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Accueil du site > Tribune Libre > Et l’humanité dans tout ça ?

Et l’humanité dans tout ça ?

Percutée par le véhicule d’un ivrogne, la voiture de Paolo-Luca et Samantha Tromboli a fait plusieurs tonneaux avant d’échouer dans le ravin. Leur bébé, sanglé dans son siège-auto, n’a pas survécu.

Le 9 mars prochain, le tribunal correctionnel rendra son jugement à l’égard des parents, accusés d’avoir provoqué sa mort par défaut de prévoyance. Le siège-auto ayant été monté à l’envers, ils risquent la prison !

S’il est un événement qui marquera à jamais la mémoire de ce jeune couple natif d’Audenaerde (Belgique), c’est bien cet accident qui a coûté la vie à l’être qu’il chérissait le plus.

Un tel drame est de ceux qui vous repassent par la tête des millions de fois et dont vous ne vous rétablissez que rarement. Une foule de questions vous harcèlent, lancinantes : "Et si j’avais vu le chauffard une seconde plus tôt ?" , "Et si je n’avais pas posé une question au conducteur ?" , "Et si nous étions partis une minute plus tôt ?", "Et si nous avions révisé les freins ?", "Et si nous avions disposé d’une voiture plus solide ?" , "Et si je n’avais pas insisté pour passer le week-end à la mer ?"

Un accompagnement psychologique s’avère souvent nécessaire, non pas pour oublier mais plutôt pour "vivre avec", "vivre malgré" ce souvenir atroce, ce présent obsédant.

Si vous aviez rencontré ces gens en pleine dépression, vous auriez tout naturellement cherché à les déculpabiliser et, même si vous aviez lu sur le mode d’emploi du siège pour bébé que ce dernier aurait dû être assis dans le sens inverse de celui de la marche, vous auriez sans doute hésité entre le devoir d’information et celui de ne pas aggraver leur douleur.

Dérive législative

En guise d’accompagnement psychologique, le ministère public a fait fort, en citant les parents à comparaître le vendredi 16 février 2007, un peu plus de deux ans après les faits, histoire de retourner le fer dans une plaie encore mal cicatrisée.

Défaut de prévoyance ayant entraîné la mort : La peine maximale est de cinq ans de prison. Même si on peut légitimement espérer que le juge acquitte les deux accusés, d’autant qu’en 2004 le Code de la route ne mentionnait pas encore, selon la défense, les détails du manuel d’utilisation, le seul fait de traduire en Justice les parents endeuillés pose un grave problème de dérive de l’Etat.

Bien plus qu’une histoire belge, c’est une histoire contemporaine. Elle aurait tout aussi bien pu se présenter en France ou aux Etats-Unis où, comme partout ailleurs dans le monde occidental, à notre époque qui voit chaque gouvernement nous gratiner de nouvelles lois.

En cause ici le lobby des assurances. On imagine volontiers que l’assurance du conducteur ivre n’a pas accepté la responsabilité totale de la mort de l’enfant au motif que la notice d’utilisation stipulait qu’un enfant de moins de 13 kg doit être assis, tête vers l’arrière du véhicule, au contraire d’un enfant pesant entre 13 et 18 kg dont le regard doit porter vers l’avant.

Ces recommandations sont certes très utiles. Elles s’appuient sur des avis du corps médical estimant qu’en dessous de 13 kg (environ deux ans), le cou est trop faible et la tête proportionnellement trop lourde pour éviter à l’enfant de se briser la nuque en cas de choc frontal. Elles s’appuient aussi sur des statistiques qui nous apprennent qu’un choc est plus souvent frontal que latéral mais il n’est pas exclu non plus qu’une voiture soit emboutie par l’arrière et, si tel était le cas, retranchée derrière ses statistiques, la compagnie d’assurances obtiendrait sans doute l’acquittement face à des parents dont le respect scrupuleux des lois dictées par les compagnies d’assurance, aurait causé la mort de leur enfant.

