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Accueil du site > Tribune Libre > Euthanasie : quand la vie obéit aux lois du marché

Euthanasie : quand la vie obéit aux lois du marché

Ca nous a tous échappé mais le 25 juin dernier la Cour Suprême Allemande a décidé que l’euthanasie ne serait plus sanctionné lorsque celle-ci sera une demande du malade. Malgré l’admiration que porte l’Etat au modèle Allemand, pour l’instant la France reste campée sur ses positions et ses valeurs. Sûrement plus pour longtemps, au vue de la pression exercée par l’omerta bien-pensante.

L’argument premier des pro-euthanasie est le droit des malades à mourir “dans la dignité”.Que c’est beau ! Ainsi les médias nous vendent constamment l’image d’hommes réduits à l’état de “légume” et suppliant le monde entier de les libérer de leur souffrance. Seulement, selon les chiffres, la situation est tout autre. Il existe en fait très peu d’ ”assistés” ou grands malades souhaitant mourir. Et quand bien même, la société ne les empêche pas de se suicider. Elle refuse simplement de prendre en charge leur mise à mort. Après tout, depuis quand une piqure honteuse est-elle synonyme de mort “digne” ? 
 
L’envie de briser cette idée de défense de la vie, ce “tu ne tuera point”, vient du lobby franc-maçon, précisément la branche la plus libérale de l’institution. Alors oui, aucun doute, c’est bien la logique du libéralisme le plus violent et cynique qui est derrière ce “progrès”. Point de “dignité” ; sauf pour les naïfs. Si on se décide aujourd’hui à débrancher les assistés, c’est parce qu’ils coûtent trop cher ! En fait, seuls les pseudos humanistes et les médias de masse (mais les deux collaborent) croient encore que cela est fait pour le bon plaisir des malades, alors que cela est leur plus grande crainte ! Dans la catégorie “idiots utiles du capitalisme”, les bobos biens-pensants figurent en bonne place. 
 
Seulement, cette folie du meurtre - sous couvert d’humanisme, de bonne conscience et de droits-de-l’hommisme - est l’arbre qui cache la forêt. En effet, la prochaine étape est de se séparer au plus vite des “vieux” ; c’est-à-dire des inutiles du système, des encombrants. Le constat est simple : on ne peut plus assister les aînés comme auparavant, capitalisme oblige. La crise financière conjuguée au progrès technique fait que, bien que technologiquement un meilleur entretien de nos “ancètres” est totalement envisageable, les moyens économiques font néanmoins défaut. En ouvrant les yeux, on se rend bien compte qu’en plus de tout faire pour que les plus âgés se sentent sans cesse exclus dans notre société, on fait tout pour s’en débarrasser au plus vite. Pour cela, deux mesures sont déjà en place :
 
  • le mépris des maisons de retraites et hôpitaux qui ne voient pas leur budget augmenter par l’Etat, alors qu’une attitude (vraiment) humaine serait de le faire ; car il y a urgence. 
  • la réforme des retraites est la plus vicieuse et cynique. Effectivement, les gens devront travailler plus longtemps (même ceux pratiquant un travail pénible, point de naïveté) et ainsi - en toute logique - se fatiguer plus vite. Pas besoin de trop réflechir pour se rendre compte que l’unique objectif est de faire mourir les pauvres rapidement. Rapport de classe dominante et de classe dominée, encore et toujours !
Un autre exemple flagrant est celui de l’incinération, parfaitement rentrée dans les moeurs populaires, alors que celle-ci n’est faite que pour libérer la place - normalement réservée aux cimetières - aux spéculations immobilières (or, faut-il rappeler que toute société organisée enterre ses morts et que renier cette “loi sociale” enlève - au nom du capitalisme - une grande part d’humanité à notre société). A moins que ces ogres capitalistes veuillent s’éviter des remords en regardant les cimetières se multiplier pour cause de morts de plus en plus juvéniles, le tout, par leur faute...
 
