocher des concepts mais le bon sens doit rester de mise.


                                  • Aïcha Qandicha (---.---.211.241) 30 août 2006 09:51

                                    @ Gabriel Maurisson, Quand vous dites « en asservissant plus ou moins la population du pays » vous montrez déjà un parti-pris, la colonisation est par essence Asservissement. Franchement comment voulez-vous que les Occidentaux condamnent d’autres colonisations (en Palestine par exemple ?) s’ils glorifient leur colonisation et lui reconnaissent des vertus positives ? Votre thème, c’est l’enseignement ou le génocide ? Si c’est l’enseignement, je pense objectivement qu’on peut y joindre cette page noire dans la vie des nations du Tiers monde dont les conséquences perdurent jusqu nos jours principalement les problèmes fratricides de frontières tracées arbitrairement par les colons.


                                  • wrisya (---.---.1.82) 30 août 2006 10:21

                                    Bonjour A Tous,

                                    Quel est votre avis sur ce qui suit ? Il y a une nécessaire distinction entre génocide/colonisation. La colonisation n’est-elle pas souvent inspirée d’une volonté de suprématie d’une nation sur l’autre et peut provoquer soit l’assimilation des peuples, des guerres ou la diaspora de tout un peuple. Le but du génocide me paraît moins sujet à discussion : exterminer une grande partie d’un peuple. Le problème avec la colonisation c’est que le principe même est condamnable (l’idée de vouloir imposer sa culture, ses fondements, ses croyances à d’autres peuples par sentiment de supériorité et par la volonté inique de commander ces autres peuples) toutefois, sans dire que la colonisation-qui n’est d’ailleurs pas l’apanage de la civilisation Blanche- a des aspects positifs en tant que telle puisque contradictoire même avec son idée (des gens ont été torturés, sont morts...) On peut affirmer que les colons de cette époque ont bati infrastructures et autres hôpitaux...Ceci est une bonne chose, mais il est évident qu’on ne peut pas parler je crois de colonisation « positive » mais plutôt de comprendre qu’il y a eu des horreurs c’est certain-parfois même avec le concours de certains administrateurs colonisES- il ne s’agit pas de les remettre en question. J’aimerai avoir votre avis « objectif » ou en tout cas réflchi sur la question de savoir comment expliquez vous justement le fait que l’institution coloniale a pu créer et bâtir des choses au profit de la population d’ailleurs encore en vigueur dans certains pays en dépit des crimes qu’elle a commis ? J’aimerai avoir votre avis en tant que professeur car ça m’intéresse de savoir comment justement l’Education va tenter d’appréhender ces points complexes... A votre avis, cela participe -t-il de la volonté comme dit plus haut d’imposer sa culture, sa connaissance au peuple colonisé ou au sein même de cette colonisation, y avait il la volonté réelle de certains de promouvoir une certaine vision qui serait la leur de « l’humanitaire » comme on peut le voir encore de nos jours... Merci. Cdt


                                  • Gabriel Maurisson 30 août 2006 12:47

                                    Je suis simplement étudiant en master et non professeur pour autant votre interrogation sur la colonisation repose essentiellement sur ce passage « l’institution coloniale a pu créer et bâtir des choses au profit de la population d’ailleurs encore en vigueur dans certains pays en dépit des crimes qu’elle a commis ? »

                                    Il ne s’agit pas pour les colonisateurs de créer un réseau d’institutions favorables pour les populations mais d’être encore plus dominateur : l’éducation permet ainsi d’entreprendre une propagande forte en faveur des colonisateurs et ainsi de suite


                                  • Gabriel Maurisson 30 août 2006 12:51

                                    Vous cherchez à me faire dire ce que je ne dis pas. Oui la colonisation est par essence asservissement. Le plus ou moins signifie simplement que suivant les régions colonisés l’asservissement est soit poussé jusqu’au bout par un esclavage direct soit dilué un peu plus « lite ».

                                    Cependant génocide et colonisation n’ont rien avoir. C’est d’ailleurs mon dernier post sur le sujet ne voyant plus le rapport avec mon article


                                  • jer (---.---.98.37) 30 août 2006 09:08

                                    J’ai lu plus haut que l’enseignement de la Shoah n’avait pas empêché le génocide au Rwanda, ni les pratiques génocidaires en Corée du Nord ou au Cambodge...

                                    De quel enseignement parle-t-on ? De celui dispensé en France, je pense et seulement de celui-là. Il ne faudrait pas croire qu’il influence les populations du monde.

                                    J’ajoute que je suis assez d’accord avec Vendeta, il me semble, qui relie la culpabilisation continue des Allemands à propos de la Shoah et la montée des mouvements néo-nazis. Dans le même ordre d’idées, j’avoue que je suis très irrité par la prétention de la famille Lipietz à demander réparation à la SNCF. La Justice (?) leur a donné raison dans un premier temps mais il semble que cette initiative a fait tâche d’huile.

                                    Toutes ces histoires de réparation m’énervent et il me vient des pensées politiquement très incorrectes. Les Juifs ne sont pas seuls concernés mais aussi les Arméniens qui revendiquent que les Turcs de Maintenant demandent pardon pour des crimes vieux de près d’un siècle et qui font construire des monuments EN FRANCE ! Je ne me sens absolument pas concerné.

                                    Par contre je regrette que les Nations Unies (?) ne soient pas intervenues immédiatement au Rwanda. Je ne suis pas d’accord pour qu’on qualifie l’action d’Israël en Palestine de génocide mais il me semble que là aussi l’ONU devrait s’imposer.

                                    Celui qui a décrit succinctement comment un peuple devenait génocidaire, m’a fait penser aux USA de Bush. Tous les ingrédients semblent présents. Pourvu que la mayonnaise ne prenne pas !


                                    • Gabriel Maurisson 30 août 2006 09:38

                                      « J’ai lu plus haut que l’enseignement de la Shoah n’avait pas empêché le génocide au Rwanda, ni les pratiques génocidaires en Corée du Nord ou au Cambodge... »

                                      Si l’enseignement de l’histoire se résume en France à éviter que les phénomènes se répètent, il faut arrêter tout de suite de faire de l’histoire : les guerres, les tortures... Mais, il ne s’agit pas de celà, l’histoire est censé permettre une ouverture sur la diversité des attitudes humaines et la compréhension de ces dernières.

                                      Alors oui je le répète un enseignement qui permette de décrire, comprendre et décrypter le phénomène génocidaire est nécessaire pour sortir des idées préconçus stupide (les génocides sont commis par des barbares, c’est inhumain...)

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