Mais cela aurait pu et dû rester au stade de l’information, voire de la sensibilisation. Et la décision devrait appartenir aux seuls parents. D’abord parce qu’ils sont présumés tenir beaucoup plus à la vie de leurs enfants que les parlementaires ou les comptables des compagnies d’assurances ; ensuite parce que ce sont eux qui conduisent et qu’ils peuvent tenir compte des informations ci-dessus en fonction de leur propre style de conduite.

Sans qu’il soit question de statistiques, on peut imaginer en effet qu’un choc frontal est plus probable associé à une conduite nerveuse, rapide ou sportive et qu’un choc par l’arrière se conçoit plus aisément quand on conduit plus lentement et prudemment que la moyenne car on a le temps de s’arrêter devant un obstacle, ce qui n’est pas toujours le cas du véhicule qui suit, surtout si l’état de la route ou la visibilité laissent à désirer.

En Belgique, le Code de la route relaie les recommandations des compagnies d’assurances et des constructeurs de sièges pour enfants en précisant même que ce siège peut se trouver à l’avant sauf s’il y a un airbag passager.

Quant aux enfants qui pèsent 12,950 kg avant et 13,100 kg après le repas, le code ne précise pas encore qu’ils ne peuvent pas manger en cours de route.

Qui est au service de qui ?

Attaquer au pénal les parents qui ont déjà eu le malheur de perdre un enfant peut sembler particulièrement odieux et scandaleux, mais faut-il se plaindre de la Justice, qui ne fait qu’interpréter les lois, ou du législateur qui sollicite les votes des citoyens à intervalles réguliers et, entre ceux-ci, ne s’inquiètent d’appliquer que les directives des lobbies et les conventions internationales ?

Les citoyens ont-ils été créés pour faire gagner de l’argent aux assurances ou à l’Etat ou bien les assurances et l’Etat ont-ils été créés pour servir les citoyens qui les paient ou les mandatent pour ce faire ?

Quand on a demandé à Sarkozy quelle serait sa politique à l’égard des lois antitabac, il a répondu qu’il les soutenait parce qu’ils ne voulait pas que les Français se tuent et tuent leurs semblables. Avec le même raisonnement, il pourrait interdire l’automobile, l’alcool, les usines chimiques et recommander à son ami Bush d’interdire aussi les armes.

Si les élus prennent leurs électeurs pour un ramassis de crétins irresponsables, peu soucieux de la vie de leurs enfants au point de craindre davantage une condamnation que la perte d’un être cher, s’ils se croient plus compétents derrière leur bureau que des citoyens en situation de vie ou au volant de leur véhicule, alors des aberrations comme celle qui fait le sujet de cet article se justifient.

Mais si nous voulons un Etat qui nous respecte, qui nous responsabilise au lieu de nous culpabiliser, qui nous informe plutôt que de nous bourrer le crâne, qui nous serve au lieu de se servir de nous, alors il est grand temps de ne plus justifier ses lois infantilisantes au motif que "les autres" en ont besoin.

Un monde parfait n’existe pas. Il y aura toujours une minorité de personnes nuisibles, peu respectueuses d’autrui qui, portées en avant par les médias, justifieront les politiques liberticides au nom d’une peur savamment entretenue.

Mais l’immense majorité est "comme nous", composée de braves gens généralement bienveillants, responsables et respectueux d’autrui, parfois négligents, parfois énervés, parfois sujets à l’erreur, souvent mal informés car il est bien difficile de répérer l’utile du superflu, l’information objective des multiples messages qui n’en veulent qu’à notre argent ou à notre vote.

Et c’est majoritairement à nous que ces politiques s’adressent.


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22 réactions à cet article    


  • PaMieu (---.---.208.77) 22 février 2007 14:06

    Hélas, trois fois hélas, et cet article le montre bien, le roi Ubu a encore de beaux jours devant lui !

