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Accueil du site > Tribune Libre > Et si la domination masculine n’était qu’un leurre (...)

Et si la domination masculine n’était qu’un leurre ?

L'histoire humaine est, dit-on, l'histoire d'une domination masculine, faite par et pour des hommes prêts à tout pour tenir les faibles femmes à leur botte.
Mais cette histoire est fausse. Du moins en partie. Le féminisme est également victime d’un détournement, comme les termes égalité, laïcité justice, ces mots, qu'on croyait universels, sont, chaque jour, détournés de leur sens.

Reprenons les bases.

12.500 ans avant notre ère, l’homme conduit sa première expérience de sédentarisation. La civilisation natoufienne, qui tire son nom de Wadi Natouf, près de Jéricho, où ses premières traces ont été retrouvées en 1928 par l’archéologue Dorothy Garrod, se prolonge durant environ deux mille cinq cents ans et constitue la période charnière entre le Paléolithique et le Néolithique. L’homme du Natoufien reste un chasseur-cueillir, mais, à la différence de ses prédécesseurs, il traque seul les petits animaux qui abondent dans la région plutôt que les grandes bêtes féroces que les hommes du Paléolithique chassaient à plusieurs, et il cueille les céréales qu’il sait moudre et apprend à stocker. Il n’est pas encore un éleveur, mais il commence à domestiquer un premier animal, le chien. Ses outils sont plus sophistiqués, il découvre l’art du polissage.

Ce sont de petits riens, certes. Mais celles-ci posent les bases d’un pas de géant que va accomplir la révolution néolithique. Cette ère va durer à peine quelques millénaires : sept ou huit mille ans au Proche-Orient où la page du Néolithique commence à sa tourner vers le IVème millénaire avant notre ère, trois ou quatre mille ans en Europe qui entamera sa révolution plus tard. Les conditions de vie de l’homme vont radicalement changer ; schématiquement, on peut dire que l’homme des cavernes cède la place à l’homme des cités.

Vers -10.000 av. J.-C., la civilisation natoufienne est progressivement remplacée par la civilisation dite « khiamienne » du nom du village de Khiam, sur les rives de la mer Morte. La technique de la chasse s’enrichit. Il est possible que les premiers essais d’agriculture datent de cette époque. Il est plus probable que l’homme se soit d’abord fait éleveur. Le Khiamien commence à manipuler quand il se fait éleveur, puis peu après paysan. Quand il améliore ses techniques agraires, il parvient même à produire ce qu’il veut et à diversifier d’autant son alimentation. C’est une révolution totale. Vers -9.000 avant notre ère, de manière subite, les premières agglomérations relativement importantes apparaissent, toujours au Proche-Orient. L’Europe, elle, n’est toujours pas sortie de l’ère glaciaire.

-4.000 av. J.-C. Eridu (basse Mésopotamie) est la première grande ville connue : quatre mille habitants. Une classe sociale tout à fait nouvelle apparaît : celle des commerçants, qui ne cultivent pas la terre mais se chargent de l’écoulement de ce qu’elle produit. Des artisans se spécialisent. Des scribes consignent les échanges. Les meilleurs agriculteurs agrandissent leurs terrains et engagent un personnel moins bien loti ; une aristocratie foncière voit ainsi le jour. La société devient d’autant plus patriarcale que la fortune est gagnée par les hommes qui exercent les métiers les plus rentables. Les mâles dirigent, ordonnent. Leur image se construit autour de la virilité et de la protection. La « révolution néolithique » initie une nouvelle donne. L'homme est désormais exalté en tant que reproducteur, guerrier et chef suprême de la cité. L’identité familiale s’impose : une famille se rattache à un nom qui identifie l’ensemble de ses membres, on se contente plus de porter un prénom, désormais on est aussi le « fils de ». C’est le triomphe de l’effort physique, de la violence.

Pourquoi ?

