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Accueil du site > Tribune Libre > Faire échec aux entreprises belliqueuses du complexe militaro-industriel (...)

Faire échec aux entreprises belliqueuses du complexe militaro-industriel étasunien

 L'installation en Ukraine de la 173ème brigade aéroportée de l’US Army (1600 parachutistes) – soi-disant pour former les militaires ukrainiens - signifie que les USA sont désormais militairement engagés dans la guerre qu’ils ont fomentée en Europe avec le coup d’État de Maïdan, en février 2014. À Washington, l’envoi d’armes au gouvernement de Kiev est réclamé aujourd’hui à cor et à cri par les va-t'en-guerre du Pentagone et du complexe militaro-industriel yankee. Business avant tout. Il s’agit pour les marchands d'armes et leurs relais politiques de refaire le coup de l’Irak ou de la Libye (avec les résultats brillants que l'on sait), mais ici les enjeux ne sont plus les mêmes : les irresponsables qui poussent en ce sens oublient-ils que la Russie a quelques milliers de têtes nucléaires ?

Depuis 4 ans maintenant, toute la presse ultralibérale – en grande partie possédée et donc au service du complexe militaro-industriel atlantique - travaille à nourrir la haine de la Russie et à préparer les esprits à l’inéluctabilité de l’affrontement contre le méchant Poutine. Cette presse fustige en toute bonne conscience l’épouvantable « Russie de Vladimir Poutine » sans comprendre que, ce faisant, les journalistes contribuent à préparer l’opinion au grand carnage voulu par les États-Unis – mais pas chez eux - pour sauver son système, les banksters de Wall Street, la planche à dollars, l’OTAN... La France et l'Allemagne traînent bien un peu les pieds mais c'est sans importance car dans les plans US, l’Europe n’a pas voix au chapitre puisqu’elle n’aura à jouer qu’un rôle assez passif : celui de champ de bataille, puis de champ de ruines ! Eh... Ce sont les dommages collatéraux.

Face au déploiement US, la Russie a prévenu qu’elle était dès lors contrainte d’envisager « toutes les mesures nécessaires, y compris technico-militaires ». Ces mesures devraient d’ailleurs comprendre un renforcement massif des forces navales russes cette année (50 nouveaux navires de guerre, dont un porte-avions et deux sous-marins à propulsion nucléaire) (http://etfdailynews.com/2015/03/06/russia-warns-nato-any-threat-in-ukraine-will-see-military-response/).

Mais – fort heureusement - les menées belliqueuses yankees ne marchent pas sur des roulettes.Une autre nouvelle, passée totalement inaperçue, vient assombrir les vues géopolitiques atlantistes soutenues par Bruxelles sur le devenir du Bassin Méditerranéen. En effet , le 5 Mars dernier Chypre s'est allié avec la Russie ! Au cours des entretiens tenus lors d'un récent voyage à Moscou, le président chypriote Nikos Anastasiades a examiné la possibilité d’accueillir dans le port de Limassol les vaisseaux de la Marine Militaire de la République Fédérale de Russie. Cela provoqua une réponse sous forme de violentes pressions sans précédent de la part de États-Unis sur les autorités cypriotes. Mais Nicosie n’a pas flanché. Les vaisseaux de la Marine militaire de la Fédération de Russie reçoivent la possibilité d’utiliser les ports et d’y entreposer le matériel nécessaire à leur réparation et à leur entretien, ce qui reviendra beaucoup moins cher que d’entretenir là-bas une base militaire complète, à la manière britannique, avec garnison et fils barbelés.

L’accord avec Chypre garantit la présence tactique de la flotte russe sur différents théâtres d’opérations potentiellement dangereux.

La position de Nicosie a suscité des critiques extrêmement vives de la part des Anglo-saxons. En visite à Washington dès après la visite à Moscou, le Ministre des Affaires étrangères de Chypre, Monsieur Kassoulides a non seulement résisté aux coups « sur le terrain de l’adversaire », mais est parti en contre-attaque. Il a accusé les États-Unis et la Grande-Bretagne d’ « ignorer les intérêts de Chypre », soulignant que la république « a ses propres problèmes » et « ses exigences » vis-à-vis de l’Europe et des États-Unis. Par exemple, Nicosie « a trouvé plus de compréhension » de la part de la Russie, de la France et de la Chine que des États-Unis et de l’Union européenne dans sa confrontation sans fin avec la Turquie.