    Les assurances ne poursuivent qu’un but : amasser un maximum d’argent. En cas de dommages, elles exploiteront toutes les clauses du contrat qui leurs permettront de ne pas dédommager les victimes. Et s’il faut un procès, hé bien, allons-y !

    S’assurer n’est pas forcément se rassurer...


    • troll (---.---.82.132) 22 février 2007 14:13

      hallucinante cette histoire... belge !


      • parkway (---.---.18.161) 22 février 2007 15:04

        M. flament,je suis de tout coeur avec vous.

        mais je m’étonne de votre naïveté.

        les assureurs ne sont pas là pour faire de l’humanisme mais pour faire de l’argent : ils n’en ont rien à foutre des gens qui meurent ou ne meurent pas, ils sont là pour faire du fric ;

        « Faut vous dire,Monsieur, que chez ces gens là, on ne pense pas, Monsieur,on ne pense pas, on compte... »

        Malheureusement, je ne caricature pas, votre article en est un exemple flafgrant !

        Ces gens là ne sont pas nos amis,de là à dire que ce sont nos ennemis, il n’y a qu’un pas...qui n’est pas décalé (de calais)


        • gem gem 22 février 2007 15:09

          tout cela est bien triste, d’abord pour les parents bien sûr, ensuite pour nous. Merci de nous en parler.

          Je souscris à l’idée qu’on aurait pu voir ça n’importe où, sous prétexte de sécurité. Il y a une autre article qui parle de la « démocratie totalitaire », et l’idée n’est hélas pas absurde.

          Mais il me semble que vous oublie un individu dans cette histoire : le procureur qui a été assez c.. pour lancer la procédure. Car il me semble bien que, en Belgique comme en France, on peut laisser tomber des affaires ridicules ou odieuses.


          • (---.---.37.71) 22 février 2007 15:14

            Si les parents ont tué « leur » enfant, il est normal qu’ils soient poursuivis. Visiblement la répression doit être insufisante, puisqu’ils l’ont fait.


            • parkway (---.---.18.161) 22 février 2007 15:33

              75 37 71,

              t’as toujours des réflexions à la gomme, quelque soit le sujet !

              c’est le chauffard qui a tué le gamin, pas les parents !!!!

              CRETIN !!!


            • (---.---.208.77) 22 février 2007 17:04

              @IP:xxx.x75.37.71

              Comment peut-on écrire un commentaire aussi stupide !!!

              Hallucinant...


            • Eric56 (---.---.178.55) 22 février 2007 15:22

              Je suis écoeuré par cette histoire. Ne sait on pas à quel point le deuil d’un enfant est une souffrance sans borne pour les parents ? Comment une Justice, aussi aveugle soit-elle, peut elle se saisir ainsi d’un dossier et le traiter en oubliant toute dimension humaine ? Je ressens de la haine envers des institutions qui perdent toute notion de ce pourquoi elles existent : servir.


              • François RG (---.---.250.249) 22 février 2007 15:52

                il est surtout scandaleux qu une telle plainte soit recevable.


              • seb59 (---.---.180.194) 22 février 2007 17:52

                @ l’auteur

                Affligeante cette histoire. Quelle tristesse !


                • (---.---.89.163) 22 février 2007 21:15

                  Comme beaucoup de gens en lisant une première fois cet artcile, je me suis trouvé outrer de la façon dont était traité ses gens.

                  Après relecture, il y a une chose qui me gène dans cet article, quand on parle de l’accident, on ne fait que parler d’un choc avec un conducteur ivre. Soit. Mais on ne dit pas qui est en tort ?

                  Je vais me faire traiter de salaud, par des gens qui ne verront que la détresse des parents, mais je me pose une question. Et si la mort de l’enfant, n’étais pas du en premier à une conduite à risque des parents ???

                  C’est bien de crier à l’injustice quand on en voit une, mais il ne faut laiser aucun doute sur celle-ci, sinon elle peut se retourner contre la « victime ».