Peggy Sastre, dans son livre, « La domination masculine n’existe pas », affirme que la violence « est un phénomène aussi omniprésent dans les sociétés humaines que proportionnellement masculin ». Comme tout être vivant, l’objectif de l’être humain est d’assurer la pérennité de son espèce. Or, « pour une dépense énergétique équivalente, la femme produit un ovule par mois, l’homme plusieurs millions de spermatozoïdes par jour. Ensuite, lorsqu’un ovule et un spermatozoïde se rencontrent et que l’œuf est fécondé, le travail de l’homme peut à peu près s’arrêter là, tandis que la femme doit encore en passer par neuf mois entiers de gestation interne, un accouchement périlleux et un temps d’allaitement aussi conséquent que contraceptif pour avoir l’assurance relative de la pérennité de ses gènes. Ce qui fait que non seulement le succès reproductif des hommes est bien plus hétérogène que celui des femmes, mais il est aussi dépendant d’un investissement parental minimal bien moindre. » (…) « Du fait de leur configuration reproductive, la violence est tout « simplement » plus bénéfique aux hommes. À la fois pour éloigner des concurrents et s’attirer des partenaires, avoir recours à la violence a longtemps été une bonne solution, un bon moyen d’arriver à leurs fins, c’est-à-dire la maximisation de leurs intérêts reproductifs. »

Un exemple pour illustrer le propos ci-dessus : « avec l’avènement de l’ère industrielle, l’humanité est passée d’écosystèmes où la réussite, pour faire court, dépendait très largement de la force, à des écosystèmes où elle dépend bien plus largement de l’intelligence. Contrairement à la force, l’intelligence est mieux répartie entre les sexes – d’où la possibilité croissante qu’ont eu et qu’ont les femmes à progresser socialement, là où les hommes « stéréotypés » se retrouvent de plus en plus handicapés, si ce n’est laissés pour compte. » En d'autres termes, il n'y a pas de domination masculine. Un tel système oppresseur, vertical et unilatéral n'existe pas. Ce qui existe, c'est une histoire évolutive qui aura poussé les deux sexes à des stratégies reproductives distinctes.

On approuvera l’auteur lorsqu’elle remarque « que les femmes ne s'en sortent vraiment pas si mal... ». On pourrait même s’interroger, avec Laetitia Strauch-Bonart, si ce n’est pas, dans les sociétés occidentales, chez les hommes que le bât blesse. Échec scolaire, retrait du marché du travail, célibat. De plus en plus, les symptômes de leur malaise s’accumulent. Dans un monde où la réussite dépend des diplômes et des compétences interpersonnelles, leur sort ne fait qu’empirer… mais jusqu’où ? Les garçons sont-ils victimes d’une « féminisation » du monde ? Ou bien nostalgiques d’un privilège mâle injuste et révolu ?

Alors que pensez du néo-féminisme né de #MeToo ?

Elisabeth Badinter, dans son ouvrage « Fausse route », explique comment « Les stéréotypes d’antan, pudiquement appelés " nos repères ", nous enfermaient mais nous rassuraient. Aujourd’hui, leur éclatement en trouble plus d’un. Bien des hommes y voient la raison de la chute de leur empire et le font payer aux femmes. Nombre d’entre elles sont tentées de répliquer par l’instauration d’un nouvel ordre moral qui suppose le rétablissement des frontières. C’est le piège où ne pas tomber sous peine d’y perdre notre liberté, de freiner la marche vers l’égalité et de renouer avec le séparatisme. Cette tentation est celle du discours dominant qui se fait entendre depuis dix ou quinze ans. Contrairement à ses espérances, il est peu probable qu’il fasse progresser la condition des femmes. Il est même à craindre que leurs relations avec les hommes se détériorent. »

Le féminisme s’attaque à certaines de nos valeurs fondamentales, comme la liberté sexuelle, la liberté d’expression, la non-discrimination, le bon déroulement de la justice et la présomption d’innocence. Sur la base d’un argument démagogique d’une puissance prodigieuse, « il faut aider les femmes en détresse », non seulement des pans entiers des sciences humaines ont été infiltrés par de la pseudo-science, mais, bien plus grave, les fondements même de notre notion de justice sont en bonne voie d’être pervertis.