Enfin, pour revenir au principe même de l’euthanasie, voir du “droit à l’euthanasie”, comment ensuite passer outre des abus comme des meurtres rémunérés ? Comment avoir l’assurance que le paralysé ou le “légume” souhaite vraiment en finir ? Nous faire croire que tout cela serait parfaitement clair et transparent revient à se moquer ouvertement de nous. Ce qui est effrayant, c’est que beaucoup applaudissent une telle idée, dite “progressiste” et profondément “humaniste”. 
 
On fonce tout droit vers l’extermination des aînés et des handicapés lourds (catégorie isolée, pour l’instant). On fonce droit dans la négation du corps et de la vie (après tout, avec l’avortement de masse, l’enfant a déjà été réduit à une marchandise). Aujourd’hui, la vie obéit aux lois du marché.

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15 réactions à cet article    


  • Shaytan666 Shaytan666 7 juillet 2010 11:08

    Lycéen aimant la polémique et haïssant la bien-pensance (?).
    Attendez encore quelques années avant d’écrire un article que l’on dirait sorti tout droit d’une encyclique de Benoît XVI.


    • Shaytan666 Shaytan666 7 juillet 2010 11:10

      Oup ! j’avais oublié, je suppose que pendant vos temps libre vous faites également partie de commando anti-ivg et dans la foulée vous considérez l’homosexualité comme une maladie mentale.


    • Mickey Churchill Mickey Churchill 7 juillet 2010 13:16

      beau cliché stupide. je pense, vous provoquez. mais reflexion et bien-pensance peuvent-elles vraiment cohabiter ? c’est triste d’entendre des choses pareilles


    • Shaytan666 Shaytan666 7 juillet 2010 19:51

      Oh que non je ne provoque pas, s’il y a bien une chose avec laquelle je ne plaisante pas c’est l’euthanasie. Je pense qu’il faut y avoir été confronté pour pouvoir bien en parler, le reste n’est qu’une opinion, respectable bien sûr mais une opinion.


    • clostra 7 juillet 2010 13:02

      Aborder ce sujet avec prudence et y apporter quelques éléments sous ses différents aspects.

      Il est plutôt rassurant de savoir qu’un recours en justice est possible dans un cas d’euthanasie. Non qu’il puisse être systématique mais simplement pour en éviter les abus.

      L’euthanasie ne date pas d’hier. J’avais 5 ans lorsque nous avons appris l’accident dont venait d’être victime mon grand-père. Le lendemain, maman est arrivée en disant qu’il était mort dans la nuit (« il s’est éteint dans la nuit »), qu’elle lui avait demandé s’il était prêt et ensuite quelque chose qui signifiait qu’on l’avait « aidé » à mourir. J’ai compris qu’on l’avait tué parce qu’il souffrait, parce que s’il survivait il serait très diminué, dans un fauteuil roulant...Comme tout ceci arrivait dans un contexte particulier, à un moment dans l’histoire familiale, bien d’autres choses sont certainement passées dans ma tête de cinq ans et mon corps s’est révolté contre cette idée.

      La veille, sur le pas de la porte de sa chambre, face à celle de ses petits-enfants, il avait pris son violon comme il le faisait de temps en temps et joué « j’ai du bon tabac »...

      Alors oui ! il est bon de rappeler « tu ne tueras pas »

      Mais pour ce qui est de « débrancher » on entre peut-être dans l’acharnement thérapeutique qui peut également avoir d’autres motivations que le respect de la vie. Je me souviens le témoignage de cet homme tétraplégique, immobile sur son lit nous disant « je ne peux même pas me suicider ! »

      Enfin, il est bien de mettre l’accent sur les soins dits « palliatifs », le « Jusqu’au bout Accompagner La Vie », sur les soins tout court, l’écoute-.

      Vous soulignez les risques de l’euthanasie, surtout dans un contexte économique qui rend parfois impossible des soins en temps et heure, avec au choix « un plus jeune ». Pourtant ne dit-on pas que lorsque un homme meurt c’est une bibliothèque entière qui disparaît

      C’est un grand débat éthique mais il me semble qu’on doit rester ferme sur la première des lois humaines.