                  • benevole (---.---.50.229) 23 février 2007 01:29

                    Je ne fais que rapporter un fait d’actualité, à savoir la comparution des parents devant la Justice.

                    L’accident, lui, remonte à 2004 et les parents ne doivent pas répondre d’une conduite imprudente mais uniquement de la manière dont le bébé était attaché. Il est acquis que la voiture a fait plusieurs tonneaux suite à un choc avec une voiture conduite par une personne en état d’ébriété.

                    Il n’est pas certain que cette dernière ait enfreint le code de la route d’une autre manière et mon article n’est pas consacré à l’irresponsabilité des conducteurs ivres mais chacun sait que l’alcool ralentit les réflexes et on peut donc estimer, bien que je ne l’aie pas écrit, que l’accident est probablement dû à l’alcool au volant.


                  • arthur (---.---.43.22) 24 février 2007 11:20

                    hmmm. Depuis quand est-il autorisé de conduire ivre ?

                    On confond une fois de plus les causes et les conséquences.


                  • TiCi (---.---.136.74) 27 février 2007 11:20

                    Ces évènements sont scandaleux, révoltants.

                    En profiter pour placer le pamphlet sur les « lois anti-tabac liberticides », ne me parait pas très adéquat. En dehors du cas de l’accident, le siège enfant ne fait de mal à personne. Le tabac si. Vous faites donc un amalgame entre deux questions trop différentes.

                    A part çà, votre article est percutant.

                    Je partage votre avis qu’à force de lois, l’Etat déresponsabilise l’individu. Mais ces même lois n’ont pas été votées sans raisons. Si personne ne conduisait en état d’ébriété, par exemple, on n’aurait pas besoin de l’interdire. Quant à faire machine arrière, maintenant que l’individualisme à conquis la population, ça me semble difficile.


                    • benevole (---.---.51.18) 27 février 2007 19:07

                      Bonjour,

                      Votre dernier paragraphe vaut à lui seul un débat. Si, comme vous le dites, toutes ces lois déresponsabilisent l’individu et si, comme vous l’indiquez, elles n’ont pas été votées sans raison, la conclusion est qu’elles ont été votées pour déresponsabiliser l’individu. Je dirais même plus : se l’approprier.

                      Aujourd’hui même, au Parlement wallon (Belgique) la majorité socialiste-sociale chrétienne tente de faire passer un projet de loi visant à interdire le changement d’école dans l’enseignement primaire (entre 6 et 12 ans). L’opposition (libéraux et écologistes) tente de s’y opposer

                      Selon les promoteurs de cette loi, elle favoriserait la mixité sociale, selon l’opposition, c’est une atteinte à la liberté de choix des parents. Selon moi, c’est une déresponsabilisation de ces derniers. Quand surgit un problème à l’école, les parents n’ont plus aucun moyen de le résoudre.

                      Voyez-vous, les prétextes peuvent être nombreux et apparemment plus ou moins logiques mais leur résultante est toujours la déresponsabilisation. Et celle-ci produit naturellement des comportements infantiles qui justifient de nouvelles déresponsabilisations.

                      Vous me reprochez l’exemple du tabac. Il est pourtant éclairant. S’il s’agissait de respecter la liberté des non-fumeurs, il suffirait d’inciter par primes ou mesures fiscales les restaurateurs, propriétaires de bars, etc... à offrir au public, en nombre proportionnel à la demande, des établissements exclusivement non fumeurs et ouverts à tous. Chaque citoyen aurait alors le choix.

                      L’argument du coût des soins de santé est faux. Les recettes de l’Etat sur la vente de cigatettes dépassent les 30 millions d’euros par jour et les fumeurs cotisent en plus aux soins de santé.

                      S’il s’agissait de protéger la santé des citoyens, l’Etat se garderait bien de ses propagandes alarmistes qui acrroît de 30% le nombre de victimes du tabagisme actif et passif par effet nocebo.