La Grèce aussi s'émancipe du carcan atlantique. Elle n'a jamais caché qu'elle était opposé aux sanctions économiques contre la Russie. Le ministre russe de l’Économie, Alexeï Oulioukaïev, a évoqué la possibilité d'assouplir pour la Grèce l'embargo alimentaire décidé contre l'Union européenne en raison de la crise ukrainienne ! Un sacré débouché pour l'agroalimentaire grec. On peut raisonnablement penser que Tsipras et Poutine, lors de leur rencontre de l'été, ont dû aborder la possibilité de prolonger jusqu'à la Grèce le projet de gazoduc « Turkish stream » entre la Russie et la Turquie, ou encore la possibilité d'ouvrir la recherche pétrolière sous-marine prometteuse dans les eaux grecques aux compagnies russes.

De plus – sacré caillou dans les godillots militaires étazuniens – dans le programme de Syriza, il y avait une sortie de la Grèce de l'Otan et la remise en cause des droits accordés à l'alliance qui font de la Crète une de ses principales bases navales en Méditerranée. On comprend dès lors que la clique atlantique aie tout fait pour écraser l'impertinent ! Mais la partie n'est pas finie... Et puis, Poutine a dû être sensible aux positions de la Grèce non seulement contre les sanctions de l'U.E. à l'encontre de la Russie, mais encore contre le gouvernement ukrainien, contre l'austérité, contre les diktats de l'Allemagne, contre la politique d'isolement de la Russie. Le président russe a dû aussi être sensible aux remerciements de son homologue grec « pour s'être porté au secours de nos frères orthodoxes en Crimée » !

On comprend dès lors la position d'Obama trouvant inopportune « l'austérité » imposée à la Grèce par l'U.E. ! Il a surtout peur de se faire virer de sa base navale en Crête et de voir sa flotte remplacée...par des navires russes !

 

http://reseauinternational.net/alors-prets-a-la-guerre-pour-sauver-le-systeme-us/

http://reseauinternational.net/chypre-saffirme-allie-de-la-russie/

http://etfdailynews.com/2015/03/06/russia-warns-nato-any-threat-in-ukraine-will-see-military-response/

 

Illustration X - Droits réservés


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5 réactions à cet article    


  • devphil30 devphil30 16 septembre 2015 11:28

    Un beau sac d’imbroglio issu de la volonté permanente des USA de manipuler les états , les gouvernements pour leur intérêt au mépris de la vie juste pour leur pétro dollars et leur géo stratégie.


    Une vidéo d’un ancien marine qui déballe son amertume et le visage des USA 


    Merci pour votre article 

    Philippe 

    • Daniel Roux Daniel Roux 16 septembre 2015 12:44

      Pour Hollande et les autres hommes politiques français, les peuples ne sont que des moutons dont ils sont les bergers.

      C’est ainsi que cela fonctionne. Les partis politiques, c’est à dire les hommes qui en tiennent toutes les manettes, ont le monopole de la désignation des dirigeants, à travers les investitures et les nominations.

      Les riches actionnaires des multinationales financent les carrières en finançant les partis et les campagnes des candidats. Ce sont in fine, ces riches actionnaires qui décident de la politique d’un pays.

      C’est exactement la même chose aux US, en Allemagne et ailleurs.

      Lorsque, désespéré, le peuple vote pour des marginaux à ce cadre, tels les grecs, la reprise en main par l’oligarchie est violente.

      Faire échec à la politique belliqueuse du bloc occidental, voudrait dire renverser le pouvoir en place, non seulement dans notre pays mais aussi aux US et en Allemagne.

      Perso, je ne vois aucune volonté populaire à s’engager dans cette voie. Les médias en auraient certainement parlé, non ? 


      • soi même 16 septembre 2015 13:29

        Montre nous la voie Victor, comme empaffé, il y a pas mieux ... !

         smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  smiley  :->

        • leypanou 16 septembre 2015 14:21

          "On peut raisonnablement penser que Tsipras et Poutine, lors de leur rencontre de l’été, ont dû aborder la possibilité de prolonger jusqu’à la Grèce le projet de gazoduc « Turkish stream » entre la Russie et la Turquie, ou encore la possibilité d’ouvrir la recherche pétrolière sous-marine prometteuse dans les eaux grecques aux compagnies russes. " : non justement, vous êtes en retard d’une guerre.

          La guerre s’émanciper du carcan atlantique ? J’attends de voir pour le croire. Et probablement pas la Grèce de Tsipras en tout cas. Savez-vous qu’après avoir vu Poutine, Tsipras est aussi allé voir Obama ?


          • Le p’tit Charles 17 septembre 2015 10:22

            En Ukraine, les USA remuent la queue mais sous la table...Poutine est gagnant dans ce pays comme en Syrie...L’ouest c’est beaucoup de bruit pour rien...

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