Le féminisme dans sa forme actuelle ne recherche pas l’égalité. Il recherche un système de privilèges pour les femmes dans de nombreux domaines. Il faut dire que la majorité des combats pour l’égalité en droit entre hommes et femmes aient été gagnés en France fait que le féminisme périclite désormais en une ribambelle de sous-chapelles ayant chacune sa propre définition du féminisme.

Les États-Unis ont adopté en 1994 une loi sur les « violences faites aux femmes » n’offrant aucune des protections constitutionnelles normalement accordées aux accusés. Oui il faut protéger les « victime » mais pas au détriment de la défense. Ainsi, est-il possible d’expulser sommairement de leur domicile, déposséder et séparer de leurs enfants, des hommes « présumés coupables » en vertu du « principe de précaution ». Un processus semblable se déroule sur les campus universitaires. Sous l’influence d’une campagne d’inspiration féministe, l’administration Obama a mis en place un dispositif aux Conseils de discipline de mener une justice sommaire contre les jeunes hommes accusés, en dehors des protections constitutionnelles accordées à la défense, et du respect des règles du droit. Dans ce contexte, bien-sûr, les fausses accusations se multiplient.

Les excès de ce néo-féminisme avec son relent puritain risquent d’intoxiquer les relations hommes-femmes. D’ailleurs, un collectif de femmes a publié dans le journal Le Monde une tribune intitulée : « Nous défendons une liberté d’importuner, indispensable à la liberté sexuelle ». Parmi les signataires on trouve Catherine Deneuve, Élizabeth Levy, Catherine Millet, Sophie de Menton notamment. Ce sont des femmes qui ont traversé les dernières décennies avec fougue et passion et se trouvent aujourd’hui éberluées par les récriminations puritaines qui ne cessent d’incriminer les hommes.

Dans mon article « Clitocratiquementcorrect », je relevais combien ces néo-féministes se trompaient de combat. L’homme n’est pas l’ennemi. Draguer ce n’est pas violer. Leur démarche tend à créer une société non mixte, avec d’un côté les filles et de l’autre les garçons.

Je dénonçais alors le « Backlash », phénomène de retour en arrière à chaque avancée du droit des femmes décrit par Susan Faludi. L’auteur (sans « e » ni « autrice » comme j’ai pu le lire) américaine (l’adjectif s’accorde avec le genre) a obtenu le prix Pulitzer pour cette étude. Déjà dans les bureaux on entend les premières blagues comme « Je ne te fais pas la bise, j’ai peur que tu portes plainte » ou encore, « Je baise ce soir, j’ai ma capote et un exemplaire du contrat ». Pis, l’adage même hérité de la « révolution sexuelle » des années 1970 selon lequel « mon corps m’appartient » est attaqué par les extrémistes de tout bord qui remettent en cause l’I.V.G., la contraception, la P.M.A...


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21 réactions à cet article    


  • Clark Kent Gwynplaine 17 septembre 2018 11:59
    Quel est le féminin de « affalé devant la télé » ?
    - Debout devant l’évier

    • JC_Lavau JC_Lavau 17 septembre 2018 12:18

      @Gwynplaine. Les palétuviers roses ont plus d’esprit.

      Les papas, les laitues, aimons nous sous l’évier !

    • Clark Kent Gwynplaine 17 septembre 2018 13:05

      @JC_Lavau

      ah !!!!! Pauline Carton !!!! mon fantasme

      Aimons-nous sous les palé,
      Prends-moi sous les létu,
      Aimons-nous sous l’évier !...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 17 septembre 2018 20:35

      @astus

      Les premiers européens qui ont débarqués en Polynésie étaient surpris de la liberté des femmes...mais encore plus de l’existence des mahus ...femmes avec service trois pièces.