      • Sébastien Sébastien 7 juillet 2010 13:24

        Mais pourquoi refuser l’euthanasie a ceux qui le veulent ? Cela empeche ceux qui veulent vivre de vivre ? Je suis pour la liberte de choix jusqu’au choix de la maniere dont on va mourir.


        • voxagora voxagora 7 juillet 2010 13:51

          Je ne crois pas en quelque Dieu que ce soit.
          Je suis pour le droit à l’avortement.
          Mais je suis d’accord avec l’auteur pour dire que le droit à l’euthanasie
          peut être pousse-au-crime et pousse-au-suicide.


          • Strega 7 juillet 2010 14:37

            J’ai lu cet article avec grand intérêt.

            Ceci dit il m’apparait loin de la réalité sociale. D’une part parce qu’il fustige certains progrès et changements de mentalité, notamment le droit à l’avortement et l’incinération. Mais il touche aussi à la question essentielle du suicide, puisque c’est de cela qu’il s’agit.

            L’écrasante majorité des suicides sont liés à une affection mentale, provisoire ou de longue durée. Coups de blues, psychopathologies, coups de folie, pression sociale en sont les moteurs. L’idée est d’en limiter l’apparition, de modérer autant que possible les facteurs déclenchants, de traiter le malade (puisque la dépression est une maladie) jusqu’à guérison ou, dans le cas de malades à vie dont je fais partie, de permettre à l’individu de mener une vie aussi épanouissante que possible, encadrée par le corps médical.

            Lorsque vous parler de volonté de mourir non-liée à la maladie mentale (aussi appelé suicide philosophique), vous parlez d’une infime minorité des suicidants. Et vous avez donc plutôt raison de dénoncer ces émissions-choc montrant de telles personnes ultra-minoritaires. Ces personnes-là n’ont pas à réclamer l’assistance de l’Etat pour mettre fin à leurs jours ; l’euthanasie est donc une abomination, un pousse-au-suicide. L’Etat s’y intéresse-t-il afin de purger une partie des personnes âgées et alléger leur charge ? Je n’ose l’imaginer.

            Mais on assiste aujourd’hui à l’excès inverse : l’acharnement thérapeutique. Maintenir en vie un malade contre vents et marées, et contre sa volonté. Ce genre de pratique doit être vigoureusement combattu. Un malade doit avoir le choix de dire : Débranchez-moi. Ceci est un droit. On a le droit de ne plus vivre ; on peut à tout instant chercher à le faire. C’est une liberté fondamentale. On peut refuser médicaments, nourriture, arrêter de respirer ou d’aller aux toilettes. Je le sais d’expérience pour avoir arpenté inlassablement les couloirs des services psychiatriques : on ne peut soigner quelqu’un contre son gré. Si un malade ne veut pas qu’on l’aide, toute tentative de soin à long terme est vouée à l’échec. C’est pourquoi une bonne partie du travail en psychiatrie consiste à faire prendre conscience au patient de la nécessité de se soigner. Mais si une personne âgée veut être débranchée, il faut pouvoir définir si ceci est un choix clairement réfléchi ou un acte de désespoir. Et s’il y a désespoir, il faut en traiter les causes. Parce qu’elle est peut-être battue ou isolée, elle s’ennuie ou se sent partir. Il y a un énorme travail des personnels de santé « du grand âge » pour éviter ce genre de travers. Mais il y a encore à faire, en témoignent ces structures pointées du doigt pour les maltraitances.

            Il y a une chose qui m’a assez frappé dans votre article : le lien fait entre euthanasie d’une personne âgée et euthanasie des handicapés mentaux. Il y a un principe élémentaire à ne pas oublier ; un handicapé mental pris en charge et désireux de se soigner ne peut par définition pas être en pleine clarté d’esprit s’il demande à être euthanasié. D’une part parce que c’est de sa part une demande de suicide, d’autre part parce que cela va complètement à l’encontre de la méthode de soin en psychiatrie.