                      La véritable finalité de cette loi consiste à priver les gens de leur liberté individuelle et les restaurateurs du libre usage de leur droit de propriété. Il s’agit de formater les gens, de leur imposer un style de vie et de les habituer à courber l’échine.

                      Le choix d’un style de vie (comment s’équilibrer face au stress de l’existence) , la hiérarchie des valeurs (vivre le plus longtemps possible doit-il devenir le but de chacun ?) appartenaient jusqu’ici à la sphère privée. Le but est de s’approprier ces prérogatives.

                      Il semble à tous normal d’interdire l’alcool au volant. Il est cependant moins normal que le conducteur ivre craigne davantage l’amende ou le retrait de permis que l’accident.

                      S’il vous est déjà arrivé de lever le pied de l’accélérateur lorsque vous apercevez un radar ou un véhicule de police, avez-vous réfléchi à ce que cela signifie ? Apparemment, vous estimiez ne pas courir de risque ni en faire courir aux autres usagers, ce qui devrait être votre seule responsabilité au volant mais voilà qu’une autre priorité s’impose à vous : la loi.

                      Le code de la route doit bien sûr exister mais il devrait être perçu comme un conseil. En cas d’infraction sans conséquence, vous devriez ne recevoir qu’un avertissement mais si, en revanche, après avoir enfreint le code de la route, vous provoquiez un accident ou pire encore mort d’homme, la sanction devrait être un retrait définitif du permis de conduire en plus de la réparation financière du dommage avec la possibilité, pour la compagnie d’assurances, de se retourner contre vous.

                      Pour responsabiliser les citoyens, il faut d’abord les conscientiser (cet aspect passe actuellement au second plan par rapport à la répression) et ensuite leurimposer ni plus ni moins que la conséquence de leurs actes.

                      Si vous êtes pris en défaut d’assurance lors d’un contrôle, la sanction sera trop lourde s’il n’y a pas eu de suite mais beaucoup trop lègère si vous avez provoqué un accident. Puisque la peur de l’amende se substitue à la peur de l’accident, cela conduit à la banalisation de l’infraction. Un pneu lisse : autant ! Un feu rouge : autant ! Alors que les conséquences pourraient être beaucoup plus graves.

                      Il y a parfois des raisons qui peuvent pousser un conducteur à enfreindre le code de la route et certaines peuvent être légitimes mais en aucun cas ses raisons ne peuvent être imposées aux tiers. Si, pour éviter à ma fille d’attendre un bus la nuit dans un quartier mal famé, je conduis une voiture sans assurance, je dois prendre en compte le risque d’accident plutôt que le risque d’un contrôle et conduire en conséquence. Si je ne suis pas sûr de maîtriser mon véhicule quoi qu’il arrive, je roulerai moins vite que la vitesse autorisée. Ma seule responsabilité reste le respect des autres usagers.

                      Une politique de responsabilisation n’était pas impossible mais aurait privé l’Etat de recettes liées aux infractions et, surtout, aurait conduit à une génération de citoyens plus conscients et intelligents, donc plus difficiles à mener où on veut les mener.

                      Pour voter, il faut avoir 18 ans, l’âge de la majorité légale, l’âge auquel chacun est réputé responsable de ses actes. Il est tout de même curieux qu’une démocratie soit disant représentative aboutisse à nous considérer tous comme des enfants.


                    • TiCi (---.---.136.74) 28 février 2007 15:23

                      Bonjour,

                      > Si, comme vous le dites, toutes ces lois (...) n’ont pas été votées sans raison, la conclusion est qu’elles ont été votées pour déresponsabiliser l’individu.

                      Absolument pas ce que je veux dire. Selon moi les lois ont été votées parce qu’un problème est apparu. La déresponsabilisation est un effet pervers.

                      > Et celle-ci produit naturellement des comportements infantiles qui justifient de nouvelles déresponsabilisations.

                      C’est un cercle vicieux.

                      > Vous me reprochez l’exemple du tabac.

