Si vous aimez la nourriture végétarienne tout en mangeant un peu de viande, vous faites partie du nombre croissant des végétariens à temps partiel, appelés « flexitariens », traduction libre du mot anglais flexitarians récemment approuvé par l’American Dialect Society pour faire état de cette nouvelle tendance alimentaire.
Une tendance qui s’affirme.
Sans avoir de chiffres exacts, on évalue que 30 % à 40 % de la population américaine recherche à l’occasion des plats végétariens. Le marché des aliments végé s’est ainsi élargi depuis quelques années : des produits comme le lait de soya et les végéburgers se retrouvent maintenant sur les tablettes des supermarchés et aux menus des établissements de restauration rapide, répondant ainsi à la forte demande de ce nouveau type de consommateurs.
Selon une experte des politiques de santé aux États-Unis, le nombre croissant de flexitariens serait attribuable au fait que les gens sont plus sensibilisés au lien « alimentation et maladies ». Les flexitariens veulent les bénéfices nutritionnels d’un régime à base de céréales, de fruits et de légumes, sans pour autant perdre la source de protéines que leur procurent la viande et le poisson.
Les boutiques d’aliments naturels, qui, au départ, visaient une clientèle exclusive de végétariens, sont de plus en plus fréquentées par une majorité de personnes qui ne le sont pas. Les flexitariens qui se préoccupent de leur santé peuvent maintenant y trouver des produits naturels et biologiques, incluant la viande.
Certains éditeurs de magazines végétariens, pour attirer les flexitariens, ont assoupli leur approche de repas sans viande, même au prix de s’aliéner leurs lecteurs végétariens. Ainsi, jusqu’à l’an passé, les magazines américains Natural Health et Vegetarian Times ne publiaient que des recettes végétariennes. Maintenant, les recettes sont axées sur une approche élargie du végétarisme et incluent parfois de la viande. Ce changement serait survenu, selon l’éditrice d’un mensuel végétarien, après qu’un sondage ait révélé que 70 % des lecteurs de ces magazines n’étaient pas végétariens.
Enfin, les groupes de végétariens stricts voient d’un bon oeil le courant flexitarien, ne serait-ce que parce qu’il permet de diminuer la consommation de viande dans la population en général, ce qui ne peut qu’être bénéfique pour les animaux. Actuellement, 3 % de la population américaine est végétarienne, ce qui représente 5,7 millions d’individus.
D’après C-Health et Aline Charest – PasseportSanté.net
La consopmmation de viande régresse en France.
Pour l’INSEE : moins de boeuf, plus de plats préparés et pas trop de stress
L’INSEE vient de publier une étude détaillée sur les habitudes de consommation de viande en France depuis une quarantaine d’années.
Le budget viande
En 40 ans, la consommation de viande des Français s’est modifiée. Elle est restée stable autour de 31 % entre 1965 et 1980, puis a diminué jusqu’à n’atteindre que 26 % en 2006.
Jusqu’au début des années 1990, cette baisse était due à la baisse du prix de la viande, mais depuis 1990 on la doit plutôt à une baisse des quantités consommées.
Les crises sanitaires
La France a connu plusieurs crises sanitaires marquantes :
- vache folle (encéphalopathie spongiforme bovine) en 1996 et 2000,
- fièvre aphteuse en 2001,
- grippe du poulet fin 2005…
L’INSEE note un fort impact de ces crises sur la consommation et les chutes peuvent atteindre 20 à 30 % sur deux ou trois mois.
Cependant L’INSEEE remarque que la psychose ne dure pas très longtemps (2 ou 3 mois) et les consommations retrouvent généralement leur niveau initial au bout d’un an. Bref, le consommateur est influençable mais pas très constant.
Les Français consomment moins de boeuf
Si les autres viandes restent au même niveau de consommation, le boeuf a subi en 40 ans une baisse régulière (au total près de 30 %).
Mortalité, morbidité
La faible consommation de fruits et de légumes est un déterminant de la fréquence de plusieurs
pathologies (cancers, les maladies cardio-vasculaires, l’obésité …) associées à une mortalité ou une morbidité importantes. En l’état actuel des connaissances disponibles, la mortalité prématurée et la morbidité attribuables, dans la population française, à la faible consommation de fruits et légumes ne peuvent être quantifiées. Toutefois, selon la littérature internationale, 7 à 31% des cancers pourraient être évités par une consommation quotidienne de fruits et légumes d’au moins 400 g.