            J’ai vu des personnes en psychiatrie, de n’importe quel âge, demander aux infirmiers de les euthanasier. C’est extrêmement choquant. Trois jours après, la personne avait complètement changé de discours et reprenait goût à la vie. Puis rechute. Jusqu’à être stabilisée. C’est difficile. Ça ne marche pas toujours. Certains malades s’abandonnent, n’y croient plus, quittent le soin et replongent. Qu’une chose soit dite, c’est que ce ne sont pas les malades internés qui sont les plus à craindre, mais ceux qui ne le sont pas, ou plus alors qu’ils le devraient encore.

            Que l’Etat initie des euthanasies restera, dans tous les cas, une atrocité. C’est au cours de la seconde guerre mondiale qu’un pays, parce qu’ils étaient jugés « inaptes », inutiles, impurs et coûteux, a décidé des euthanasies massives de personnes handicapées. C’était le troisième Reich. On connait leur moralité. Faire de même envers des personnes âgées serait de notre part nous mettre à leur niveau de barbarie.

            Je finirai par ces quelques mots : Le suicide ou la vie. Un choix personnel et intransmissible à un quelconque gouvernement. Et si une personne veut s’éteindre, laissez-là s’en aller en paix.


            • Louise Louise 7 juillet 2010 18:16

              Article très bien argumenté !

              Effectivement, mon mari avait peur d’être « suicidé » lorsqu’il était à l’hôpital...

              Il n’y a pas forcément d’acharnement thérapeutique. Mon frère vient de renoncer à la poursuite des soins pour son cancer. Il n’est pas pour autant suicidaire, il aimerait mieux continuer de vivre, mais il n’y a plus d’espoir de guérison. Son seul désir est d’avoir un traitement anti-douleur efficace.
              Les médecins ont accepté facilement son choix.


              • Pierre B. Pierre B. 7 juillet 2010 18:21

                C’est vrai que la médecine ne propose malheureusement encore que des traitements très très lourds contre le cancer, et qui entraînent automatiquement des effets secondaires difficiles à supporter. Il faut avoir un moral d’acier pour supporter les chimiothérapies.

                Une brave décision que votre frère a pris. Les médecins ont-ils quand même essayer de le convaincre de poursuivre le traitement ?

              • Louise Louise 7 juillet 2010 19:55

                Non, pas du tout. Je suppose qu’ils ont compris sa décision. Ils n’avaient à lui proposer que des rayons , qu’il a déjà eu tant de mal à supporter. Sa gorge était tellement brûlée qu’il est resté plusieurs mois sans manger, et même sans boire ! Depuis son opération, il peut manger, et pour le moral, c’est une bonne chose. Il a aussi beaucoup d’humour !
                Je suis catholique, et opposée à l’euthanasie, mais dans ce genre de cas ce n’est pas un refus de vivre, et je le comprends tout à fait. Quand les soins (inutiles) sont trop douloureux, on n’est pas obligé de les subir...
                Il restera chez lui tant que ce sera possible, puis j’espère qu’il pourra avoir une place dans une unité de soins palliatifs, ce qu’il souhaite.


              • Marc Bruxman 7 juillet 2010 19:23

                L’Euthanasie est déja possible aux Pays-Bas sous certaines réserves et ce depuis longtemps. Cela n’a pas posé de problémes éthiques graves dont nous ayons eu vent me semble t’il. Par contre, cela a diminué la souffrance des malades en phase terminale (un médecin doit certifié que le malade ne peut pas guérir et souffre de façon incacceptable) qui le souhaitent (le malade doit donner lui même son accord). Et non seulement ils souffrent donc moins mais en plus cette dernière semaine de vie indigne qu’on leur a évité d’avoir à subir allait être la plus cher de leur existence pour l’assurance maladie et donc pour eux vu que l’assurance maladie c’est vous qui payez. 


