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Hollande, ohé, capitaine abandonné… (et citoyens abandonnés ? )

Faut-il croire à l’hypothèse des cycles de 70 ans. 1800, 1870, 1940 et 2010 ? Soyez rassurés, il n’y a ni spectre numérologique lié à un diabolique dessein, ni théorie historique, juste une élucubration d’un esprit attentif qui a cru bon de mettre à la suite quelques dates où se sont produits des grands changements et des événements qui ont accompagné les grands chambardements de l’Histoire occidentale. Evidemment, le schéma est incomplet. Et la décennie 1910 avec la Grande Guerre et Lénine en Russie, et 2001 avec les tours du WTC, et les années 1960 avec la guerre froide ? Bon, mon idée est ratée et ça se voit. 2010 finalement s’associe à 1940 et 2008 à 1938, date symbolique s’il en est, avec les premiers coups d’éclat d’Hitler et l’Anschluss comme prolégomènes à la domination planétaire du nazisme. 2008 ? Une banale crise financière dont les tenants et aboutissants ne sont pas clairs car les banques ne livrent pas leurs comptes publiquement. Il y a eu des chiffres. Une grande banque a déposé le bilan et les gens autorisés nous ont dit que s’il n’y avait pas d’intervention coordonnée des grandes nations industrielles, eh bien le système allait s’effondrer tel un ensemble de dominos placés les uns à côté des autres. Les gens savants de la finance comme Mme Lagarde disent que c’est une crise systémique. Ils traduisent pour les citoyens ignorants cette crise en risque d’effondrement de la finance et donc, de l’économie en général et des économies que les gens ont pu placer dans les banques. Depuis 2008, rien de bien enthousiasmant.

Les époques de changement sont marquées par des transformations techniques mais aussi des hommes d’Histoire. 1800, Napoléon et la transition vers le monde contemporain. 1870, exit Napoléon III, place à Victoria, Bismarck, Thiers et les empires coloniaux. 1940, avec ses Staline, Hitler, De Gaulle et Roosevelt. Epoque du déchaînement des techniques militaires et de la guerre totale et planétaire. Et 2010 ? Eh bien on ne sait pas vraiment. Aucun homme d’Histoire parce que peut-être l’Histoire est suspendue ou achevée. Les gouvernants laissent perplexe la conscience observatrice. Avons-nous affaire à des capitaines doué d’une vision ou bien à des acteurs médiatique doués pour la télévision ? Un bon mot de Daniel Cohn-Bendit : l’Allemagne et la France sont fascinées l’une par l’autre mais ne se comprennent pas. Ces deux nations n’ont pas la même vision de l’Europe. Et nous citoyens, n’avons même pas droit à une vision d’avenir mais juste à une agitation de personnalités à la télévision. Avec quelques bribes d’informations importantes que chacun saura ou non capter. Il faut trier. Quelques pépites d’informations dans un flux intense de communications, à la radio, à la télé, sur le Net.

Il s’est passé un printemps arabe entre 2008 et 2013. La Chine est passée devant le Japon en chiffre de PIB. Kadhafi est trépassé sous les bombardements de BHL et Sarko. Ce qui mis le merdier au Sahel, avec des armes circulant entre les mains de nomades pas forcément très sympathiques et lorgnant vers le Mali. Maginot, la ligne française contre les rebelles qui n’arriveront pas à Bamako, c’est du moins ce que disent les communicants autorisés alors que quelques voix au fait de la stratégie guerrière s’inquiètent d’un très probable enlisement de l’armée française. Le président Hollande cherche quelques partenaires en Europe mais faute de mieux, il devra s’en remettre à la bienveillance de son homologue Obama mais rien n’est bien certain, sauf que l’Amérique peut jouer ami avec nous en prêtant quelques drones qui feront quelques victimes collatérales que pourront alors soigner les infirmières prêtées par l’Allemagne. Les mauvaises langues disent qu’on fera appel à l’Italie pour livrer des pizzas à Bamako. Mais plus généralement, la zone du pourtour méditerranéen au Sud et à l’Est est placée sous le signe de l’incertitude, de la corruption et des trafics en tous genres. Alors que l’Europe s’avance sous le signe de la pauvreté d’un côté et de la vie confortable des seniors au parcours professionnel accompli. Finalement, les uns se sentent sécurisés tout en demandant encore plus de sécurité et les autres se sentent précarisés mais demandent aussi de la sécurité. Précarisés ou abandonnés ? 2013 sous le signe de l’abandon pour les uns et des opportunités pour les autres. Hollande en président abandonné ? Oui, mais par qui. Abandonné par ses partenaires européens ou par l’avenir qui refuse une place de capitaine du dessein à notre François Hollande qui comme la plupart des chefs d’Etat s’en remet aux technocrates et à la finance, seul moyen de sécuriser le pays mais à trop sécuriser on verrouille l’avenir !