    • JC_Lavau JC_Lavau 17 septembre 2018 22:57

      @Gwynplaine.
      Repris par les super plus bifluorés :


    • Ruut Ruut 18 septembre 2018 05:49

      @Gwynplaine

      Vautrée dans le canapé.
       :)
      D’où le verbe « canaper ».


    • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 17 septembre 2018 12:10

      Que nous le voulions ou non, les rapport de force sont inévitable et incontournable. Si votre pneu crève sur la route, vous dépendrez de quelqu’un qui vous dépannera. Et oute le vie est aini. LA SURVIE : moi ou l’autre. Et quand l’humain atteint un certain niveau de maturité pour comprendre que nous avons besoin des autres pour survivre, malgré tout, il y a un petit espoir de pouvoir dire : moi et l’autre,...tant que l’un ou l’autre n’est pas menacé dans sa survie et qu’ainsi la loi de la jungle reprenne le dessus. Seules les Lois ont un peu la possibilité d’atténuer cette réalité de notre condition d’humain. L’enfant dépend au moins 14 ans de ses parents pour sa survie. 14 ans de domination (par l’un au l’autre parent). tiens, je n’ai parlé à aucun moment de prédominance d’un sexe sur l’autre. Si l’humain n’avait pas développé des qualité spécifique dont la vie en groupe, il n’aurait pas survécu aux dinosaure. Bon, d’accord, la nature s’en est aussi mêlée,....


      • pallas 17 septembre 2018 12:16
        Méchant Réac
        Bonjour,

        Il n’y a pas d’hommes et de femmes en France, juste des choses vulgaires vaguement humanoïdes, malade et stupide.

        Nous sommes loin des femmes tchétchènes, les fameuses veuves noires, ou bien celle survivants dans l’actuel guerre civil en Ukraine.

        La femme française ce croit belle et intelligente voulant une meute de pseudo males n’ayant que pour seul ambition dans la vie, football, bière et pizza.

        Les véritables femmes et hommes occidentaux sont dans les nations de l’Est et non ici ou il n’y a que des détritus ne pensant qu’a son dernier portable et ce droguant.

        Une vie inutile au final, sans la moindre importance, des reliquats d’humains, indigne du moindre respect, une mouche à plus de compassion à mes yeux qu’un français(e).

         smiley

        Salut

        • jocelyne 17 septembre 2018 12:24

          ah cela , c’est « le problème » et m’empêche de dormir souvent, encore un nartik parimache


          • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 17 septembre 2018 12:28

            Si la femme dépend de la force de l’homme pour survivre. L’enfant dépend beaucoup plus de sa mère (ou le personnage nourricier qui joue le rôle) pour survivre. 


            • Ciriaco Ciriaco 17 septembre 2018 13:06
              La domination sous l’angle de la théorie de l’évolution ; non pas qu’elle n’existe pas, mais qu’elle soit nécessaire et acceptable, quelle thèse fulgurante. Vous avez pensé à présenter Sastre à Zemmour ? Pourraient faire des petits...

              Moi je pense que les agressions sexuelles dénoncées par beaucoup de femmes face aux nombreuses causes de dé-civilisation, sont un tissu de mensonges issu de la volonté des femmes de dominer le monde.

              Car en vérité, une agression sexuelle, il faut être féministe pour ne pas apprécier ; et puis ce n’est jamais que l’extension du corps de la main invisible au pénis invisible, et je suis sûr que Darwin aurait été d’accord smiley

              • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 17 septembre 2018 13:14

                Freud n’aurait JAMAIS dû parler de penis-neid (envie du pénis) et de possibilité de compenser ce manque par le fait d’avoir des enfants. C’est sa plus gosse bourde issue d’un système au départ : PATRIARCAL qui satisfaisait de nombreuses femmes à l’époque,... La poule et l’oeuf. Jung était à ce niveau plus dans le relationnel (le yin et le yang), l’amour entre l’homme et la femme que la reproduction patrimoniale. 


                • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 17 septembre 2018 13:21

                  J’ai été confrontée à un couple dont la femme ne voulait pas d’enfant (ayant eu une enfance difficile et craignant de reproduire les mêmes problèmes) et son mari qui malgré tout ne voulait pas la quitter. Je sais, c’est dur, mais dans ce cas, j’ai donné raison à la femme. elle ne ses sentait pas apte. Enorme conflit. L’aura-t-il quittée parce que LUI voulait un enfant (perpétuation du nom, besoin de vivre une paternité,...). Je me suis fait la réflexion suivante. Consciemment il voulait peut-être, du fait de la pression parentale ou l’entourage, mais à un autre niveau, il n’était pas si certain, ayant choisi justement d’aimer une femme qui n’en voulait pas,...Complexe la vie...


                  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 17 septembre 2018 13:47

                    @Self con troll


                    Quand je vois le monde actuel je me dis. Ouf, j’ai connu l’amour et n’y laisserai pas d’enfants. enfin si,..mes amies que j’ai beaucoup aidée ont assez réussi les leurs. Maternité par procuration. De toute façon, il n’aurait pas transmis mon nom. Et comme je voulais l’élever sans le mettre dans une crèche, je ne pouvais obliger aucun de mes compagnons artiste d’accepter un job à la con pour nourrir la famille. Donc, en ce qui me concerne, tout est presque, parfait,.....l’enfant que j’aurais pu avoir de l’homme aimé (suffisait d’ôter mon stérilet,...) aurait dû survivre dans ce monde ci,... NON MERCI. 

                  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 17 septembre 2018 13:51

                    @Self con troll

                    lisez Jacqueline Schaeffer. La « vraie » femme place l’AMOUR avant les enfants. Les autres des frustrées qui compensent,.....

                  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 17 septembre 2018 13:29

                    Et l’AMOUR dans tout cela, bordel de merde ????


                    • Étirév 17 septembre 2018 13:50

                      La naissance du premier enfant est un fait qui, pour la Mère surtout, dut avoir une importance capitale. Quel étonnement n’éprouva-t-elle pas en voyant sortir d’elle-même quelque chose qui était une réduction de la forme humaine !
                      Nous voudrions assigner une date à ce fait si important, mais il ne faut pas oublier que notre humanité, la dernière, avait été précédée par d’autres humanités sur lesquelles nous ne savons rien, car dans une période géologique il y a des premiers et des derniers et, quand les derniers apparaissent, les premiers sont déjà loin dans leur évolution, et ils assistent à l’animalisation de ceux qui les suivent.
                      Les premiers témoins de l’enfantement d’une femme durent éprouver un étonnement mêlé d’épouvante en face d’un fait si inattendu dans la vie de l’humanité. Ils ignorèrent d’abord complètement la cause qui l’avait produit, et du reste ne s’en préoccupèrent pas ; ce n’est que dans la période que l’on peut appeler moderne, c’est-à-dire historique, que cette cause a été connue.
                      Les rapprochements s’étaient accomplis dans la plus grande promiscuité, tous étant frères et sœurs, puisque tous étaient issus de la même Mère-Nature et du même Père-Soleil. Ces rapprochements n’avaient pas eu de résultat immédiat, les hommes ne pouvaient pas se figurer qu’il pût y avoir dans leurs jeux sexuels le germe d’une conséquence aussi éloignée et aussi inattendue ; longtemps ils ignorèrent la loi de la génération, c’est-à-dire le rapport qui existe entre la cause et l’effet.
                      Les premières naissances, qui devaient beaucoup occuper les femmes, ont laissé, dans les sciences antiques, l’empreinte de la sollicitude qui les entourait. Partout nous retrouvons l’enfant entouré de soins incessants par les Fées, les Marraines, les Anges gardiens, etc.
                      En Egypte, sept divinités belles et sages veillaient sur le nouveau-né et présidaient à ses destinées. On les représentait sur les maisons (quand il y en eut), dans les habitations, sur les monuments.
                      Elles étaient les Génies tutélaires.
                      Ces préoccupations nouvelles dans la vie des femmes durent amener de grands changements dans les relations des deux adolescents primitifs.
                      Chez la femme, ce fut l’éveil de l’amour maternel qui succéda à l’étonnement, à la curiosité des premiers moments, amour fait d’intérêt pour ce petit être qui surgissait d’une façon si imprévue et de la tendresse qui résultait, surtout, du contact intime de cette vie qui cherche l’abri maternel, la chaleur et le lait de la Mère.
                      Ce sentiment grandissait et devenait bientôt cette affection profonde qui domine toute la vie de la Mère et lui inspire un dévouement sans borne.
                      Quant à l’homme, il eut sans doute aussi un mouvement de curiosité, même d’intérêt et d’affection pour ce petit être que sa sœur naturelle venait de mettre au monde, mais cela ne l’empêcha pas de suivre les impulsions de sa nature, qui étaient autres, et, en voyant se prolonger cette préoccupation nouvelle de la Femme qui lui créait un amour dont il n’était pas l’objet, un commencement de jalousie naquit et ce fut le germe de discordes futures.
                      Les forces agissantes de la Maternité ont créé une humanité droite, docile, disciplinée.... d’abord, jusqu’au débordement des passions de l’homme. Mais, pendant cette époque primitive, quel Paradis était la Terre !... Nulle révolte ! nul mensonge ! nulle rébellion !
                      Dans tous les hommes, à moins qu’ils ne soient des monstres, le souvenir maternel a laissé dans l’âme une impression profonde faite de respect et de tendresse sacrée.
                      Si tous les enfants étaient élevés dans la Vérité, il n’y aurait pas d’homme méchant.