Moins de cancer chez les végétariens que chez les mangeurs de viande ?
Juillet 2009 – Le végétarisme contribuerait peut-être à réduire l’incidence de plusieurs types decancers, selon les résultats d’une étude britannique. Des chercheurs de l’Université d’Oxford ont mené une vaste étude d’observation1 auprès de 61 566 sujets suivis durant 12 ans.
Parmi les participants, 32 403 étaient omnivores, c’est-à-dire qu’ils consommaient de la viande, et 29 173 étaient végétariens. Parmi les végétariens, 8 562 consommaient du poisson. Les chercheurs ont relevé tous les cas de cancer survenus chez les participants au cours de l’étude.
Les résultats indiquent que 5,5 % des sujets ont souffert d’un cancer (tous types confondus) au cours des 12 années de suivi.
Cette proportion était de 6,8 % chez les omnivores, de 4 % chez les végétariens stricts et de 3,7 % chez les végétariens qui mangeaient du poisson. Les auteurs rapportent que, comparés aux omnivores, les végétariens stricts avaient connu une réduction de 12 % du risque relatif de souffrir d’un cancer. Cette proportion était de 18 % chez les végétariens qui mangeaient du poisson.
Selon les résultats, le type de cancer pour lequel le végétarisme aurait l’effet protecteur le plus marqué est le cancer de l’estomac : les chercheurs rapportent une diminution de 64 % du risque relatif pour les végétariens et de 71 % pour ceux qui mangent du poisson. Ces données tendraient à confirmer l’hypothèse selon laquelle la consommation de viande augmenterait le risque de souffrir de ce type de cancer, tandis que la consommation de fibres végétales abaisserait ce risque.
L’effet protecteur était également significatif, bien qu’à un moindre degré, pour les cancers des ovaires, de la prostate, de la vessie de même que pour le lymphome non hodgkinien (cancer lymphatique) et le myélome multiple, une forme rare de cancer de la moelle osseuse.
Les résultats ont par ailleurs révélé un phénomène inverse que les chercheurs ne peuvent expliquer : les végétariennes ayant participé à l’étude étaient deux fois plus nombreuses que les femmes qui mangeaient de la viande à souffrir du cancer du col de l’utérus.
Les chercheurs précisent qu’il est prématuré de tirer des conclusions quant aux effets globaux du végétarisme sur les taux de cancers dans la population en général. Ces résultats ne pourraient justifier, pour l’instant, de conseiller à tous d’adopter un régime végétarien.
Stratégie d’action efficace ou recommandée
Les actions doivent s’adresser de façon coordonnée aux facteurs associés à la faible
consommation de fruits et légumes :
- Améliorer les caractéristiques gustatives des produits.
- Faciliter l’accès à des produits attractifs et de bonne qualité, au niveau financier et dans les
situations de restauration collective.
- Inciter les professionnels de santé à promouvoir la consommation de fruits et légumes à titre
de prévention (diffusion du Guide Alimentaire du PNNS pour les professionnels de santé).
Incidences au niveau mondial.
En s’embourgeoisant, Brésiliens, Chinois et Indiens adoptent de nouveaux goûts alimentaires. En moins d’une génération, la consommation de viande par Chinois est passée de 20 à 50 kilos, ce qui a une incidence directe sur la demande de céréales fourragères. Vue la croissance économique des pays émergents, tout indique que ce phénomène va se poursuivre.
Comme on dénombre par ailleurs 28,5 millions de bouches supplémentaires à nourrir par an - la population doit passer de 6,5 milliards aujourd’hui à environ 9 milliards dans la deuxième moitié du siècle -, la demande n’est pas près de diminuer.
De son côté, l’offre est à la peine. En raison d’aléas climatiques, les récoltes ont souvent été médiocres voire mauvaises dans plusieurs greniers de la planète comme l’Ukraine et l’Australie. Les stocks n’ont jamais été aussi bas depuis trente ans. L’Europe, qui croulait jadis sous ses réserves, devrait cette année importer 15 millions de tonnes de céréales. Un record. (Souvent pour nourrir les animaux.)
Conclusion apparente :
Pour notre santé et pour l’équilibre socio-économique même de notre planète voire la paix, il serait bon de réduire nos consommations de viandes, de favoriser celles des fruits et légumes et aussi de ne pas utiliser les terres agricoles pour produire des plantes allant servir à faire de l’éthanol pour nos moteurs à explosion, mais ceci est un autre débat.