L’avenir nous a abandonné parce que nous avons abandonné la pensée, vendant notre âme au spectacle, au divertissement et à la consommation de gadgets anesthésiant la vie contemplative et la liberté d’avancer vers le monde inconnu de l’esprit universel. L’investiture du président Obama normalise une situation qui chez nous est aussi normale. Les citoyens ont le sentiment d’être abandonnés du pouvoir. Les gouvernants doivent aussi ressentir quelques moments de solitude et finalement, cette décennie 2010 semble informe, sans direction. Rien de commun avec les précédents changements mais sans doute est-il trop tôt pour en juger, d’autant plus qu’elle vient de commencer. L’abandon est une réalité objective autant qu’un sentiment subjectif. Il n’est pas certain que les gens aient été abandonnés tout comme il est certain que le sentiment d’abandon se généralise, dans un univers social où les gens ont des tas d’ami sur les réseaux sociaux. Etrange paradoxe aisément soluble. Voilà, rien de plus à raconter. Des états d’âmes un peu moroses. Rien de nouveau. Peut-être que le thème de l’abandon saura être défriché par quelque sociologue de passage disposé à tracer un portait de notre époque en focalisant l’étude sur l’abandon, thème récurent comme l’ont été le culte de soi, le souci de la performance, l’humour individualiste, la fatigue d’être soi, l’obsession sécuritaire et d’autres traits évoquant une errance et un désarroi généralisé. Le capitaine n’a pas l’intention d’abandonner les gens mais il n’a pas les moyens de produire une voiture balais et un dispositif de remise sur les étriers et puis les gens s’abandonnent aussi, ou alors des solidarités se dessinent. Tout est contrasté.

 


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5 réactions à cet article    


  • Gollum Gollum 22 janvier 2013 09:59

    Peut-être que le thème de l’abandon saura être défriché par quelque sociologue de passage disposé à tracer un portait de notre époque en focalisant l’étude sur l’abandon..





    Encore faut-il pour cela présupposer l’existence d’une Transcendance sans laquelle cet abandon n’est tout simplement pas possible..

    L’incapacité actuelle du genre humain à résoudre lui-même ses problèmes est le germe d’une métanoïa de grande ampleur qui prendra tout le monde par surprise..

    • julius 1ER 22 janvier 2013 10:41

      rien n’est écrit tout reste à faire, tel est mon sentiment à la lecture de ce texte, néanmoins je trouve que certains clichés ont la vie dure notamment à propos de ces « trente glorieuses » ou bien sûr on peut considérer ces années comme des années fastes pour l’économie mais pour l’ensemble des classes laborieuses« des revenus très bas », je pense que le chinois moyen doit vivre ce que l’on a vécu ici dans les années 60 sans risque de me tromper !!!!!!!!!!!!!!! 