                      • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 17 septembre 2018 14:06

                        L’autre Emmanuel, le vrai : TODD a beaucoup écrit sur la famille. La société occidentale serait parmi la moins ’aimante’ par rapport aux enfants. Le reconnaissance du bien-être de l’enfant date du 19ème siècle et était bien plus important chez les pauvres que les familles aristocratique. Regardez simplement le fameux tableau : Les Ménines.http://www.eris-perrin.net/2015/07/des-menines-de-velazquez-a-michel-foucault.html. Observez comme les enfants y sont engoncés, amidonnés. Certains de devoir régner à des âges pré-pubères. Chez les pauvres, la moitié mourrait. On a dit de Marie-Antoinette que c’était une bonne mère (qui compensait l’absence totale d’intérêt pour elle de son mari). L’intérêt pour l’enfant est bien plus caractéristique des régions du sud,...


                      • Orélien Péréol Orélien Péréol 17 septembre 2018 18:28

                        La dissymétrie contenue dans le fait que le consentement des hommes ne fassent pas problème, indique involontairement la différence libidinale entre les sexes, qui est niée par ailleurs et attribué à on ne sait quoi de mal défini mais qui ressemble à une diabolisation des mâles, diabolisation qu’il faut, à son tour, dissimuler, tant un tel point de vue est odieux :

                        https://www.agoravox.fr/actualites/societe/article/le-consentement-des-hommes-202369


                        • Le421... Refuznik !! Le421 17 septembre 2018 20:52
                          Domination masculine, domination masculine !!
                          Ahahahhaaaahha Ahahahahahaha !!
                          Ahahahaha....

                          Demandez à Macron, tiens.
                          Pris complètement au hasard !!

                          • Crab2 18 septembre 2018 09:44

                            Civilité  : tous les dictionnaires s’accordent à ne reconnaître au nom civilité que les deux sens suivants : au singulier, il désigne une manière courtoise et polie de vivre et de se comporter en société et, au pluriel, les manifestations de cette courtoisie et de cette politesse

                            https://laicite-moderne.blogspot.com/2018/09/dictionnaire-du-savoir-vivre.html

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