                Le cas des « légumes » n’est pas tranché par le problème Hollandais mais on peut raisonablement se douter que si vous pensez encore être un légume doit être un enfer. On pourrait d’ailleurs tout simplement permettre aux gens de faire un « opt out » c’est à dire signaler sur un registre d’état qu’ils souhaitent être maintenus en vie même si ils sont devenus des légumes. Dans le cas contraire c’est plutot une délivrance. 



                • Shaytan666 Shaytan666 7 juillet 2010 19:54

                  En Belgique également l’euthanasie a été légalisée voici quelques années, et à ma connaissance cela n’a jamais posé aucun problème. Je pense que les germaniques sont plus ouvert à ce problème que les latins, en Belgique il y a plus de demande en Flandres qu’en Wallonie.


                • vinvin 8 juillet 2010 03:30

                  (@L’ Auteur).


                  L’ argument premier des pros-euthanasie est le droit des malades a mourir dans la dignité. (Fin de citation).

                  Je ne suis pas d’ accord avec cette phrase, pour la bonne raison qu’ il n’ existe pas de mort digne. Où voyez-vous une quelconque dignité dans la mort ?... Il n’ y a rien de plus con que la mort.

                  L’ euthanasie n’ est pas un moyen de mourir dignement, mais un moyens d’ abréger des souffrances inutiles pour des personnes qui souffrent en fin de vie, d’ une grave maladie, ou d’ un gros handicap suite a un accident.

                  Il est normal que les gens ne veuillent pas souffrir, (ou du moins ne pas subir des souffrances a limite du supportable,) donc je comprend que certaines personnes désirent mourir plutôt que de mourir inutilement.

                  Pour ce qui me concerne, j’ ai fait savoir a mes proches, ( ai j’ ai meme une lettre sous le clavier de mon ordinateur,) comme quoi en cas d’ accident grave qui me rendrait impotent pour le restant de mes jours, que je désirais être débranché.

                  Ma mère a eu 85 balais le 04 Mai dernier, et elle est malade depuis déjà longtemps, mais depuis quelques mois elle est devenu carrément impotente, ne marche plus, ne peut plus aller aux « chiottes » seule, et depuis 3 mois elle est sous assistance respiratoire, et les médecins ont dit qu’ elle ne pourra plus se passer d’ assistance respiratoire jusqu’ a la fin.
                  Elle souffre physiquement, et elle souffre encore plus moralement, car elle sait qu’ elle arrive au bout du chemin, et que malgré sa foi religieuse, elle terriblement peur de la mort.

                  Croyez-vous que cela soit une vie pour elle ?

                  Alors dépasser les 85 ans en bonne santé, effectivement c’ est magnifique, ( comme mon oncle qui a 88 ans va faire son marché en vélo,) mais si c’ est pour être diminué comme ma mère, si lorsque l’ on se pisse dessus on croit qu’ il pleut, alors vaux mieux partir avant.

                  ...................................................................... .................................

                  Pour ce qui concerne l’ incinération parfaitement rentrée dans les moeurs populaires, qui ( d’ après vous,) ne sert qu’ a libérer des places habituellement réservés aux cimetières,.....

                  Sachez que jusqu’ a présent aucune loi n’ oblige les gens a se faire incinérés. Chaque être humain est encore libre de choisir son « mode » d’ obsèques en fonction de ses convictions, ( et de ses moyens....).

                  Pour ce qui est de mon cas personnel, j’ ai choisi la crémation, ( nétemment plus économique que des obsèques classiques,) par contre je sais que ma mère veux être dans la tombe de sa famille par rapport a ses con-victions religieuses.

                  Mais, bref, que l’ on soit inhumé ou incinéré, ( on en mourra pas !....) Non ce que je veux dire, c’ est que inhumation ou incinération n’ a aucune espèce d’ importance, du moment qu’ on est mort on est mort et puis c’ est tout, et cela ne change rien a l’ affaire.