      le malaise car malaise il y a vient d’un sentiment diffus dans l’opinion que les choses ne sont pas à leur vrai place, on apprend aujourdhui que le Japon est en faillite virtuelle, dette publique atteignant 100% du pib, alors qu’au même moment Goldman Sachs annonce des profits records cherchez l’horreur(erreur), car erreur il y a en inversant les critères économiques, car les économies devraient afficher une certaine sérénité, eh non la plupart sont dans le rouge, et dans le même temps les banques caracolent allègrement, comme si de rien n’était : le malheur des uns fait le bonheur des autres serait -on tenté de dire mais ce serait trop simple, beaucoup trop simple en fait cet état d’opulence pour les banques montre qu’elles ne sont plus que des mauvais acteurs de l’économie et qu’elles l’ont totalement phagocytée, en clair elles sont devenues des parasites, comme les virus peuvent l’être sur des organismes humains....................
      Devra t-on génétiquement modifier le système économique ou attendre le « final collapse » de 
      celui-ci car inévitablement on semble s’acheminer vers ce désastre lié à l’incurie des gouvernants et à leur laisser-fairisme, en tous cas plus que d’abandon, mot-clef du texte proposé, on devrait plutôt employer le mot « désertion », ????????????

      • alinea Alinea 22 janvier 2013 11:09

        Qu’est-ce que vous avez tous ce matin à faire des fautes d’orthographe grosses comme le bras ? La morosité nous gagnerait-elle tous ? Plus envie de perfection ! c’est un symptôme, s’il est grave, je n’en sais rien ; si la langueur atteint les piliers d’Avox, alors ? Où va-t-on !


        • Shawford42 22 janvier 2013 11:35

          Ce que je vais dire paraîtra sans doute tout autant réducteur que trivial, mais ne dit on pas que c’est au pied du mur que l’on voit le maçon ?


          Et je ne parle bien évidement pas de votre cas personnel Monsieur Dugué mais de l’humanité tout entière.

          La période que l’on vit est bel et bien la première dans notre courte histoire à l’échelle de la Nature (quoi, peu ou prou 10 000 ans en ce qui concerne les prémisses de l’écriture et de la culture, soit un infime brin de l’histoire de la vie sur terre) où chaque individu peut considérer en for intérieur que le destin de l’espèce humaine est lié à son comportement individuel en tant que chaînon nécessaire et indispensable du corps social dans son entier.

          Jamais ces projections ne se sont en fait réellement effectuées à l’échelon corpusculaire de base, à celui de citoyen normal confronté à ses semblables où qu’il soit et quel qu’il soit.

          Jusqu’ici les penseurs et/ou tout autre membre du corps social occupaient une place spécifique déterminée et légitimée par le corpus dans son entier.

          La profonde déstructuration qui advient de notre temps et auquel répond de façon symétrique l’émancipation possible et même indispensable de chacun se doit dès lors d’être interprétée pour ce qu’elle est : une phase sans précédent de l’étape de l’histoire humaine.

          Est si tragique en soi ? En fait ce qui est flippant c’est de se dire que l’on est vraiment aujourd’hui responsables de nous mêmes et des autres, et je pense sincèrement que cela n’a jamais été dans les faits vécu tel quel jusqu’ici par notre espèce.
          C’est cette disposition d’esprit qui nous amène à nous morfondre sur nous mêmes, à déclarer à tout bout de champ que l’homme n’a jamais été aussi incomplet, que la société n’a jamais été aussi injuste et cruelle, que l’avenir ne peut se présenter que sous de sombres auspices. 

          Or c’est en fait la première fois que la dialectique se joue en ces termes, toutes les dates et soi disant tournants que vous décrivez ne sont rien vis à vis de celle qui se présente à nous aujourd’hui : une sorte de tout ou rien, de quitte ou double.

          Et pour moi c’est au bord du précipice que viendra donc forcément le salut, peut être pas demain matin au lever du soleil mais c’est quand même bien maintenant qu’il vaut vraiment le coup d’être et de se sentir vivant et même « transcendant ».

          • Patricia 23 janvier 2013 03:26

            Le jour ou les uns -es- et les autres on se débarrassera de nos armes, ces 


            appartenances à des réseaux ou des communautés et que l’on acceptera d’exister, 

            chacun -e-,en tant qu’homme et femme libres prêts à réapprendre à aimer notre propre

             individualité et celle des autres.

            Y EN A MARRE DE CE PAYS DE CLONES ! Aucun courage, aucune imagination, aucun progrès.

            Tous et toutes trembles à l’idée de reconnaître leur propre existence.

             Mais avons-nous encore une parcelle de conscience d’être ? ou en sommes-nous 

            arrivés au point de ne se concevoir qu’en tant que communauté ou réseau ??

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