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Fin des explorateurs bretons

Plus fort que le factice Koh-Lanta de TF1, il y a les récits des aventures des explorateurs et des découvreurs bretons qui ont bravé tous les dangers. Cet article résume en quelques traits la vie de ces héroïques personnages qui animent la série estivale du journal Le Télégramme durant les mois d’été, série qui est sur le point de s’achever.

 
Fin août, c’est la fin d’une série de portraits d’explorateurs et de découvreurs bretons qu’a publiée le journal local Le Télégramme. Jacques Cartier est sans doute le plus connu d’entre eux.
 
Jacques Cartier, sa cabane au Canada
 
 
Il est connu pour avoir découvert le Canada. Ce Breton de Saint-Malo fut choisi par François Ier qui voulait agrandir son territoire au-delà des océans.
 
Né en 1491, le malouin fit trois voyages au Canada : en 1534 date à laquelle il atteint pour la première fois la côte de Terre-Neuve et explore le golfe de Saint-Laurent, en 1535-1536, et en 1541-1542. Le Télégramme raconte ces passionnantes expéditions, sa rencontre avec les Iroquois et son dernier départ en quête d’or sur les conseils du chef du village Hochelaga (qui prendra le nom de "Mont Royal" sur décision de Cartier, puis de Montréal) Cruelle désillusion ! Pas de passage et en fait de métal précieux, il ne trouve que du cuivre et du mica. Déçu, Cartier se retire dans son manoir près de Saint-Malo, où il mourra de la banale peste, même pas H1N1 !
 
Yves de Kerguelen : mythomanie, godriole et pacotille
 
 
Le navigateur est dépeint sous un jour peu flatteur. Les historiens lui ont, comme on dit, "taillé une veste" et non sans raison. Né en 1734 au manoir de Trémarec, au nord de Quimper, il se révélera d’un tempérament obstiné, poursuivant une quête aveugle qui se révélera plutôt stérile. Son rival anglais James Cook sera, lui, couronné de succès.
 
Yves de Kerguelen se verra accabler de reproches à son retour en France après son dernier voyage. Il faut dire que ses descriptions des terres australes comme un véritable paradis tenait de la mythomanie. S’il n’y avait que ça ! Mais il a aussi provoqué le courroux et la jalousie de son équipage en embarquant à son bord, quasi clandestinement, une jeune fille de quatorze ans : Louison (Louise Seguin) lors de son second voyage vers les îles australes début 1773. Il aurait aussi fait du trafic de pacotille.
 
Il sera traduit en conseil de guerre, privé de son grade et condamné à cinq ans de réclusion pour manquements à sa mission.
 
Alexis Rochon se fâche avec Kerguelen
 
Alexis Rochon est né à Brest en 1741. Cet astronome qui voyagea sous toutes les latitudes participa aux recherches sur les moyens de définir les longitudes pour améliorer la navigation. Il partit pour l’Afrique en 1766 pour déterminer différents points de longitude. Il faut savoir que jusque-là les navigateurs ne pouvaient s’appuyer que sur les calculs de latitude.
 
Il est à l’origine de deux inventions : le diasporamètre, et le micromètre prismatique (lunette à double image dite lunette de Rochon qui, perfectionné par Arago, est toujours le plus usité aujourd’hui.
 
En 1771, quand il repart pour les terres australes à bord du Berryer, commandé par Kerguelen, il ne mettra que quelques semaines pour se brouiller avec celui-ci. Un savant polémiste et un navigateur obstiné et utopiste, ça ne pouvait que mal tourner. Et, cela tourna mal en effet : Kerguelen débarque le savant et conserve tous les instruments !

En 1773, Alexis Rochon est revenu à son cabinet d’expérimentation. Il est invité par Buffon à étudier le quartz de Madagascar qu’il a ramené d’un de ses voyages.

Louis-Édouard Bouët-Willaumez, fondateur de Libreville (Gabon)
 
Ce Brestois né en avril 1808, est le fils d’un négociant à Lambézellec (quartier de Brest connu aujourd’hui grâce à la chanson de Matmatah "viens faire un tour à Lambé")
 
Un solide aventurier. La preuve, en 1836, il se sort vivant d’une remontée du fleuve Sénégal sur plus d’un millier de kilomètres. Tous les autres seront morts de maladie durant le périple.
 
Il participe à la bataille de Navarin et à l’expédition de Morée. Nommé enseigne de vaisseau en 1829, il assiste à la prise d’Alger. Il est fait amiral en 1865. Il mourra en septembre 1871 des suites d’une maladie du foie... attrapée au Sénégal.
 