                      Et nous avons déjà eu un débat là-dessus. Aussi, je me contenterai de rapeler que je ne suis pas du tout d’accord avec votre argumentaire. De toutes façons, ce n’est pas le sujet de ce fil.

                      > S’il vous est déjà arrivé de lever le pied de l’accélérateur lorsque vous apercevez un radar ou un véhicule de police, avez-vous réfléchi à ce que cela signifie ?

                      Cela signifie que j’ai une vision subjective des choses. J’estime peut-être pouvoir rouler sans risque à 150, peut-être même que j’ai raison ? Mais un autre estimera pouvoir rouler à 200. Et moi j’estimerai sa conduite dangereuse. Alors, il faut fixer un cadre, donc une vitesse plafond. Et les automobilistes, même moi, devons la respecter.

                      > Le code de la route doit bien sûr exister mais il devrait être perçu comme un conseil. En cas d’infraction sans conséquence, vous devriez ne recevoir qu’un avertissement...

                      Non. On ne doit pas attendre que l’accident se produise pour agir. Après, c’est trop tard.

                      > Pour responsabiliser les citoyens, il faut d’abord les conscientiser

                      Bon courage (voir la campagne anti-tabac, par exemple).

                      > Si, pour éviter à ma fille d’attendre un bus la nuit dans un quartier mal famé, je conduis une voiture sans assurance

                      Glauque... Enfin avec des « si », on trouve toujours un scénario où on n’a pas d’autre choix que de faire un truc illégal, voire amoral. Après, on le fait, et on assume... si on peut.

                      > Une politique de responsabilisation n’était pas impossible

                      Ca reste à prouver.

                      > mais aurait privé l’Etat de recettes liées aux infractions

                      Mouais... On ne peut pas nier le conflit d’intéret, comme pour le tabac. De là à porter ces accusations...

                      > et, surtout, aurait conduit à une génération de citoyens plus conscients et intelligents, donc plus difficiles à mener où on veut les mener.

                      J’aime bien penser ça aussi - ça ne veut pas dire que c’est vrai. Mais cela passerait plus par l’éducation et les média, que par ce genre de mécanisme tordu et imprévisible.


                    • MyHyene (---.---.214.63) 28 février 2007 15:59

                      Je compatis à la douleur de la famille. Cet évènement peut arriver à n’imporque qui , y compris à un E.. de procureur .

                      toutefois ce passage m’interpelle : « Quand on a demandé à Sarkozy quelle serait sa politique à l’égard des lois antitabac »...

                      Quel rapport entre Sarkozy et l’accident ? (C’était lui l’ivrogne ?) Pourquoi une attaque (politique) gratuite dans un article basé sur la douleur de la perte d’un enfant ?


                      • benevole (---.---.51.18) 1er mars 2007 00:10

                        L’attaque n’est pas gratuite ni sans rapport.

                        Les ennuis des parents avec la Justice sont peut-être dus au zèle du procureur mais aussi à la prétention de la loi de régenter ce qui devrait faire partie de la sphère privée et, chaque fois, l’argument invoqué est « C’est pour votre bien ».

                        Exactement comme vous expliquez à un enfant que vous lui interdisez (ou l’obligez à) ceci ou cela pour son bien. Le problème, c’est que nous ne sommes plus des enfants.


                      • (---.---.214.63) 1er mars 2007 09:58

                        Justement , tous les politiques nous traitent ainsi pas seulement sarkozy ; alors pourquoi lui ?


                      • benevole (---.---.187.170) 1er mars 2007 16:25

                        Parce que c’est lui que j’ai entendu dire dans l’émission « J’ai une question à vous poser » qu’il était pour l’interdiction de fumer « parce que je ne veux pas que vous vous tuiez, ni que vous tuiyez les autres ».

                        Remarque stupide qui aurait pu être adressée aux conducteurs de voitures, aux consommateurs de fast food, etc... Chacun est responsable de sa propre vie et doit respecter la liberté des autres. Cela pouvait s’obtenir sans interdiction globale, simplement en incitant l’horeca à respecter la demande de locaux non fumeurs tout en continuant à proposer des locaux ouverts aux fumeurs.