                  Cordialement.




                  VINVIN.


                  • ethos ethos 11 juillet 2010 21:54

                    OUI à l’aide au suicide, mais NON à l’euthanasie !

                     

                    Au sujet de la différence entre l’euthanasie et l’aide au suicide, il faut distinguer entre les arguments juridiques, éthiques et religieux. On ne peut pas simplement affirmer sans nuance qu’il n’existe pas de différence entre les deux : dans un cas c’est le patient lui-même qui s’enlève la vie (aide au suicide) alors que dans l’autre c’est le médecin qui la retire. Il faut d’abord préciser sur quel terrain (juridique, éthique ou religieux) on tire notre argumentation. Si l’on se situe sur le terrain de l’éthique, on peut raisonnablement soutenir qu’il n’existe pas de différence. Cependant, si l’on se situe sur le terrain juridique, il existe toute une différence entre l’euthanasie (qualifié de meurtre au premier degré dont la peine minimale est l’emprisonnement à perpétuité) et l’aide au suicide (qui ne constitue pas un meurtre, ni un homicide et dont la peine maximale est de 14 ans d’emprisonnement). Dans le cas de l’aide au suicide, la cause de la mort est le suicide du patient et l’aide au suicide constitue d’une certaine manière une forme de complicité. Mais comme la tentative de suicide a été décriminalisée au Canada en 1972 (et en 1810 en France), cette complicité ne fait aucun sens, car il ne peut exister qu’une complicité que s’il existe une infraction principale. Or le suicide (ou tentative de suicide) n’est plus une infraction depuis 1972. Donc il ne peut logiquement y avoir de complicité au suicide. Cette infraction de l’aide au suicide est donc un non-sens.

                    En revanche, l’euthanasie volontaire est présentement considérée comme un meurtre au premier degré. Le médecin tue son patient (à sa demande) par compassion afin de soulager ses douleurs et souffrances. Il y a ici une transgression à l’un des principes éthiques et juridiques des plus fondamentaux à savoir l’interdiction de tuer ou de porter atteinte à la vie d’autrui. Nos sociétés démocratiques reposent sur le principe que nul ne peut retirer la vie à autrui. Le contrat social « a pour fin la conservation des contractants » et la protection de la vie a toujours fondé le tissu social. On a d’ailleurs aboli la peine de mort en 1976 (et en 1981 en France) ! Si l’euthanasie volontaire (à la demande du patient souffrant) peut, dans certaines circonstances, se justifier éthiquement, on ne peut, par raccourcit de l’esprit, conclure que l’euthanasie doit être légalisée ou décriminalisée. La légalisation ou la décriminalisation d’un acte exige la prise en compte des conséquences sociales que cette légalisation ou cette décriminalisation peut engendrer. Les indéniables risques d’abus (surtout pour les personnes faibles et vulnérables qui ne sont pas en mesure d’exprimer leur volonté) et les risques d’érosion de l’ethos social par la reconnaissance de cette pratique sont des facteurs qui doivent être pris en compte. Les risques de pente glissante de l’euthanasie volontaire (à la demande du patient apte) à l’euthanasie non volontaire (sans le consentement du patient inapte) ou involontaire (sans égard ou à l’encontre du consentement du patient apte) sont bien réels comme le confirme la Commission de réforme du droit au Canada qui affirme :

                    « Il existe, tout d’abord, un danger réel que la procédure mise au
                    point pour permettre de tuer ceux qui se sentent un fardeau pour
                    eux-mêmes, ne soit détournée progressivement de son but premier,
                    et ne serve aussi éventuellement à éliminer ceux qui sont un
                    fardeau pour les autres ou pour la société. C’est là l’argument dit du
                    doigt dans l’engrenage qui, pour être connu, n’en est pas moins
                    réel. Il existe aussi le danger que, dans bien des cas, le
                    consentement à l’euthanasie ne soit pas vraiment un acte
                    parfaitement libre et volontaire »

                     

                    Eric Folot

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