Guillaume Lejean, consul en Abyssinie, secrétaire de Lamartine
 
Cet aventurier né en 1824 près de Morlaix (29), est aussi été l’un des grands géographes français du XIXe siècle. Il explora l’Afrique où il fut nommé consul de France en Abyssinie en 1862.

Il travaillera aussi au "Pays", journal libéral de Lamartine, le poète et candidat malheureux à l’élection présidentielle de 1848.

En 1865, il embarque cette fois pour l’Asie. Il a pour mission de retracer l’itinéraire d’Alexandre et de retrouver le berceau des Celtes, une tâche exaltante pour ce Breton aventureux. Il donna ce conseil : "Partez ! Vous aurez faim, vous aurez soif. Vous mangerez des choses impossibles, vous boirez une eau qui aura tantôt la couleur de l’encre, tantôt la couleur de l’absinthe ; vous subirez des chaleurs excessives, vous aurez de la fièvre et, malgré tout cela, probablement, vous survivrez. Et lorsque vous serez revenu en Europe, toutes vos souffrances passées ne vous laisseront plus qu’un souvenir, je dirais presque du bonheur »
 
Eugène Lejanne invente le curare

Né en 1848 à Plounévez-Moëdec, Eugène Lejeann finira ses jours en paisible pharmacien mais avant cela il joua les Indiana Jones. Eugène Lejanne s’est illustré dans un fol exploit : la descente de l’Orénoque, le mythique fleuve sud-américain. Il accompagnait alors un autre grand explorateur, son ami Jules Crevaux avec lequel il vivra de nombreuses et périlleuses aventures. "une rivière que personne n’a descendue avant nous et que personne ne sera assez insensé pour descendre après", selon Crevaux.
 
Crevaux finira bouffé par les cannibales.
 
Lejanne, lui, obtiendra des Indiens les secrets de fabrication du curare - dont J.P Chevènement popularisera le nom à se dépens ! - et il en tirera profit dans sa profession de pharmacien.
 
Auguste Pavie ou :  Indochine, l’aventurier
 
 
Né à Dinan (Côtes-d’Armor) en 1847 dans une petite maison à pans de bois, toujours conservée aujourd’hui (sa maison natale est située 10 place Saint-Sauveur), Auguste Pavie a consacré une grande partie de son existence à l’Indochine. Il se liera d’amitié avec le peuple du Cambodge, apprenant la langue khmère. C’est lui qui sera désigné pour fixer avec la Chine les frontières du Laos.

Pour une lecture complète de la série de articles consacrés à ces explorateurs et découvreurs bretons, rendez-vous sur le site du Télégramme.
 
Un volet est consacré au poète Victor Segalen qui voyagea beaucoup en Asie.
 
Il en reste un à venir : Edmond Caron.
 
 

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8 réactions à cet article    


  • Fergus fergus 29 août 2009 13:18

    Des personnages intéressants, dont seuls deux ont eu l’honneur du timbre-poste : Jacques Cartier et Augsute Pavie.


    • Paul Cosquer 29 août 2009 13:46

      Philatéliste Fergus ? Un bon moyen de se cultiver il paraît. Les timbres, on pourrait même en faire des articles sur certains thèmes avec jolies illustrations.


    • Pyrathome pyralene 29 août 2009 13:20

      Crevaux finira bouffé par les cannibales.

      Si ça pouvait arriver à notre petit conducator...........
       
      On avait oublié cette grande génération d’aventurier ! Jacques Cartier à moitié pédophile....je ne savais pas,c’est beaucoup moins grand....


      • Paul Cosquer 29 août 2009 13:42

        Hou la la non ! Ce n’est pas Cartier, c’est Kerguelen. N’allez pas colporter la rumeur....


      • Artorix 29 août 2009 16:26

        Ma tremen an heol, e tremen ar Breizhad

        Là où le soleil passe, le Breton passe

        • Paul Cosquer 29 août 2009 16:34

          Et la pluie trépasse.


        • Surya Surya 29 août 2009 17:42

          Très sympa votre article. Des explorateurs que vous présentez, je n’en connaissais que deux (plus Kerguelen, mais seulement de nom à cause des iles) = Cartier et Pavie. J’ai vu sur le site du Télégramme de Brest dans l’article sur Pavie qu’ils ont un grand fond à la bibliothèque de Dinan, accessible à tous en plus ! Ca donne vraiment envie d’aller s’y enfermer, si un jour j’ai l’occasion je le ferai (et visiter la ville aussi bien sûr)
          Et je profite du fait que Pavie était un grand amoureux du Cambodge pour faire une petite annonce, une fois n’est pas coutume car je ne compte pas prendre l’habitude, et en plus cela ne concerne que les personnes qui ont les chaines télé françaises : ce soir sur Arte à 20 h 40, il y a un documentaire sur Angkor. Le site n’a pas encore livré tous ses mystères !

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