                        Comme Ministre de l’Intérieur, Sarko s’est aussi illustré par sa « tolérance zéro » face aux débordements des banlieues mais à vouloir toujours supprimer les effets tout en augmentant les causes de l’insatisfaction, il nous conduit tout droit à la dictature et à la violence répressive.

                        Croyez-vous que supprimer toute forme d’aide aux sans-papiers est de nature à calmer les banlieues ? A garantir le respect des lois ?

                        Aujourd’hui, alors que tout le monde se plaint d’une baisse du pouvoir d’achat, alors que les entreprises continuent à réduire leurs dépenses salariales, Sarkozy dit : « Si vous voulez gagner plus, travaillez plus ».

                        Quand les Français s’apercevront que les heures supplémentaires des uns réduit les chances des autres de trouver un emploi, que les emplois bien rémunérés sont réservés à des travailleurs hautement qualifiés alors que les autres sont déforcés en raison d’une offre inférieure à la demande, ils comprendront que le slogan signifie simplement « Débrouillez-vous tout seuls » ce qui correspond à la ligne de conduite de ses mentors anglo-saxons.

                        Et vous verrez que dans la foulée la perception d’allocations de chômage sera limitée dans le temps.

                        Les modèles économiques anglo-saxons sont plus performants que le nôtre ? Le taux des gens y vivant en dessous du seuil de pauvreté y est aussi beaucoup plus élevé que chez nous.

                        Quant à l’espoir de voir un jour les succès écnomiques se répercuter sur le niveau de vie moyen de la population, c’est un leurre. Le système capitaliste n’a jamais été le champion de la redistribution et cela, vous le savez.

                        En conséquence, Sarkozy est le candidat des nantis qui espère par ses accents populistes, séduire la majorité des imbéciles que compte le pays. Mais les lendemains seront très durs et si vous descendez dans la rue, la répression, ça le connaît.

                        Notez que la voie Royal atténuera l’impact des rigueurs économiques pour les plus faibles mais ne réglera pas le problème de fond et que le chemin de Bayrou est honnête mais austère.

                        Le projet qui assurerait réellement une nette amélioration sociale et écologique tout en provoquant un boom économique n’est pas proposé aux Français. Demandez-leur donc pourquoi.

                        Pour comprendre un peu mieux le problème et la voie à suivre : http://www.justicesociale.net/crbst_11.html http://www.justicesociale.net/crbst_12.html

                        Cordialement


                      • TiCi (---.---.136.74) 1er mars 2007 17:50

                        > Justement , tous les politiques nous traitent ainsi pas seulement sarkozy ; alors pourquoi lui ?

                        En résumé : Sarkozy s’est exprimé publiquement pour les dernières lois anti-tabac, tandis que Bénévole tente de fonder un parti pour la défense des fumeurs contre ces mêmes lois (voir son site).

                        Ceci explique cela...


                      • benevole (---.---.187.170) 1er mars 2007 18:38

                        Tu as raison mais en même temps, c’est incomplet.

                        Les lois anti-tabac sont récentes mais j’ai inventé le concept du robin en 1997 et l’ai peaufiné pour qu’il ressemble à ce qu’il est aujourd’hui en 2003. Tout mon volet socio-économique n’a donc rien à voir avec le tabac.

                        Et ma résistance aux lois anti-tabac fait couler beaucoup d’encre en ce moment parce que c’est de l’actualité récente mais derrière ce combat, c’est une lutte pour une vrai démocratie et un vrai respect de l’électeur que nous menons.

                        Ce que je déplore surtout dans les lois anti-tabac, c’est que les 14 millions de fumeurs n’ont pas été représentés lors du vote alors que nous vivons dans des démocraties représentatives. Accepter cela, c’est accepter la démocrature.

                        Cordialement

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